1
ons troublantes que j’observais entre cathares et
troubadours
: eux n’en sont pas troublés, faute de « preuves » suffisantes. Plusi
2
II, traitant du xiie siècle, du catharisme, des
troubadours
, et de Tristan. C’est là le principal de cette nouvelle version. Pour
3
t au suzerain. Le chevalier breton, tout comme le
troubadour
méridional, se reconnaît le vassal d’une Dame élue. Mais en fait, il
4
rtezia, l’amour courtois. 6.L’amour courtois :
troubadours
et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie
5
la poésie européenne soit issue de la poésie des
troubadours
au xiie siècle, c’est ce dont personne ne saurait plus douter. « Oui
6
e, c’est-à-dire que le poète, ne pouvant être que
troubadour
, était tenu de parler — et de l’apprendre s’il ne le savait pas — le
7
l’apprendre s’il ne le savait pas — le langage du
troubadour
, qui n’a jamais été que le provençal. »22 Qu’est-ce que la poésie de
8
ue le provençal. »22 Qu’est-ce que la poésie des
troubadours
? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans toute la lyriqu
9
r mou castitaz (d’amour vient chasteté) chante le
troubadour
toulousain Guilhem Montanhagol. L’amour suppose aussi un rituel : le
10
. »25 Or, s’il est à ce point « évident » que les
troubadours
ne tiraient rien de la réalité sociale, il paraît non moins évident q
11
: tout compte fait, cela ne se tient pas, car les
troubadours
, paraît-il, avaient trop peu de culture pour connaître cette poésie.
12
. Je me refuse à supposer un seul instant que les
troubadours
furent des faibles d’esprit, tout juste bons à répéter sans se lasser
13
7.Hérésie et poésie Doit-on considérer les
troubadours
comme des « croyants » de l’Église cathare, et comme des chantres de
14
ir tout contact avec l’autre sexe40 et ces clairs
troubadours
, joyeux et fous, dit-on, chantant l’amour, le printemps, l’aube, les
15
lusion unanime : rien de commun entre cathares et
troubadours
! Mais l’irrépressible intuition des « aventureux » que j’ai cités ré
16
démontrez-nous, dans ce cas, comment cathares et
troubadours
auraient pu se côtoyer chaque jour sans se connaître, et vivre dans d
17
is rien entreprendre. » Est-il imaginable que les
troubadours
aient vécu et chanté dans ce monde-là sans se soucier de ce que pensa
18
vivaient ? On a rétorqué à cela que les premiers
troubadours
sont apparus dans le Poitou et le Limousin, tandis que l’hérésie avai
19
ssi que les cours les plus souvent citées par les
troubadours
comme particulièrement accueillantes, étaient celles des seigneurs de
20
lus il se peut très bien que le seul fait que les
troubadours
les fréquentassent révèle tout au contraire les tendances hérétiques
21
ssent à l’infini. Est-ce pure coïncidence, si les
troubadours
comme les cathares glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de
22
s. Voyons plutôt les arguments adverses. Tous les
troubadours
, dira-t-on, ne furent pas dans le camp de l’hérésie. Plusieurs finire
23
que ce fût possible en soi, que tels d’entre les
troubadours
ignoraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare, on n’au
24
la beauté, plutôt courant ? Et si l’on dit : ces
troubadours
ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent
25
qui nous donne à penser, si l’on songe à tous les
troubadours
qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’Église de Rome dont
26
viendra l’aube. Mais à la fin de la chanson, le
troubadour
a-t-il trahi ses vœux ? Ou bien a-t-il trouvé au sein de la nuit la L
27
jours placée « en trop haut lieu » pour lui46, le
troubadour
souffrant de l’amour vrai ? Un seul baiser, un seul regard, un seul s
28
ces principales) du lyrisme courtois ; 2° que les
troubadours
n’ont jamais dit qu’ils suivaient cette religion, ou que c’était d’el
29
naître une rhétorique aussi précise que celle des
troubadours
. Je répondrai dans l’ordre à ces critiques. 1. Religion mal connue Si
30
le remarquer. Parlant de la lyrique abstraite des
troubadours
du xiiie siècle et de la confusion qu’elle favorise, de Dieu et de l
31
ans conséquences. Soit. Mais les théories que les
troubadours
développaient avec une si grave application, ne sont-elles pas aux an
32
hétiques certains vers de Pétrarque ? »48 2. Les
troubadours
gardent le secret À la thèse du catharisme secret des troubadours, pl
33
ent le secret À la thèse du catharisme secret des
troubadours
, plusieurs auteurs récents ont objecté que jamais un poète courtois n
34
rité » (p. 199). C’est dire que le « secret » des
troubadours
était en somme une évidence symbolique aux yeux des initiés et des sy
35
que jamais un cathare converti n’ait dénoncé les
troubadours
comme propagateurs de l’hérésie ? La réponse me paraît aisée. Il est
36
La réponse me paraît aisée. Il est clair que les
troubadours
n’étaient nullement considérés comme des prédicateurs ni comme des mi
37
de débrouiller ». (Op. cit., II, p. 16.) Mais le
troubadour
Alegret l’a fort bien dit : « Mon vers (poème) paraîtra insensé au so
38
e lui poser une énigme » ? On peut penser que les
troubadours
étaient mus par des passions moins puériles… « J’entrelace des mots r
39
mais elle demeure presque insoluble : comment les
troubadours
entendaient-ils leurs propres symboles ? Et d’une manière plus généra
40
… Qu’on se rappelle ce seigneur jaloux qui tue le
troubadour
favori de sa femme, et fait servir le cœur de la victime sur un plat.
41
t pourquoi vouloir à tout prix que les poèmes des
troubadours
comportent des notations « réalistes » et des descriptions précises d
42
l érudit qu’il semblerait que toute la poésie des
troubadours
fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !) Où est alors c
43
tit fait encore : deux des plus ardents parmi les
troubadours
à louer les beautés de leur Dame, Arnaut Daniel et l’Italien Guinizel
44
s de débauche que beaucoup ont portées contre les
troubadours
— l’on sait au vrai peu de chose de leurs vies — nous rappellerons l’
45
encore chez leurs disciples peu disciplinés, les
troubadours
. Des accusations horrifiantes figurent à cet égard dans les registres
46
naître une rhétorique aussi précise que celle des
troubadours
? C’est l’argument que les romanistes ont coutume d’opposer à l’inter
47
Hallaj, Ruzhbehan de Shiraz et Sohrawardi d’Alep,
troubadours
de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé ma
48
d’une pareille polémique s’appliquent au cas des
troubadours
, et plus tard, nous le verrons, mutatis mutandis, au cas des grands m
49
Or selon certains interprètes de la mystique des
troubadours
, la Dame des pensées ne serait autre que la part spirituelle et angél
50
l de la femme aimée, et signifie ici Dieu. Or les
troubadours
nommaient aussi la Dame de leurs pensées d’un nom conventionnel ou se
51
el), c’est un des thèmes constants du lyrisme des
troubadours
, puis de Dante et enfin de Pétrarque. Tous ces poètes attachent au «
52
ngiers (médisants, indiscrets, espions) et que le
troubadour
couvre d’invectives. Nos savants commentateurs ne savent trop que fai
53
ue qu’on n’a pas prouvé l’influence arabe sur les
troubadours
, « et qu’on ne la prouvera pas ». Ce ton péremptoire fait sourire. De
54
zadjal est celle-là même que reproduit le premier
troubadour
, Guillaume de Poitiers, dans cinq sur onze des poèmes de lui qui nous
55
tes remarquablement identiques) entre cathares et
troubadours
. Je me risquais à dire : il y a là quelque chose, et l’absence de rap
56
, de l’abbaye de Fontevrault si proche du premier
troubadour
— c’est le comte Guillaume de Poitiers — jusqu’au Paraclet d’Héloïse.
57
d’amors, ses « rites » précis, la rhétorique des
troubadours
, sa morale de l’hommage et du service, sa « théologie » et ses disput
58
t ses disputes théologiques, ses « initiés », les
troubadours
, et ses « croyants », le grand public cultivé ou non, qui écoute les
59
», le grand public cultivé ou non, qui écoute les
troubadours
et fait leur gloire mondaine dans toute l’Europe. Or nous voyons cett
60
cités plus haut (au chap. 8). Chose curieuse, les
troubadours
chez lesquels nous constatons cette contradiction ne s’en plaignent p
61
riage était condamné par leur Église. Beaucoup de
troubadours
— cela n’est pas douteux — étaient cathares ou, du moins, très au co
62
erfection à la perfection », c’est-à-dire par les
troubadours
et par les croyants inquiets à la morale des Parfaits. Mais enfin, di
63
, citons maintenant quelques chansons de « légers
troubadours
méridionaux », grands seigneurs amateurs ou jongleurs besogneux, que
64
à celui qui observe ses lois, dit le premier des
troubadours
connus, Guillaume, septième comte de Poitiers et neuvième duc d’Aquit
65
nte dame du monde. (Arnaut Daniel.) (De même, le
troubadour
arabe Ibn Dawoud disait : « La soumission à l’aimée est la marque nat
66
es de la première et de la seconde génération des
troubadours
(1120 à 1180 environ). Au xiiie siècle, ceux de la dernière générati
67
u monde. Celui que l’on nomme parfois le dernier
troubadour
, Guiraut Riquier, donnera de ces vers le commentaire suivant : « Les
68
e tu seras mon guide. Enfin, contre certains des
troubadours
qui sans doute abusaient trop souvent des ambiguïtés ménagées par le
69
à écrire en mettant les points sur les i : « Ces
troubadours
, en mêlant la vérité au mensonge, corrompent les amants, les femmes e
70
anter ce que l’on pourrait encore tenir, chez les
troubadours
du Midi, pour une pure fantasmagorie sentimentale. ] 6. Excuse aux h
71
exuels pour la plupart, comme le furent plusieurs
troubadours
. Il s’exprime dans des termes qui seront repris par presque tous les
72
, roi d’Angleterre78. Elle emmenait avec elle ses
troubadours
. C’est par elle et par eux entre autres que les trouvères anglo-norma
73
sés sans grands scrupules à d’autres fins que les
troubadours
? Dans l’attente de recherches plus approfondies sur tous ces points,
74
» et tantôt plus « barbares » que les poèmes des
troubadours
, dont ils sont cependant inspirés de la manière la plus incontestable
75
d bien même les trouvères seraient inférieurs aux
troubadours
dans la connaissance mystique, ils n’ont pas introduit dans leurs rom
76
considérée comme une ascèse, le « mal aimé » des
troubadours
. Voici Tristan livré au plus cruel conflit, lorsqu’au soir de ses noc
77
s de l’amour courtois lorsqu’on passe du Midi des
troubadours
au Nord plus barbare des trouvères, nous sommes en mesure de voir dor
78
23. Id. 24. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des
troubadours
, 1934. 25. A. Jeanroy, Introduction à une Anthologie des troubadour
79
5. A. Jeanroy, Introduction à une Anthologie des
troubadours
, 1927. 26. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, I, p. 69
80
s, 1927. 26. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des
troubadours
, I, p. 69. 27. E. Wechssler, Das Kulturproblem des Minnesangs, Hall
81
ntre le Graal, trad. franç. 1934. 39. Le premier
troubadour
, Guillaume de Poitiers, meurt en 1127. Les premières mentions d’une É
82
déjà, aux lieux mêmes où paraissent les premiers
troubadours
! 40. Au point que les Parfaits refusaient de s’asseoir sur un banc
83
de femmes de la noblesse étaient cathares, et les
troubadours
leur dédiaient leurs chansons ! 41. Déodat Roché, l’un des érudits c
84
hn) pour un indice probable de catharisme chez un
troubadour
. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant
85
trop élevé ». Les érudits commentent : le pauvre
troubadour
, de basse extraction sociale en général, s’est épris de la femme d’un
86
r Peire Cardenal (ou Cardinal), l’un des derniers
troubadours
(« Peire Cardenal était-il hérétique ? », Revue d’Histoire des Religi
87
qu’à proposer que l’on prenne certains poèmes des
troubadours
comme sources d’études sur l’hérésie. Elle cite, à l’appui, des vers
88
e » par les catholiques. 48. Poésie lyrique des
troubadours
, II, p. 306. 49. Par exemple, le médiéval serait trop « naïf » pour
89
iècle, c’est-à-dire de la première génération des
troubadours
! Donc l’un des inventeurs de ces « formules ». Nous tenons ici un be
90
ndancieux. On veut à tout prix que le langage des
troubadours
soit le langage naturel de l’amour humain, transposé à l’amour divin.
91
pour répondre au reproche d’insincérité fait aux
troubadours
par nos érudits — reproche lui-même stéréotypé… 53. Mais catholique
92
minus) et en Espagne : senhor (non senhora) ? Les
troubadours
andalous et arabes faisaient de même. Je crois qu’ici encore, au moin
93
ons dont il serait difficile de nier que certains
troubadours
n’aient pas été victimes. 55. Textes traduits et commentés dans Wolf
94
apitre 7 de ce Livre, à savoir que les poèmes des
troubadours
pouvaient être — selon Rahn, Aroux et Péladan — une sorte de langage
95
rs assimilent pour leur part à la Grâce, chez les
troubadours
… 77. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide,
96
taine eut pour fils Richard Cœur de Lion, ami des
troubadours
gascons et troubadour lui-même, excommunié par Rome ; pour filles Mar
97
hard Cœur de Lion, ami des troubadours gascons et
troubadour
lui-même, excommunié par Rome ; pour filles Marie de Champagne et Ael
98
plus réellement, je crois, que dans la poésie des
troubadours
. 85. H. Hubert, Les Celtes, II, p. 286. 86. H. Hubert, op. cit., I
99
rances mystiques. On se souvient de la plainte du
troubadour
: Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’est loin plus la désire
100
et rien ne l’attire vers le bas… » (Maximes.) Le
troubadour
Arnaut Daniel parlait aussi de cet « excès de désir » qui enlève « to
101
le à Dieu, à l’amour éternel. Mais supposez qu’un
troubadour
ait exprimé la même prière en feignant de l’adresser à sa Dame. L’ama
102
des Franciscains se répandit en Italie comme les
troubadours
s’étaient répandus dans le Midi de la France : par les routes, sur le
103
des Fioretti 111, attestent que la rhétorique des
troubadours
et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme francisca
104
nous à énumérer les principaux thèmes communs aux
troubadours
et aux mystiques orthodoxes : « Mourir de ne pas mourir. »114 La «
105
amour divin et de l’amour courtois, mais chez les
troubadours
provençaux du xiie siècle. Les plus féconds éléments de leur doctrin
106
angage passionnel nous vient de la rhétorique des
troubadours
. Rhétorique ambiguë par excellence : une dogmatique manichéenne y com
107
passe les limites de l’amour naturel », disait le
troubadour
Guido Cavalcanti, au xiiie siècle. Or le fait de dépasser les limite
108
ue la passion « enthousiaste », la joy d’amor des
troubadours
, devait fatalement aboutir à la passion humaine malheureuse. Cet amou
109
ger Maître Eckhart parmi les hérétiques. 107. Un
troubadour
: « Amour ne me quitte ni bien ne peut m’avoir. » 108. Th. Labande-J
110
n courtoise du Languedoc, dispersant les derniers
troubadours
. Que va devenir la tradition d’Amour ? Il semble bien que, dès le xiv
111
solide amitié se noue entre Rambaut de Vaqueiras,
troubadour
languedocien, et le puissant marquis Alberto Malaspina. Il semble bie
112
ie. Une fois de plus, la carte de l’influence des
troubadours
se confond avec celle des hérésies. Un peu plus tard, le mouvement fr
113
ette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des
troubadours
? La question est encore obscure. On ne trouve à la cour de Palerme q
114
lle rénove consciemment le langage symbolique des
troubadours
. Les Siciliens étaient tombés dans un douteux allégorisme : ils parla
115
ient la Science sacrée. Sincérité bien propre aux
troubadours
, et toute contraire à celle qu’un moderne imagine ! Dante la définira
116
eurs chez les poètes italiens le vrai mystère des
troubadours
, de même que c’est au crépuscule que se révèlent les sept couleurs do
117
on animant pour la première fois les symboles des
troubadours
d’un souffle parfaitement païen, et non plus du tout hérétique ! On e
118
e poésie courtoise137. Dante a vengé d’avance les
troubadours
en mettant en Enfer des « chevaliers de Marie », moines italiens appe
119
. Elle couvre la même étendue que l’influence des
troubadours
: l’Europe entière. Les minnesänger (chanteurs de l’Amour) en Allemag
120
emander s’il connaissait la tradition secrète des
troubadours
. Mais on peut relever ce fait : que Vérone fut un des principaux cent
121
al. Racine, comme Pétrarque, était de la race des
troubadours
qui trahissent l’Amour pour l’amour : ceux-là finissent presque toujo
122
seulement serait la délivrance — selon la foi des
troubadours
… 14. La Nouvelle Héloïse Paysan de Genève, Rousseau échappe à
123
, c’est l’état d’âme créé chez les imitateurs des
troubadours
par une doctrine qu’ils « sécularisaient », n’en connaissant que la r
124
thousiasme est réel, c’est l’« endieusement » des
troubadours
, l’endiosada des mystiques espagnols, la joy d’amor dans son délire d
125
les lois de l’amour chaste transforme l’hymne des
troubadours
en un roman163 — ainsi les puissances du jour, évoquées par le premie
126
s par rapport à l’amour courtois. La religion des
troubadours
se prêtait aux complicités les plus sournoises avec l’instinct, qu’el
127
, à l’inverse de ce qui se passe chez de nombreux
troubadours
. Béatrice deviendra successivement la Philosophie, la Sagesse et la S
128
Remarques sur les premiers poètes français et les
troubadours
, et de trois volumes (anonymes) de mémoires sur Pétrarque. 150. « On
129
mands, p. 285.) 157. Tieck raconte l’histoire du
troubadour
Jaufré Rudel dans Sternbald, et caractérise longuement l’amour courto
130
e personnage constant des poèmes courtois que les
troubadours
nommaient le lozengier. 163. Cf.chap. II, livre II. Le roman est un
131
ng féodal comme le culte de la chasteté, chez les
troubadours
, s’oppose à l’exaltation érotique du xiie siècle. « Dans la conscien
132
il ennoblissait mais encore il anoblissait : les
troubadours
accédaient socialement au niveau de l’aristocratie qui les traitait c
133
tidienne. La romance veut « l’amour de loin » des
troubadours
; le mariage, l’amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cau
134
qu’il rappelle précisément les origines romanes (
troubadours
et trouvères) du sentiment qu’il désigne. C’est une combinaison à dos
135
ence possible de la mystique cistercienne sur les
troubadours
. En effet, « chronologiquement parlant, les deux mouvements sont à pe
136
a donc supposé une filiation des cisterciens aux
troubadours
. M. Gilson réfute cette hypothèse en montrant : 1° que l’objet de l’a
137
n’est pas le même pour saint Bernard et pour les
troubadours
, ces derniers exaltant, selon lui, la sensualité naturelle ; 2° que l
138
00). Certes, une opinion assez répandue prête aux
troubadours
une attitude idéaliste du même genre que celle de saint Bernard. Pour
139
étaphores courtoises « grossières » aux mœurs des
troubadours
, ma déduction serait inverse de celle des savants modernes. Marcabru
140
er d’être débarrassé de l’amour de Dieu. » Or les
troubadours
gémissent sous le joug de l’Amour. Donc cet amour n’est pas spirituel
141
roix, reprendront bel et bien les expressions des
troubadours
, et souhaiteront d’être libérés des tourments de l’amour divin : c’es
142
our divin : c’est là bien entendu, comme chez les
troubadours
, une manière d’exprimer la violence de leur passion, une sorte d’anti
143
ce dont M. Gilson ne saurait se réjouir. c) Les
troubadours
chantent l’amour malheureux. Mais l’amour divin des cisterciens obtie
144
eure M. Gilson). On retrouve donc la situation du
troubadour
vis-à-vis de l’amour des êtres. Certes : « la pureté de l’amour court
145
ns lyriques, romans et épopées chevaleresques des
troubadours
(1856). C’est un lexique donnant la traduction d’environ 500 termes,
146
xemple : « Arbres morts ». — Les catholiques. Les
troubadours
traitaient les membres du clergé catholique d’arbres automnals morts.
147
Il partageait l’engouement des Italiens pour les
troubadours
qui séjournaient fréquemment parmi eux (tels Peire Vidal, Peire d’Auv
148
té, le régime de la grâce et de l’Amour. Certains
troubadours
le connurent. (Richard Cœur de Lion par exemple.) Les deux doctrines
149
s mêmes lieux et les mêmes temps de la poésie des
troubadours
et du vaste complexe d’hérésies que symbolise le nom de catharisme. T
150
d’Eugène Aroux et du Sâr Péladan : a) « tous les
troubadours
étaient cathares, tous les cathares étaient troubadours » ; et b) la
151
dours étaient cathares, tous les cathares étaient
troubadours
» ; et b) la rhétorique courtoise fut le langage secret de l’hérésie.
152
religieuse issue aux xiie et xiiie siècles des
troubadours
languedociens. Ce livre, qui a pour titre « L’Amour et l’Occident »,
153
es croisés envahisseurs, et lié par la langue aux
troubadours
, mais qui n’aime guère qu’un étranger vienne se mêler de cette immens
154
ue les deux tiers de mes lectures sur cathares et
troubadours
, depuis que je travaille le sujet, je les ai faits après la sortie de
155
querelle au sujet des rapports entre cathares et
troubadours
— ou mieux entre le complexe des hérésies gnostiques et l’hérésie de
156
cher à ma thèse véritable, laquelle demeure : que
troubadours
et cathares ne peuvent être compris séparément, hors du grand phénomè
157
écho dans le grand public, et qui a présenté les
troubadours
et la poésie courtoise comme autant d’échos de l’hérésie cathare. Hyp
158
ui donc, hormis Mme Pernoud, a jamais cru que les
troubadours
composaient pour les commerçants de Carcassonne ? L’amour courtois, c
159
uses » que le catharisme ait précédé les premiers
troubadours
? Hélas, l’Église n’en demandait pas tant : dès 1017 à Orléans, 1020
160
On se rabat alors sur « la basse extraction » des
troubadours
, pauvres jongleurs et baladins dont on ne saurait imaginer qu’ils aie
161
toute possibilité de rencontre entre cathares et
troubadours
, me paraissent frappées de la même faiblesse congénitale : elles rais
162
Même René Nelli se laisse aller à écrire que les
troubadours
« attendaient que l’Amour leur donnât une valeur qui ne leur apparten
163
les 43 auteurs qu’il cite dans son anthologie des
Troubadours
(Tome II, les Poètes). Quelle est la proportion des « jongleurs », de
164
ux bien que Jeanroy ait compté près de cinq-cents
troubadours
(dont on ne connaît souvent que le nom), et que les jongleurs aient p
165
-elle, le dogme marial « exclut » la Gnose… Un
troubadour
mystique : Henri Suso Ici, l’exemple du grand mystique souabe Henr
166
rmanique de la « piété fleurie » que les derniers
troubadours
du Languedoc avaient vouée à la Vierge, ou à cette Clémence qui, croi
167
i m’agrée », comme dit un trouvère après tous les
troubadours
, et Suso : « ein suesses we… ein ellende froede » (une douleur douce…
168
olu, à l’infini : le senen qui est le dezirar des
troubadours
, et qui sera le Sehnen de Wagner. (Et même les « mots crus » ne manqu
169
ccitane. Bien entendu, cela ne prouve pas que les
troubadours
parlaient de la Sophia quand ils louaient leur Dame ; mais cela prouv
170
pirituel lui a permis de devancer les érudits.
Troubadours
et cathares Dans un tout autre climat de compréhension intellectue
171
résume dans son précieux petit livre intitulé Les
Troubadours
(1961 et 1971) l’argument de notre « tenson », inauguré par d’assez v
172
out conflue, se mêle et se confond, non seulement
troubadours
et cathares, mais courtoisie occitane et légendes celtiques (le Midi
173
eur d’une assimilation entre l’amour courtois des
troubadours
et une définition de la « passion » issue tout entière à travers le T
174
entadour et Wagner, et il conclut que « faire des
troubadours
les chantres de l’amour réciproque malheureux, eux dont le maître mot
175
e je vois est inverse : Joy est le maître mot des
troubadours
et ce n’est pas la joie au sens français du mot. Je crains que le con
176
le grand ouvrage de René Nelli sur L’Érotique des
troubadours
(1963) que l’on puisera les éléments d’une vision plus authentique. J
177
ation à la mort », on peut aussi soutenir que les
troubadours
« mouraient d’amour comme nous mourons de soif » (p. 73). Il n’en res
178
pour Guilhem Montanhagol « comme pour les anciens
troubadours
, le thème de la mort-par-désir — pour conventionnel qu’il soit — est
179
t, aller à Dieu, n’est-ce pas un thème commun aux
troubadours
, aux mystiques arabes, et sans nul doute à plus d’une hérésie dualist
180
6 S’il en est bien ainsi, ni les cathares ni les
troubadours
ne sont très loin de l’endura d’amour dont meurt Tristan et où Isolde
181
Weil écrit merveilleusement : « Quelques vers des
troubadours
ont su exprimer la joie d’une manière si pure qu’à travers elle trans
182
ur mourir de désirer », en passant par les grands
troubadours
du xii e siècle et les grands romantiques allemands, il existe une co
183
siècle), « où il nous est conté que la dame de ce
troubadour
, apprenant qu’il avait été tué dans un combat, alla s’enfermer dans u
184
mes hypothèses sur la nature des relations entre
troubadours
et cathares aux xiie et xiiie siècles. Alors que Davenson ne craint
185
nt ne permet de saisir la moindre collusion entre
troubadours
et cathares » (Op. cit., p. 144), René Nelli rappelle non seulement l
186
les deux doctrines ont coexisté » (L’Érotique des
troubadours
, p. 228) ; mais il ajoute ceci qui est non moins évident : « En 1250,
187
té de Foix, qui accueillaient et protégeaient les
troubadours
étaient, à la veille de la Croisade, sinon « parfaites » du moins « c
188
croyantes » (Op. cit., p. 229). Une quinzaine de
troubadours
ont été cathares ou à tout le moins « catharisants », parmi lesquels
189
canons du concile de Trente mis en vers.) Chaque
troubadour
cathare — et peu m’importe leur nombre dès lors qu’il y en a au moins
190
athisant comme le pense Nelli, il fut en tout cas
troubadour
: il y a donc « collusion » là encore. Le troubadour (tardif et catho
191
ubadour : il y a donc « collusion » là encore. Le
troubadour
(tardif et catholique) Matfre Ermengau, dans son Bréviaire d’Amour, r
192
médire ». Or c’est ce qu’ont fait tous les grands
troubadours
. Enfin, le roman courtois de Flamenca porte des traces certaines de c
193
ne nous décrit la rencontre d’un Parfait et d’un
troubadour
dans le même château » (La Croisade contre les albigeois, p. 60), et
194
cathares « qui accueillaient et protégeaient les
troubadours
» (E. T., p. 228-229)236. Bien mieux, la rencontre d’un cathare décla
195
mieux, la rencontre d’un cathare déclaré et d’un
troubadour
s’est attestée au moins une fois dans un même homme, Guillaume de Dur
196
ent : les différences qui les séparent des autres
troubadours
, quand il y en a, ne correspondent nullement à leurs croyances respec
197
ves. Il faudrait admettre, dès lors, que tous les
troubadours
ont été cathares ou qu’aucun d’eux ne l’a été. Or il est évident que
198
d’eux ne l’a été. Or il est évident que tous les
troubadours
n’ont pas été cathares. » Nelli en conclut que « leurs idées religieu
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en ce sens on pourrait bien soutenir que tous les
troubadours
nolens volens furent cathares, comme on peut dire que Victor Hugo, Ba
200
ans le même phénomène quand il s’atteste chez les
troubadours
, comme Cercamon (1135-1145) : Rien ne me fait plus envie Qu’un objet
201
le trajet de cette recherche dans L’Érotique des
troubadours
. La Joie d’amour, ou Joy d’amors en occitan, est un mot masculin dont
202
rficerent actum carnalem. (Cité in L’Érotique des
troubadours
, p. 272.) (« S’ils se révèlent incapables de se coucher dans un lit,
203
et par l’asag que la rencontre de la cortezia des
troubadours
et du gnosticisme des cathares s’avère non seulement possible, mais à
204
, soient différents de part et d’autre : chez les
troubadours
, exalter le désir ; chez les gnostiques, en triompher (ascétisme des
205
raiter tous les poètes d’amour qui suivront — les
troubadours
— « et après eux, des centaines et des milliers de poètes de l’Europe
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vençal, avec lesquels on confond de nos jours les
troubadours
— mais Dante, qui s’y connaît, les nomme « limousins ». La descendanc
207
is champenois, son fils Richard Cœur de Lion, bon
troubadour
, ses filles Marie de Champagne et Aëlis de Blois, qui tiendront cour
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tenir que Robert pratiquait l’asag avant tous les
troubadours
, et avant que Guillaume en parle dans un vers, opposons Bezzola, ici
209
llaume ; pour notre salut par l’amour, diront les
troubadours
classiques… Je me rends, je me livre à Elle ! Grâce pure, indicible
210
e du Poitou, neuvième duc d’Aquitaine, et premier
troubadour
d’Europe. Guillaume commence par imiter, dans une intention parodique
211
illaume IX et de toute la première génération des
troubadours
, qui est poitevine, limousine, gasconne et charentaise par Cercamon,
212
tre le grand mystique al-Hallaj et le premier des
troubadours
arabes, Ibn Dawoud, vers la fin du IXe siècle. Tous les deux sont les
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logie du phénomène avec celui des relations entre
troubadours
et cathares, et ses implications morales et religieuses. — Ils veulen
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incrédulité à contretemps. Quand ils disent : tel
troubadour
a écrit exactement le contraire de ce qu’un Parfait devait professer,
215
erce spirituel avec l’islam ; des cathares et des
troubadours
; de l’ascétisme et du brûlant désir ; du mysticisme délirant et de l
216
t, dans votre bouquin, il n’y a pas seulement les
troubadours
, et ces cathares qui furent ou non leurs frères. Pourquoi revenir si
217
plus sérieux. Certes, il n’y a pas seulement les
troubadours
, mais il y eut d’abord les troubadours, parce qu’il y a d’abord la po
218
lement les troubadours, mais il y eut d’abord les
troubadours
, parce qu’il y a d’abord la poésie, puis le sentiment qu’elle a su di
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a la morale. (J’y reviendrai.) Il y a d’abord les
troubadours
parce qu’il y a d’abord l’expression, et surtout l’expression lyrique
220
au Jour ! On connaît le thème de l’aube chez les
troubadours
: Gardez-vous, cher guetteur de la tour Du jaloux, votre méchant sei
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26. 215. Cf. Jean Audiac, Les poésies des quatre
troubadours
d’Ussel, Paris, 1922. 216. Il tient Socin, ce moine italien réformé
222
e Mariam virginem », cf. René Nelli, Érotique des
troubadours
, Toulouse, 1963, p. 222-223. Voir aussi dans l’anthologie du même aut
223
Voir aussi dans l’anthologie du même auteur, Les
Troubadours
, II, Paris, 1966, le grand canso cathare (selon moi) de Peire Cardena
224
2, dans son excellent chapitre sur la Musique des
troubadours
. La mélodie est notée sur la même page. Pour la suite du poème, j’ai
225
e inconnu »… 231. René Nelli et René Lavaud, Les
Troubadours
, Tome II, p. 261. 232. Érotique des troubadours, p. 229. 233. Spi
226
Troubadours, Tome II, p. 261. 232. Érotique des
troubadours
, p. 229. 233. Spiritualité de l’hérésie : le catharisme (ouvrage co
227
me densité d’information intitulée L’Érotique des
troubadours
, 1963 ; enfin, en collaboration avec René Lavaud, une abondante antho
228
avaud, une abondante anthologie en 2 volumes, Les
Troubadours
, 1965 et 1966, textes originaux et traductions, précieux commentaires
229
sources et vos « documents » ! — deux des grands
troubadours
, Peire Vidal et Raymond de Miraval. Cf. Michel Roquebert, L’Épopée ca
230
xemple de ces imitations : « Il est clair que les
troubadours
, musiciens avant d’être poètes, modèlent leurs vers sur la mélodie. L
231
artial : 242. Cf. René Nelli, L’Érotique des
troubadours
, p. 50, qui cite plusieurs autres exemples de l’influence directe des