1 1944, Les Personnes du drame. Introduction
1 Comment juger ? Comment prendre ces vies plus au sérieux qu’ils ne les prirent eux-mêmes ? Me voici rejeté dans mon incertitud
2 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Le silence de Goethe
2 nts et contraignants : il faut survivre. De là le sérieux avec lequel il accepte les conditions de l’initiation : d’abord la pl
3 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Kierkegaard
3 it s’être purifié de cette espèce répugnante de «  sérieux  » qui s’attache à certains de nos contemporains, de ce « sérieux » qu
4 ’attache à certains de nos contemporains, de ce «  sérieux  » qui fait qu’on les salue comme s’ils étaient quelqu’un, alors préci
5 e respectée. Mais pour notre maniaque, rien n’est sérieux , sinon le jeu, qui est l’affaire de sa vie. Et c’est pourquoi son ave
6 ine d’être méditée. Elle pourrait même définir le sérieux moral à l’état pur : la faculté qu’un homme possède de rapporter ses
7 périmenter ses puissances. 3.Digression sur le sérieux et le jeu Le jeu en général peut être défini comme une activité ne
8 : il commence et finit à un signal donné. Mais le sérieux le baigne de toute part ; le sérieux ne finit jamais, il est aussi lo
9 nné. Mais le sérieux le baigne de toute part ; le sérieux ne finit jamais, il est aussi long que la vie. Et de même que la vie
10 sible du péché consiste à refuser de connaître ce sérieux qui ne peut aboutir qu’à l’échec. Sans cesse, nous essayons de « joue
11 arbitraire, que nous appelons maintenant la « vie sérieuse  ». Aussi n’est-il plus guère possible de reconnaître et de séparer le
12 us guère possible de reconnaître et de séparer le sérieux et le jeu dans nos vies, ce qui est vraiment de la personne et ce qui
13 ’autre jour que le Palais de Versailles manque de sérieux . C’était bien vu. Mais en écrivant cela, notre auteur était-il sérieu
14 vu. Mais en écrivant cela, notre auteur était-il sérieux , ou bien ne faisait-il qu’une phrase ? Ce qui est sérieux reste seul
15 ou bien ne faisait-il qu’une phrase ? Ce qui est sérieux reste seul important, mais tant d’hommes font les importants, tant d’
16 ont les importants, tant d’hommes « jouent » leur sérieux  : où est la différence ? « L’apôtre Paul avait-il un emploi officiel
17 as marié. — Mais alors, Paul n’était pas un homme sérieux  ? — Non, Paul n’était pas un homme sérieux. » Ici paraît la dialectiq
18 homme sérieux ? — Non, Paul n’était pas un homme sérieux . » Ici paraît la dialectique du sérieux et de l’ironie. C’est en la r
19 un homme sérieux. » Ici paraît la dialectique du sérieux et de l’ironie. C’est en la reportant sur l’existence apparemment la
20 egaard dégagera finalement la seule définition du sérieux absolu. « Le christianisme officiel ne ressemble pas davantage au ch
21 ciale, cette situation est celle d’un jeu, non du sérieux . « Elle ne ressemble pas plus à la situation du Nouveau Testament que
22 temps, et qui veut gagner dans ce temps n’est pas sérieuse  : elle se limite. Kierkegaard la déconsidère par l’ironie de l’éterni
23 amoureux — Kierkegaard peut enfin parler avec ce sérieux infini dont le seul Nietzsche, dans notre ère, paraît avoir gardé le
24 dernière fuite devant l’Éternité. La substance du sérieux vrai ne saurait exister que dans l’acte qui rend l’éternité présente.
25 t accompli de l’acte de la foi jette sur tous nos sérieux , poses et amusettes, un soupçon d’ironie infiniment plus grave qu’une
26 ans le vide… Et alors il n’y a nulle part de vrai sérieux . Mais peut-être aussi que cet acte existe quelque part, et alors il n
27 cte existe quelque part, et alors il n’y a pas de sérieux dans ma vie tant que je n’ai pas trouvé la foi, ou mieux : tant que l
28 nacer tout le désordre et l’ordre humains avec un sérieux décisif. Une seule réalité pour nous menacer de grandeur. Et c’est la
29 la seule prophétie que relèvent la réalité et le sérieux , le risque et la splendeur d’une vie d’homme. L’homme se distingue du
30 ’apprendre. On commencera par mettre en doute son sérieux  : « Qui est le docteur Søren Kierkegaard ? C’est l’homme dépourvu de
31 eur Søren Kierkegaard ? C’est l’homme dépourvu de sérieux  » lit-on dans un journal du temps. On se moquera de son aspect physiq
32 ! Dans un monde où règne la masse, règne aussi le sérieux le plus pesant. On ne rit pas devant le dictateur, ni dans les rangs
33 fini où tu te vois, — ou bien tu crois aussi à ce sérieux de l’existence symbolisé par la cote de la Bourse. Ou bien tu joues t
34 ais Kierkegaard rit tout seul de la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de sa peur de toute extravagance. « On peut l
35 À qui pressent dans sa réalité brutale, dans son sérieux dernier et son risque absolu, ce qu’est la solitude dont Kierkegaard
4 1944, Les Personnes du drame. Sagesse et folie de la personne — Franz Kafka, ou l’aveu de la réalité
36 ns tantôt puérils, tantôt subtils, pour éluder le sérieux fou de la vie réelle, pour l’assimiler à un jeu dont il serait possib
37 resterait alors une évasion : se réveiller. Et le sérieux dernier de la situation s’évanouirait. Je ne crois pas que Kafka ait
38 », nous adresse une vocation…) Or, pour avouer le sérieux dernier, le tragique absolu de notre condition, pour avouer qu’on ne
5 1944, Les Personnes du drame. Liberté et fatum — Luther et la liberté de la personne
39 affirmer que Luther est « déterministe ». Mais le sérieux théologique est chose trop rare, et pour beaucoup trop difficile à co
40 ît que l’opinion de Luther n’est pas sujette à de sérieuses objections. Et la démonstration purement biblique qu’on en trouvera d
41 sagé la doctrine de la pure grâce jusque dans son sérieux dernier, on peut soutenir que l’homme possède au moins « un faible li
6 1944, Les Personnes du drame. Sincérité et authenticité — Vues sur Ramuz
42 , la solidité, le refus de l’ironie, la bonhommie sérieuse , l’absence de toute complaisance à soi, le « dévouement à l’objet ».
43 qu’une question81 ». Or une question ne peut être sérieuse que si l’on sait que la réponse existe. Il fallait nous apprendre cet