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carnation. — Si nous passons au plan des réalités
vécues
, métaphysiques et religieuses, l’opposition de l’Orient et de l’Occid
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’il faudra suivre, mais bien un chemin qu’il faut
vivre
et devenir soi-même, puisqu’il est une personne : « Je suis le chemin
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âce, la vocation et le pardon, comment trouver et
vivre
le chemin ? Pour l’Orient, la voie est connaissance, illumination pro
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ment ne faites pas de cette liberté un prétexte à
vivre
selon la chair, mais rendez-vous par l’amour serviteurs les uns des a
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la doctrine de ce fédéralisme qu’ils ont pourtant
vécu
pendant des siècles. Mais s’il peut être utile d’ignorer ce que l’on
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couvrir dans tout homme son prochain. Ce paradoxe
vécu
en vertu de la foi reproduit, dans le plan de l’existence concrète, l
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e toute classe, miliciens, plèbe des villes, tous
vivent
aux dépens de l’État-providence, dans une fainéantise à peine croyabl
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s déterminées. Le grégarisme primitif et sa magie
vivent
encore dans la paysannerie de tous les pays de l’Europe — îlots à l’O
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aissances acquises, c’est-à-dire de le préparer à
vivre
comme les autres ; mais en même temps il s’agit de l’amener au maximu
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dance individuelle, c’est-à-dire de le préparer à
vivre
à sa façon. Dans la vie politique, voici l’antinomie : le maximum d’i
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. Car en fait, nous nous découvrons incapables de
vivre
constamment dans la foi. « Il n’y a pas un juste, pas même un seul »,
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n saint Bernard, et comme à l’histoire exemplaire
vécue
par Héloïse et Abélard, le mythe de la passion mortelle mis en vers e
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depuis près de huit siècles : toute l’expérience
vécue
de l’amour-passion y a trouvé, jusqu’à nos jours, son langage et ses
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du xiie siècle méridional au romantisme, et nous
vivons
encore dans la tiédeur des cendres d’un interminable incendie. Et je
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e ses temples. Elle évoque l’idée d’une Europe où
vivraient
encore sous nos yeux, dans nos villes et dans nos campagnes, avec leu
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nt succédé, fut mainte fois baptisée « douceur de
vivre
» non seulement par ses survivants mais par les fils de ses bourreaux
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eine de « nullité politique » de la permission de
vivre
en paix, de « végéter », précise Hegel, dans le bonheur et sans histo
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ndant cent ans, l’Europe qui se croit rationnelle
vivra
sur cette absurdité fondamentale. En 1914, elle en mourra. Mais comme
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it : c’est trop pour moi, mais je ne saurais plus
vivre
et ressentir ma vie sans cet appel intime. Il pense alors : c’est Die
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vise en quatre âges de durées décroissantes. Nous
vivons
aujourd’hui dans le sixième millénaire d’un quatrième âge, ou Kaliyug
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la perte des paradis — Eden, âge d’or, enfance —
vécus
ou imaginaires. Et il est lié à la menace toujours instante des catas
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fin de toutes les situations dévalorise le temps
vécu
de la souffrance. Ce n’est plus la souffrance qui est vaine, dès lor
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e trois ou quatre milliards d’années, aurait déjà
vécu
presque un « jour de Brahma » dans le cosmos actuel. Je dis « cosmos
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re, légitimant la mort de millions de koulaks qui
vivaient
par hasard en travers. Mais les « lois » révélées par Karl Marx n’ont
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monde était vide depuis les Romains : Washington
vivait
pourtant, et Clive avait abattu dans les Indes l’empire d’Aurengzeb e
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issocierait la personne. Il s’agit bel et bien de
vivre
leur tension. Et c’est ainsi qu’à tous les degrés, de proche en proch
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e le travail à la chaîne déshumanise, et que nous
vivons
dans le monde sans âme de l’uniformité et de la série. Il faut bien v
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moins quand on le multiplie. (Que signifie le mot
vivre
si l’on dit que nous vivons 10 ou 15 fois mieux que nos ancêtres ?) M
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. (Que signifie le mot vivre si l’on dit que nous
vivons
10 ou 15 fois mieux que nos ancêtres ?) Mais voici qui présente un se
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est rien, c’est que nos plus grands mystiques ont
vécu
dans les pires conditions matérielles. La technique ne peut rien pour
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ésarroi de l’époque ». Nous avons l’impression de
vivre
dans un chaos sans cesse croissant, dans un maquis de contradictions
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que parce qu’ils semblent bien l’avoir réalisée,
vécue
, incarnée parfaitement. Les saints rassurent donc davantage quant à l
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ent pas de médiation théorique ; il faut donc les
vivre
en tension. D’où la dialectique permanente de l’existence occidentale
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ne. Il faut beaucoup aimer les gens que l’on voit
vivre
pour voir en eux les traces de leur vraie vocation, et sentir ce qui
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dentale qui ont causé la crise dramatique où nous
vivons
depuis 1914, et dont le foyer est le lieu même d’où partit l’Aventure
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ravailleurs, dans chacun de nos plus grands pays,
vivent
une existence comparable (du point de vue du statut social) à celle d
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dialectique ou par des doctrines fatalistes. Ils
vivent
dans la laideur, loin de la culture, hors de toute religion le plus s
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eurs de sa moitié de l’humanité ; et les réalités
vécues
qui en sont nées. On ne peut comparer deux rêves de cette nature, mai