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re même est-ce… aujourd’hui ? Mais oui, peut-être
vivons
-nous, ici, dans ce Paris de mars 1939, les derniers jours du bon vieu
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une existence que nos fils appelleront douceur de
vivre
? Déjà nous éprouvons que le monde a glissé dans une ère étrange et b
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s crises sociales et politiques. Et pourtant nous
vivons
! Et notre vie, loin de se replier dans la crainte, s’exalte aux appr
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té sans précédent, à ceux du moins qui osaient la
vivre
avec lucidité. L’Europe a connu des paniques et des nuits plus terrib
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à notre chance aussi. L’homme n’est pas fait pour
vivre
en état de guerre, au sens moderne de l’expression. Mais il n’est pas
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expression. Mais il n’est pas fait davantage pour
vivre
en l’état d’illusion qu’on nomme généralement la paix : cette ignoran
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onifie. Dans l’atmosphère de catastrophes où nous
vivons
, une profonde ambiguïté se manifeste. Tout invite à désespérer ? Mais
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est vraiment le gage d’une vie qui vaille d’être
vécue
. Les générations d’avant-guerre eurent sans doute l’existence plus fa
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r mieux dans le vide… L’homme n’est pas fait pour
vivre
sans menaces, sans résistances, sans vigilance. Notre génération trou
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t aussi ! » C’est toujours le même drame que nous
vivons
, qu’il s’agisse de flèches ou d’obus. Car ce qui compte, en fin de co
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us ou moins grand de la cité, mais les raisons de
vivre
des hommes qui l’habitent. Ce n’est pas la somme de leurs soucis et d
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icissitudes acceptées. Acceptons notre chance de
vivre
une vie plus consciente et réelle. Quoi qu’il advienne, sachons voir
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ence, la délivrance, le « malgré tout » dont nous
vivrons
! e. « ‟Le matin vient et la nuit aussi” », Le Figaro, Paris, n° 15
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ce d’innocence, de sports et d’ombres vertes, que
vivent
et pensent quelques-uns des esprits qui auront le plus contribué à tr
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l’exil par principe ou dégoût. Mais simplement de
vivre
au xxe siècle, en tenant compte des réalités que nous avons créées o
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orts, par exemple. Combien d’hommes d’aujourd’hui
vivent
leur temps et se trouvent pratiquement en mesure de le vivre ? Combie
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temps et se trouvent pratiquement en mesure de le
vivre
? Combien sont-ils encore du Moyen Âge, ou du bourgeois et lent xixe
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billet d’aller et retour. La poésie des voyages a
vécu
, la tragédie des départs a vécu. Mais ce qui naît, ce qui peut naître
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sie des voyages a vécu, la tragédie des départs a
vécu
. Mais ce qui naît, ce qui peut naître parmi nous, c’est un amour plus
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vait pas su redouter de la bonne manière quand il
vivait
? Les grands vivants du jour sont l’URSS et l’Amérique. Voilà qui mod
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iété n’est pas libre tant que ses loyaux citoyens
vivent
dans la crainte d’être privés de la vie, de la prospérité et de la po
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sans s’exposer aux démentis amers de ceux qui en
vivent
et qui en chérissent toutes les nuances. Sa prudence est d’ailleurs é
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s valables pour elle seule. Dans le monde où nous
vivons
, semble-t-il dire, n’est-il pas fou d’être aussi sage ? On en revient
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foule des prolétaires revendiquant leur droit de
vivre
. D’autres massacres d’ouvriers ont sali notre Histoire depuis le xvii