1 1946, Journal des deux mondes. Le bon vieux temps présent
1 e même est-ce — aujourd’hui ? Mais oui, peut-être vivons -nous, ici, dans ce Paris de mars 1939, les derniers jours du bon vieu
2 une existence que nos fils appelleront douceur de vivre  ? Déjà nous éprouvons que le monde a glissé dans une ère étrange et b
2 1946, Journal des deux mondes. Journal d’attente
3 vouer que cette menace leur rend enfin le goût de vivre  ? Privilégiés qui n’éprouvent de désir pour leurs biens qu’à la veill
4 eur et charme, à travers la vision d’un saint qui vivrait sa vie consacrée dans les rues, les cafés, les métros. Je le vois sor
5 s crises sociales et politiques. Et pourtant nous vivons  ! Et notre vie, loin de se replier dans la crainte, s’exalte aux appr
6 té sans précédent, à ceux du moins qui osaient la vivre avec lucidité. L’Europe a connu des paniques et des nuits plus terrib
7 à notre chance aussi. L’homme n’est pas fait pour vivre en état de guerre, au sens moderne de l’expression. Mais il n’est pas
8 expression. Mais il n’est pas fait davantage pour vivre en l’état d’illusion qu’on nomme généralement la paix : cette ignoran
9 onifie. Dans l’atmosphère de catastrophes où nous vivons , une profonde ambiguïté se manifeste. Tout invite à désespérer ? Mais
10 est vraiment le gage d’une vie qui vaille d’être vécue . Les générations d’avant-guerre eurent sans doute l’existence plus fa
11 r mieux dans le vide… L’homme n’est pas fait pour vivre sans menaces, sans résistances, sans vigilance. Notre génération trou
12 t aussi ! » C’est toujours le même drame que nous vivons , qu’il s’agisse de flèches ou d’obus. Car ce qui compte, en fin de co
13 us ou moins grand de la cité, mais les raisons de vivre des hommes qui l’habitent. Ce n’est pas la somme de leurs soucis et d
14 vicissitudes acceptées. Acceptons notre chance de vivre une vie plus consciente et réelle. Quoi qu’il advienne, sachons voir,
15 ence, la délivrance, le « malgré tout » dont nous vivrons  ! 10 juin 1939 L’origine de toutes nos haines, l’origine de tou
16 suffira d’y croire. Il est dit : si tu crois, tu vivras .
3 1946, Journal des deux mondes. Puisque je suis un militaire…
17 a vie civile, dans le pays des règlements.) Nous vivons à côté de la population, mêlés à elle, et cependant hors de sa vie. M
18 ue certains rêves, et certains cauchemars, soient vécus  ; j’ai connu cela, dans une grande gare de cette Europe qui ne sait p
19 achement serait étrange, voire haïssable, si nous vivions dans un monde acceptable ou simplement à la mesure de notre action. J
20 se, qui nous émeut comme un adieu à la douceur de vivre , à la confiance. Cela se passait dans l’autre monde, au début de l’ét
21 ous longions cette rue silencieuse, imaginant d’y vivre un jour dans une fermette aux volets pâles, sans adresse, au ras de l
22 gé, la guerre est là, mais rien n’arrive. Et nous vivons dans le suspens. À moins que ce ne soit dans une chute prolongée, ava
4 1946, Journal des deux mondes. Anecdotes et aphorismes
23 udrait-il mieux qu’alors ? Saurions-nous mieux le vivre , augmenté du souvenir de sa perte ? Mais le passé ne reviendra jamais
24 guerre était gagnée, même si demain nous devions vivre encore… À quoi pensent-ils, ceux de la bataille ? Ont-ils de ces reto
25 vec des chars les dons de l’âme et les raisons de vivre dont on manque. Qu’ils fassent dix fois le tour du monde ! Ils ne ren
5 1946, Journal des deux mondes. La route de Lisbonne
26 tâte, et ne sait pas encore où il a mal. Va-t-il vivre  ? A-t-il rêvé ? Serait-il déjà mort ? J’ai vu l’Espagne de cendre et
27 t, dernier symbole d’une liberté qui ne peut plus vivre que sous la cuirasse. Hâtons-nous, car tout peut périr. Nous qui somm
6 1946, Journal des deux mondes. Premiers contacts avec le Nouveau Monde
28 in building a house » en ce temps-là. Et ceux qui vivent ici dans la paix se trompent, il n’y a pas de paix. Et ceux qui meure
29 aucoup n’attendent plus rien, ayant recommencé de vivre ailleurs, dans un pays où personne ne les attendait, eux, leurs enfan
30 Simplement si c’est vrai. S’il est vrai que j’ai vécu ce que j’écris. C’est la question que je préfère. Leur familiarité ré
31 . Salué pour lui. 15 mai 1941 Recette pour vivre de peu. — Je me souviens de ce sous-titre de mon Journal d’un intell
7 1946, Journal des deux mondes. Voyage en Argentine
32 bœufs qui nourrissent l’Angleterre, et dont elles vivaient à Paris et dans tous les palaces européens. C’est pourquoi l’événemen
33 tés par le vent tiède. Couché sur l’herbe je sens vivre une terre étrange, plus jeune et plus ancienne qu’aucune autre. Homme
8 1946, Journal des deux mondes. Solitudes et amitiés
34 cole libre des hautes études 11. Cela ne fait pas vivre son homme plus d’un mois, mais cela fait vivre un peu de culture fran
35 as vivre son homme plus d’un mois, mais cela fait vivre un peu de culture française. 21 avril 1942 Comme on regarde les
36 mon enfance, en marge du temps de la guerre, j’ai vécu des journées soustraites au Destin. La mer est grise, le soir vient,
9 1946, Journal des deux mondes. L’Amérique en guerre
37 c. On y est fort sensible à Paris. Cependant nous vivons au xxe siècle, et je voudrais un style qui supporte le transport. ⁂
38 , du dixième au trentième étage du River Club, où vivent les milliardaires et les acteurs. Et tout près, ces jardins suspendus
10 1946, Journal des deux mondes. Virginie
39 st sérieux, plus qu’aucun autre peuple dont j’aie vécu la vie. Seulement, il est sérieux sans pose, avec pudeur, préférant a
11 1946, Journal des deux mondes. Le choc de la paix
40 ui devait repartir pour l’attaque du Japon : — Je vivrai donc !… Les autres se taisaient. New York, fin octobre 1945 Re
41 , des fenêtres s’allument et s’éteignent. On peut vivre ici comme ailleurs, mais dans un cadre strictement rectangulaire. Tou
42 pages dont un Américain ou un Européen qui aurait vécu longtemps ici ne puisse me dire avec quelque raison : ce n’est qu’un
12 1946, Journal des deux mondes. Journal d’un retour
43 l’exil par principe ou dégoût. Mais simplement de vivre au xxe siècle, en tenant compte des réalités que nous avons créées o
44 , par exemple. Combien peu d’hommes d’aujourd’hui vivent leur temps et se trouvent pratiquement en mesure de le vivre ! Combie
45 temps et se trouvent pratiquement en mesure de le vivre  ! Combien encore sont-ils du Moyen Âge, ou du bourgeois et lent xixe
46 billet d’aller et retour. La poésie des voyages a vécu , la tragédie des départs a vécu. Mais ce qui naît, ce qui peut naître
47 sie des voyages a vécu, la tragédie des départs a vécu . Mais ce qui naît, ce qui peut naître parmi nous, c’est un amour plus
48 celui de ma nostalgie de l’Amérique. D’un présent vécu comme passé dans le futur que j’anticipe. Je me promène dans un New Y
49 ment que l’Amérique est si bien ? Vous préférez y vivre  ? Vous reniez l’Europe ? Mais je ne sais pas du tout si l’Amérique es
13 1946, Journal des deux mondes. Le mauvais temps qui vient
50 s, et quand je repense aux années que je viens de vivre loin de lui, je vois cependant que mon destin n’a pas cessé d’être li