1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Préambule
1 oite. Par endroits, ce n’est plus qu’une bande de terre aride, portant la route, un mur qui fait digue, une haie de tamaris.
2 , en demi-cercle devant nous, marquant la fin des terres vers l’ouest. Sur la dernière lande, la dernière maison luit doucemen
3 à la nudité des quatre éléments primordiaux : la terre , la mer, le ciel, et le feu de la lumière. Nous vivrons bien ! ⁂ Je r
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
4 jardin. Quand je lève le nez, je vois la cour de terre battue à l’ombre de ses deux tilleuls, la margelle du puits à gauche,
5 broussailleuses qui ferment l’horizon bas. Peu de terre et beaucoup de ciel, et partout cette humide lumière blanche qui met
6 r de Sadi Carnot — monument au point où il toucha terre en 1892 —, en passant par les drakkars norvégiens, les flottes anglai
7 ieu de cette place, qui est un vaste rectangle de terre jaune, les habitants plantèrent à la Révolution un arbre de la Libert
8 visés par les nuages lourds et rapides rasent les terres brunies, font luire là-bas une dernière prairie verte, étinceler un t
9 quelle travaille le père Renaud. Le sol est de la terre battue recouverte d’une fine couche de sable. Sur les murs blanchis,
10 antique, et ensuite il m’apparaît qu’elle est une terre réelle, travaillée par des hommes réels, leur imposant des conditions
11 34 Les gens. — Du haut des dunes, je vois les terres divisées en parcelles minuscules. Sur ces parcelles des hommes et des
12 onomiques des habitants de l’île. 1. Division des terres . — J’ai pu vérifier à plusieurs reprises l’extraordinaire complicatio
13 cessaire à leur subsistance si la répartition des terres était conçue non point selon les principes égalitaires, mais selon le
14 vais outils. — Revenons au sens précis, limité et terre à terre des usages de l’île. Dès la quarantaine déjà, les hommes et l
15 ils. — Revenons au sens précis, limité et terre à terre des usages de l’île. Dès la quarantaine déjà, les hommes et les femme
16 uste au maximum, jambes écartées, pour gratter la terre sablonneuse, d’autre part, les empêche de labourer cette terre à plus
17 euse, d’autre part, les empêche de labourer cette terre à plus de dix ou quinze centimètres de profondeur. Trente centimètres
18 nt aussi simple. Je connais tout de même assez la terre pour savoir que les mêmes outils ne sont pas bons en tous pays, et je
19 ent trop, se plaignent du mauvais rendement de la terre , et refusent cependant de rien changer à des habitudes dont les défau
20 e vois ces hommes et ces femmes accrochés à cette terre pauvre qu’ils grattent lentement pour en tirer tout juste de quoi viv
21 ans tristesse. Chacun pour soi sur sa parcelle de terre ingrate, ou dans sa courette pleine de fleurs. Qu’ils n’aient pas de
22 Si je gratte pendant des heures ce coin réduit de terre caillouteuse, c’est pour un printemps qui viendra. C’est pour gagner
23 sse à l’œuvre dans cette vie. Il y a sur toute la terre de ces moments de pureté. Il faut penser à eux quand on juge « le mon
24 oussent devant elles les grosses vagues. Entre la terre et l’eau mouvante, quand on ne sait plus ce qui bouge et ce qui est f
25 rosages, les salades et les choux sont brûlés, la terre se craquelle, ou devient poussiéreuse. Il n’y a plus que quelques ros
26 ette page pour faire mes adieux au jardin. Pauvre terre en désordre et dépouillée. Les salades ont monté, le carré de pommes
27 es dernières radicelles qui m’attachaient à cette terre ingrate ! Tout absorbé par ce spectacle — je ne sais pas comment expl
28 tiole à son ouvrage, ou simplement le grain de la terre  —, j’ai repensé à mon journal. Je voudrais n’y avoir parlé que de ces
29 t le savoir, on n’en parle jamais. Le grain de la terre  ; et aussi le grain de nos idées, de notre vie, plus facile à décrire
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
30 cyprès grandiloquent. Et cette maison couleur de terre et festonnée de tuiles roses, elle est bien à la ressemblance des vie
31 la nous conduit tout au plus à élargir à toute la terre le champ des querelles de famille. La seule fraternité réelle, la seu
32 à le centre vivant de toute réalité réelle sur la terre . Je dois croire qu’à cet événement central doivent se rapporter toute
33 ter ce qu’elle découvre sur la face immense de la terre . — Clartés rationnelles : empruntées à l’Astre invisible. Matinée
34 uent l’instant de la séparation des eaux et de la terre , dans un chaos brillant d’où montent des vapeurs d’aube d’été. « Un v
35 s un certain temps, je jette quelques poignées de terre sur tous ces ventres. Ils vont se coucher un peu plus loin. Un ou deu
36 onales pour la viticulture ; mettre en commun les terres d’un petit village ; vendre le vin du pays dans les épiceries du pays
37 ’en être, on approuve la jeunesse qui délaisse la terre pour la ville. (« C’est mort, ici ! » phrase entendue un peu partout
4 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
38 carton goudronné. Petites allées de campagne, en terre noire. Parfois on voit une haie fleurie, un buisson qui surplombe une