1 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Introduction
1 meilleure garantie ? Et quant aux militants de l’ union européenne, ils ne sauraient étudier d’assez près cette expérience de
2 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — Puissance du mythe
2 rale, au moment où l’Europe cherche une formule d’ union . Plutôt que de conter une fois de plus, en un fallacieux raccourci, l
3 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « L’histoire suisse commence avec Guillaume Tell »
3 nte à Philippe le Bel le premier plan connu d’une union de l’Europe en vue de renouveler les croisades, il propose de fédérer
4 ais la Suisse s’est constituée comme un système d’ unions jurées, garantissant des libertés particulières. Ce n’est pas l’ambit
4 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Le pacte de 1291 a fondé la Suisse »
5 ables à la formation progressive d’une plus vaste union politique englobant une pluralité de confessions, de langues et de ré
6  concorde » ou à « l’utilité commune ». Certes, l’ union a pour motif premier de permettre à chacun de rester comme il veut, m
7 longue incompatibles avec les conditions de toute union  : ainsi le fait pour Neuchâtel de rester la seule monarchie au sein d
8 clichés. Aucun homme ni aucun État n’a provoqué l’ union de nos premières Ligues puis la fédération proprement dite qui leur a
9 e qui leur a succédé en 1848. Au contraire, cette union a résulté de la convergence d’intérêts d’un certain nombre de communa
10 iques de leurs diversités et souverainetés. Que l’ union devenue fédérale ait joué à la longue dans le sens d’une égalisation
11 els qu’ils étaient. Point d’autres préalables à l’ union que le respect des libertés et circonstances particulières. Quant à l
5 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Un pays traditionnellement neutre »
12 es, révélèrent sa nécessité interne pour sauver l’ union des cantons. Zwingli souhaitait une confédération solidement unifiée
13 la neutralité non plus seulement une condition d’ union interne mais une garantie d’indépendance. Et c’est pourquoi Pictet de
14 issance d’attaque. Le rapport déficient entre une union politique faible et un potentiel militaire fort, qui avait contraint
6 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Le paysage historique, ou comment se forme une fédération — « Il a fallu plus de six siècles pour fédérer les cantons suisses »
15 des forces réunies mais y ajoutant la force de l’ union . La Confédération des treize cantons, qui a duré jusqu’à la fin du xv
16 er, recompter et jauger les membres virtuels de l’ union proposée. Or, on a vu que Pierre Dubois, en 1306, ne connaissait enco
17 n matière économique. Fédération, pour eux, égale union supracantonale : Un pour Tous. Les partisans de la souveraineté total
18 tions. Alors que le peuple tend passionnément à l’ union de toutes les forces nationales, les gouvernements cantonaux se repou
19 n peu partout, on affecta de considérer ce plan d’ union comme un brandon de discorde entre les confédérés. (Tels sont encore
20 quels se heurtent de nos jours tous les projets d’ union de l’Europe, et notamment la CEE.) Repoussé par le peuple de quelques
21 is le danger majeur qu’elle avait fait courir à l’ union suisse (notamment par l’appel du Sonderbund à des puissances étrangèr
22 omme principe et comme fin de la construction : l’ union est faite d’autonomies expressément énumérées55. Non seulement on n’a
23 es concepts, mais dans les faits. Car, en fait, l’ union est réelle et les autonomies le sont aussi. L’union est forte dans la
24 ion est réelle et les autonomies le sont aussi. L’ union est forte dans la mesure où les autonomies y contribuent, et elles y
25 d’aujourd’hui. En effet, tout le processus d’une union politique du continent, dont personne n’oserait dire qu’elle n’est pa
26 de nos jours par un sophisme. Les partisans de l’ union immédiate exigent que les États-nations renoncent d’abord à leur souv
27 lleurs dans le même sophisme quand ils refusent l’ union immédiate sous prétexte qu’elle impliquerait l’abandon préalable, vol
28 personne : ni par une autorité supérieure (que l’ union de l’Europe pourrait seule créer) ni par les forces propres de chaque
29 sans lesquelles il n’est point de fédérations, l’ union et les autonomies, ne sont pas supprimées, oblitérées ni mélangées, m
30 on qui se constituent dès la fin du xixe siècle ( Unions des paysans, des arts et métiers, du commerce et de l’industrie, des
31 cette année-là, le délégué de Vaud, partisan de l’ union fédérale, déclare qu’il s’agit de savoir si la Suisse est un peuple,
32 la théorie de l’équilibre des compétences entre l’ union et les autonomies et à prôner une « nationalité internationale » anal
33 iardi ou Hans Nabholz voient en lui le principe d’ union de nos petites républiques, et cela dès les origines, encore qu’il so
34 tre député genevois, Lafontaine, s’oppose à toute union suisse car « chaque canton est trop attaché à sa souveraineté et la r
7 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les institutions et la vie politique
35 ieu ; mais c’est tout simplement le seul régime d’ union qui paraisse concevable et possible pour un continent composé de nati
36 lités d’adaptation à l’Europe qui évolue vers son union , et aux formes nouvelles de civilisation qui sont en train de naître
37 fédération des États-Unis d’Amérique est née de l’ union des États, comme celle de la Suisse de l’union des cantons, mais ceux
38 l’union des États, comme celle de la Suisse de l’ union des cantons, mais ceux-ci ne sont pas des créations abstraites délimi
39 voient la condition préalable et nécessaire de l’ union politique désirée. Leurs adversaires estiment en revanche que cette u
40 Leurs adversaires estiment en revanche que cette union est impossible, parce que les peuples de l’Europe, affirment-ils, son
41 enter une synthèse des autonomies locales et de l’ union . Cet équilibre est illustré par le système bicaméral, que les législa
42 ce mot pourrait aussi bien désigner la volonté d’ union des États, et la désigne en effet sur le plan européen, depuis une vi
43 Mais les liens entre les députés socialistes et l’ Union syndicale suisse ne sont guère moins évidents : le parti socialiste e
44 t guère possible de décider qui, du parti ou de l’ Union , exerce sur l’autre un contrôle. Il en va de même pour les relations
45 e pour les relations entre le parti agrarien et l’ Union suisse des paysans, encore que celle-ci compte presque autant sur l’a
46 fin, derrière les radicaux, il y a le patronat, l’ Union suisse des Arts et Métiers, les petits commerçants, la presse moyenne
8 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. L’union, sauvegarde de la diversité ou comment fonctionne une fédération — Les paradoxes de la vie économique
47 ité linguistique. Les fédérations qui composent l’ Union syndicale suisse, et surtout celles de la Suisse romande, restent jal
48 rganisation des syndicats : par industries et par unions locales et cartels cantonaux. Il serait difficile, dans ces condition
49 me des intérêts locaux et cantonaux. Les grandes Unions de paysans ou d’artisans offrent les mêmes caractéristiques que les s
50 ses magasins, dont il fait autant d’associés de l’ Union des Coopérateurs Migros. Il crée l’Hôtel-Plan, ingénieuse organisatio
51 le, mais vital, entre les autonomies locales et l’ union fédérale, que nous avons décrit en parlant des institutions politique
52 total plus de 800 000 syndiqués, ainsi répartis : Union syndicale suisse : 437 000 ; syndicats chrétiens (cathol.) 79 000 ; s
53 mes : 18 000 ; fédérations d’employés : 132 000 ; Union fédérative du personnel des administrations et entreprises publiques 
54 ns « de faîte » (nationales) du patronat sont : l’ Union suisse du Commerce et de l’Industrie (ou Vorort), qui groupe 17 chamb
55 commerce et 105 associations professionnelles ; l’ Union centrale des associations patronales, 30 associations professionnelle
56 ciations professionnelles et 22 régionales ; et l’ Union suisse des Arts et Métiers (petit patronat), 24 unions cantonales et
57 n suisse des Arts et Métiers (petit patronat), 24 unions cantonales et 168 associations professionnelles. Pour compliquer enco
58 un atout notable dans les négociations. » 76. L’ Union suisse des Paysans compte 66 sections et 600 000 affiliés. L’Union de
59 Paysans compte 66 sections et 600 000 affiliés. L’ Union des Arts et Métiers a été citée un peu plus haut. Les Coopératives de
60 peu plus haut. Les Coopératives de consommation : Union suisse des coopératives et Fédération des coopérateurs Migros sont or
9 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La morale quotidienne et le climat de culture ou comment on vit dans une fédération
61 uropéens de conviction sans doute et souhaitant l’ union du continent, mais plus authentiquement encore : dans la mesure où il
10 1965, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. La Suisse, dans l’avenir européen
62 uestion se ramène alors à savoir quelles formes d’ union les Européens vont choisir. Trois formules leur sont proposées, et so
63 être qu’une forme de transition tactique vers une union plus sérieuse et concrète. On en passera par là, probablement, mais p
64 rope, voilà qui ne saurait être réalisé que par l’ union de type fédéraliste. L’exemple de la Suisse des cantons apparaît déci
65 cette unification tout extérieure aux dépens de l’ union réelle. Toutefois, une unité économique massive de plusieurs centaine
66 ’Europe, et que la forme que prendra l’inévitable union européenne rendra possible ou non l’avenir de ce pays. Une Europe des
67 ui la propose ? Les Suisses devant le projet d’ union de l’Europe La Suisse est née de l’Europe et en détient le secret.
68 à nos jours le principe de l’Empire d’Occident, l’ union sans unification, qui est l’idée fédéraliste. Entre-temps les nations
69 ope courent à leur ruine », faute d’un principe d’ union , et que si leurs divisions persistent, l’avenir appartiendra « soit à
70 à unir ses cantons selon la maxime impériale de l’ union dans la diversité. Proudhon s’est peut-être souvenu de son passage à
71 aractère très international », et c’est ce type d’ union pluraliste qui peut seul assurer la paix de l’Europe. « Si cet idéal
72 laration qui va servir de base à la création de l’ Union européenne des fédéralistes. Celle-ci groupe rapidement une vingtaine
73 énéralisée sur les formes que va devoir prendre l’ union politique de l’Europe. Impossible d’omettre, dans ce bref historique,
74 pris de la majorité et ses routines, le projet d’ union de l’Europe passait généralement pour chimérique. « Fumeux idéalisme 
75 prévision de ceux qui faisaient notre opinion. L’ union de l’Europe s’avérait bel et bien réalisable, puisqu’elle devenait ré
76 e étrangère de la Confédération »136. Adhérer à l’ union européenne serait contraire à cette neutralité. La Suisse recevrait d
77 la Suisse prenne la moindre initiative visant à l’ union européenne au plan politique. Elle ne pourrait qu’y perdre son presti
78 ns les intérêts de l’Europe entière ». Or c’est l’ union qui est aujourd’hui dans l’intérêt de tous les peuples de l’Europe. S
79 s de l’Europe. Si la neutralité fait obstacle à l’ union , il faut en réviser les termes, comme les Suisses l’ont fait maintes
80 ts constitutionnels : Si la Suisse adhérait à une union supranationale, le pouvoir fédéral serait amené à promulguer des déci
81 larait le 3 mai 1962 M. Homberger, directeur de l’ Union suisse pour l’industrie et le commerce (dite Vorort). Réponse : Il e
82 les perdre. Il n’est pas vrai, d’ailleurs, que l’ union de l’Europe menace d’effacer nos caractéristiques nationales. L’union
83 nace d’effacer nos caractéristiques nationales. L’ union de la Suisse, depuis 1848, n’a pas effacé nos caractéristiques canton
84 ue, laquelle n’a pas été créée par le mouvement d’ union européenne. De nos jours encore, à l’étranger, le nom de la Suisse év
85 n utopie — est que la Suisse adhère un jour à une union européenne de type expressément fédéraliste, qui renoncerait à la gue
86 ’échelle du continent : sacrifier les patries à l’ union , ou sacrifier l’union aux égoïsmes qu’on déguise en patriotisme, la S
87 : sacrifier les patries à l’union, ou sacrifier l’ union aux égoïsmes qu’on déguise en patriotisme, la Suisse se doit d’en opp
88 ution fédéraliste, qui maintient les patries et l’ union . Mais je réitère : si la Suisse ne la préconise pas, qui le fera ? No
89 que d’autres entreprennent, mais c’est un plan d’ union qui nous convienne enfin, et auquel nous puissions adhérer « sans rés
90 tout autre pour jouer le rôle d’initiatrice de l’ union fédérale du continent. Elle consulterait ses élites intellectuelles e
91 re un peu fort. Ils ne voulaient rien être dans l’ Union , les voilà qui se proposent comme pays-capitale ! Leurs hôteliers n’y
92 uisse et neutralité », conférence au congrès de l’ Union européenne des fédéralistes de Suisse, 1962. M. Miéville précise : « 
93 , discours de février 1961. 139. Résolution de l’ Union européenne suisse, Baden, 25 novembre 1962. 140. P. Guggenheim, Org
11 1970, La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux. Préface 1970
94 is dit que sur cette unité, on pouvait fonder une union . Mais j’ai pensé aussi que cette union de peuples si divers, à les en
95 fonder une union. Mais j’ai pensé aussi que cette union de peuples si divers, à les en croire du moins, ne pouvait être imagi