1 1948, L’Europe en jeu. Trois discours suivis de Documents de La Haye. I
1 ire. Je la voyais à l’œuvre en Suisse, pays où la vie politique épouse mieux que nulle part ailleurs les réalités quotidien
2 lles ne croient plus qu’en l’ici-bas, qu’en cette vie -ci, qu’en un bonheur cinématographique, ou qu’en une justice instauré
3 mensonge et non pas le témoignage au risque de sa vie  ; le marché noir et non l’entraide communautaire ; la dénonciation pa
4 e leur nation ce qu’ils attendent eux-mêmes de la vie . Ainsi, ce ne sont pas seulement les idéaux de progrès collectiviste
5 t de durée que peuvent encore entretenir dans nos vies certains îlots d’inconscience routinière, et l’image rassurante de de
6 sionnaire, colonisée, c’est un certain sens de la vie , une certaine conscience de l’humain, oui, l’âme d’une civilisation q
7 on que je voudrais vous faire sentir. Pour eux la vie se résume en deux opérations : production et consommation. Tout leur
8 le bonheur inévitable, obligatoire. Pour nous, la vie résulte d’un conflit permanent, et son but n’est pas le bonheur, mais
9 conscience à n’importe quel prix. Ils veulent la vie , nous des raisons de vivre, même mortelles. Voilà pourquoi l’Européen
10 sa mesure, à hauteur d’homme, traduisant dans la vie de la culture, comme dans les structures politiques, les mêmes tensio
11 la vocation. Je crois qu’un être est maintenu en vie par la vie même de sa vocation, et qu’il tombe bientôt lorsqu’elle es
12 n. Je crois qu’un être est maintenu en vie par la vie même de sa vocation, et qu’il tombe bientôt lorsqu’elle est accomplie
13 eur complexité ; elle y voit même la saveur de la vie  ! Tout cela va compter — à la longue. Un beau jour, il n’est pas impo
14 , et n’ont rien d’autre à proposer qu’un genre de vie , leur way of life, qui n’est nullement une arme de combat. Par rappor
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15 un malentendu fondamental, que l’exemple de notre vie politique suisse illustre très clairement. En effet, les mots fédérat
16 s prévenait de rationaliser les principes de leur vie politique. Il est incontestable, en effet, que l’idée fédéraliste n’a
17 t. Jusqu’en 1848, elle allait sans dire, comme la vie même ; elle était la vie du civisme et de la pratique politique des S
18 lait sans dire, comme la vie même ; elle était la vie du civisme et de la pratique politique des Suisses. C’est le défi que
19 urs des diversités qui sont la condition de toute vie organique. Rappelons-nous toujours que fédérer, ce n’est pas mettre e
20 e beaucoup plus efficace, dans les coutumes de la vie politique et culturelle, où l’on voit la Suisse romande, et la Suisse
21 le, comme celle d’un organe dans un corps. Or, la vie normale du corps dépend de la vitalité de chacun de ses organes, de m
22 vitalité de chacun de ses organes, de même que la vie d’un organe dépend de son harmonie avec tous les autres. Si les natio
23 e est complexe et souple, comme la paix, comme la vie . Et parce qu’il est simple et rigide, le totalitarisme est une tentat
24 contradictoires mais également essentielles à la vie , qui s’appellent l’unité et la diversité, la sécurité et le risque, l
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25 t nous mourons, ne nous rendrait pas davantage la vie . Nos frontières, nos cordons douaniers, suffisent à empêcher nos bien
26 ce qui fait à nos yeux la valeur et le sens de la vie . Le monde entier en serait appauvri. C’est donc une notion de l’homm
27 re véritable naît d’une prise de conscience de la vie . Se cultiver, bénéficier de la culture, prendre une part à sa créatio
28 ger, et transformer en conséquence le cadre de la vie et les institutions. Cela signifie enfin, et pour tout résumer : se d
29 que sans scrupule, ce que les choses et ce que la vie veulent dire. Il est typique de l’Europe d’aujourd’hui que la culture
30 c’est la culture qui exprime le sens humain de la vie politique et de l’économie ; c’est elle qui vise à les influencer, et
31 cie, constitue aujourd’hui le pire danger pour la vie réelle des nations. Dans l’état de faiblesse où il les met, il les li
32 logies. Aussi indispensables que les nations à la vie de la culture et à la liberté, ces diversités à leur tour tendent à d
33 é, mais c’est le climat européen seul qui rend la vie dangereuse, aventureuse, magnifique et tragique — et, par là, digne d
34 e notre action. Le combat pour l’Europe prouve la vie de l’Europe : mes adversaires y sont donc mes amis, car le principe p
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35 antes que tant d’hommes les plus éminents dans la vie culturelle de l’Europe ont accepté de nous donner, depuis des mois, a
36 enne de l’homme, de sa culture, de son sens de la vie , c’est quelque chose de secondaire et qu’on peut renvoyer à plus tard
37 ots-clés du débat historique qui met en jeu notre vie même. Pour rendre leur plein sens et leur force d’appel aux termes de
38 la rue. Elle naît d’une prise de conscience de la vie , d’un besoin perpétuel d’approfondir la signification de l’existence,
39 cie, constitue aujourd’hui le pire danger pour la vie réelle des nations. Dans l’état de faiblesse où il les met, il les li
40 logies. Aussi indispensables que les nations à la vie de la culture et à la liberté, ces diversités à leur tour tendent à d
41 n exercée par le gouvernement sur l’opinion et la vie politique. Cour suprême 11. Enfin, la protection des droits de la per
42 r ensemble les grandes questions qui affectent la vie de l’Europe, et s’exprimer à leur sujet par des appels à l’opinion pu
43 européen sur les grandes questions intéressant la vie du continent, par voie d’appels à l’opinion et aux gouvernements ; 3.