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une seule liberté que les Européens n’aient voulu
vivre
. À des degrés divers, parfois jusqu’à l’excès, nous avons tous les dr
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conquis l’immense majorité des peuples libres qui
vivent
à l’ouest du rideau de fer : parmi lesquels près de 300 millions d’Eu
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e s’enracine toute liberté concrète, créatrice et
vécue
. Au contraire, c’est de la masse homogène, uniforme, que naissent tou
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poque non par ses héritiers, mais par ceux qui la
vivent
. On ne voit pas de précédent à l’entreprise, dans l’ère moderne. Mais
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distingue le bien du mal, définit les raisons de
vivre
et de mourir, et dresse chaque homme, dès son enfance à s’y adapter e
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le de me réaliser ; de chercher, de trouver et de
vivre
ma vérité, non celle des autres, et non celle que l’État ou le Parti
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talitaire, la négation pratique de nos raisons de
vivre
. Il y a la menace de ruines économiques qui entraîneraient une tutell
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mathématicien. Il s’appelait Léonard Euler, et il
vivait
à Bâle, entre France et Allemagne, dans une atmosphère très savante m
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speare, ceux qui évoquent à première vue le drame
vécu
par Kierkegaard et nous suggèrent un parallèle possible. L’histoire d
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t la victime d’une sorte de neurasthénie : « J’ai
vécu
dès mes jeunes années sous l’empire d’une immense mélancolie, dont la
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ver, à réfléchir la vie, à l’imiter au lieu de la
vivre
réellement ; mais, quoique prisonnier de son tourment, il a reçu « la
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’Hamlet à l’égard d’Ophélia. Ici, c’est l’exemple
vécu
de Kierkegaard qui nous aide à comprendre Hamlet. Kierkegaard aime Ré
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mise à la scène deux siècles et demi avant d’être
vécue
. Le style élisabéthain de Kierkegaard, son lyrisme énergique, mêlant
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l n’a pas été joué et ne saurait l’être. Il a été
vécu
et souffert consciemment (avec une conscience folle, pourrait-on dire
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ature ou du mystère d’une vocation historiquement
vécue
. Le premier caractère d’une vocation réelle consiste en son ambiguï
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. S’avancer ainsi dans la vie, c’est pratiquement
vivre
dans l’improbable, c’est être toujours prêt à affronter l’invraisembl
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Puis se pose la question du budget. Il faut faire
vivre
l’Organisation, et songer aussi à ses tâches. Les activités culturell
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foule des prolétaires revendiquant leur droit de
vivre
. D’autres massacres d’ouvriers ont sali notre histoire, depuis le xvi
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anière dramatique : « Nous autres Européens, nous
vivons
, depuis la dernière guerre, dans la peur des Russes et de la charité
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À l’ouest du rideau de fer, 325 millions d’hommes
vivent
dans la peur de 190 millions et de la charité de 155 millions. » La r
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l’être normalement, afin de garantir et de faire
vivre
mieux ce qui doit normalement demeurer autonome, distinct, privé, ori
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Américains : bref, de se conduire en pirate ou de
vivre
en vase clos. Ces limites décisives à la souveraineté ne sont plus po
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rs il y a cinq siècles exactement, avait cessé de
vivre
son grand rôle historique dès l’an 1204, où l’armée des croisés pilla
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démission de l’Europe. Le colonialisme européen a
vécu
. Mais le colonialisme soviétique, lui, nous menace à bout portant : i
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ne époque est très rarement sensible aux gens qui
vivent
cette époque, et ceci pour les mêmes raisons qui veulent qu’un psycha
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é lui aussi d’être « moderne », pour s’habituer à
vivre
dans l’histoire. Il faut enfin l’avouer : toutes les autres époques o
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tat est une « époque ». Je ne sais pas si nous en
vivons
une… Mais peut-être sommes-nous sur le seuil. Au mois de mai 1952, L’
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indre le siècle. Mais n’est-il pas étrange que de
vivre
en son temps soit devenu de nos jours une exception notable, une aven
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n saint Bernard, et comme à l’histoire exemplaire
vécue
par Héloïse et Abélard, le mythe de la passion mortelle mis en vers e
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depuis près de huit siècles : toute l’expérience
vécue
de l’amour-passion y a trouvé, jusqu’à nos jours, son langage et ses
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du xiie siècle méridional au romantisme, et nous
vivons
encore dans la tiédeur des cendres d’un interminable incendie. Et je
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e ses temples. Elle évoque l’idée d’une Europe où
vivraient
encore sous nos yeux, dans nos villes et dans nos campagnes, avec leu
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t succédé, fut maintes fois baptisée « douceur de
vivre
» non seulement par ses survivants mais par les fils de ses bourreaux
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eine de « nullité politique » de la permission de
vivre
en paix, de « végéter », précise Hegel, dans le bonheur et sans histo
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ndant cent ans, l’Europe qui se croit rationnelle
vivra
sur cette absurdité fondamentale. En 1914, elle en mourra. Mais comme
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it : c’est trop pour moi, mais je ne saurais plus
vivre
et ressentir ma vie sans cet appel intime. Il pense alors : c’est Die
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issocierait la personne. Il s’agit bel et bien de
vivre
leur tension. Et c’est ainsi qu’à tous les degrés, de proche en proch
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e le travail à la chaîne déshumanise, et que nous
vivons
dans le monde sans âme de l’uniformité et de la série. Il faut bien v
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moins quand on la multiplie. (Que signifie le mot
vivre
si l’on dit que nous vivons dix ou quinze fois mieux que nos ancêtres
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. (Que signifie le mot vivre si l’on dit que nous
vivons
dix ou quinze fois mieux que nos ancêtres ?) Mais voici qui présente
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est rien, c’est que nos plus grands mystiques ont
vécu
dans les pires conditions matérielles. La technique ne peut rien pour
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traient aux rescapés de la vieille équipe d’aller
vivre
en paix sur leurs rentes, dans la datcha du terroriste retraité, c’es
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ire aujourd’hui : « Reconnaissez vos torts. » Ils
vivaient
sur des mythes verbaux et littéraires d’une indéniable consistance ps
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que l’erreur qu’ils commettent, dans laquelle ils
vivent
, qu’ils existent, n’est pas de celles dont on peut se tirer par un ra
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. Nous rendre assez forts pour donner, pour mieux
vivre
et pour rayonner. Que cela soit attendu par les meilleurs à l’Est, no
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res qui l’affrontent. S. Mais l’Europe vaticane a
vécu
, si le Chancelier lui survit. B. L’Europe que vous dites vaticane n’a
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ers suivant : 500 000 nègres arrachés à l’Afrique
vivent
comme esclaves dans les pays arabes. La France et l’Angleterre ont pr
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t, mais les virtuoses qui jouent ses concertos en
vivent
très bien : 3000 dollars pour une soirée et trente soirées dans une s
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e de chair coupée et aussitôt recollée continue à
vivre
. On pourrait donc envoyer un corps, atome par atome, en une fraction
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ux aspects de l’Europe », écrit Voltaire, qui y a
vécu
de 1758 jusqu’à l’année de sa mort, vingt ans plus tard. Je connais p
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logers, de céramistes, tous protestants, mais qui
vécurent
en paix avec ceux qu’ils enrichissaient. En même temps, il faisait bâ
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Tout est changé. La notion d’équilibre européen a
vécu
. Les conflits qui menacent d’éclater ne peuvent plus opposer les vois
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pportunes. Elle vise à confronter des expériences
vécues
et à faire voir par quels chemins variés, imprévus et parfois scabreu
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es et leur inflige le Plan par la police. Les USA
vivent
dans le bonheur sans dimensions de la non-résistance unanime, qu’ils
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n feu d’épines dans le vent »67. A. — Vos auteurs
vivent
-ils à Paris ? R. — Quelques-uns, mais comme n’y étant pas. Les autres
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et aux succès des analystes et des marxistes, qui
vivent
à leurs dépens depuis un demi-siècle. D’autres tabous subsistent, ou
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derai pardon au tyran, le suppliant de me laisser
vivre
encore un peu dans le voisinage de celle qui doit me rejeter, car loi
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ux malgré lui, parce qu’il cherchait une vérité à
vivre
, Robert Musil est mort à peu près ignoré, tout près de ce lieu où j’é
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tristesse ; seule la conviction d’être élus pour
vivre
l’exceptionnel retint leurs larmes… Avec les formes limitatives s’éta
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lque chose dont elle soit l’exception. On ne peut
vivre
d’une négation pure. Sous une forme intellectualisée — il s’agit de
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idiennes et des sentiments normaux que « chacun a
vécus
ou pourrait vivre », évitant l’exotisme, louant le way of life améric
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ntiments normaux que « chacun a vécus ou pourrait
vivre
», évitant l’exotisme, louant le way of life américain et confirmant
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ien peu d’hommes et moins encore de femmes ont pu
vivre
aux États-Unis ; l’un raillant cruellement le way of life américain,
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à se voir séparé de l’objet de son amour, dût-il
vivre
auprès de lui dans un silence humilié et sans espoir. Mais quelle peu
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a perdant, dit Jivago, « il perdrait sa raison de
vivre
et peut-être même la vie ». Exagération romantique ? Non, c’est la vé
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comme il est doux d’exister. Comme il est doux de
vivre
sur la terre et d’aimer la vie ! Oh ! comme l’on voudrait dire merci
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s l’ont connu, tout en sachant que l’on ne peut y
vivre
, est décrit par eux tous comme indicible. Tantôt, il plonge ceux qui
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re naturel des choses dans lequel l’humanité doit
vivre
. Anachronisme monstrueux et stupide, etc. » Dans une interview accord
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menaces contre la liberté, de la misère morale où
vivent
(en Occident au moins autant que dans les pays techniquement non déve
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ntants des cinq ou six cultures continentales qui
vivent
dans le monde d’aujourd’hui : leurs confrontations amicales les orien
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Kierkegaard, « In Vino Veritas ». Kierkegaard a
vécu
l’amour unique, la passion malheureuse de Tristan, mais ses premiers
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on fasciné par la flamme de Don Juan. Nietzsche a
vécu
plus seul encore, et guère moins chaste, mais toute son œuvre mène le
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— dans les Étapes — qu’il aura dû de n’avoir pas
vécu
sans aimer, « quoique d’un amour malheureux ». Reliée par ces dernier
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de Mozart, « par le caractère abstrait de l’idée,
vivra
éternellement et dans tous les temps ». En récrire un après Mozart éq
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pas sans lui. Il ne conçoit que deux manières de
vivre
dignes de l’absolu et possibles pour lui : ou bien le séducteur, ou b
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uelle est alors la forme actuelle, historiquement
vécue
, de son Éros ? C’est la passion unique, totale, et malheureuse ; et p
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Vive la liberté, la gaieté, l’irresponsabilité !
Vivons
au-dessus de nous afin de pouvoir vivre avec nous-mêmes ! » Que s’est
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bilité ! Vivons au-dessus de nous afin de pouvoir
vivre
avec nous-mêmes ! » Que s’est-il passé entre-temps ? Sur la scène tou
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coins de ce chaos de rochers près de Gênes, où je
vivais
tout seul, en une familière intimité avec la mer. »117 Il vit aussi à
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’une alternative que le drame s’impose, qu’il est
vécu
, et que la morale formule ses exigences. Or, on ne saurait trancher l
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cela (le contraire de ce que je suis en train de
vivre
), j’ai toujours rêvé de…, si je pouvais refaire ma vie… Mais rêver d’
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ur ; le totalitarisme, sa maladie mortelle. Ayant
vécu
près d’une année en Allemagne hitlérienne (comme lecteur de français)
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utres perdent pour sauver leur vie les raisons de
vivre
, Tristan perd à cause de l’amour les raisons humaines d’aimer. Dans l
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puissantes à créer le mythe du mariage idéal, ont
vécu
de ses maladies… En ce terme d’une longue méditation au carrefour f
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oit élémentaire de choisir leur régime et d’aller
vivre
où ils le veulent, et comme ils veulent, qu’il y a un problème de Ber
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la Grande Europe. De cette façon, elle n’aura pas
vécu
en vain ni sans gloire138. » Pratiquement ignoré de nos jours par les
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de plus d’un peuple dans mes livres, pour l’avoir
vécu
d’assez près et pour l’avoir intimement aimé. L’Europe centrale, les
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(Il avait trouvé ce moyen de gagner juste de quoi
vivre
sans la moindre compromission avec tous les snobismes à l’affût.) Il
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n, ce soir : — Vous me disiez qu’on n’a jamais vu
vivre
un groupe humain dans l’anarchie telle que je la préconise. Pourtant
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survivre, mais au risque de perdre ses raisons de
vivre
(et pas seulement l’appui des socialistes) ? Ou risquer l’isolement e
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magnifique et tragique — et, par là, digne d’être
vécue
.” (C’est mon ami Brugmans, travailliste hollandais, qui parle ainsi d
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n’est plus leur exutoire, l’alibi des raisons de
vivre
inexistantes. La réponse à la contestation de la jeunesse, dans le mo