1 1970, Lettre ouverte aux Européens. Lettre ouverte
1 nces d’Europe une lettre ouverte les appelant à s’ unir contre les Turcs. En réalité, c’est contre l’anarchie des États souve
2 déclaration commune, constatant la solidarité qui unit les peuples en lutte contre l’oppression nazie. Ils désignent les but
3 sés et garantis, cela signifie colonisés mais pas unis . Et même : colonisés parce que désunis ! Voici plus de vingt ans que
4 , tant négatives que positives, nous commandent d’ unir l’Europe, mais le fait est que rien ou presque rien n’est fait, à l’é
5 ge. J’écris à ceux qui savent que l’Europe doit s’ unir , mais qui se posent ces deux questions : peut-on faire l’Europe ? et
2 1970, Lettre ouverte aux Européens. I. L’unité de culture
6 dis : « L’Europe, c’est quelque chose qu’il faut unir . » Définition active, conforme à son objet : car ce qu’on nomme l’idé
7 s Européens sont trop différents entre eux pour s’ unir , soit qu’ils ressemblent trop à tous les autres hommes pour former un
8 y. Dès ce temps-là, les plans se multiplient pour unir une Europe dont il faut croire, au moins, qu’elle est là comme besoin
9 avant la révolte de Budapest. Trop divers pour s’ unir  ? — L’argument des contrastes séculaires, invoqué sans fatigue contre
10 e ; mais seulement de bien voir la relation qui l’ unit à certains choix fondamentaux, caractéristiques de l’Europe. Pour dés
11 urations pathétiques, sans propagande, qu’il faut unir l’Europe, pour la sauver d’abord, et pour servir le monde ensuite. La
3 1970, Lettre ouverte aux Européens. II. L’union fédérale
12 nts et sans échappatoires possibles désormais : l’ unir , au-delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies dive
13 urope, et c’est tant mieux, mais on ne peut pas l’ unir non plus par la concertation des États « souverains ». Il faut faire
4 1970, Lettre ouverte aux Européens. III. La puissance ou la liberté
14 union que l’on s’efforce depuis vingt-cinq ans d’ unir l’Europe ! Voilà qui explique suffisamment, je crois, pourquoi l’on n
15 oute, au nom du « réalisme », toute possibilité d’ unir l’Europe. Dissocier ce conglomérat de clichés indurés et de préjugés
16 te communiste : « Nationalistes de tous les pays, unissez -vous ! Vous n’avez rien à y perdre, que vos étrangers ! » Cela dit, l
17 s des vingt-deux cantons souverains de la Suisse, unis par la présente alliance… forment dans leur ensemble la Confédération
18 nations ! Vous savez bien que vous ne pourrez pas unir l’Europe en proclamant périodiquement votre attachement aux causes mê
19 lpes. Décréter que le Rhin sépare et que le Rhône unit donne la mesure de l’honnêteté des manuels imposés par les États-nati
5 1970, Lettre ouverte aux Européens. IV. Vers une fédération des régions
20 très fortes à quelques égards, l’impossibilité d’ unir l’Europe le démontre avec une évidence presque écrasante. Que les nat
21 ose de profond et de constitutif les retient de s’ unir . C’est par définition et par structure, non par méchanceté ou bêtise,
22 our dominer et absorber les voisins. Si l’on veut unir l’Europe, il faut partir d’autre chose que de ses facteurs de divisio