1 1946, Journal des deux mondes. Avertissement
1 ce sujet se trouvera plus ou moins engagé dans la vie d’une nation, plus ou moins compromis ou façonné par une condition so
2 1946, Journal des deux mondes. Le bon vieux temps présent
2 dans une ère étrange et brutale, où ces formes de vie qui sont encore les nôtres ne peuvent plus apprivoiser le destin. Soi
3 isme à sa manière, le charme est détruit dans nos vies . Nous sommes pareils à celui qui s’éveille et goûte encore quelques i
3 1946, Journal des deux mondes. Journal d’attente
4 aque œuvre veut et crée son temps à elle, dans la vie de l’auteur qu’elle choisit. Mais aujourd’hui, je ne puis que subir l
5 nt un avenir. Nous l’oublions souvent, dans notre vie individuelle. Les statistiques nous le rappelleront. On constatera l’
6 rd’hui qu’au contraire, la vraie conscience de la vie ne s’est maintenue que chez les écrivains savants qui, à force d’ascè
7 pas du Forum. On m’a loué de « penser près de la vie  ». Hélas ! je n’en suis que trop près, — et surtout de la vie des aut
8  ! je n’en suis que trop près, — et surtout de la vie des autres ! On voudrait parfois être riche, à seule fin de maintenir
9 fièvre. Mais je découvre qu’aujourd’hui, dans la vie politique ou intellectuelle, plus personne n’est vraiment d’aplomb. N
10 onnais qui ne parviennent à leur régime normal de vie (comme un moteur prend son régime à tant à l’heure) que dans le drame
11 me, à travers la vision d’un saint qui vivrait sa vie consacrée dans les rues, les cafés, les métros. Je le vois sortant de
12 urtant le désordre dure. Il se confond avec notre vie même, avec la Vie ! Certes, l’anarchie des mœurs et des idées s’accro
13 dure. Il se confond avec notre vie même, avec la Vie  ! Certes, l’anarchie des mœurs et des idées s’accroît d’une anxiété d
14 et politiques. Et pourtant nous vivons ! Et notre vie , loin de se replier dans la crainte, s’exalte aux approches du péril
15 ais jouissaient d’une quiétude parfaite. Ainsi la vie paisible fut toujours l’avantage d’une certaine inconscience, d’une i
16 , et c’est alors qu’il est vraiment le gage d’une vie qui vaille d’être vécue. Les générations d’avant-guerre eurent sans d
17 es acceptées. Acceptons notre chance de vivre une vie plus consciente et réelle. Quoi qu’il advienne, sachons voir, en tout
18 r jusqu’au Jour éternel ! Prenons notre régime de vie tendue : il suffit de savoir ce qui compte, et que la joie ne dépend
19 , alors, pourrait rythmer toute la durée de notre vie , jusqu’à la mort, — sinon l’espoir d’un rendez-vous au-delà du monde,
20 ce journal de petite attente. Il faut juger notre vie par sa fin, pour mesurer l’importance relative des événements qui nou
4 1946, Journal des deux mondes. Puisque je suis un militaire…
21 e. C’est à cause d’une profonde affinité entre la vie en uniforme et ce que l’on nomme par convention le mauvais temps. La
22 phénomènes bien distincts, aussi distincts que la vie civile et la vie militaire en général. La pluie civile n’est guère qu
23 istincts, aussi distincts que la vie civile et la vie militaire en général. La pluie civile n’est guère qu’un embêtement do
24 re pendant des heures. (Est-ce une parabole de la vie  ?) Il est bien. Merveilleusement bien. Libéré. Sans passé, sans aveni
25 petit signe nous sentons la différence d’avec la vie civile, dans le pays des règlements.) Nous vivons à côté de la popul
26 population, mêlés à elle, et cependant hors de sa vie . Mis en marge pour autre chose, qui ne vient pas. 31 octobre 1939
27 , quelque part, loin de tout ce qui faisait notre vie  ? Il faudrait essayer de répondre. L’homme n’est pas né pour faire n’
28 ouvrirez que tout homme rêve une bonne part de sa vie . Mais il arrive aussi que certains rêves, et certains cauchemars, soi
29 , sans doute, mais c’est encore le même rythme de vie  — vient mêler sa guirlande à mes images, comme la devise du tableau,
30 me la devise du tableau, tandis que je songe à la vie de Nicolas Manuel Deutsch. C’est un autre guerrier qui parle en ses T
31 nt ou qu’il poursuit dans les métamorphoses de sa vie  : toujours vêtue aux couleurs de sa fièvre et de sa nouvelle aventure
32 les hommes les plus vivants de cette époque où la vie s’exaspère ont-ils fait à la mort, dans leurs rêves, la part que nous
33 rieuse et impétueuse comme ceux qui savent que la vie n’est pas le but de la vie, qu’elle ne mérite pas de majuscule, et qu
34 ceux qui savent que la vie n’est pas le but de la vie , qu’elle ne mérite pas de majuscule, et qu’elle est quelque chose qui
35  avec la profondeur et la hauteur sans quoi toute vie demeure plate et basse. ⁂ Quanto bella giovinezza Che si fugge tutta
36 , je ne sais quel printemps platonicien, c’est la vie savoureuse et forte qui figure à leurs yeux le train normal de l’homm
37 heur peut arriver sur la terre. » Le secret de la vie généreuse est la conscience de sa brève vanité. Dix-huit siècles de c
38 ri, mais nous préférons aujourd’hui l’éloge de la vie au grand air. Et tout se passe comme si le souci de l’hygiène, et cel
39 poignard suisse.2 Et voilà qui résume toute sa vie . Car ce poignard, c’était déjà celui qu’il joignait à son monogramme,
40 sieurs à son époque, est d’avoir su conduire leur vie vers un but qui transcende toutes nos activités. Fougueux et appliqué
41 ateur, à quelle passion maîtresse ordonna-t-il sa vie  ? Peut-être à la recréation d’une unité de rythme et de vision au sei
42 ctoire, homme d’État. Je vois ainsi l’unité de sa vie dans la recherche d’une forme et d’un sens. Si l’art n’y suffit pas,
43 e don de stériliser d’un seul mot l’exemple d’une vie trop ardente : « romantique » ou « aventurier » ou mieux encore « hom
44 t qui subsiste de lui nous montre, à la fin de sa vie , un regard doux et perspicace, un visage aigu de malade, peint avec l
45 té d’un homme qui sait exactement ce que vaut une vie d’homme devant Dieu. 9 mars 1940 Il nous est né hier une fille
46 au marché le plus proche. Nulle part au monde la vie n’apparaît si discrète, si pacifique et séculaire. Ce pays-là n’est q
5 1946, Journal des deux mondes. Anecdotes et aphorismes
47 encore une fois assis au café des Deux Magots. La vie reprendra. Cela paraît irréel. » La seconde me dit : « Le petit nuage
48 le sentiment, devant ce qui fait la valeur de la vie . Je songe au chef de guerre qui traverse aujourd’hui ces rues les plu
6 1946, Journal des deux mondes. La route de Lisbonne
49 teinte au moral du peuple, à la saveur même de la vie … À Nîmes, halte de dix minutes à la terrasse d’un grand café. Beauco
50 blanchies à la chaux, où l’on voudrait passer sa vie , où le peintre E. B. passe la sienne. Chaque jour des réfugiés vienne
51 e stricte mémoire à la candeur intarissable de la vie , toujours pressée d’imaginer un monde où tout peut encore continuer.
7 1946, Journal des deux mondes. Premiers contacts avec le Nouveau Monde
52 uré d’un jardin, à Forest Hills (Long Island). La vie américaine commence à m’amuser. Si l’on peut s’amuser en 1940. For
53 spoir, s’il est conscient, un dernier signe de la vie … Non, j’ai surtout senti le désespoir tout court, dans cette promenad
54 ne image du ciel, si l’on compare ses fastes à la vie des taudis ou des petits deux-pièces proprets. Gloire du grand chœur
55 moins intégrés que leurs confrères européens à la vie de leur propre nation. Cela tient sans doute à mille raisons matériel
56 sans portée politique, spectateurs irrités de la vie américaine, disciples réticents de nos écoles d’Europe, cherchant une
57 as, bien au contraire, de rechercher surtout la «  vie  » dans leurs écrits, avec une sorte de nostalgie à la Lawrence. Ils j
58 roche brute, instinctive, et parfois émue de la «  vie  »… On ne sait trop. Le savent-ils eux-mêmes ? L’exigence que nous gar
59 ng n’irrigue plus, vers le haut vous perdez votre vie  ! Je prophétise votre ruine et l’anémie de vos tours de Babel, et l’i
60 une intrigue qui démarre dans le quelconque de la vie pour mener lentement vers la crise finale, pourquoi ne point partir d
61 compris qu’il ne lui reste plus qu’à inventer sa vie . L’autre, celle qui s’était solidifiée autour de lui par le jeu ou la
62 mé de Cambridge, ce fut un soir, adieu. Demain la vie précieuse mourra, dans le printemps léger. ⁂ New York, 8 mai 1941,
63 7. 28 mai 1941 Prendre une décision pour sa vie . Imaginer une solution quand il n’en est point de visible. La créer.
64 yle que l’on écrit et celui que l’on imprime à sa vie  ! Dans ces pages et dans mes circonstances, apparaît la nécessité urg
8 1946, Journal des deux mondes. Voyage en Argentine
65 oint que j’aie pris mon parti de l’insanité de la vie , mais la ressasser n’arrange rien. D’ailleurs, elle me paraît moins o
66 e des couples corrects. D’où le raffinement de la vie sociale, la subtilité des propos, et ce mélange de secrets tortueux e
67 ’ils causent, et partout en quelque manière de sa vie même. Vous ne connaîtrez jamais le pays où vous n’avez pas manqué le
68 dans ces plaines du bout du monde, menu point de vie éphémère sans plus de trajectoire prévisible, que fais-tu ? Tu as com
69 tend qu’il y en a des centaines. On passerait une vie cherchant les mots capables d’évoquer cette rumeur innombrable. Des c
70 xactitude du regard ! Dur est ce continent, et la vie qui m’y attend — je l’ai connue tout juste assez pour le savoir. Main
9 1946, Journal des deux mondes. Solitudes et amitiés
71 t Hitler gagnait la guerre, pensez-vous que notre vie américaine en serait vraiment fort changée ? — Madame, il faudrait t
72 autre chose que de faits, il s’agit du sens de la vie . Hitler, peut-être, ne changerait pas grand-chose aux faits d’une exi
73 de l’entendre à la radio. » Une fois de plus, la vie qui change, un autre avenir qui s’ouvre et qui bée sur la nuit. Je co
74 aste et carrée. Je me sens rendu au monde et à la vie courante. Mais pendant que je m’escrimais contre son image fuyante, l
75 e, par cela même à la Surprise… Introduction à la vie hiératique… C’est un rêve de compensation, si l’on voit dans quel cad
76 … Passe Julien Green, il apporte son texte sur la vie dans les camps d’entraînement. Il a trouvé le moyen de se rendre plus
77 courant d’air de l’East River, quelque soupir… La vie s’arrête. Le business même s’alourdit et s’endort. Dans la rue des ge
78 conditions naturelles tolèrent la subsistance des vies humaines, c’est au prix d’un effort épuisant d’adaptation, de protect
79 in, au lieu de le forcer sans trêve à défendre sa vie d’animal ? J’en vois un, c’est peut-être le seul. Là, point de catast
80 eau, cadeau des fées, comme point de départ d’une vie vraiment humaine. Wesport (Connecticut), 25 août 1942 Huit jour
81 sent hypocrites ou faciles à réduire. « Gagner sa vie  », dit-on, mais en vivant ainsi on aurait beaucoup moins à la gagner.
82 ure américaine. Que fais-je ici, que rejoindre ma vie , pas à pas dans les bois solitaires ? Il se peut qu’on m’envoie bient
10 1946, Journal des deux mondes. L’Amérique en guerre
83 , d’un taureau ou d’un four « banal »). Fin de la vie d’un Tolstoï ou d’un Goethe ; d’un Valéry et d’un Gide, parmi nous. L
84 doux des terrasses, moments les plus aigus de la vie , au jour qui point, quand toutes choses et les souvenirs d’hier chang
11 1946, Journal des deux mondes. Virginie
85 pensez-vous ? — Well… pour la première fois de ma vie , je me sens tenté d’écrire la suite du roman. New York, fin d’ann
86 ux, plus qu’aucun autre peuple dont j’aie vécu la vie . Seulement, il est sérieux sans pose, avec pudeur, préférant affecter
12 1946, Journal des deux mondes. Intermède. Mémoire de l’Europe
87 nnait, répondait. La force était au secret de nos vies , nouée parfois dans une rancune obscure, ou bien dans la contemplatio
88 , c’est comme le sang, c’est que tu es blessé, ta vie s’en va.) La force était mémoire et allusion. Elle était ce vieil arb
89 la mémoire du monde, parce qu’elle a su garder en vie tant de passé, et garder tant de morts dans la présence, elle ne cess
13 1946, Journal des deux mondes. Le choc de la paix
90 rie et soudain, nous trouvons le tiroir vide — la vie à faire. Sommes-nous donc une génération sacrifiée, qui aura perdu se
91 t inquiets, amers et pleins d’idées nouvelles. La vie de ce district est restée communale, patriarcale et paroissiale, dans
92 il ne serait guère plus facile de comparer cette vie , cette ville, aux images que par Hollywood l’Amérique nous propose d’
14 1946, Journal des deux mondes. Le mauvais temps qui vient
93 ’est tout de même un chapitre qui se clôt dans ma vie , sinon dans l’histoire du monde ; car nous sommes loin d’avoir quitté