1 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Châteaux en Prusse
1 ous fit front, et il n’y eut plus qu’une piste de terre entre les sapins noirs, la rumeur du rivage et du soleil derrière nou
2 our. L’après-midi est consacré à l’inspection des terres . Chaque jour nous partons en break à deux chevaux, pour l’un des onze
3 n des jeux infinis sur les vastes ondulations des terres . À l’horizon, des ailes de moulin tournent, ou scintille une mer doré
4 meur animale tenace comme toutes ces odeurs de la terre , des herbes et des bêtes. Parfois souffle le vent marin ; et des cigo
5 out est perdu, mais héroïquement attachées à leur terre , à leur grandeur — cette race désarmée qui ne subsiste que par la for
6 alors : cela désigne une nouvelle répartition des terres . Question que la nature du sol résoudra seule durablement. Les landes
7 on ou d’une sécheresse partielle. J’ai vu sur les terres de Waldburg un village que le burgrave a de son propre chef « libéré 
8 st de tous le plus misérable. Le morcellement des terres , le stade démocratique, est ici plus visiblement qu’ailleurs une utop
9 s. Mais ces hommes durs, silencieux, servants des terres conquises par les chevaliers teutoniques, qui sait s’ils n’auront pas
2 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
10 lés produisent en silence cette fumée, les yeux à terre , dans l’attente. Nous sommes assis autour d’une table et nous voyons,
11 s sortons ensemble de la petite ville aux rues de terre brûlante, aux maisons jaunes basses, ville sans ombre, sans arbres, e
12 rrant, de conquêtes vagues… Tout ce qui est de la terre renonce à s’affirmer en détails précis, se masse dans une confusion d
13 uillante de questions sociales. La Puszta est une terre vierge, je veux dire que la bourgeoisie ne s’y est pas encore répandu
14 e, d’un couchant plus grandiose au ciel et sur la terre plus secret que dans ton pays. Tu attendais une révélation, non point
15 un homme y est satisfait, la Lune le renvoie sur terre en forme de pluie. » Si je trouvais un jour l’Objet, il ne me restera
3 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — La tour de Hölderlin
16 Vient le temps où le sens de son monologue entre terre et ciel lui échappe. Il jette encore quelques cris brisés : Ô vieux D
17 s entrouvre le ciel, qu’il est bon qu’il y ait la terre … Mais que cette musique vulgaire, par quel hasard, donne l’accord qui
4 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Petit journal de Souabe
18 jardin, dans l’odeur des feuilles vivantes, de la terre noire, des mousses. Des fils d’araignée luisent et des brindilles tom
19 ne correspondent à rien ni dans le ciel ni sur la terre . Car enfin, qu’est-ce que l’homme ? qu’est-ce donc que ce paradoxal m
5 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
20 nant. Je n’ai pas à sauver quoi que ce soit de la terre , mais seulement à recevoir le pardon. Or il n’est de pardon que pour
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Préambule
21 oite. Par endroits, ce n’est plus qu’une bande de terre aride, portant la route, un mur qui fait digue, une haie de tamaris.
22 , en demi-cercle devant nous, marquant la fin des terres vers l’ouest. Sur la dernière lande, la dernière maison luit doucemen
23 à la nudité des quatre éléments primordiaux : la terre , la mer, le ciel, et le feu de la lumière. Nous vivrons bien ! ⁂ Je r
7 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
24 jardin. Quand je lève le nez, je vois la cour de terre battue à l’ombre de ses deux tilleuls, la margelle du puits à gauche,
25 broussailleuses qui ferment l’horizon bas. Peu de terre et beaucoup de ciel, et partout cette humide lumière blanche qui met
26 r de Sadi Carnot — monument au point où il toucha terre en 1892 — en passant par les drakkars norvégiens, les flottes anglais
27 ieu de cette place, qui est un vaste rectangle de terre jaune, les habitants plantèrent à la Révolution un arbre de la Libert
28 visés par les nuages lourds et rapides rasent les terres brunies, font luire là-bas une dernière prairie verte, étinceler un t
29 quelle travaille le père Renaud. Le sol est de la terre battue recouverte d’une fine couche de sable. Sur les murs blanchis,
30 antique, et ensuite il m’apparaît qu’elle est une terre réelle, travaillée par des hommes réels, leur imposant des conditions
31 34 Les gens. — Du haut des dunes, je vois les terres divisées en parcelles minuscules. Sur ces parcelles des hommes et des
32 onomiques des habitants de l’île. 1. Division des terres . — J’ai pu vérifier à plusieurs reprises l’extraordinaire complicatio
33 cessaire à leur subsistance si la répartition des terres était conçue non point selon les principes égalitaires, mais selon le
34 vais outils. — Revenons au sens précis, limité et terre à terre des usages de l’île. Dès la quarantaine déjà, les hommes et l
35 ils. — Revenons au sens précis, limité et terre à terre des usages de l’île. Dès la quarantaine déjà, les hommes et les femme
36 uste au maximum, jambes écartées, pour gratter la terre sablonneuse, d’autre part, les empêche de labourer cette terre à plus
37 euse, d’autre part, les empêche de labourer cette terre à plus de dix ou quinze centimètres de profondeur. Trente centimètres
38 nt aussi simple. Je connais tout de même assez la terre pour savoir que les mêmes outils ne sont pas bons en tous pays, et je
39 ent trop, se plaignent du mauvais rendement de la terre , et refusent cependant de rien changer à des habitudes dont les défau
40 e vois ces hommes et ces femmes accrochés à cette terre pauvre qu’ils grattent lentement pour en tirer tout juste de quoi viv
41 ans tristesse. Chacun pour soi sur sa parcelle de terre ingrate, ou dans sa courette pleine de fleurs. Qu’ils n’aient pas de
42 Si je gratte pendant des heures ce coin réduit de terre caillouteuse, c’est pour un printemps qui viendra. C’est pour gagner
43 e l’ombre de la mort… étranger et voyageur sur la terre … » Jamais plus que dans cette nuit. 8 mai 1934 On dirait que l’
44 sse à l’œuvre dans cette vie. Il y a sur toute la terre de ces moments de pureté. Il faut penser à eux quand on juge « le mon
45 oussent devant elles les grosses vagues. Entre la terre et l’eau mouvante, quand on ne sait plus ce qui bouge et ce qui est f
46 rosages, les salades et les choux sont brûlés, la terre se craquelle, ou devient poussiéreuse. Il n’y a plus que quelques ros
47 ette page pour faire mes adieux au jardin. Pauvre terre en désordre et dépouillée. Les salades ont monté, le carré de pommes
48 es dernières radicelles qui m’attachaient à cette terre ingrate ! Tout absorbé par ce spectacle — je ne sais pas comment expl
49 tiole à son ouvrage, ou simplement le grain de la terre  —, j’ai repensé à mon journal. Je voudrais n’y avoir parlé que de ces
50 t le savoir, on n’en parle jamais. Le grain de la terre  ; et aussi le grain de nos idées, de notre vie, plus facile à décrire
8 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Pauvre province
51 cyprès grandiloquent. Et cette maison couleur de terre et festonnée de tuiles roses, elle est bien à la ressemblance des vie
52 la nous conduit tout au plus à élargir à toute la terre le champ des querelles de famille. La seule fraternité réelle, la seu
53 à le centre vivant de toute réalité réelle sur la terre . Je dois croire qu’à cet événement central doivent se rapporter toute
54 ter ce qu’elle découvre sur la face immense de la terre . — Clartés rationnelles : empruntées à l’Astre invisible. Matinée
55 uent l’instant de la séparation des eaux et de la terre , dans un chaos brillant d’où montent des vapeurs d’aube d’été. — Un v
56 s un certain temps, je jette quelques poignées de terre sur tous ces ventres. Ils vont se coucher un peu plus loin. Un ou deu
57 onales pour la viticulture ; mettre en commun les terres d’un petit village ; vendre le vin du pays dans les épiceries du pays
58 ’en être, on approuve la jeunesse qui délaisse la terre pour la ville. « C’est mort, ici ! » phrase entendue un peu partout d
9 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — L’été parisien
59 carton goudronné. Petites allées de campagne, en terre noire. Parfois on voit une haie fleurie, un buisson qui surplombe une
10 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Journal (1935-1936)
60 e pour mon séminaire un travail sur Barrès : « La terre et les morts », c’est à peu près le Blut und Boden (sang et sol) des
61 us en train de faire des canons et des abris sous terre . Ce n’est pas une manière de prouver qu’ils ont quelque chose à défen
11 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’attente
62 veilleux jardin, dans un vallon bien abrité, à la terre ocrée, sous les pins. Pendant que nous choisissons ensemble quelques
63 but de cette année. « Étranger et voyageur sur la terre  », ainsi pensais-je d’autres fois, dans ces périodes de nomadisme inv
64 atastrophes, les incendies et les tremblements de terre . Notre amertume et notre indignation devant le phénomène totalitaire
12 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
65 ard, au matin, quand l’attaque se prépare, un « à terre  » prolongé à la lisière d’un bois, cela peut être un des plus beaux m
66 J’empoigne une pioche et tape quelques coups. La terre gicle sur mes joues glacées et sur mon casque. Les hommes me regarden
67 noncent encore que l’approche des richesses de la terre … ⁂ Une connaissance intime et personnelle de ce que l’on appellera l’
68 e est traversée d’est en ouest par deux bandes de terres situées au-dessous du niveau marin. De plus, le pont de Moerdijk, à l
69 gueule n’est fendue !… Tu t’es creusé un trou en terre comme un cochon dans son fumier !… Ô toi mon doux petit faiseur de ri
70 r tu ne sais pas quel malheur peut arriver sur la terre . » Le secret de la vie généreuse est la conscience de sa brève vanité
71 es peintres d’Alpe. Ce qu’il peint, lui, c’est la terre des hommes, vue par les yeux de qui l’habite et l’utilise, et non poi
72 nouvelle s’était répandue et l’on saluait jusqu’à terre  77. ⁂ Des populations entières, déracinées par l’industrie, puis par
73 oupes. Un jeune lieutenant inconnu de moi saute à terre , fait quelques pas à mes côtés et me dit rapidement : « Soyez prudent
74 italisme industriel. Cela s’appelle : retour à la terre . » 78. Hitler m’a dit, par H. Rauschning. 79. Néanmoins, un sergen
13 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — La route de Lisbonne
75 c et vin rouge… Le pain et le vin, symboles de la terre de France, marques sacrées d’une civilisation. Pour un Français, leur
76 visages se détendent. Nous venons de quitter les terres où s’étend l’ombre du destin le plus cruel qu’ait jamais mérité notre
77 Suisse, l’invasion des herbes sauvages venant des terres abandonnées du Nord et que nos paysans s’efforcent d’arrêter avant qu
78 ière leurs grands portiques. Et comme on aime une terre qui s’approche, avec l’immense sécurité du continent qu’on imagine au
14 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Premiers contacts avec le Nouveau Monde
79 lles, est l’un des lieux les plus exclusifs de la terre . Autour d’un lac d’un bleu violent où nagent des cygnes sous les saul
80 pagne primitive ne subsiste, plus un seul coin de terre à nu, et plus une ligne indécise, ni d’eau qui court, ni de feuillage
15 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Voyage en Argentine
81 ises immenses et striées de tous les rouges de la terre jusqu’au bleu pur, contemplées de la terrasse du cimetière où s’abrit
82 peuplé que le nord : on n’y trouve guère d’autres terres que l’Australie, l’Afrique du Sud, et l’Argentine, portant une faible
83 i, plus encore qu’au Canada et aux États-Unis, la terre soit vierge, et qu’elle impose à l’homme tous les vertiges de l’imagi
84 vent tiède. Couché sur l’herbe, je sens vivre une terre étrange, plus jeune et plus ancienne qu’aucune autre. Galop d’un chev
85 cia. Vingt kilomètres de cahots sur des pistes de terre noire, puis à travers des pâturages d’un vert violent, sous un ciel e
86 le sillage d’une charrue, picorant les vagues de terre fraîche, comme je les avais vues raser les vagues brunes soulevées pa
16 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Intermède douanier
87 des merveilles — hochant la tête et crachant par terre . Le résultat de leur examen m’est carrément défavorable. Ils m’emmène
17 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Solitude et amitiés
88 qui couvrent neuf dixièmes des continents… Notre terre est à peine habitable, dans l’ensemble ! Et dans les régions plutôt r
89 de termites ; rien à craindre des tremblements de terre , des fleuves envahissants, des sécheresses périodiques ou de ces moit
18 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Virginie
90 ériel des Appalaches et le ciel s’alléger sur des terres plus nues, j’ai senti que nous passions un seuil, comme on le sent un
19 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le choc de la paix
91 mique, avant-hier sur Hiroshima. Et la face de la terre en est changée, mais combien de temps nous faudra-t-il pour le compre
92 son enfance. (Elle est née dans un tremblement de terre .) « C’est sacrilège, ce qu’on vient de faire, ajouta-t-elle. On a tou
93 là la nouveauté, et l’une des grandes dates de la terre  : ce n’est qu’un rien qui s’est défait. 9 août 1945 « L’impossi
94 le texte original dit simplement : « Paix sur la terre , bonne volonté (de Dieu) envers les hommes. » Est-il besoin de la bom
20 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’un retour
95 ue Bernanos s’est écrié : « Mais partez donc ! la Terre est vaste ! » Que d’autres ont protesté que ce débat était antipatrio
96 ais sans hésiter : il ne s’agit ni de choisir une terre et ses morts contre le globe et ses vivants ; ni de choisir le nomadi
97 diversité des êtres et des coutumes. Aimez votre terre et quittez-la. Quittez-la trois fois et revenez-y trois et quatre foi
98 n l’arithmétique du cœur. Le nomade n’aime pas sa terre , n’y revient donc jamais vraiment. Le paysan n’aime que sa terre, ne
99 ent donc jamais vraiment. Le paysan n’aime que sa terre , ne l’aime donc pas de la meilleure manière, s’il refuse tout le rest
100 , et qu’il exige enfin sa pleine mesure, toute la Terre promise à tout l’homme ! 75e rue, 30 mars 1946, sept heures du mat
101 s nous sentons certains d’entrer dans l’ère de la Terre unifiée, qui était le but de nos travaux diserts. Nous y touchons, me
21 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le mauvais temps qui vient
102 son, d’un accès de bon sens. C’est l’espoir d’une terre unie, comme contrainte à se fédérer par la menace de la guerre atomiq