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ue, cette étrange coupure qu’elle a faite dans ma
vie
, entre les derniers jours passés à Paris non sans fièvre et cette arr
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n dire encore : je laisse tout cela se mêler à ma
vie
, dans l’heureux étourdissement de la lumière maritime. Pour mes pensé
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Ce journal n’aura rien d’intime. J’ai à gagner ma
vie
, non pas à la regarder. Toutefois, noter les faits précis qui me para
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ve. Me voici engagé dans une expérience forcée de
vie
pauvre, libre et solitaire — trois grands mots ! et pourtant c’est bi
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de Pédenaud. J’ai l’impression que je lui gâte la
vie
. Trois fois la semaine au moins, il me voit venir avec une grande env
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s sans gravité, bien sûr. Mais quel drame dans la
vie
d’un buraliste de recette auxiliaire ! Depuis lors, il rougit et tran
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ment. C’est peut-être à cause du bonheur de notre
vie
. Trouver son rythme naturel, et les moyens de s’y réduire, voilà le b
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est-il point trop facile de trouver son rythme de
vie
dans les conditions somme toute artificielles où mon chômage m’a plac
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ce village ce qui est essentiel et solide dans ma
vie
. Le simple fait que je ne puis pas les persuader que je travaille vra
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it voir « le peuple » pour la première fois de ma
vie
. Première constatation : l’apathie générale, aussi bien à A. qu’à la
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e question de travail, de salaires, de prix de la
vie
, et là les intellectuels ne servent à rien. Enfin, les questions de p
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ement intellectuel. Il trouve normal de vivre une
vie
humainement absurde. Non qu’il n’en distingue pas l’absurdité, mais s
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er l’importance de l’élément d’insécurité dans ma
vie
actuelle. Certes, j’ai toujours les mêmes raisons matérielles de m’in
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accidents imprévus qui donnaient brusquement à ma
vie
un cours nouveau, à deux reprises au moins, je me souviens parfaiteme
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ient place où se glisser entre mon jugement et ma
vie
. (Fausse reconnaissance, diraient les psychologues. Mais une étiquett
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raison d’abandonner cette partie mal engagée, ma
vie
, et de se retrouver neuf, enfantin, ou tout simplement jeune devant u
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des hommes réels, leur imposant des conditions de
vie
précises et qu’il s’agit de regarder d’un œil actif. Février 1934
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eaucoup de paroles. C’est à cela que se réduit la
vie
commune. Quelques-uns le déplorent parmi les vieux. Mais personne n’a
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ramenée à ses deux dimensions premières. Pour la
vie
, l’homme debout et actif, il faut le pain. Pour la mort, l’homme qui
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courette pleine de fleurs. Qu’ils n’aient pas de
vie
communautaire, cela ne signifie pas nécessairement qu’ils aient perdu
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ix et le bonheur, pour oser bouleverser la petite
vie
de notre île. À noter et à souligner : Seules les guerres de religion
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enser que le régime qui convient le mieux à cette
vie
obscure, j’entends celui qui la contente le mieux, à défaut de la dév
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nné qu’à ceux qui croient à autre chose qu’à leur
vie
, à autre chose qu’à leur succès, ou à leurs aises, ou à leur rang, et
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lements de fer les rythmes de cette île et de ces
vies
? 1er mars 1934 Minimum vital. — Il ne faut être ni riche ni p
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formations qu’ils sont en train de causer dans la
vie
provinciale. Je n’ai pas compté le nombre de lignes actuellement expl
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ys. La voie ferrée était une sorte d’insulte à la
vie
locale : elle la traversait abstraitement, sans la voir, sans tenir c
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e. Mais aussi elle tient compte des rythmes de la
vie
locale, du calendrier des marées, de l’heure matinale des foires, dan
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disposent, ne fût-ce que pour une heure, de leur
vie
. Oui, voilà bien les hommes avec lesquels je rêverais d’entreprendre
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on excessive, deux choses qui compliquent fort la
vie
, je crois ; ou bien l’on écrit des choses intelligentes, et c’est enc
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n l’on écrit simplement pour gagner sa chienne de
vie
, et c’est le bon moyen de traîner la misère la plus honteuse qui se p
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ur un printemps qui viendra. C’est pour gagner ma
vie
, dit une raison borgne ; c’est aussi pour gagner ma mort, je le sais
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qui est l’âge de l’attente la plus ardente de la
vie
est aussi l’âge le plus familier avec la mort.) Ainsi nos gestes se p
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médiat, et borné son attente au salaire. Or toute
vie
est absurde et violemment inacceptable, qui ne s’ouvre pas sur l’atte
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sible en Occident. Le romantisme s’évapore de nos
vies
. L’esprit pur a cessé de nous séduire : nous posons nos regards à hau
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cupée, enfin de dominer dans l’espace d’une seule
vie
ce romantisme où trois générations vont se débattre et s’épuiser. Goe
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i progrès de l’esprit, c’est l’ouverture de notre
vie
aux « influx de vigueur et de tendresse réelle », notre réponse d’hom
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ouillant de merveilles, d’eaux ruisselantes et de
vies
monstrueuses, soudain porté à la lumière de midi, comme un secret tra
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plus évident. 22 mai 1934 « C’est en notre
vie
seule que la nature vit. » (Coleridge). « Car nous sommes là pour de
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dirait que l’homme n’est pas fait pour durer : la
vie
étale nous ennuie, c’est ce qui naît et ce qui meurt qui nous émeut.
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ration d’une absolue sagesse à l’œuvre dans cette
vie
. Il y a sur toute la terre de ces moments de pureté. Il faut penser à
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-espoir.) Équivalent, pour la façon de traiter la
vie
, de la médecine des homéopathes. 16 juin 1934 La banque d’A. n’
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es où se font les « carrières » sans sortir de la
vie
véritable ; et qu’on peut vivre de très peu sans cesser de vivre son
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ste. Je suis devenu tout doucement amoureux de ma
vie
, et je crois bien que c’est un penchant qu’elle agrée. Non point qu’e
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à vingt ans, rencontrer le « réel » ou la « vraie
vie
» dans je ne sais quelle embuscade du destin, comme qui dirait au coi
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« pour voir », qui est la manière des amateurs de
vie
intense, trahit je crois d’assez banales complaisances. Et le destin
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s pour l’ébahissement de ceux qui rêvent d’autres
vies
que la leur ! Mais plutôt je voudrais afficher la prétention assez mo
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terre ; et aussi le grain de nos idées, de notre
vie
, plus facile à décrire avec les mots de notre langue. Il ne se passe
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e ce qu’ils aiment ou voudraient aimer ? de cette
vie
attentive et sans intrigue, de cette « lenteur des choses » dont la m
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mois ou quatre sans trop de soucis matériels. La
vie
paraît un peu moins chère dans ce pays-ci que dans notre île. Mais le
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maines, A… qui de loin paraît en ruine, prouve sa
vie
par ses odeurs et la saleté de ses ruelles. Un ruisseau coule au mili
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des faubourgs des grandes villes. Le goût de « la
vie
saine » et du grand air, vous ne le trouverez que dans la « banlieue
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iance obscurément accordée à l’instinct ou à « la
Vie
», ou à la solidarité de l’espèce humaine, malgré tout. Pourtant c’es
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renseignements : famille paysanne, de tout temps.
Vie
laborieuse, peu ou point de gains depuis des années. Pas de relations
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une pesée patiente et ferme. Les adorateurs de la
Vie
m’ont souvent donné l’impression d’une sensualité défaillante, qui so
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créations de la raison et des impulsions de « la
Vie
», ils sacrifient les premières aux secondes, ce qui revient en fait
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es lieux communs, sur quoi repose, tacitement, la
vie
sociale, sont aujourd’hui vidés de leur signification à la fois symbo
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nverse. Par où l’on voit que le contraire de la «
vie
spirituelle », c’est « le public ». Cette vie spirituelle et ce publi
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a « vie spirituelle », c’est « le public ». Cette
vie
spirituelle et ce public nous posent des exigences dont il faut admir
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laissent enfin sans secours devant l’énigme de sa
vie
. C’est émouvant… Mais la plupart de nos contemporains, est-ce qu’ils
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nes allusions, je devine qu’il est « seul dans la
vie
». Pourtant, il porte une alliance. Pauvre gaieté de la vie de garçon
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rtant, il porte une alliance. Pauvre gaieté de la
vie
de garçon, reprise par nécessité… Nous arrivons sur la place de mon v
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ce sujet quelqu’un qui connaît bien son monde. La
vie
même de cet homme consiste, en effet, à connaître intimement le plus
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c’est souvent la même chose — leurs idées sur la
vie
, sur la mort, sur le mariage. Et quand je dis que sa vie consiste à c
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r la mort, sur le mariage. Et quand je dis que sa
vie
consiste à connaître ces choses, il faut prendre le mot dans le sens
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seigner le sens dernier des circonstances de leur
vie
. C’est le pasteur. Sa paroisse comprend les villages de N. et de V. o
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nt un film dont la musique vient de se taire. Une
vie
sans accompagnement profond. Dès qu’on a perçu ce silence où plus rie
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. Il est bon de toucher le grain rugueux de cette
vie
sans horizon, sans dimensions, qui est la vie du très grand nombre. I
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tte vie sans horizon, sans dimensions, qui est la
vie
du très grand nombre. Il faut partir d’ici, du niveau le plus bas, du
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omme c’est pourtant toujours le cas dans la vraie
vie
… Je suis assis dans un grand restaurant désert, près d’une baie qui
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udain tellement pauvre et banale, au regard de ma
vie
à A. Allons, remontons vers la « réalité rugueuse ». 8 janvier 193
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. Il reste par bonheur : les assurances sociales,
vie
, décès, « avec doublage », vieillesse, accidents du travail, incendie
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sait plus bien ce qu’il craint davantage : de la
vie
qui ne rapporte plus, ou de la mort qui rapporte « en doublage »…
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tourent, c’est une obscure protestation contre la
vie
défaite que nous vivons. Or, il ne s’agit pas d’étouffer cette protes
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ppelle mes souvenirs, je retrouve partout dans ma
vie
des déterminations non moins précisément « superstitieuses ». En y re
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ourtant l’empiètement excessif du général dans la
vie
réelle. Telle est notre situation — celle du monde bourgeois capitali
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ser nos préjugés en fonction du vrai but de notre
vie
, de nous refaire une hiérarchie éthique, et de rendre ainsi à l’argen
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l, à Cassis. Le village vit tout doucement, d’une
vie
enfantine. Point de touristes dans les ruelles jaunes, ni d’autos sur
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des opinions de son journal, mais à l’aide de sa
vie
concrète. Celui-là seul peut faire sentir à l’écrivain ce qui est sol
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journal socialiste du Midi sous la rubrique « La
vie
régionale » qui chaque jour m’apporte d’inénarrables sujets de médita
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ains de nos voisins sacrifient davantage que leur
vie
: leur dignité de personnes, — et celle des autres… » 31 mars 1935
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r. Aller demander à la Nature la révélation d’une
vie
saine et délivrée de toute contrainte mauvaise, c’est trahir cette «
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par un ordre inhumain, il ne sait plus penser sa
vie
. Interrogez ce vigneron, ce mécano, ce métayer ou ce rentier, sur son
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eure. Ils vous diront d’abord que le fond de leur
vie
, c’est l’ennui. Ils expliqueront presque toujours cet ennui par les c
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ndront de ce que dans leur pays, il n’y a plus de
vie
, d’initiative, de vrai plaisir. On n’est plus fier d’en être, on appr
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ue formulent des individus pris à part, dans leur
vie
concrète. Je constate qu’elles vont toutes dans le sens de ce que pro
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ls avaient eu toute la peine que j’ai eue dans ma
vie
, moi, ça serait autrement, je vous assure ! Ils sont trop orgueilleux
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ne devrait pas avoir pour but la colonie, mais la
vie
plus normale et plus féconde de chacun de ses membres. L’idéal commun
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soit pour chacun la possibilité de vivre mieux sa
vie
. Mais cela pose des problèmes techniques beaucoup plus vastes. « N’ha
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s seuls hommes qui se préoccupent de colorer leur
vie
. On n’en a pas assez tenu compte dans la littérature moderne, faite u
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ystère que représente pour chaque homme sa propre
vie
, dès que la question de Dieu s’y pose. L’observation des sociologues
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ostoïevski, Lagerlöf ou Ramuz — ont su prendre la
vie
des hommes « quelconques » sur le fait de l’invraisemblable, de la vé
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ésirent et qui les satisfait ? Pourquoi pas cette
vie
aux allées droites bordées de gazon ras, en teintes plates et pâles c