1 1931, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Sarah, par Jean Cassou (novembre 1931)
1 thème commun, c’est sans doute l’atrocité de la «  vie normale », ou si l’on préfère, l’amertume du cœur humain découvrant s
2 it besoin, qu’il imagine et dont il meurt. Car la vie est une espèce de marâtre et n’a que faire de nos tendresses. Les suj
3 lement incompatible avec les « conditions » de la vie que mort s’en suit. Sarah est donc un recueil de contes romantiques,
2 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Les Signes parmi nous, par C. F. Ramuz (janvier 1932)
4 ce point commun, « ce point qui est au-delà de la vie  ». Le communisme qui règne au jugement dernier et qui régnait aux Ori
5 événement perpétuellement possible, qui reçoit la vie comme un moule reçoit la matière en fusion et la réalise soudain — la
3 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
6 e soulèvera toujours à nouveau l’exemple de cette vie . Ceux qui traitent Goethe de bourgeois ne prouvent rien de plus que l
7 ais, la fièvre tombée, poursuivra durant toute sa vie une « activité littéraire ». Ces deux expériences seraient antithétiq
8 it de le subordonner au problème personnel de ces vies , à leur équation d’existence, pourrait-on dire. Or c’est, chez l’un c
9 endre plus concrète, grâce au recoupement de deux vies qui l’ont réalisée selon des voies totalement divergentes, une attitu
10 gure en raccourci tout le drame dialectique de sa vie . Mais cette maladie, et la convalescence, ont éveillé dans son esprit
11 ant le renouveler perpétuellement durant toute sa vie . Et comprendre, éprouver jusqu’à la souffrance — qui est la « substan
12 les concrets dans le Faust, œuvre longue comme sa vie de créateur exactement, et à tel point autobiographique qu’il put son
13 érubin… qui pensais en créant pouvoir jouir de la vie des dieux et m’y égaler… combien je dois expier tout cela ! » Faust s
14 ! » Faust se reprend au seuil de la mort. Mais la vie ne lui sera plus qu’un profond renoncement ; même si la passion l’occ
15  vieille dépouille » par l’effort aveuglant de la vie , pénètre dans le Nouveau Jour et contemple l’Indescriptible. Si Faust
16 sé. Transportez la dialectique faustienne dans la vie d’un être jeune et libre encore de toute contrainte sociale, culturel
17  : c’est l’attrait d’une vision qui transcende la vie médiocre. Rimbaud s’y lance avec l’emportement d’une révolte qui trad
18 francs. Mourir obsédé par ce travail. Ainsi cette vie est bien d’un seul tenant ; une seule et unique expérience la remplit
19 t à tout un monde faux pour en créer un autre. Sa vie en Afrique est un second renoncement. Nous aurions combiné tout cela
20 C’est une forme dialectique, « agonique », de la vie de l’âme, une forme cruciale, c’est-à-dire une de ces contradictions
21 nce occidentale. Supprimez l’un des termes, et la vie se détend, le tragique s’évanouit. Que ce mythe dialectique soit prof
22 utes de l’existence terrestre. « Un fait de notre vie ne vaut pas en tant qu’il est vrai, mais en tant qu’il signifie quelq
23 supérieur. C’est pourquoi l’on fait bien, dans la vie ordinaire, de garder ces choses-là pour soi et de n’en découvrir que
24 empus sine fine, sed nunc stans). Elle veut cette vie -ci. Et tout le reste, qu’elle soit marxiste ou nietzschéenne, elle l’
4 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Querelles de famille, par Georges Duhamel (mai 1932)
25 s aspects orduriers et bassement mécaniques de la vie moderne, illustre avec un talent qu’il n’est plus temps de discuter,
5 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). À prendre ou à tuer (décembre 1932)
26 e : actuelle. Il y va de la qualité même de notre vie  ; de notre choix. Il y va de cette qualité même d’impossible qui seul
27 cette qualité même d’impossible qui seule rend la vie possible, c’est-à-dire grande. Devant les solutions qu’on nous propos
28 nflits d’intérêts. Mais pour nous, entrés dans la vie sous le coup d’une menace de faillite planétaire, il ne peut s’agir d
29 un acte enfin dans lequel je posséderais toute ma vie , d’un seul coup éclatant. Je n’ai pas à sauver quoi que ce soit de la
30 uccès du communisme serait-il « de nous rendre la vie de caserne acceptable » ? (Roland de Pury, dans Hic et Nunc , Paris,
6 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Deuxième Jour de la Création, par Ilya Ehrenbourg (décembre 1933)
31 ement édifiant. Ceux qui ont aimé le Chemin de la Vie retrouveront ici l’atmosphère salubre, la naïveté puissante de ce fil
7 1934, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Taille de l’homme, par C. F. Ramuz (avril 1934)
32 « isme ». Quand on est à ce point possédé par la vie des choses et des êtres, on n’a pas besoin d’arguments pour faire sen
33 us ceux de leur espèce. On ne calcule pas avec la vie , mais avec des quantités mortes. Ceux qui se vantent d’être calculabl
8 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Ni gauche ni droite (août 1935)
34 peu le complexe de mots adultérés qui encombre la vie politique et qui empêche, à gauche comme à droite, de nommer les vrai
9 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Recherches philosophiques (septembre 1935)
35 Au grand Hegel qui philosophe « au dimanche de la vie  » au-dessus du « banc de sable de cette vie temporelle », Löwith oppo
36 de la vie » au-dessus du « banc de sable de cette vie temporelle », Löwith oppose Marx et Kierkegaard qui pensent « à la ba
10 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Paracelse, par Frédéric Gundolf (septembre 1935)
37 mage, il ne fut pas un magicien. Il erra toute sa vie , d’auberges en universités, suivi d’une troupe de disciples turbulent
38 nhumaine, de la blasphématoire mécanisation de la vie . Peut-être avons-nous passé l’âge des rationalismes trop courts, de l
39 ur les ouvriers, observa la démarche, le genre de vie et l’aspect des mineurs et conçut ainsi, le premier, l’importance de
11 1935, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Lawrence et Brett par Dorothy Brett ; Matinées mexicaines suivi de Pansies (poèmes), par D. H. Lawrence (octobre 1935)
40 tre confiance — Pour me charger du poids de votre vie , de vos affaires ; — Ne me fourrez pas dans vos soucis. » La mauvaise
12 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Kierkegaard en France (juin 1936)
41 veritas, fragment des Stades sur le chemin de la vie , et cela, sans déclarer avec toute l’instance que requérait une opéra
42 déguisé, de pousser à l’absurde les attitudes de vie ou de pensée qui ne se fondent pas dans cette vision centrale et unit
43 Il n’y eut jamais de sérieux absolu39 que dans la vie et dans la mort du Christ, homme et Dieu, car lui seul eut vraiment «
44 qui saisit dans ce temps l’éternel paradoxe de la vie et de la mort du Christ, jette sur tous nos sérieux, poses et amusett
45 Résurrection peut devenir quelque part, dans une vie , le hic et nunc de la foi ? Mais alors il n’y a pas de vrai sérieux d
46 ? Mais alors il n’y a pas de vrai sérieux dans ma vie , tant qu’il n’y a pas eu cet acte de foi, ce renversement du désespoi
47 vec une familiarité poignante les problèmes de la vie banale. Il y a dans ce passage perpétuel de l’abstrait au concret, ou
13 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). L’Art poétique ou Qu’il faut penser avec les mains (décembre 1936)
48 l’antipathie tragique de la connaissance et de la Vie . Ceci tuerait cela. Et de cette dialectique, on a tiré quelques rayon
14 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). N’habitez pas les villes (Extrait d’un Journal) (juillet 1937)
49 ée, cette étrange coupure qu’elle a faite dans ma vie , entre les derniers jours passés à Paris non sans fièvre, et cette ar
50 Ce journal n’aura rien d’intime. J’ai à gagner ma vie , non pas à la regarder. Toutefois, noter les faits précis qui me para
51 tive. Me voici pris dans une expérience forcée de vie pauvre, libre et solitaire — trois grands mots ! et pourtant c’est bi
52 de Pédenaud. J’ai l’impression que je lui gâte la vie . Trois fois la semaine au moins, il me voit venir avec une grande env
53 ment. C’est peut-être à cause du bonheur de notre vie . Trouver son rythme naturel, et les moyens de s’y réduire, voilà le b
54 ce village ce qui est essentiel et solide dans ma vie . Le simple fait que je ne puis pas les persuader que je travaille vra
55 ement intellectuel. Il trouve normal de vivre une vie humainement absurde. Non qu’il n’en distingue pas l’absurdité, mais s
56 raison d’abandonner cette partie mal engagée, ma vie , et de se retrouver neuf, enfantin, ou tout simplement jeune devant u
57 lements de fer les rythmes de cette île et de ces vies  ?   3 avril La solitude est une jeunesse. Elle nous apprend cette cho
58 ur un printemps qui viendra. C’est pour gagner ma vie , dit une raison borgne ; c’est aussi pour gagner ma mort, je le sais
59 qui est l’âge de l’attente la plus ardente de la vie est aussi l’âge le plus familier avec la mort.) Ainsi nos gestes se p
60 médiat, et borné son attente au salaire. Or toute vie est absurde et violemment inacceptable, qui ne s’ouvre pas sur l’atte
61 ouillant de merveilles, d’eaux ruisselantes et de vies monstrueuses, soudain porté à la lumière de midi. Armés de treilles à
62 dirait que l’homme n’est pas fait pour durer : la vie étale nous ennuie, c’est ce qui naît et ce qui meurt qui nous émeut.
63 ration d’une absolue sagesse à l’œuvre dans cette vie . Il y a sur toute la terre de ces moments de pureté. Il faut penser à
64 -espoir). Équivalent, pour la façon de traiter la vie , de la médecine des homéopathes.   16 juin La banque d’A. n’est ouver
65 es où se font les « carrières » sans sortir de la vie véritable ; et qu’on peut vivre de très peu sans cesser de vivre son
66 ste. Je suis devenu tout doucement amoureux de ma vie , et je crois bien que c’est un penchant qu’elle agrée. Non point qu’e
67 à vingt ans, rencontrer le « réel » ou la « vraie vie  » dans je ne sais quelle embuscade du destin, comme qui dirait au coi
15 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au dossier d’une vieille querelle (novembre 1937)
68 garder d’engager la raison dans une aventure — la vie — « où elle ne peut qu’être outragée » (car la vie est irrationnelle)
69 ie — « où elle ne peut qu’être outragée » (car la vie est irrationnelle). D’autres clercs, conséquents, ne manqueront pas d
70 conclus qu’il est bon d’engager la raison dans la vie  : non point pour qu’elle y reçoive des outrages, mais pour qu’elle-mê
71 r qu’elle-même en fasse subir de salutaires à une vie qui en a grand besoin. Que cela n’aille pas sans risques, c’est l’évi
16 1937, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Gösta Berling, par Selma Lagerlöf (novembre 1937)
72 e l’exceptionnel. Pour faire vrai, ils imitent la vie . Mais la vie est toujours ailleurs, en train de s’inventer différente
73 nel. Pour faire vrai, ils imitent la vie. Mais la vie est toujours ailleurs, en train de s’inventer différente. Elle n’aime
74 tique, populaire carte postale. Mais voici que la vie s’y prend, fait sauter le cadre, envahit tout à grands bonds émouvant
75 œuvre a libéré les hommes de leur bonheur, et la vie de l’obsession de vivre. Cette année folle, inaugurée par un traité a
76 ppris à leur façon « les riches alternances de la vie  ». Mais c’est aussi au peuple entier qu’ils ont appris sa gloire quot
17 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Victoire à Waterloo, par Robert Aron (février 1938)
77 ui précèdent la bataille, Napoléon a découvert la vie concrète d’un pays et des êtres dont c’est la patrie. Il a conçu les
18 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Don Juan (juillet 1939)
78 t insatiable l’excite, devient une menace pour la vie . En dérivant cette passion vers le plaisir, la société se trouve lui
79 st réfuté ». Que va dire l’Autre ? C’est, dans la vie du Don Juan des vérités, l’heure de l’invitation au Commandeur. Or Di
80 faut qu’une passion se révèle ; ou la mort, ou la vie éternelle. Il faut donc que Don Juan disparaisse (car Don Juan ne gag
81 i donc contraints de gagner dans le temps de leur vie — d’où la tricherie ; ou bien encore, de nier la fin des temps, le rè
19 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au sujet du Journal d’André Gide (janvier 1940)
82 porter nos retouches. ⁂ Parfois, le secret d’une vie s’épuise dans l’œuvre ; il ne reste pour le journal que les plus sèch
83 directe, et parfois même négative. C’est moins la vie vécue qui s’y traduit, que le désir de compenser ou de parfaire ce qu
84 (« J’avais besoin de lui pour me ressaisir ».) La vie réelle n’y figure souvent qu’à la manière dont elle figure dans les r
85 actes manqués… Il s’agirait de savoir si la vraie vie est dans ce qu’on fait, ou dans ce qu’on pense de ses actions. (Voir
86 up de « protestants de naissance » détachés de la vie de leur église, et subissant seulement la coutume d’un milieu. Tout à
20 1951, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Un complot de protestants (novembre 1951)
87 u’il y trouve une explication des « erreurs de sa vie de jeune homme ». En phrases lentes et difficultueuses, coupées de si
88 flements, il se met à parler sur « le drame de sa vie  ». Jeune homme épris et puritain, il a voulu disjoindre l’amour et le
89 de choses qui ont joué un rôle très grave dans ma vie . » (Frappé par le ton de confession, par le ton « c’était mal » de se
90 sion que le problème religieux existait dans leur vie en tant que problème permanent. Écarté, refoulé chez les uns ; et che
21 1957, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La découverte du temps ou l’aventure occidentale (mars 1957)
91 rois-cent-vingt-millions d’années solaires. Or la vie d’un Brahma est de cent et huit « années », dont chaque jour et chaqu
92 vertige de la métempsycose, qui réduisaient toute vie dans le temps et la chair à l’insignifiance anonyme d’un passage éphé
93 nous parle déjà d’une Histoire « maîtresse de la vie humaine et de la politique ». Il s’agit de préparer le Dauphin, son é
94 itique du César détient seule le vrai sens de nos vies . Nul scrupule de conscience ou sursaut de belle âme ne saurait écarte
95 ictateur ou le Parti décrètent le vrai sens de ma vie , de toute façon je ne pourrais plus le distinguer. Je ne suis plus re
96 e Dieu — la négation de moi-même et du sens de ma vie . Anticiper l’avenir, c’est le dernier refus de l’aventure du temps —
22 1961, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La personne, l’ange et l’absolu, ou le dialogue Occident-Orient (avril 1961)
97 sous le sens comme le « vieil homme », puisque sa vie « nouvelle » est à la fois dans le monde et hors du monde, à la fois
98 oyance en un moi reconnaissable au travers de ses vies successives. Car si le moi n’existe pas, qu’est-ce qui transmigre64 ?
99 ugmentant de cinquante ans la durée moyenne de la vie , serait alors une « recette d’immortalité ». Et même la seule qui ait
100 est absolument tel qu’est l’amour dominant de sa vie  : selon (cet amour) se fait son ciel, s’il est bon, ou son enfer, s’i
101 Personne n’a un plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’il aime. » Se sacrifier pour l’autre aimé, c’est d’abord
102 comme dira Novalis — n’était pas pris pour cette vie  », mais pour l’autre ? S’il est une « erreur de Tristan », motivant l
103 que l’Asie n’est pas toute spirituelle, et que la vie ne s’en tient pas aux textes. On ajoutera peut-être qu’on ne voit pas
104 de la nature de l’hindouisme ou du bouddhisme, la vie réelle de l’Occident est en conflit avec la foi, tandis que la vie ré
105 ccident est en conflit avec la foi, tandis que la vie réelle de l’Asie est en symbiose avec ses religions. Et si la symétri
106 dogmes sublimes et qui prétendent transfigurer la vie concrète, l’Occident répond par des mythes symbolisant ses résistance
107 sistances naturelles, et qui font l’intérêt de sa vie amoureuse. Mais l’Orient se contente de proposer des voies aux Renonç
108 e dangers. (III, 35) Et dans les upanishads : La vie n’a servi de rien à celui qui quitte ce monde sans avoir réalisé son
109 uble. Dans ce moi peu ou point différencié que la vie nous offre, avec son programme génétique insondablement plus ancien q
110 sens fort — la personne. Il ne faut pas jeter la vie avec l’erreur, mais aimer mieux. Non pas éteindre ou dépasser, mais t
111 ire puisqu’un jour — dont ils savent la date — la vie , le cosmos et les dieux seront résorbés dans l’Un seul, sans laisser
112 quence à scruter et à modifier. Elle parie sur la vie et contre l’entropie94. Elle ne sait plus d’où lui vient cette passio
113 dissoudre et de la recomposer, de l’épier dans sa vie secrète, comme l’alchimiste, cette matière du cosmos en expansion, de
114 sie. Lire enfin de Rudolf Kassner, Le Livre de ma Vie . Puis aller en Inde et sentir l’innombrable, le « corps magique ». 9
115 (individuation des électrons, conditionnant la «  vie  ») en termes de métaphysique occidentale. Mais Stéphane Lupasco y aur