1 1947, Vivre en Amérique. Avertissement
1 ’il faut un séjour de trois semaines ou toute une vie pour oser parler d’un pays — quand Gérard Boutelleau, de passage à Ne
2 1947, Vivre en Amérique. Prologue. Sentiment de l’Amérique
2 , je le sais aujourd’hui, des images vraies de la vie d’ici, surtout dans leurs passages les moins frappants, les plus quel
3 . Tout glisse et passe ici, vers l’oubli, vers la vie . La jeune Américaine quitte son fiancé qui s’embarque pour une guerre
4 urope. Parce qu’ils sont moins conscients de leur vie et d’autrui, ils me tolèrent davantage. Ce n’est pas qu’ils m’ignoren
5 stions follement indiscrètes, me racontaient leur vie sans le moindre souci de se faire bien ou mal juger, m’appelaient par
6 es de sentiments ou de coutumes qui qualifient la vie et la vision d’un peuple, et qui par là, vont peut-être expliquer l’h
3 1947, Vivre en Amérique. Vie politique
7 ins conscients que nous. À quoi rêvent-ils ? À la vie large, toujours plus large devant eux, à la richesse et à la liberté
8 ourmente et les anime : aller plus loin, vers une vie toujours plus large. Aller plus loin non pas pour conquérir, mais si
9 is des pays qu’il vient de libérer au péril de sa vie , il garde une espèce de rancœur. Je ne pense pas que le mot soit trop
10 a manière suivante : le rêve américain évoque une vie sans cesse plus large et libre. Mais la « frontière » désormais se co
11 stre un même mouvement profond et général vers la vie libre, vers l’avenir. On pourrait définir l’Amérique comme le pays où
12 re croissant de citoyens qualifiés participe à la vie publique. Celle-ci n’est plus l’affaire exclusive des cliques de poli
13 avec les scléroses et les vieilles rancunes de la vie politique européenne, ce secret réside peut-être dans le fait très si
14 principe de la discussion, indispensable à toute vie démocratique. Le fait qu’il n’y ait que deux partis, et que ces deux
15 , l’ouvrier américain partage la conception de la vie de son patron, ses préjugés, ses goûts et ses aspirations. Cette unan
16 ui viendraient à concevoir de nouvelles formes de vie . À cet égard, l’Amérique risque bien de rejoindre plus vite que l’Eur
17 ailleurs comme nécessairement ascendants vers une vie meilleure. Et il ne s’agit pas d’une déclaration d’anti-quelque chose
18 t envie de nous faire bénéficier de leur style de vie , de leur way of life, parce qu’ainsi, croient-ils, tout le monde (et
4 1947, Vivre en Amérique. Vie culturelle et religieuse
19 une caméra, et sur les rythmes habituels de notre vie . C’est dire qu’ils oublient ou refusent de prendre avantage des possi
20 tle mags. Elles sont le pôle non commercial de la vie intellectuelle. Dispersées, elles aussi, sur tout le continent, elles
21 forme d’impôts. Mais ce qui reste suffit pour une vie raisonnable. L’auteur d’Autant en emporte le vent ne s’est plus manif
22 social très accentué que prit, dès le début, leur vie religieuse ; d’où aussi, le caractère religieux de leur civisme. La s
23 ntraire, c’est l’uniformité des conceptions de la vie chrétienne, dans les diverses dénominations, qui peut frapper l’obser
24 dait à retrouver dans un tel lieu… Religion et vie publique J’ai fait une découverte sur les États-Unis : c’est qu’il
25 pas de pays moderne où la religion tienne dans la vie publique une place plus importante et plus visible. Il faut être un E
26 pprécier diversement cette interpénétration de la vie ecclésiastique et de la vie publique (dans un pays, remarquons-le, où
27 nterpénétration de la vie ecclésiastique et de la vie publique (dans un pays, remarquons-le, où les Églises ont toujours ét
28 s’expliquent lorsqu’on découvre la réalité de la vie communautaire dans les paroisses. Devenir membre d’une Église, en Amé
29 donner tout leur sens à certains incidents de la vie politique américaine. Imaginez, par exemple, le gouverneur d’un des g
30 nt tout une force sociale, un moyen d’assurer une vie décente et de l’améliorer sur tous les plans. (Le christianisme europ
31 le dans la cité, préparait à la mort plus qu’à la vie .) ⁂ La paroisse était la commune. Aujourd’hui, le plus petit village
32 incitant les fidèles à adopter les maximes d’une vie plus satisfaisante à tous égards. On me demandera : qu’y a-t-il de pr
33 ment tous ses habitants se décidaient à mener une vie « décente »… Sur quoi l’Européen frotté d’un peu de théologie va s’éc
5 1947, Vivre en Amérique. Vie privée
34 usement convaincu que le bonheur est le but de la vie  : n’est-ce point écrit dans sa Constitution ? Son attitude vis-à-vis
35 en d’y renoncer. Si quelque drame se noue dans sa vie , malgré lui, il n’a de cesse qu’il n’en sorte au plus vite, par une d
36 la conscience ou d’une plus grande densité de la vie . Comme on demandait à une Américaine intelligente si le suicide par a
37 er car elle règne, tout simplement, dans toute la vie , et le foyer n’est qu’une partie de ses domaines. Il s’agit de l’amén
38 qu’on lui doit. Comme elle est installée dans la vie  ! Elle s’y avance avec l’autorité, souvent polie, mais parfois un peu
39 de nécessité vertu, prend en main les rênes de la vie , et se prépare à devenir à son tour une Mom aussi redoutablement « pe
40 ins ménages moins riches, ou campagnards, ont une vie beaucoup plus normale : c’est là qu’on verra l’homme faire la vaissel
41 ial que sous l’aspect d’une mise en ordre de deux vies individuelles. C’est qu’en Europe, l’on se préoccupe avant tout du pa
42 d’un bonheur, pour eux l’acte de naissance d’une vie plus nette ; ou simplement la permission de se remarier. Il arrive qu
43 ens et de sérieux. Il n’y entre pas pour toute la vie , mais pour un bail « trois-six-neuf ». Une jeune héritière très connu
44 nsidéré avant tout comme la mise en ordre de deux vies . Derrière tous les motifs allégués, il y a comme partout l’adultère.
45 opre, à tous égards. » Cette volonté de vivre une vie nette se combine curieusement, aujourd’hui, avec une réaction univers
46 nt de mystère non plus quant aux « origines de la vie  », que les parents et professeurs expliquent avec un certain pédantis
47 de plaisir au drame qui, chez nous, pervertit la vie sexuelle et l’élève au niveau de la culture. Puritain ou émancipé, le
48 on assainisse l’atmosphère tout en affadissant la vie , provisoirement. Entre les moralistes puritains qui tentaient folleme
6 1947, Vivre en Amérique. Conseil à un Français pour vivre en Amérique
49 ns leur démarche, dans leur manière de prendre la vie , tantôt plus négligente, tantôt plus émotive que la nôtre. Si la prod
50 , aider les voisins et préparer des conditions de vie meilleures pour ses enfants. Je signale deux orientations du conformi
51 sentimentales. Et c’est peut-être la saveur de la vie , toujours complexe, qu’elle évacue par ce traitement expéditif.   Ch
52 ’Américain vous dit votre prénom, vous raconte sa vie sentimentale et l’état de ses affaires, enfin vous invite pour un wee
53 parti que de passé. 7.Comment ils prennent la vie Le Français est profondément sérieux, c’est même à mon avis l’espè
54 eries, dans un style emprunté aux nègres. Mais sa vie amoureuse et sexuelle me paraît fort peu romantique. On compare les s
55 du serment, que vous ne l’êtes pas, et que votre vie plus tard prouve que vous l’êtes, l’amende ou la peine de prison sero
56 certaine ignorance des conditions premières de la vie spirituelle. Les uns préfèrent les raisons de vivre à la vie même, et
57 elle. Les uns préfèrent les raisons de vivre à la vie même, et pour les autres, c’est l’inverse. 12.Comment ils élèvent
58 ité vis-à-vis de leurs sujets, de ce mépris de la vie humaine en gros et en détail, de ce refus d’ouvrir leurs frontières,
59 gaspillage lyrique, dans tous les domaines de la vie  ; car notre économie minutieuse des moyens, surestimée par l’École et
7 1947, Vivre en Amérique. Épilogue. La route américaine
60 L’Européen parle parfois de sa conception de la vie  ; l’Américain (l’Anglais aussi) de son way of life, littéralement : d
61 e son way of life, littéralement : de sa route de vie . Ce qui est pour le Latin concept, forme arrêtée, devient chez eux ch
62 superhighways. « Perdez une minute, épargnez une vie  !… Gardez votre droite… Dépassez à gauche… Avez-vous pensé à l’annive