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e même est-ce — aujourd’hui ? Mais oui, peut-être
vivons
-nous, ici, dans ce Paris de mars 1939, les derniers jours du bon vieu
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une existence que nos fils appelleront douceur de
vivre
? Déjà nous éprouvons que le monde a glissé dans une ère étrange et b
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vouer que cette menace leur rend enfin le goût de
vivre
? Privilégiés qui n’éprouvent de désir pour leurs biens qu’à la veill
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eur et charme, à travers la vision d’un saint qui
vivrait
sa vie consacrée dans les rues, les cafés, les métros. Je le vois sor
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s crises sociales et politiques. Et pourtant nous
vivons
! Et notre vie, loin de se replier dans la crainte, s’exalte aux appr
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té sans précédent, à ceux du moins qui osaient la
vivre
avec lucidité. L’Europe a connu des paniques et des nuits plus terrib
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à notre chance aussi. L’homme n’est pas fait pour
vivre
en état de guerre, au sens moderne de l’expression. Mais il n’est pas
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expression. Mais il n’est pas fait davantage pour
vivre
en l’état d’illusion qu’on nomme généralement la paix : cette ignoran
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onifie. Dans l’atmosphère de catastrophes où nous
vivons
, une profonde ambiguïté se manifeste. Tout invite à désespérer ? Mais
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est vraiment le gage d’une vie qui vaille d’être
vécue
. Les générations d’avant-guerre eurent sans doute l’existence plus fa
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r mieux dans le vide… L’homme n’est pas fait pour
vivre
sans menaces, sans résistances, sans vigilance. Notre génération trou
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t aussi ! » C’est toujours le même drame que nous
vivons
, qu’il s’agisse de flèches ou d’obus. Car ce qui compte, en fin de co
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us ou moins grand de la cité, mais les raisons de
vivre
des hommes qui l’habitent. Ce n’est pas la somme de leurs soucis et d
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vicissitudes acceptées. Acceptons notre chance de
vivre
une vie plus consciente et réelle. Quoi qu’il advienne, sachons voir,
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ence, la délivrance, le « malgré tout » dont nous
vivrons
! 10 juin 1939 L’origine de toutes nos haines, l’origine de tou
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suffira d’y croire. Il est dit : si tu crois, tu
vivras
.
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a vie civile, dans le pays des règlements.) Nous
vivons
à côté de la population, mêlés à elle, et cependant hors de sa vie. M
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ue certains rêves, et certains cauchemars, soient
vécus
; j’ai connu cela, dans une grande gare de cette Europe qui ne sait p
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achement serait étrange, voire haïssable, si nous
vivions
dans un monde acceptable ou simplement à la mesure de notre action. J
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se, qui nous émeut comme un adieu à la douceur de
vivre
, à la confiance. Cela se passait dans l’autre monde, au début de l’ét
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ous longions cette rue silencieuse, imaginant d’y
vivre
un jour dans une fermette aux volets pâles, sans adresse, au ras de l
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gé, la guerre est là, mais rien n’arrive. Et nous
vivons
dans le suspens. À moins que ce ne soit dans une chute prolongée, ava
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udrait-il mieux qu’alors ? Saurions-nous mieux le
vivre
, augmenté du souvenir de sa perte ? Mais le passé ne reviendra jamais
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guerre était gagnée, même si demain nous devions
vivre
encore… À quoi pensent-ils, ceux de la bataille ? Ont-ils de ces reto
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vec des chars les dons de l’âme et les raisons de
vivre
dont on manque. Qu’ils fassent dix fois le tour du monde ! Ils ne ren
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tâte, et ne sait pas encore où il a mal. Va-t-il
vivre
? A-t-il rêvé ? Serait-il déjà mort ? J’ai vu l’Espagne de cendre et
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t, dernier symbole d’une liberté qui ne peut plus
vivre
que sous la cuirasse. Hâtons-nous, car tout peut périr. Nous qui somm
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in building a house » en ce temps-là. Et ceux qui
vivent
ici dans la paix se trompent, il n’y a pas de paix. Et ceux qui meure
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aucoup n’attendent plus rien, ayant recommencé de
vivre
ailleurs, dans un pays où personne ne les attendait, eux, leurs enfan
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Simplement si c’est vrai. S’il est vrai que j’ai
vécu
ce que j’écris. C’est la question que je préfère. Leur familiarité ré
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. Salué pour lui. 15 mai 1941 Recette pour
vivre
de peu. — Je me souviens de ce sous-titre de mon Journal d’un intell
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bœufs qui nourrissent l’Angleterre, et dont elles
vivaient
à Paris et dans tous les palaces européens. C’est pourquoi l’événemen
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tés par le vent tiède. Couché sur l’herbe je sens
vivre
une terre étrange, plus jeune et plus ancienne qu’aucune autre. Homme
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cole libre des hautes études 11. Cela ne fait pas
vivre
son homme plus d’un mois, mais cela fait vivre un peu de culture fran
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as vivre son homme plus d’un mois, mais cela fait
vivre
un peu de culture française. 21 avril 1942 Comme on regarde les
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mon enfance, en marge du temps de la guerre, j’ai
vécu
des journées soustraites au Destin. La mer est grise, le soir vient,
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c. On y est fort sensible à Paris. Cependant nous
vivons
au xxe siècle, et je voudrais un style qui supporte le transport. ⁂
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, du dixième au trentième étage du River Club, où
vivent
les milliardaires et les acteurs. Et tout près, ces jardins suspendus
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st sérieux, plus qu’aucun autre peuple dont j’aie
vécu
la vie. Seulement, il est sérieux sans pose, avec pudeur, préférant a
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ui devait repartir pour l’attaque du Japon : — Je
vivrai
donc !… Les autres se taisaient. New York, fin octobre 1945 Re
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, des fenêtres s’allument et s’éteignent. On peut
vivre
ici comme ailleurs, mais dans un cadre strictement rectangulaire. Tou
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pages dont un Américain ou un Européen qui aurait
vécu
longtemps ici ne puisse me dire avec quelque raison : ce n’est qu’un
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l’exil par principe ou dégoût. Mais simplement de
vivre
au xxe siècle, en tenant compte des réalités que nous avons créées o
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, par exemple. Combien peu d’hommes d’aujourd’hui
vivent
leur temps et se trouvent pratiquement en mesure de le vivre ! Combie
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temps et se trouvent pratiquement en mesure de le
vivre
! Combien encore sont-ils du Moyen Âge, ou du bourgeois et lent xixe
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billet d’aller et retour. La poésie des voyages a
vécu
, la tragédie des départs a vécu. Mais ce qui naît, ce qui peut naître
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sie des voyages a vécu, la tragédie des départs a
vécu
. Mais ce qui naît, ce qui peut naître parmi nous, c’est un amour plus
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celui de ma nostalgie de l’Amérique. D’un présent
vécu
comme passé dans le futur que j’anticipe. Je me promène dans un New Y
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ment que l’Amérique est si bien ? Vous préférez y
vivre
? Vous reniez l’Europe ? Mais je ne sais pas du tout si l’Amérique es
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s, et quand je repense aux années que je viens de
vivre
loin de lui, je vois cependant que mon destin n’a pas cessé d’être li