1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
1 mots, dans notre liberté. Après quoi, je pourrai travailler . Aujourd’hui c’est le jour du repos. J’ai trouvé au fond d’une armoir
2 je restreins mes dépenses de tabac. Difficulté de travailler sans fumer. Le meilleur moyen, c’est d’aller réfléchir le long des pl
3 mple fait que je ne puis pas les persuader que je travaille vraiment en écrivant, cela met entre nous une barrière sentimentale,
4 e autre plus petite vers la fenêtre, sur laquelle travaille le père Renaud. Le sol est de la terre battue recouverte d’une fine c
5 ible de se chauffer dans la grande pièce, je vais travailler à la cuisine, pendant que ma femme prépare les repas. On est très bie
6 repas. On est très bien, dans les cuisines, pour travailler . Je ne conçois, en somme, que trois types de pièces habitables, pour
7 bsister après l’épuisement de notre réserve. J’ai travaillé beaucoup, mais je ne serai pas payé avant un mois. Or, un mois, ou mê
8 un hypocrite qui a trouvé le moyen de vivre sans travailler . Il m’a décrit son existence sans amertume. Il ne se plaint que de so
9 er, l’amitié. Un chômeur intellectuel peut encore travailler — et c’est cela qui le différencie profondément d’un chômeur industri
10 ar la privation de travail. Au contraire, il peut travailler davantage. Il ne se distingue donc d’un intellectuel rentier que par
11 suite il m’apparaît qu’elle est une terre réelle, travaillée par des hommes réels, leur imposant des conditions de vie précises et
12 cules. Sur ces parcelles des hommes et des femmes travaillent , le buste parallèle au sol. Ces deux observations physiques très simp
13 es parcelles tout autour du village : l’homme qui travaille ces bouts de champ grands comme ma chambre doit passer une partie de
14 tte tradition sacro-sainte, c’est que les paysans travaillent beaucoup plus qu’il ne serait nécessaire à leur subsistance si la rép
15 la provient évidemment de leur position quand ils travaillent aux champs. Et cette position provient de la forme de leurs outils. I
16 les premiers jours par l’allure et les façons de travailler si spéciales des gens d’ici, j’ai hésité longtemps à croire que la ra
17 rien4. Je me borne à constater qu’ici les paysans travaillent trop, se plaignent du mauvais rendement de la terre, et refusent cepe
18 de ces hommes, à quelques mètres d’eux, quand ils travaillent sur leur parcelle, ce que signifient les méthodes productivistes et l
19 ut, la grande lumière sur nos murs blanchis. J’ai travaillé au jardin, tous ces jours. Labouré et dessiné des planches, arraché d
20 feuilles mortes. Il me semble souvent que plus je travaille de mes mains, plus il me vient d’idées fermes et utilisables. Est-ce
21 erte. L’après-midi, la chaleur est trop forte. Je travaille dans la grande pièce de l’étage, où j’ai transporté ma table à trétea
22 du berger ». Voici un an que je dors bien, que je travaille sans fièvre et que je flâne sans vague à l’âme. C’est quelque chose.
23 etit fait m’explique qu’avec un manche court « on travaille plus vite et plus efficacement qu’avec un manche long, surtout dans u
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
24 ns et d’aquarelles, de telle sorte qu’on puisse y travailler . Nous faisons l’inventaire minutieux et le plan d’arrangement actuel
25 pour une population de 2 300 habitants. Ceux qui travaillent encore gagnent à peine de quoi se nourrir. Et j’entrevois déjà ce qu’
26 diquement par la faillite des entreprises où elle travaille , ou par quelque décret d’État. Je vois le chômage s’étendre et s’inst
27 endre sa fille qui va rentrer des champs, où elle travaille jusqu’à la nuit tombée. Nous sommes dans une cuisine de ferme, mais l
28 e sont elles qui gagnent ce qu’il faut, elles qui travaillent , elles qui décident, elles qui vont à l’église ou au temple, ou n’y v
29 urs et inefficaces. La plupart ne font rien, ou «  travaillent le mazet », ce qui n’est rien. Les femmes vont à la filature — une su
30 un adjoint de la mairie, quelques retraités qui «  travaillent le mazet » dans nos parages, un ou deux cultivateurs, les trois insti
31 arxistes que moi. Ils veulent avant tout vivre et travailler raisonnablement. Mais rien ne se présente pour les soutenir. Ils vont
32 hons-là » et dans la crainte de la vieillesse. On travaille pour ne rien gagner, à cause de la mévente croissante, on vit sur le
33 explique encore que les gens s’en vont d’ici pour travailler à la ville. C’est comme partout. Bon. Alors les catholiques descenden
34 vrai chômeur, puisque vous avez la possibilité de travailler . — Je me suis fait moi-même cette objection15. Il est clair qu’un int
35 u’un intellectuel aura toujours la possibilité de travailler , pour autant que son vrai travail est de penser. Mais je l’appelle ch
36 uotidien lamentable, hérissé de clichés hargneux, travaille pour le bien de ses lecteurs ? Si l’on prend au sérieux le sort qui e
37 u, qui lui permette de se refaire des racines, de travailler et de se reproduire. Il faut abandonner la croyance illusoire en quel