1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Préambule
1 tour de vous que vous en cherchez une, et vous en trouverez , pour rien, ou pas grand-chose. Encore faut-il savoir comment on y pe
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
2 d’abord la table que je me suis fabriquée : j’ai trouvé dans le chai deux tréteaux et deux planches bien rabotées ; j’ai dres
3 s, traductions, etc. (qu’il me reste d’ailleurs à trouver ) — et combien coûte ce strict nécessaire ; 2 — (problème psychologiqu
4 vailler. Aujourd’hui c’est le jour du repos. J’ai trouvé au fond d’une armoire, derrière une pile d’assiettes, deux volumes su
5 de verve et de gaillarde érudition, comme il s’en trouve un peu partout pour sauver « l’esprit » d’un pays. J’ai passé tout l’
6 ur le monde, à l’éloquence des conventionnels… On trouve encore dans ce livre des anecdotes paysannes assez libres, rédigées d
7 au passage le sac postal, discuter passionnément, trouver une formule d’apaisement qui ménage toutes les susceptibilités, et fi
8 C’est peut-être à cause du bonheur de notre vie. Trouver son rythme naturel, et les moyens de s’y réduire, voilà le but de tou
9 frons tous ? Enfin, n’est-il point trop facile de trouver son rythme de vie dans les conditions somme toute artificielles où mo
10 nt. Mellouin a même crié : Très bien ! Les jeunes trouvent qu’« il cause bien ». Pour terminer la soirée, on passe un dessin ani
11 qu’ils achètent absolument au hasard ceux qu’ils trouvent en dépôt chez la mère Renaud : l’Ami du Peuple ou la France de Bordea
12 ’assiettes où je crois avoir déjà dit que j’avais trouvé deux ouvrages traitant de mon île, j’ai déniché ce matin une édition
13 pothèse à ce point injurieuse. Pourtant nous n’en trouvions pas d’autre. Or, peu de jours auparavant, un petit hérisson était ven
14 vite, il avait l’air malade. Le lendemain nous le trouvions mort. Et je l’avais oublié là, sans sépulture, caché sous des feuilla
15 s depuis je ne sais combien d’années, je viens de trouver dans un ouvrage littéraire la solution d’une question précise. Grâce
16 e. Les livres devraient être utiles. On devrait y trouver des renseignements concrets, des recettes exactes, des explications v
17 nsibles ; mais ceux qui les écoutent ont l’air de trouver cela tout naturel. Je fus certainement le seul ici à m’étonner que l’
18 mon voisin au sortir de la conférence. Cet homme trouvait qu’il n’y avait rien à « discuter » dans les paroles de l’orateur, pa
19 titutrices. Ils ont déjà deux garçons, et ils ont trouvé le moyen de recueillir encore une vieille Bretonne sans ressources, q
20 encore, ce qui est pis, comme un hypocrite qui a trouvé le moyen de vivre sans travailler. Il m’a décrit son existence sans a
21 e se plaint que de son isolement intellectuel. Il trouve normal de vivre une vie humainement absurde. Non qu’il n’en distingue
22 la misère, quand il ne s’agit plus de rien que de trouver le pain du lendemain, et c’est le cas du très grand nombre. D’autre p
23 se pas de siffler autour de la maison. Nous avons trouvé des noix et bu un verre de vin, à la lueur d’une bougie. Heureux de n
24 ucune question, aucun doute et aucune angoisse ne trouvaient place où se glisser entre mon jugement et ma vie. (Fausse reconnaissa
25 rs très contestables. Le problème se ramènerait à trouver des signes extérieurs aisément vérifiables qui permettraient de répar
26 un bistrot différent, et il est rare qu’on puisse trouver l’horaire ailleurs. Parfois le bistrot vend aussi les billets ; et c’
27 e de livres à lire pour l’instituteur de M. Je ne trouve à lui recommander que des traductions. La littérature moderne en Fran
28 on entre les autres et lui, et le problème est de trouver , tout en marchant, un équilibre entre ces forces antagonistes, de tel
29 ’est-ce à dire ? c’est qu’il tombe en soi. Il n’y trouve pas de quoi durer, ni rien de ferme où poser le pied. Il se donne tor
30 s sur Venise du Journal italien. Tout au début je trouve ces deux phrases splendides : « J’ai considéré tout cela d’un regard
31 istance, en détruisant à son profit tout ce qu’il trouve de plus faible que lui, comme le font tous les autres animaux. Si l’h
32 it à peu près cela (dans un autre ordre). Si l’on trouve le courage de se mettre en route, c’est bien souvent à cause d’une se
33 savent plus pourquoi… De temps en temps la poule trouvait un ver au fond du trou énorme qu’elle creusait, et les petits se préc
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
34 anapé de velours ponceau et des chaises de paille trouvées dans un coin de la remise, où les chaises brodées, les guéridons et l
35 t de « la vie saine » et du grand air, vous ne le trouverez que dans la « banlieue rouge » de Paris, d’ailleurs importé d’URSS, e
36 n dépit de toute raison. Mais alors il importe de trouver des moyens politiques qui empêchent cette santé, ce goût du risque, d
37 eu de peine avec les ouvriers. Il paraît qu’on en trouve de moins en moins. — Mais alors, et les chômeurs ? On m’a dit qu’il y
38 , ou maîtres, et prolétaires ou serviteurs, je la trouve fausse dans tous les cas concrets, dès que je sors des très grandes v
39 fait-on pour s’arrêter de penser ? Je n’ai jamais trouvé de réponse franche à ce problème, même dans les œuvres de D. H. Lawre
40 Calixte. On nous a dit que la mère est malade. Je trouve à la cuisine sa fille et une voisine. Elles se plaignent du froid. Le
41 des reproductions du plafond de la Sixtine, elle trouve cela « joli » ; et « — Tiens, cette femme ressemble… à qui ressemble-
42 tel parti, de l’idéal de tel individu, et que je trouve partout la confusion, la dispersion, l’indifférence, une veulerie van
43 mon travail c’était d’écrire des livres. Il a dû trouver l’excuse assez faible. Je n’ai pas la tête d’un écrivain, et d’ailleu
44 ité humaine, probablement… — (Voilà pourquoi l’on trouvera sans doute indiscret, de ma part, ce journal. Un tel jugement ne sera
45 ntrer, entre autres, la décadence de ce tabou. Je trouve moins indiscret de parler en public de ma pauvreté — qui ne me gêne p
46 t se passer en vérité. Alors seulement, ma pensée trouve son point d’attache, découvre sa mesure, sa force ou sa faiblesse, to
47 égulièrement à l’inverse du critique parisien. Il trouve concret ce que le critique aura jugé paradoxal et gratuit, il néglige
48 x sexagénaires. Eh bien ! riez si vous voulez, je trouve cela touchant et profondément rassurant. Il est encore un peuple au m
49 cris et des râles presque humains. Ce matin, j’ai trouvé des traces de sang sur le seuil de la remise. Un beau soleil luit sur
50 rimer mes « condoléances » à Mme Simard, que j’ai trouvée hier soir devant son seuil, entourée de commères qui entretiennent so
51 t-être les maisons vides. Il faut avouer qu’on en trouve d’assez belles. Au fond d’un val qui paraît sans issue, ce grand mas
4 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
52 stueuses et populeuses. Pour la première fois, je trouve une beauté à ces façades monotones, animées de lumières çà et là, de
53 t tant de réponses à me jeter à la tête qu’ils ne trouveront pas même le temps de réfléchir à ma question. 18 juillet 1935