1 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Préface à l’édition de 1956
1 ons troublantes que j’observais entre cathares et troubadours  : eux n’en sont pas troublés, faute de « preuves » suffisantes. Plusi
2 II, traitant du xiie siècle, du catharisme, des troubadours , et de Tristan. C’est là le principal de cette nouvelle version. Pour
2 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe de Tristan
3 t au suzerain. Le chevalier breton, tout comme le troubadour méridional, se reconnaît le vassal d’une Dame élue. Mais en fait, il
3 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
4 rtezia, l’amour courtois. 6.L’amour courtois : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie
5 la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c’est ce dont personne ne saurait plus douter. « Oui
6 e, c’est-à-dire que le poète, ne pouvant être que troubadour , était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le
7 l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du troubadour , qui n’a jamais été que le provençal. »22 Qu’est-ce que la poésie de
8 ue le provençal. »22 Qu’est-ce que la poésie des troubadours  ? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyriqu
9 r mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le troubadour toulousain Guilhem Montanhagol. L’amour suppose aussi un rituel : le
10 . »25 Or, s’il est à ce point « évident » que les troubadours ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moins évident q
11 : tout compte fait, cela ne se tient pas, car les troubadours , paraît-il, avaient trop peu de culture pour connaître cette poésie.
12 . Je me refuse à supposer un seul instant que les troubadours furent des faibles d’esprit, tout juste bons à répéter sans se lasser
13 7.Hérésie et poésie Doit-on considérer les troubadours comme des « croyants » de l’Église cathare, et comme des chantres de
14 ir tout contact avec l’autre sexe40 et ces clairs troubadours , joyeux et fous, dit-on, chantant l’amour, le printemps, l’aube, les
15 lusion unanime : rien de commun entre cathares et troubadours  ! Mais l’irrépressible intuition des « aventureux » que j’ai cités ré
16 démontrez-nous, dans ce cas, comment cathares et troubadours auraient pu se côtoyer chaque jour sans se connaître, et vivre dans d
17 is rien entreprendre. » Est-il imaginable que les troubadours aient vécu et chanté dans ce monde-là sans se soucier de ce que pensa
18 vivaient ? On a rétorqué à cela que les premiers troubadours sont apparus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’hérésie avai
19 ssi que les cours les plus souvent citées par les troubadours comme particulièrement accueillantes, étaient celles des seigneurs de
20 lus il se peut très bien que le seul fait que les troubadours les fréquentassent révèle tout au contraire les tendances hérétiques
21 ssent à l’infini. Est-ce pure coïncidence, si les troubadours comme les cathares glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de
22 s. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous les troubadours , dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plusieurs finire
23 que ce fût possible en soi, que tels d’entre les troubadours ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare, on n’au
24 la beauté, plutôt courant ? Et si l’on dit : ces troubadours ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent
25 qui nous donne à penser, si l’on songe à tous les troubadours qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’Église de Rome dont
26 viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le troubadour a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de la nuit la L
27 jours placée « en trop haut lieu » pour lui46, le troubadour souffrant de l’amour vrai ? Un seul baiser, un seul regard, un seul s
28 ces principales) du lyrisme courtois ; 2° que les troubadours n’ont jamais dit qu’ils suivaient cette religion, ou que c’était d’el
29 naître une rhétorique aussi précise que celle des troubadours . Je répondrai dans l’ordre à ces critiques. 1. Religion mal connue Si
30 le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des troubadours du xiiie siècle et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de l
31 ans conséquences. Soit. Mais les théories que les troubadours développaient avec une si grave application, ne sont-elles pas aux an
32 hétiques certains vers de Pétrarque ? »48 2. Les troubadours gardent le secret À la thèse du catharisme secret des troubadours, pl
33 ent le secret À la thèse du catharisme secret des troubadours , plusieurs auteurs récents ont objecté que jamais un poète courtois n
34 rité » (p. 199). C’est dire que le « secret » des troubadours était en somme une évidence symbolique aux yeux des initiés et des sy
35 que jamais un cathare converti n’ait dénoncé les troubadours comme propagateurs de l’hérésie ? La réponse me paraît aisée. Il est
36 La réponse me paraît aisée. Il est clair que les troubadours n’étaient nullement considérés comme des prédicateurs ni comme des mi
37 de débrouiller ». (Op. cit., II, p. 16.) Mais le troubadour Alegret l’a fort bien dit : « Mon vers (poème) paraîtra insensé au so
38 e lui poser une énigme » ? On peut penser que les troubadours étaient mus par des passions moins puériles… « J’entrelace des mots r
39 mais elle demeure presque insoluble : comment les troubadours entendaient-ils leurs propres symboles ? Et d’une manière plus généra
40 … Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le troubadour favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat.
41 t pourquoi vouloir à tout prix que les poèmes des troubadours comportent des notations « réalistes » et des descriptions précises d
42 l érudit qu’il semblerait que toute la poésie des troubadours fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !) Où est alors c
43 tit fait encore : deux des plus ardents parmi les troubadours à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’Italien Guinizel
44 s de débauche que beaucoup ont portées contre les troubadours — l’on sait au vrai peu de chose de leurs vies — nous rappellerons l’
45 encore chez leurs disciples peu disciplinés, les troubadours . Des accusations horrifiantes figurent à cet égard dans les registres
46 naître une rhétorique aussi précise que celle des troubadours  ? C’est l’argument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’inter
47 Hallaj, Ruzhbehan de Shiraz et Sohrawardi d’Alep, troubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé ma
48 d’une pareille polémique s’appliquent au cas des troubadours , et plus tard, nous le verrons, mutatis mutandis, au cas des grands m
49 Or selon certains interprètes de la mystique des troubadours , la Dame des pensées ne serait autre que la part spirituelle et angél
50 l de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les troubadours nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom conventionnel ou se
51 el), c’est un des thèmes constants du lyrisme des troubadours , puis de Dante et enfin de Pétrarque. Tous ces poètes attachent au « 
52 ngiers (médisants, indiscrets, espions) et que le troubadour couvre d’invectives. Nos savants commentateurs ne savent trop que fai
53 ue qu’on n’a pas prouvé l’influence arabe sur les troubadours , « et qu’on ne la prouvera pas ». Ce ton péremptoire fait sourire. De
54 zadjal est celle-là même que reproduit le premier troubadour , Guillaume de Poitiers, dans cinq sur onze des poèmes de lui qui nous
55 tes remarquablement identiques) entre cathares et troubadours . Je me risquais à dire : il y a là quelque chose, et l’absence de rap
56 , de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier troubadour — c’est le comte Guillaume de Poitiers — jusqu’au Paraclet d’Héloïse.
57 d’amors, ses « rites » précis, la rhétorique des troubadours , sa morale de l’hommage et du service, sa « théologie » et ses disput
58 t ses disputes théologiques, ses « initiés », les troubadours , et ses « croyants », le grand public cultivé ou non, qui écoute les
59 », le grand public cultivé ou non, qui écoute les troubadours et fait leur gloire mondaine dans toute l’Europe. Or nous voyons cett
60 cités plus haut (au chap. 8). Chose curieuse, les troubadours chez lesquels nous constatons cette contradiction ne s’en plaignent p
61 riage était condamné par leur Église. Beaucoup de troubadours —  cela n’est pas douteux — étaient cathares ou, du moins, très au co
62 erfection à la perfection », c’est-à-dire par les troubadours et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, di
63 , citons maintenant quelques chansons de « légers troubadours méridionaux », grands seigneurs amateurs ou jongleurs besogneux, que
64 à celui qui observe ses lois, dit le premier des troubadours connus, Guillaume, septième comte de Poitiers et neuvième duc d’Aquit
65 nte dame du monde. (Arnaut Daniel.) (De même, le troubadour arabe Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’aimée est la marque nat
66 es de la première et de la seconde génération des troubadours (1120 à 1180 environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière générati
67 u monde. Celui que l’on nomme parfois le dernier troubadour , Guiraut Riquier, donnera de ces vers le commentaire suivant : « Les
68 e tu seras mon guide. Enfin, contre certains des troubadours qui sans doute abusaient trop souvent des ambiguïtés ménagées par le
69 à écrire en mettant les points sur les i : « Ces troubadours , en mêlant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes e
70 anter ce que l’on pourrait encore tenir, chez les troubadours du Midi, pour une pure fantasmagorie sentimentale. ] 6. Excuse aux h
71 exuels pour la plupart, comme le furent plusieurs troubadours . Il s’exprime dans des termes qui seront repris par presque tous les
72 , roi d’Angleterre78. Elle emmenait avec elle ses troubadours . C’est par elle et par eux entre autres que les trouvères anglo-norma
73 sés sans grands scrupules à d’autres fins que les troubadours  ? Dans l’attente de recherches plus approfondies sur tous ces points,
74  » et tantôt plus « barbares » que les poèmes des troubadours , dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable
75 d bien même les trouvères seraient inférieurs aux troubadours dans la connaissance mystique, ils n’ont pas introduit dans leurs rom
76 considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des troubadours . Voici Tristan livré au plus cruel conflit, lorsqu’au soir de ses noc
77 s de l’amour courtois lorsqu’on passe du Midi des troubadours au Nord plus barbare des trouvères, nous sommes en mesure de voir dor
78 23. Id. 24. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours , 1934. 25. A. Jeanroy, Introduction à une Anthologie des troubadour
79 5. A. Jeanroy, Introduction à une Anthologie des troubadours , 1927. 26. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, I, p. 69
80 s, 1927. 26. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours , I, p. 69. 27. E. Wechssler, Das Kulturproblem des Minnesangs, Hall
81 ntre le Graal, trad. franç. 1934. 39. Le premier troubadour , Guillaume de Poitiers, meurt en 1127. Les premières mentions d’une É
82 déjà, aux lieux mêmes où paraissent les premiers troubadours  ! 40. Au point que les Parfaits refusaient de s’asseoir sur un banc
83 de femmes de la noblesse étaient cathares, et les troubadours leur dédiaient leurs chansons ! 41. Déodat Roché, l’un des érudits c
84 hn) pour un indice probable de catharisme chez un troubadour . Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant
85 trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre troubadour , de basse extraction sociale en général, s’est épris de la femme d’un
86 r Peire Cardenal (ou Cardinal), l’un des derniers troubadours (« Peire Cardenal était-il hérétique ? », Revue d’Histoire des Religi
87 qu’à proposer que l’on prenne certains poèmes des troubadours comme sources d’études sur l’hérésie. Elle cite, à l’appui, des vers
88 e » par les catholiques. 48. Poésie lyrique des troubadours , II, p. 306. 49. Par exemple, le médiéval serait trop « naïf » pour
89 iècle, c’est-à-dire de la première génération des troubadours  ! Donc l’un des inventeurs de ces « formules ». Nous tenons ici un be
90 ndancieux. On veut à tout prix que le langage des troubadours soit le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’amour divin.
91 pour répondre au reproche d’insincérité fait aux troubadours par nos érudits — reproche lui-même stéréotypé… 53. Mais catholique
92 minus) et en Espagne : senhor (non senhora) ? Les troubadours andalous et arabes faisaient de même. Je crois qu’ici encore, au moin
93 ons dont il serait difficile de nier que certains troubadours n’aient pas été victimes. 55. Textes traduits et commentés dans Wolf
94 apitre 7 de ce Livre, à savoir que les poèmes des troubadours pouvaient être — selon Rahn, Aroux et Péladan — une sorte de langage
95 rs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les troubadours … 77. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide,
96 taine eut pour fils Richard Cœur de Lion, ami des troubadours gascons et troubadour lui-même, excommunié par Rome ; pour filles Mar
97 hard Cœur de Lion, ami des troubadours gascons et troubadour lui-même, excommunié par Rome ; pour filles Marie de Champagne et Ael
98 plus réellement, je crois, que dans la poésie des troubadours . 85. H. Hubert, Les Celtes, II, p. 286. 86. H. Hubert, op. cit., I
4 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
99 rances mystiques. On se souvient de la plainte du troubadour  : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’est loin plus la désire
100 et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le troubadour Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui enlève « to
101 le à Dieu, à l’amour éternel. Mais supposez qu’un troubadour ait exprimé la même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’ama
102 des Franciscains se répandit en Italie comme les troubadours s’étaient répandus dans le Midi de la France : par les routes, sur le
103 des Fioretti 111, attestent que la rhétorique des troubadours et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme francisca
104 nous à énumérer les principaux thèmes communs aux troubadours et aux mystiques orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir. »114 La « 
105 amour divin et de l’amour courtois, mais chez les troubadours provençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de leur doctrin
106 angage passionnel nous vient de la rhétorique des troubadours . Rhétorique ambiguë par excellence : une dogmatique manichéenne y com
107 passe les limites de l’amour naturel », disait le troubadour Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limite
108 ue la passion « enthousiaste », la joy d’amor des troubadours , devait fatalement aboutir à la passion humaine malheureuse. Cet amou
109 ger Maître Eckhart parmi les hérétiques. 107. Un troubadour  : « Amour ne me quitte ni bien ne peut m’avoir. » 108. Th. Labande-J
5 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
110 n courtoise du Languedoc, dispersant les derniers troubadours . Que va devenir la tradition d’Amour ? Il semble bien que, dès le xiv
111 solide amitié se noue entre Rambaut de Vaqueiras, troubadour languedocien, et le puissant marquis Alberto Malaspina. Il semble bie
112 ie. Une fois de plus, la carte de l’influence des troubadours se confond avec celle des hérésies. Un peu plus tard, le mouvement fr
113 ette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des troubadours  ? La question est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme q
114 lle rénove consciemment le langage symbolique des troubadours . Les Siciliens étaient tombés dans un douteux allégorisme : ils parla
115 ient la Science sacrée. Sincérité bien propre aux troubadours , et toute contraire à celle qu’un moderne imagine ! Dante la définira
116 eurs chez les poètes italiens le vrai mystère des troubadours , de même que c’est au crépuscule que se révèlent les sept couleurs do
117 on animant pour la première fois les symboles des troubadours d’un souffle parfaitement païen, et non plus du tout hérétique ! On e
118 e poésie courtoise137. Dante a vengé d’avance les troubadours en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie », moines italiens appe
119 . Elle couvre la même étendue que l’influence des troubadours  : l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemag
120 emander s’il connaissait la tradition secrète des troubadours . Mais on peut relever ce fait : que Vérone fut un des principaux cent
121 al. Racine, comme Pétrarque, était de la race des troubadours qui trahissent l’Amour pour l’amour : ceux-là finissent presque toujo
122 seulement serait la délivrance — selon la foi des troubadours … 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à
123 , c’est l’état d’âme créé chez les imitateurs des troubadours par une doctrine qu’ils « sécularisaient », n’en connaissant que la r
124 thousiasme est réel, c’est l’« endieusement » des troubadours , l’endiosada des mystiques espagnols, la joy d’amor dans son délire d
125 les lois de l’amour chaste transforme l’hymne des troubadours en un roman163 — ainsi les puissances du jour, évoquées par le premie
126 s par rapport à l’amour courtois. La religion des troubadours se prêtait aux complicités les plus sournoises avec l’instinct, qu’el
127 , à l’inverse de ce qui se passe chez de nombreux troubadours . Béatrice deviendra successivement la Philosophie, la Sagesse et la S
128 Remarques sur les premiers poètes français et les troubadours , et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur Pétrarque. 150. « On
129 mands, p. 285.) 157. Tieck raconte l’histoire du troubadour Jaufré Rudel dans Sternbald, et caractérise longuement l’amour courto
130 e personnage constant des poèmes courtois que les troubadours nommaient le lozengier. 163. Cf.chap. II, livre II. Le roman est un
6 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Amour et guerre
131 ng féodal comme le culte de la chasteté, chez les troubadours , s’oppose à l’exaltation érotique du xiie siècle. « Dans la conscien
7 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
132 il ennoblissait mais encore il anoblissait : les troubadours accédaient socialement au niveau de l’aristocratie qui les traitait c
133 tidienne. La romance veut « l’amour de loin » des troubadours  ; le mariage, l’amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cau
134 qu’il rappelle précisément les origines romanes ( troubadours et trouvères) du sentiment qu’il désigne. C’est une combinaison à dos
8 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
135 ence possible de la mystique cistercienne sur les troubadours . En effet, « chronologiquement parlant, les deux mouvements sont à pe
136 a donc supposé une filiation des cisterciens aux troubadours . M. Gilson réfute cette hypothèse en montrant : 1° que l’objet de l’a
137 n’est pas le même pour saint Bernard et pour les troubadours , ces derniers exaltant, selon lui, la sensualité naturelle ; 2° que l
138 00). Certes, une opinion assez répandue prête aux troubadours une attitude idéaliste du même genre que celle de saint Bernard. Pour
139 étaphores courtoises « grossières » aux mœurs des troubadours , ma déduction serait inverse de celle des savants modernes. Marcabru
140 er d’être débarrassé de l’amour de Dieu. » Or les troubadours gémissent sous le joug de l’Amour. Donc cet amour n’est pas spirituel
141 roix, reprendront bel et bien les expressions des troubadours , et souhaiteront d’être libérés des tourments de l’amour divin : c’es
142 our divin : c’est là bien entendu, comme chez les troubadours , une manière d’exprimer la violence de leur passion, une sorte d’anti
143 ce dont M. Gilson ne saurait se réjouir. c) Les troubadours chantent l’amour malheureux. Mais l’amour divin des cisterciens obtie
144 eure M. Gilson). On retrouve donc la situation du troubadour vis-à-vis de l’amour des êtres. Certes : « la pureté de l’amour court
145 ns lyriques, romans et épopées chevaleresques des troubadours (1856). C’est un lexique donnant la traduction d’environ 500 termes,
146 xemple : « Arbres morts ». — Les catholiques. Les troubadours traitaient les membres du clergé catholique d’arbres automnals morts.
147 Il partageait l’engouement des Italiens pour les troubadours qui séjournaient fréquemment parmi eux (tels Peire Vidal, Peire d’Auv
148 té, le régime de la grâce et de l’Amour. Certains troubadours le connurent. (Richard Cœur de Lion par exemple.) Les deux doctrines
9 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
149 s mêmes lieux et les mêmes temps de la poésie des troubadours et du vaste complexe d’hérésies que symbolise le nom de catharisme. T
150 d’Eugène Aroux et du Sâr Péladan : a) « tous les troubadours étaient cathares, tous les cathares étaient troubadours » ; et b) la
151 dours étaient cathares, tous les cathares étaient troubadours  » ; et b) la rhétorique courtoise fut le langage secret de l’hérésie.
152 religieuse issue aux xiie et xiiie siècles des troubadours languedociens. Ce livre, qui a pour titre « L’Amour et l’Occident »,
153 es croisés envahisseurs, et lié par la langue aux troubadours , mais qui n’aime guère qu’un étranger vienne se mêler de cette immens
154 ue les deux tiers de mes lectures sur cathares et troubadours , depuis que je travaille le sujet, je les ai faits après la sortie de
155 querelle au sujet des rapports entre cathares et troubadours — ou mieux entre le complexe des hérésies gnostiques et l’hérésie de
156 cher à ma thèse véritable, laquelle demeure : que troubadours et cathares ne peuvent être compris séparément, hors du grand phénomè
157 écho dans le grand public, et qui a présenté les troubadours et la poésie courtoise comme autant d’échos de l’hérésie cathare. Hyp
158 ui donc, hormis Mme Pernoud, a jamais cru que les troubadours composaient pour les commerçants de Carcassonne ? L’amour courtois, c
159 uses » que le catharisme ait précédé les premiers troubadours  ? Hélas, l’Église n’en demandait pas tant : dès 1017 à Orléans, 1020
160 On se rabat alors sur « la basse extraction » des troubadours , pauvres jongleurs et baladins dont on ne saurait imaginer qu’ils aie
161 toute possibilité de rencontre entre cathares et troubadours , me paraissent frappées de la même faiblesse congénitale : elles rais
162 Même René Nelli se laisse aller à écrire que les troubadours « attendaient que l’Amour leur donnât une valeur qui ne leur apparten
163 les 43 auteurs qu’il cite dans son anthologie des Troubadours (Tome II, les Poètes). Quelle est la proportion des « jongleurs », de
164 ux bien que Jeanroy ait compté près de cinq-cents troubadours (dont on ne connaît souvent que le nom), et que les jongleurs aient p
165 -elle, le dogme marial « exclut » la Gnose… Un troubadour mystique : Henri Suso Ici, l’exemple du grand mystique souabe Henr
166 rmanique de la « piété fleurie » que les derniers troubadours du Languedoc avaient vouée à la Vierge, ou à cette Clémence qui, croi
167 i m’agrée », comme dit un trouvère après tous les troubadours , et Suso : « ein suesses we… ein ellende froede » (une douleur douce…
168 olu, à l’infini : le senen qui est le dezirar des troubadours , et qui sera le Sehnen de Wagner. (Et même les « mots crus » ne manqu
169 ccitane. Bien entendu, cela ne prouve pas que les troubadours parlaient de la Sophia quand ils louaient leur Dame ; mais cela prouv
170 pirituel lui a permis de devancer les érudits. Troubadours et cathares Dans un tout autre climat de compréhension intellectue
171 résume dans son précieux petit livre intitulé Les Troubadours (1961 et 1971) l’argument de notre « tenson », inauguré par d’assez v
172 out conflue, se mêle et se confond, non seulement troubadours et cathares, mais courtoisie occitane et légendes celtiques (le Midi
173 eur d’une assimilation entre l’amour courtois des troubadours et une définition de la « passion » issue tout entière à travers le T
174 entadour et Wagner, et il conclut que « faire des troubadours les chantres de l’amour réciproque malheureux, eux dont le maître mot
175 e je vois est inverse : Joy est le maître mot des troubadours et ce n’est pas la joie au sens français du mot. Je crains que le con
176 le grand ouvrage de René Nelli sur L’Érotique des troubadours (1963) que l’on puisera les éléments d’une vision plus authentique. J
177 ation à la mort », on peut aussi soutenir que les troubadours « mouraient d’amour comme nous mourons de soif » (p. 73). Il n’en res
178 pour Guilhem Montanhagol « comme pour les anciens troubadours , le thème de la mort-par-désir — pour conventionnel qu’il soit — est
179 t, aller à Dieu, n’est-ce pas un thème commun aux troubadours , aux mystiques arabes, et sans nul doute à plus d’une hérésie dualist
180 6 S’il en est bien ainsi, ni les cathares ni les troubadours ne sont très loin de l’endura d’amour dont meurt Tristan et où Isolde
181 Weil écrit merveilleusement : « Quelques vers des troubadours ont su exprimer la joie d’une manière si pure qu’à travers elle trans
182 ur mourir de désirer », en passant par les grands troubadours du xii e siècle et les grands romantiques allemands, il existe une co
183 siècle), « où il nous est conté que la dame de ce troubadour , apprenant qu’il avait été tué dans un combat, alla s’enfermer dans u
184 mes hypothèses sur la nature des relations entre troubadours et cathares aux xiie et xiiie siècles. Alors que Davenson ne craint
185 nt ne permet de saisir la moindre collusion entre troubadours et cathares » (Op. cit., p. 144), René Nelli rappelle non seulement l
186 les deux doctrines ont coexisté » (L’Érotique des troubadours , p. 228) ; mais il ajoute ceci qui est non moins évident : « En 1250,
187 té de Foix, qui accueillaient et protégeaient les troubadours étaient, à la veille de la Croisade, sinon « parfaites » du moins « c
188 croyantes » (Op. cit., p. 229). Une quinzaine de troubadours ont été cathares ou à tout le moins « catharisants », parmi lesquels
189 canons du concile de Trente mis en vers.) Chaque troubadour cathare — et peu m’importe leur nombre dès lors qu’il y en a au moins
190 athisant comme le pense Nelli, il fut en tout cas troubadour  : il y a donc « collusion » là encore. Le troubadour (tardif et catho
191 ubadour : il y a donc « collusion » là encore. Le troubadour (tardif et catholique) Matfre Ermengau, dans son Bréviaire d’Amour, r
192 médire ». Or c’est ce qu’ont fait tous les grands troubadours . Enfin, le roman courtois de Flamenca porte des traces certaines de c
193 ne nous décrit la rencontre d’un Parfait et d’un troubadour dans le même château » (La Croisade contre les albigeois, p. 60), et
194 cathares « qui accueillaient et protégeaient les troubadours  » (E. T., p. 228-229)236. Bien mieux, la rencontre d’un cathare décla
195 mieux, la rencontre d’un cathare déclaré et d’un troubadour s’est attestée au moins une fois dans un même homme, Guillaume de Dur
196 ent : les différences qui les séparent des autres troubadours , quand il y en a, ne correspondent nullement à leurs croyances respec
197 ves. Il faudrait admettre, dès lors, que tous les troubadours ont été cathares ou qu’aucun d’eux ne l’a été. Or il est évident que
198 d’eux ne l’a été. Or il est évident que tous les troubadours n’ont pas été cathares. » Nelli en conclut que « leurs idées religieu
199 en ce sens on pourrait bien soutenir que tous les troubadours nolens volens furent cathares, comme on peut dire que Victor Hugo, Ba
200 ans le même phénomène quand il s’atteste chez les troubadours , comme Cercamon (1135-1145) : Rien ne me fait plus envie Qu’un objet
201 le trajet de cette recherche dans L’Érotique des troubadours . La Joie d’amour, ou Joy d’amors en occitan, est un mot masculin dont
202 rficerent actum carnalem. (Cité in L’Érotique des troubadours , p. 272.) (« S’ils se révèlent incapables de se coucher dans un lit,
203 et par l’asag que la rencontre de la cortezia des troubadours et du gnosticisme des cathares s’avère non seulement possible, mais à
204 , soient différents de part et d’autre : chez les troubadours , exalter le désir ; chez les gnostiques, en triompher (ascétisme des
205 raiter tous les poètes d’amour qui suivront — les troubadours  — « et après eux, des centaines et des milliers de poètes de l’Europe
206 vençal, avec lesquels on confond de nos jours les troubadours — mais Dante, qui s’y connaît, les nomme « limousins ». La descendanc
207 is champenois, son fils Richard Cœur de Lion, bon troubadour , ses filles Marie de Champagne et Aëlis de Blois, qui tiendront cour
208 tenir que Robert pratiquait l’asag avant tous les troubadours , et avant que Guillaume en parle dans un vers, opposons Bezzola, ici
209 llaume ; pour notre salut par l’amour, diront les troubadours classiques… Je me rends, je me livre à Elle ! Grâce pure, indicible
210 e du Poitou, neuvième duc d’Aquitaine, et premier troubadour d’Europe. Guillaume commence par imiter, dans une intention parodique
211 illaume IX et de toute la première génération des troubadours , qui est poitevine, limousine, gasconne et charentaise par Cercamon,
212 tre le grand mystique al-Hallaj et le premier des troubadours arabes, Ibn Dawoud, vers la fin du IXe siècle. Tous les deux sont les
213 logie du phénomène avec celui des relations entre troubadours et cathares, et ses implications morales et religieuses. — Ils veulen
214 incrédulité à contretemps. Quand ils disent : tel troubadour a écrit exactement le contraire de ce qu’un Parfait devait professer,
215 erce spirituel avec l’islam ; des cathares et des troubadours  ; de l’ascétisme et du brûlant désir ; du mysticisme délirant et de l
216 t, dans votre bouquin, il n’y a pas seulement les troubadours , et ces cathares qui furent ou non leurs frères. Pourquoi revenir si
217 plus sérieux. Certes, il n’y a pas seulement les troubadours , mais il y eut d’abord les troubadours, parce qu’il y a d’abord la po
218 lement les troubadours, mais il y eut d’abord les troubadours , parce qu’il y a d’abord la poésie, puis le sentiment qu’elle a su di
219 a la morale. (J’y reviendrai.) Il y a d’abord les troubadours parce qu’il y a d’abord l’expression, et surtout l’expression lyrique
220 au Jour ! On connaît le thème de l’aube chez les troubadours  : Gardez-vous, cher guetteur de la tour Du jaloux, votre méchant sei
221 26. 215. Cf. Jean Audiac, Les poésies des quatre troubadours d’Ussel, Paris, 1922. 216. Il tient Socin, ce moine italien réformé
222 e Mariam virginem », cf. René Nelli, Érotique des troubadours , Toulouse, 1963, p. 222-223. Voir aussi dans l’anthologie du même aut
223 Voir aussi dans l’anthologie du même auteur, Les Troubadours , II, Paris, 1966, le grand canso cathare (selon moi) de Peire Cardena
224 2, dans son excellent chapitre sur la Musique des troubadours . La mélodie est notée sur la même page. Pour la suite du poème, j’ai
225 e inconnu »… 231. René Nelli et René Lavaud, Les Troubadours , Tome II, p. 261. 232. Érotique des troubadours, p. 229. 233. Spi
226 Troubadours, Tome II, p. 261. 232. Érotique des troubadours , p. 229. 233. Spiritualité de l’hérésie : le catharisme (ouvrage co
227 me densité d’information intitulée L’Érotique des troubadours , 1963 ; enfin, en collaboration avec René Lavaud, une abondante antho
228 avaud, une abondante anthologie en 2 volumes, Les Troubadours , 1965 et 1966, textes originaux et traductions, précieux commentaires
229  sources et vos « documents » ! — deux des grands troubadours , Peire Vidal et Raymond de Miraval. Cf. Michel Roquebert, L’Épopée ca
230 xemple de ces imitations : « Il est clair que les troubadours , musiciens avant d’être poètes, modèlent leurs vers sur la mélodie. L
231 artial : 242. Cf. René Nelli, L’Érotique des troubadours , p. 50, qui cite plusieurs autres exemples de l’influence directe des