1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
1 man — se distingue donc radicalement du mythe. Sa valeur ne relève en effet que du talent de son créateur. Ce qui importe en e
2 mocratisé qu’il perd ses vertus esthétiques et sa valeur de tragédie spirituelle. Reste une confuse et diffuse souffrance, que
3 as de Tristan… Enfin l’on en vient à douter de la valeur même des rares motifs allégués. En effet, si la morale de la fidélité
4 e les conduit même au-delà de l’origine de toutes valeurs morales, au-delà du plaisir et de la souffrance, au-delà du domaine o
5 e des chevaliers : il s’agit de faire preuve de «  valeur  », il s’agit d’être le plus fort, ou le plus rusé. Nous avons vu que
6 tte extrémité, la volonté de se séparer revêt une valeur affective plus forte que la passion même. La mort, qui est le but de
7 ù les périls nouveaux qu’ils vont défier. Mais la valeur du chevalier est telle qu’il les aura bientôt tous surmontés. C’est a
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
8 t pas toujours l’origine et la portée mystique de valeurs qu’elle prenait pour une mode et qu’elle accommodait à ses plaisirs.
9 gieux et de situation précise dans l’ensemble des valeurs qu’il connaît. 57. J. Huizinga, Le Déclin du moyen âge, p. 181-182.
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
10 sme des transpositions, et même de reconnaître la valeur de certaines objections courantes. Car enfin, dira-t-on, la mystique,
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
11 romantique. La pensée érotique, pour acquérir une valeur de culture, doit être stylisée. Elle doit représenter la réalité comp
12 tachent leur destinée à des choses d’aussi peu de valeur que mes feuilles de saule ». (Le reste de la page, admirable, jusqu’a
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Amour et guerre
13 Le formalisme militaire revêt à cette époque une valeur d’absolu religieux. Il est fréquent qu’on se laisse tuer pour respect
14 ne s’effacera guère qu’au xxe siècle. L’idée de valeur individuelle, ou d’exploit guerrier, représenté par le duel et la « p
15 de la stratégie, afin que l’intelligence, et la «  valeur  » des chefs gardent apparemment le premier rang parmi les facteurs de
6 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
16 me un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de valeurs d’où résultait — en principe tout au moins — la condamnation du maria
17 imoniale se fondait en effet sur trois groupes de valeurs qui lui fournissaient ses « contraintes » — et c’est précisément dans
18 mutuelle au terme de la consomption des vieilles valeurs non transcendées mais déprimées. 2.Idée moderne du bonheur Le m
19 ageure de fonder le mariage, précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion. Certes, il serait excessif d
7 1939, L’Amour et l’Occident (1956). L’amour action, ou de la fidélité
20 d’abord exalte la passion, comme étant la suprême valeur du « stade esthétique » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le m
21 puis la surmonte en exaltant le mariage, suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps ») ; puis condamn
22 sposiez d’une telle science de l’humain que leurs valeurs vous soient connues et leur hiérarchie évidente, encore ne sauriez-vo
23 voir que cette fidélité est à contre courant des valeurs aujourd’hui vénérées par presque tous. Elle représente le plus profon
24 n-conformisme. Elle nie la croyance commune en la valeur révélatrice du spontané et de la multiplicité des expériences. Elle n
25 xacte de la passion : c’est une affirmation de la valeur des choses créées, de la matière, et une application de l’esprit au m