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l’aimait, plus il luttait contre la vie, plus il
vivait
. Un soir, émerveillé de la revoir, il dit : — Je suis un homme heureu
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her, mais la chaleur est bonne. Tout un hiver, il
vécut
de ce feu. Le printemps vint. — Aurai-je encore besoin du feu ? Je re
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tanks sont prêts. Les magasins de munitions et de
vivres
ont été cachés dans les rochers. En 1939, la disposition de ces troup
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herons jamais qu’un impossible fascinant. Et nous
vivrons
dès lors dans le vertige de nous détruire au contact de cet infini, p
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tude de la plupart des écrivains modernes.) J’ai
vécu
pour la gloire — dit le prince André — et qu’est-ce que la gloire, si
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être utile et de mériter ses louanges ? J’ai donc
vécu
pour les autres, et mon existence est perdue, perdue sans retour ; de
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e même est-ce — aujourd’hui ? Mais oui, peut-être
vivons
-nous, ici, dans ce Paris de mars 1939, les derniers jours du bon vieu
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une existence que nos fils appelleront douceur de
vivre
? Déjà nous éprouvons que le monde a glissé dans une ère étrange et b
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vouer que cette menace leur rend enfin le goût de
vivre
? Privilégiés qui n’éprouvent de désir pour leurs biens qu’à la veill
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eur et charme, à travers la vision d’un saint qui
vivrait
sa vie consacrée dans les rues, les cafés, les métros. Je le vois sor
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udrait-il mieux qu’alors ? Saurions-nous mieux le
vivre
, augmenté du souvenir de sa perte ? Mais le passé ne reviendra jamais
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a guerre était gagnée, même si demain nous devons
vivre
encore… À quoi pensent-ils, ceux de la bataille ? Ont-ils de ces reto
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leur et de la rapidité des bouleversements qu’ils
vivaient
. Aux mois de mai et de juin 1940, on entendait répéter constamment :
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tâte, et ne sait pas encore où il a mal. Va-t-il
vivre
? A-t-il rêvé ? Serait-il déjà mort ? J’ai vu l’Espagne de cendre et
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t, dernier symbole d’une liberté qui ne peut plus
vivre
que sous la cuirasse. Hâtons-nous, car tout peut périr. Nous qui somm
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Je longeais cette rue silencieuse, imaginant d’y
vivre
un jour dans une fermette aux volets pâles, sans adresse, au ras de l
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st sérieux, plus qu’aucun autre peuple dont j’aie
vécu
la vie. Seulement, il est sérieux sans pose, avec pudeur, préférant a
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times le nient, et presque tous ceux qu’elle fait
vivre
. Je dis que la guerre nous plaît inconsciemment. Autrement, elle sera
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seul sait pousser jusqu’au paroxysme. Et comment
vivre
, s’il n’y a plus de paroxysmes ? La guerre nous plaît. Nous le nions
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sein desquelles le Français moyen pensait pouvoir
vivre
impunément, jusqu’à ce que Hitler vînt en prendre avantage. Devant un
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le et facile » en soi ? Le monde dans lequel nous
vivons
et parlons n’est-il pas, comme l’a dit un Russe « le monde de l’impré
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ar l’avènement des masses. La révolution que nous
vivons
déclassera la plupart des objets dont le roman faisait toute son « ét
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ens, est la passion subie sans résistance, la vie
vécue
au niveau animal. Rien n’a été appris ou gagné par la traversée du Je
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appris ou gagné par la traversée du Jeu. La vie a
vécu
cet homme, ce n’est pas lui qui l’a vécue. Aussi la somme de ce qu’il
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La vie a vécu cet homme, ce n’est pas lui qui l’a
vécue
. Aussi la somme de ce qu’il a réalisé est-elle zéro. Vu sous l’angle
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gne, la police règne, et les vainqueurs eux-mêmes
vivent
dans la peur les uns des autres. Quant à la Bombe, elle a multiplié p
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rès tout, nous devions le prévoir, car nous avons
vécu
un précédent : la guerre des gaz. Tout le monde s’y préparait, vous r
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l par principe ou dégoût. Il s’agit simplement de
vivre
au xxe siècle, en tenant compte des réalités que nous avons créées o
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, par exemple. Combien peu d’hommes d’aujourd’hui
vivent
leur temps, et se trouvent pratiquement en mesure de le vivre ! Combi
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emps, et se trouvent pratiquement en mesure de le
vivre
! Combien encore sont-ils du Moyen Âge, ou du bourgeois et lent xixe
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billet d’aller et retour. La poésie des voyages a
vécu
, la tragédie des départs a vécu. Mais ce qui naît, ce qui peut naître
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sie des voyages a vécu, la tragédie des départs a
vécu
. Mais ce qui naît, ce qui peut naître parmi nous, c’est un amour plus
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rages portent l’empreinte. Le prochain aussi, ce
Vivre
en Amérique que Stock publiera cet automne. Nous questionnons : Dite
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ricains. Ceux qui ont connu l’Europe et qui y ont
vécu
, se distinguent par une sorte de snobisme européen, surtout au point
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mbre possible d’Européens outre-Atlantique pour y
vivre
une ou deux années et inversement. Je ne vois pas d’hostilité possibl
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gouffre de l’abstraction. M. de Rougemont, lui, a
vécu
l’Amérique. Il ne s’est pas borné à la survoler : il l’a pénétrée, il
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grandes marges de leurs cartes de l’Europe, « ici
vivent
les lions ». Et pourtant nous sommes destinés à découvrir un jour que
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ière-pensée, l’impuissance à choisir sans retour.
Vivre
est impur, qu’on sache ou non où va la vie, et c’est pourquoi les bon
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e hors la loi, sécurité d’abord. Nous apprenons à
vivre
, et non plus à mourir : cet effort est contre nature. Il naît au décl
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blit. La primitive Église, au début de notre ère,
vivait
dans la pensée de la fin imminente. Mais parmi nous, qui avons cru po
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; et son désir ainsi fut exaucé. Un autre voulait
vivre
abondamment au sein d’une perpétuelle pauvreté. Devint soleil. Et que
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ricain croit à la vie, le Français aux raisons de
vivre
(19 juillet 1946)z Pendant que vous avez encore quelques Américain
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ique encore me tient par tout ce que je viens d’y
vivre
en six années, livrons-nous au petit jeu de société mondiale qu’est l
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ur la terre, tant de hasards, tant de manières de
vivre
, de bonnes et de mauvaises fortunes, par chance… Le sourire large des
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vie spirituelle. Les uns préfèrent les raisons de
vivre
à la vie même, et pour les autres, c’est l’inverse. Je compare et vou
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ricain croit à la vie, le Français aux raisons de
vivre
», Temps présent, n° 100, 19 juillet 1946, p. 1-2. aa. Sous-titre ma
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rajouté par nous sur la base du texte paru dans
Vivre
en Amérique (chapitre 4), livre édité un an plus tard chez Stock. a
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longue absence de six ans. D’abord, chez Stock :
Vivre
en Amérique . C’est un recueil de tous mes articles sur les États-Uni
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tâte, et ne sait pas encore où il a mal. Va-t-il
vivre
? A-t-il rêvé ? Serait-il déjà mort ? J’ai vu l’Espagne de cendre et
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t, dernier symbole d’une liberté qui ne peut plus
vivre
que sous la cuirasse. Hâtons-nous, car tout peut périr. Nous qui somm
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ées ! Car rien ne flatte comme l’idée que l’on va
vivre
à son tour une scène de roman. Oui, l’idée seule a fait tous ces rava