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mantiques. C’est que l’écrivain romantique croit
voir
dans les dogmes autant d’entraves à l’essor créateur, tandis que le c
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il a convoité la nourriture des dieux, Tantale se
voit
refuser celle du commun des hommes. Sa jalousie se réfléchit dans la
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récises, encore que fantastiques en apparence. Je
vois
Tantale soutenu dans la rivière, le rocher soutenu sur sa tête, l’ond
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tation. Heureusement, nous avons eu Lukács, et je
vois
mieux maintenant quelles questions j’aurai à poser à la Russie. Je lu
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de tyrannie n’aboutit jamais à la liberté. On le
voit
, M. Denis de Rougemont nous prouve que l’esprit européen s’inspire d’
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ntaire, ait eu tant de succès en Amérique ? Je ne
vois
pas de réponse satisfaisante à ma deuxième question : le fait est là.
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rain de nos corruptions. Donc les Suisses que je
vois
en IIIe classe offrent l’image de l’homme sûr de son monde. D’où vien
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ience de la vie new-yorkaise, où personne ne vous
voit
jamais, se propose par contraste une réponse. C’est qu’en Suisse on s
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remières étaient vides. C’était vrai, les enfants
voient
juste. Ces gens traversent le pays comme s’il n’existait pas, ils von
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irmation de la sentence ésotérique : l’œil qui ne
voit
pas n’est pas vu. Les passagers de première classe, en Suisse, je les
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ence ésotérique : l’œil qui ne voit pas n’est pas
vu
. Les passagers de première classe, en Suisse, je les nomme les imperm
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ransparents s’ils vont très vite ? On ne cesse de
voir
le paysage au travers.) Ils appartiennent au vaste monde dont je rêva
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suite on se promène, on dit : « Où en es-tu ? qui
vois
-tu ? quels sont tes soucis ? » Et puis, après ce petit tour d’horizon
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e que je traduirai par ces mots : on dirait, à la
voir
, qu’elle a perdu la guerre. Militairement, Hitler et ses séides ont é
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misme. Dans telles grandes capitales d’Europe, on
voit
des écrivains et des savants donner des gages d’apparente loyauté au
16
es intellectuels. Ce qui est nouveau, c’est de le
voir
pratiqué précisément par ceux de l’avant-garde ou qui se donnent pour
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els en politique. Ce qui est nouveau, c’est de le
voir
défendu par ceux-là mêmes dont la fonction serait de l’attaquer, d’où
18
s prolétaires, et tout essai de critique libre se
voit
taxer de réaction. Cette mauvaise foi brutale en service commandé est
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ine, mais l’idée d’une révolution à main armée se
voit
acceptée comme fatale, se voit nourrie de nos passivités. Voilà ce qu
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on à main armée se voit acceptée comme fatale, se
voit
nourrie de nos passivités. Voilà ce qu’on nous prépare à droite comme
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ssentiments de nos défaillances internes, elle se
voit
confirmée et comme objectivée par la rapide élévation de deux empires
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alement refermée sur elle-même. Il y a plus. Nous
voyons
l’Europe comme vidée, au profit de ces deux empires, de certaines amb
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e connaît pas. Et de même le progrès social s’est
vu
bridé et contrarié par la tyrannie de l’argent, dont la Russie nouvel
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l conditionne aussi notre culture. Et nous allons
voir
qu’il traduit, et parfois aussi qu’il trahit, la conception européenn
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dence, ou la déplore mais sans faire mieux. Je ne
vois
plus, pour tenir vitalement aux conceptions et aux coutumes européenn
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onde, ce changement de point de vue va nous faire
voir
une très solide réalité spirituelle. S’il est vrai que l’Europe, jusq
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ule et reine de la planète. Mais en 1946, elle se
voit
affrontée à deux empires. Du même coup elle ressent son unité et la d
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tion, l’homme dialectique par excellence. Nous le
voyons
dans ses plus purs modèles, crucifié entre ces contraires qu’il a d’a
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es entreprises et les plans gigantesques que nous
voyons
proliférer ailleurs. D’autre part, elle a pour effet de concentrer su
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ans cette même agonie permanente dont on vient de
voir
qu’elle est la condition de l’homme européen, la source vive de sa gr
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que l’un des éléments en équilibre faiblit, ou se
voit
écrasé et absorbé par l’autre. La volonté d’unification nationale à l
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t, et je ne le répéterai jamais assez, qu’il faut
voir
dans le nationalisme la maladie européenne, l’anti-Europe par excelle
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berté ne connaît plus aucun scrupule. De même, on
vit
Hitler, on voit Staline, écraser les partis à l’intérieur, puis se co
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t plus aucun scrupule. De même, on vit Hitler, on
voit
Staline, écraser les partis à l’intérieur, puis se comporter vis-à-vi
35
s’arrange à merveille de leur complexité ; elle y
voit
même la saveur de la vie ! Tout cela va compter — à la longue. Un bea
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rs temps leur avaient fait du bien. Partout, l’on
vit
au cours du xviiie et surtout du xixe siècle, s’exténuer les formes
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cepticisme. Pour ne donner que deux exemples : on
vit
le mouvement mystique s’éteindre au sein du catholicisme romain, tand
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démission de la pensée et de la morale, l’État se
voit
forcé d’étendre ses pouvoirs, à coups de décrets si généraux que chaq
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doit, et de toute urgence ! S’il y échoue, je ne
vois
aucune raison d’attendre autre chose, pour le monde, que des tyrans,
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s rêvent, qu’ils n’ont pas le sens commun, qu’ils
voient
trop grand… Peut-être même par des petites revues comme celle-ci ?
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aisser-aller naïf en apparence de la jeunesse qui
vit
au cinéma et s’inspire des valeurs d’Hollywood, en dépit de toutes le
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r les rideaux, mais la maison, et même l’auto. Je
vois
la preuve qu’elle se sent responsable et autonome (ou un peu plus) da
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e américain au restaurant, ou dans un train. Vous
verrez
une femme très soignée — son ménage simplifié lui en laisse le temps
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xée sur la mère dévorante. Sans nul doute faut-il
voir
dans ce mythe de la Mère la tragédie secrète d’une civilisation qui p
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nt une vie beaucoup plus normale : c’est là qu’on
verra
l’homme faire la vaisselle pendant que la femme couche les enfants, e
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aire et rationnel pour que l’on soit en droit d’y
voir
une « révolte des instincts », ou d’y dénoncer je ne sais quelle « va
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les revues ou little mags où ils écrivent, à les
voir
chez eux ou ensemble, j’éprouve une sorte de tristesse. Ils paraissen
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ons visant au succès commercial. Les meilleurs se
voient
donc relégués dans une opposition sans portée politique, spectateurs
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s dans les forêts de bouleaux ; à Concord où j’ai
vu
la maison d’Emerson, ses chapeaux et ses cannes accrochés dans le hal
50
… Un grand cimetière le domine, je n’en ai jamais
vu
de plus serein. Point de barrières ni d’allées. De simples pierres dr
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s. La plupart sont des monstres modestes. J’en ai
vu
un qui mangeait un sandwich et c’était un spectacle fascinant. Il l’a
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plus charmants dans toute la ville, et je les ai
vus
presque chaque jour le mois dernier. Mais ce soir-là je n’avais rien
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ne regarde pas les mêmes. Ou dans la même, on ne
voit
pas les mêmes objets. Et comme le monde est une vitrine, en bonne par
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ons du monde. 10 mai 1942 Un job. — J’étais allé
voir
mes enfants à Long Island, le samedi soir, et le dimanche matin j’ann
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iératique… C’est un rêve de compensation, si l’on
voit
dans quel cadre nous sommes en train de causer. Trente machines à écr
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Amédée Ozenfant et le jeune fils des Pitoëff, se
voient
priés de passer au studio 16 pour l’émission. Dans cinq minutes, au f
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n, il se refusait à l’interview. À Washington, il
vit
dans deux petites pièces banales, accueillant un à un, mais longuemen
58
r sembler une tartarinade8, mais que lorsqu’on la
voit
de ses yeux, elle donne une sensation directe de la victoire inévitab
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et usages qu’il convenait d’aimer. Bientôt, s’il
voit
que vous restez là, il change un peu : vous n’êtes plus l’invité mais
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iquement. Mais il nous faut encore apprendre à le
voir
, puis à le sentir et à le penser naturellement. C’est ainsi que se fo
61
ut cela au moment précis où l’Amérique du Nord se
voit
chargée de la conduite des affaires du monde et se dispose à exporter
62
es blocs de 400 et de 450 millions d’habitants se
voient
enfin libérés de la tutelle et de l’exploitation occidentales : c’est
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universités du continent. Depuis deux ans que j’y
vis
, je vois passer chaque jour sous mes fenêtres, à onze heures du matin
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tés du continent. Depuis deux ans que j’y vis, je
vois
passer chaque jour sous mes fenêtres, à onze heures du matin, quelque
65
t deux touffes de cheveux blancs en auréole. À le
voir
de tout près, je le trouve plutôt petit, massif, la tête rentrée dans
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rcés de tout refuser. — Alors que faire ? — Je ne
vois
qu’une solution possible. C’est que tous les autres pays forment une
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— car ils ne sont pas fous comme les nazis —, ils
verront
bien que leur avantage est d’y rentrer. La « bombe » et le monde…
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rennent plus d’un siècle à se développer : « Vous
voyez
, riposta le maréchal, il n’y a pas une seconde à perdre ! » n. Ro
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algré son petit cadre, est valable pour l’Europe.
Voyez
-vous, on ne se rend pas compte, en Suisse, qu’il existe en nous, aujo
70
re et engagé, à la fois autonome et solidaire. Il
vit
dans la tension entre ces deux pôles : le particulier et le général ;
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oit à son prochain — indissolubles. Cet homme qui
vit
dans la tension, le débat créateur, le dialogue permanent, c’est la p
72
les dictateurs font leur ciment. Et nous avons pu
voir
, pendant la dernière guerre, que les résistances que rencontrent les
73
nt probable que sur le plan européen, nous allons
voir
se dessiner deux tendances toutes semblables à celles que je viens de
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emise en question par une propagande agressive se
voit
contrainte de développer pour sa défense une théorie. Nous vivons ce
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danger de l’heure présente, pour la Suisse, je le
vois
dans ce fait qu’elle doit se formuler. Elle doit dire ce qui allait s
76
at fédératif moderne. C’est pourquoi la Suisse ne
verra
jamais sans une certaine méfiance certains « grands » s’arroger l’ini
77
a qualité qui prime. Par exemple : le totalitaire
voit
une injustice ou une erreur dans le fait qu’une minorité ait les même
78
utumes de la vie politique et culturelle, où l’on
voit
la Suisse romande et la Suisse italienne jouer un rôle sans proportio
79
Slaves et Anglo-Saxons, Scandinaves et Grecs, se
verraient
soumis aux mêmes lois et coutumes, qui ne pourrait satisfaire aucun d
80
d’un centre ou par le moyen des gouvernements. Je
vois
la fédération européenne se composer lentement, un peu partout, et de
81
e pense qu’elle a encore un bel avenir — en URSS.
Voyez
dans quels termes les Soviets dénoncent la « morale déliquescente » d
82
out ce qui mérite le nom d’homme. Ama et fac quod
vis
, dit saint Augustin. « C’est l’amour qui nous rendra la liberté », di
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mêmes slogans, la dictature policière. Cela s’est
vu
. C’est dans cette dégradation « dialectique » apparemment inévitable3
84
pable de le résoudre en quelques lignes, et je ne
vois
pas très bien, je l’avoue, quel sens aurait ici une « prise de positi
85
rer. « Très beau, dit notre Américain, mais je ne
vois
pas de trains circuler ? » — « En effet, réplique le guide, ils ne ci
86
printemps, une pièce violente de Simonov, où l’on
voit
un reporter américain persécuté par ses patrons pour avoir « bien par
87
es, les autres politiques. Si tout le monde ne le
voit
pas d’un coup d’œil, c’est que « l’homme moderne est démodé », comme
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l posait son atlas pour faire tourner un globe il
verrait
que le plus court chemin de l’Amérique à la Russie ne passe plus par
89
vre des voies nouvelles. Seul il peut surmonter —
voyez
la Suisse — les vieux conflits de races, de langues et de religions s
90
e aussi rationnel que possible. Pas davantage. On
verra
bien jusqu’où cela va. Ensuite on verra mieux ce qui va plus loin. Ce
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ntage. On verra bien jusqu’où cela va. Ensuite on
verra
mieux ce qui va plus loin. Ce n’est pas une erreur qui doit ouvrir la
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estin si tu es distinct. Tout homme, dès qu’il se
voit
isolé par le sort, entre en superstition : c’est sa voie clandestine.
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ceptable sous l’uniforme absurdité de ce que l’on
voit
. C’est le seul optimiste parmi nous, qui ait causé de l’être sans nia
94
le jeu. Dans un état signifiant et rythmé. Il ne
voit
plus l’échelle ni le chat noir à gauche, les chevaux blancs ni les cu
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se… ⁂ Le rationaliste articule : déterminisme. Il
voit
un rail. Il pense au règlement d’une dictature anonyme. J’imagine un
96
s hommes de lettres du xixe siècle, par exemple.
Voyez
Nietzsche, voyez Baudelaire, et Kierkegaard, dont toute l’œuvre n’est
97
es du xixe siècle, par exemple. Voyez Nietzsche,
voyez
Baudelaire, et Kierkegaard, dont toute l’œuvre n’est qu’immense effor
98
ransformé, l’on a mis des cretonnes partout. Vous
voyez
ça : des cretonnes !… » À New York, reprend Denis de Rougemont, j’ai
99
encore une fois, il convient de se hâter, car je
vois
venir le temps des terribles simplificateurs. Je demande à Denis de
100
es ne sont pas davantage comparables. On l’a bien
vu
lors de la Conférence des Seize. L’URSS s’oppose à toute tentative d’
101
Il faut vraiment se boucher les yeux pour ne pas
voir
de quel côté les promesses faites aux masses sont tenues aux USA, non
102
ra-t-on qu’elle était Américaine ? À l’époque, on
vit
dans ce trait une exagération de l’esprit français. À lire les plaint
103
xemples français que j’ai cités suffisent à faire
voir
qu’elle est infiniment variable. La Motte et Ducis appauvrissent, déf
104
rier à l’américanisme ? Ou plutôt se féliciter de
voir
cette œuvre atteindre enfin la vaste audience que nos critiques n’ava