1 1938, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Du danger de s’unir (15 avril 1938)
1 J’entends bien que tout le monde n’a parlé que d’ union , mais sur un ton qui, de toute évidence, en excluait la possibilité.
2 ait la possibilité. Car quand la droite propose l’ union à condition que la gauche renonce à ses réformes, et quand la gauche
3 once à ses réformes, et quand la gauche propose l’ union à condition que la droite adopte son programme, c’est que, de part et
4 s doute un hommage que l’esprit partisan rend à l’ union sacrée. Mais ce qui m’apparaît le plus dangereux dans cette affaire,
5 crisie ni l’esprit partisan, c’est l’hommage et l’ union sacrée. L’hypocrisie est trop grossière pour tromper, et l’esprit par
6 xcès. Mais cette fausse vertu qu’on honore, cette union sacrée qu’on invoque, craignons qu’à force de l’invoquer l’on finisse
7 t faire ; ou bien personne, en réalité, ne veut l’ union qu’on dit vouloir, et alors tout s’explique aisément. ⁂ Or, ce qui es
8 r, ce n’est pas tant qu’on triche sous prétexte d’ union , mais bien que las de ces tricheries, et d’autre part dupé par ce gra
9 écide à jouer sérieusement, — à jouer le jeu de l’ union sacrée. Ce qui est grave, ce qu’il faut redouter, c’est que le désir
10 es gauches en même temps à ne plus concevoir leur union que sous la forme d’un Anschluss, d’une mutuelle annexion. Il ne manq
11 de politiciens pour estimer que leur programme d’ union est celui qui supprime les problèmes au lieu d’essayer de les résoudr
12 peut se payer l’élégance de le taire. Toutes les unions sacrées se font ainsi. Pour éviter de mourir, cessons de vivre et arm
13 n nous somme de cesser de penser, sous prétexte d’ union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’union comme l’annexion d’une moitié de la
14 sous prétexte d’union « sacrée » ? ⁂ Concevoir l’ union comme l’annexion d’une moitié de la France par l’autre, c’est la rend
15 hemar. Car seule la force brutale peut opérer une union de ce type, qui n’est qu’une unification. Dans la mesure où on la vou
16 Disons plus : on perdra ses meilleures forces. L’ union qui se fait par la force n’est pas l’union qui fait la force. Ou alor
17 ces. L’union qui se fait par la force n’est pas l’ union qui fait la force. Ou alors, cessons de critiquer Hitler, Staline, Mu
18 ssolini. La force de la France n’est pas dans son union . Elle est dans sa capacité unique au monde de supporter les désunions
19 ns que je termine sur une question. S’opposer à l’ union sacrée, ce n’est pas faire l’éloge du désordre présent, du désordre h
2 1938, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Vues sur le national-socialisme (1er juin 1938)
20 ’impôt, l’armée et la police ; où tout principe d’ union sociale et spirituelle, toute commune mesure a disparu, — il est fata
21 e formidable appel des peuples vers un principe d’ union , donc vers une religion, que les dictateurs ont su répondre. Tout le
22 Tout ce que l’on fait là-bas se fait au nom de l’ union sacrée, morale de guerre ; et toutes les mesures d’oppression sont « 
23 ion sont « joyeusement acceptées » pour peu que l’ union sacrée les légitime. Ils ont des canons, mais pas de beurre, dit-on e