1 1937, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Paysans de l’Ouest (15 juin 1937)
1 la salle de l’école des garçons. Il me tardait de voir une fois les habitants du village réunis, leur façon d’être ensemble,
2 moi une grosse luronne s’agitait sur son banc. Je voyais une puce circuler sur sa nuque grasse. Un des garçons s’en aperçoit,
3 ant le journal de l’île pour allumer le feu, j’ai vu l’annonce d’une conférence contradictoire à A… : « La Bible et les tr
4 ntaine d’auditeurs : paysans et pêcheurs, cela se voit . Au premier rang, deux « dames », l’une très vieille. Ce sont les seu
5 ’agissait de gagner leur confiance, et ensuite on verra si on peut aller plus loin. — Mais ne croyez-vous pas qu’on pourrait
6 olonté du peuple, comme si on ne les avait jamais vus ou jamais aimés ! Là-dessus, quantité de pensées et de conclusions qu
7 pas large. Comme la mère Renaud était venue nous voir la veille, nous ne cherchâmes pas plus loin la cause du phénomène. Il
8 pleine de puces. Cela n’a l’air de rien, mais je vois là comme un symbole. Les livres devraient être utiles. On devrait y t
9 s l’idée de se poser ; et c’est là qu’ils croient voir leur astuce. Astuces, petites secousses, grandes secousses, indiscrét
10 s précédentes. Il me semble même qu’elle m’a fait voir « le peuple » pour la première fois de ma vie. Première constatation 
11 quoi cela sert-il ? D’ailleurs, on n’en a jamais vu . Quant à la politique, c’est tout à fait autre chose. C’est un certai
12 nt, ce « peuple » qu’il s’agit d’aider, et que je vois encore si mal. (Ce qui ne m’a pas empêché jusqu’ici de m’occuper de p
13 ) Février 1934 Les gens. — Du haut des dunes, je vois les terres divisées en parcelles minuscules. Sur ces parcelles des ho
14 les choses simples, rudimentaires. Mais quand je vois ces hommes et ces femmes accrochés à cette terre pauvre, qu’ils gratt
15 . Quelle conclusion tirer de tout cela ? Quand on voit les choses et les êtres de trop près, on perd le peu de foi que l’on
16 à l’écart de la « vraie » circulation. Et l’on ne voyait guère que des gares, ce qu’il y a de plus attristant dans chaque vill
17 ve à grand son de trompe, c’est enfin ce que l’on voit le mieux de chaque pays. La voie ferrée était une sorte d’insulte à l
18 ocale : elle la traversait abstraitement, sans la voir , sans tenir compte de ses circonstances. Sur ses bords ne vivait qu’u
19 nton de marécages mélancoliques ; et parfois l’on voyait scintiller, dans un lointain nuageux et sous une trouée d’or, la mer.
20 nt sur les faits que je venais d’exposer, afin de voir si mes auditeurs étaient de la même espèce que ceux de l’île : cette
21 n mouvement politique en dehors des partis, et de voir une fois ce qu’il y aurait à changer pratiquement dans chaque provinc
2 1939, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Âme romantique et le rêve (15 août 1939)
22 fonde ambiguïté où naît le romantisme, et dont il vit  ! Croire que le rêve ne révèle rien que nos secrets, ce serait tomber
23 absolu ; et pourtant — voici le paradoxe —, nous voyons bien que les grands mystiques, et après eux les romantiques, passent
24 rouve en lui une blessure qui déchire tout ce qui vit en lui, et que peut-être lui fit la Vie même. » Non sans lucidité, Mo
25 x. Il faudra donc chercher au-delà. Et nous avons vu que le rêve, ou la descente au fond de l’inconscient, représentent po
3 1946, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Tableaux américains (décembre 1946)
26 tte-ciel, de cette couleur orangée aérienne qu’on voit aux crêtes des parois rocheuses, alors que la vallée s’emplit d’une o
27 eur. À Central Park, au milieu des prairies, vous voyez affleurer de larges dalles de granit. Autrefois, les glaciers sont ve
28 ont belles dans ce pays ! » Soudain, je n’ai plus vu les gens. Le train surgissait du tunnel dans une plaine de marécages
29 ’asphalte et le vent fou ! Si le détail est laid, voyez l’ensemble. Pour un homme qui est seul, Manhattan est sublime. Il n’a
30 is-cents mètres du sol. Pour la première fois, je vois une ville aussi purifiée de nature que l’est de prose un groupe de mo
31 y trouve un charme, simplement. Mais quand je la vois du haut de mon douzième étage, en enfilade, petite tranchée d’asphalt
32 transformerait. Si je me tourne vers le nord, je vois un monde de terrasses, du dixième au trentième étage du River Club, o
33 me souviens de ce que j’ai sous les yeux : je le vois déjà comme je me le rappellerai, une fois de retour en Europe. J’en c
34 a terrasse par un gouffre profond mais étroit, je vois des couples et des solitaires éteindre et rallumer leurs lampes. Une
35 nt.) Cette rue, comme cent autres pareilles, fait voir en coupe la société américaine. C’est une coupe mégaloscopique — le c
36 auvetage. Dans un sous-sol violemment éclairé, je vois quelques Chinois courbés qui empilent du linge ; au cinquième, une gr
37 strictement rectangulaire. Tous les objets qu’on voit sont des rectangles, à part les chiffons et les chats. Les façades, h
38 pour les directeurs de bureaux. C’est ce qu’on en voit de l’étranger. Cohoes Ayant remarqué qu’on me refusait du beurr
39 nternationale de province, sans grand avenir, qui vit déjà sur son passé d’un siècle… Robert me dépose devant l’entrée de s
40 le trottoir par trois portes grandes ouvertes. Je vois Robert tomber la veste, lire quelques lettres, puis je l’entends dict
41 erçue. J’ai ouvert cette agence que vous venez de voir , et je n’ai plus piloté depuis lors. Aujourd’hui, je suis président d
42 qui monte entre des barrières blanches. — Et vous verrez ce qu’elle en a fait ! C’est sa manière de se venger de W…, car c’éta
43 géants, comme des ailes noires. Je n’en ai jamais vu d’aussi grands, ils montent jusqu’aux fenêtres du deuxième étage. Une
44 ington. (C’est une pièce de musée que nous allons voir , remisée sous la colonnade des écuries.) Nous pénétrons dans un vesti
45 n, en silhouette sur la crête d’une colline, nous voyons deux chevaux au galop. Ils disparaissent dans un vallonnement et main
46 ne, suivie d’un homme. Comme ils s’approchent, on voit qu’elle tient la bride d’une main, et de l’autre porte à sa bouche un
47 la vitalité inépuisable d’un peuple libre, et qui voit grand sans se forcer. Voici enfin un spectacle émouvant qui n’effraye
4 1949, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Mouvement européen (avril 1949)
48 kilomètres carrés de nos terres. Si bien qu’on ne voit plus très clairement s’il s’agit de poser les bases de la paix ou de
49 aix, mais chacune des nations qui la composent se voit menacée d’annexion politique ou de colonisation économique. Voici le
50 ibération11. C’est pourquoi, dès l’année 1945, on vit surgir dans toute l’Europe un pullulement de petits groupes fédéralis
51 ût notre Mémorandum sur l’Assemblée européenne se voyait accepté sans réserve par le gouvernement français, bientôt suivi par
52 r les exportations. L’homme de la rue s’étonne de voir cette farce rééditée chaque jour avec tant de gravité. Il se dit naïv
53 alité finale qui les surprenne. Christophe Colomb voyait les Indes, ou nommait ainsi sa vision. Contre vents et marées, contre
54 , pour nos yeux étonnés, la Terre promise. 11. Voir le recueil de documents intitulés L’Europe de demain (La Baconnière)
5 1949, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Découverte de l’Europe (octobre 1949)
55 ils n’y étaient pas allés. L’événement s’est donc vu noyé sous un déluge de clichés contradictoires. Assembleurs de nuées
56 s. Elle suivra ceux qui marchent, ceux qui ont su voir le but et qui ont osé lui donner son vrai nom : fédération. Les progr
57 les couloirs et les clubs de Strasbourg, on a pu voir se former deux écoles. La première tient le Comité des ministres pour
58 ans préjuger de l’issue d’un tel débat, l’on peut voir dès maintenant dans le seul fait qu’il ait lieu, la preuve d’une très
59 assistait aux travaux de l’Assemblée, et qui a pu voir notre Mouvement à l’œuvre, s’écriait à Strasbourg : « J’ai été le tém
60 sible, d’un très petit nombre d’hommes qui ont su voir juste… » Il venait de découvrir l’Europe, ses limitations, son génie.
6 1950, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Europe et sa culture (novembre 1950)
61 si violente et douloureuse, si concrète qu’on se voit dispensé de toute autre considération philosophique ou historique ten
62 ense réellement qu’un homme en vaut un autre), on voit aussitôt la passion s’atténuer ou disparaître. Enfin, l’idée de progr
63 blement. Elle ne sait pas encore. Mais ce qu’elle voit très bien, c’est qu’elle n’est plus le centre du monde, sur le plan d
64 pas moins horreur que la Nature. De plus, elle se voit amputée, pour le moment, d’un quart de sa population à l’Est, et de l
65 t de la péninsule ibérique à l’Ouest. Le reste ne vit encore qu’en vertu de l’aide intelligente que lui donne un des deux e
66 aleurs régnantes et les activités officielles, se voit niée, punie, qualifiée d’immorale. Mais d’autre part, dans nos pays,
67 evenue presque vide et sans effets. À l’Est, nous voyons se former une véritable culture censoriale. Le critère politique est
68 le fut jamais du mécénat privé, notre culture se voit contrainte d’obéir à des « nécessités » qui lui sont étrangères et la
69 se, les régimes totalitaires de l’Est ont si bien vu l’importance primordiale de la culture qu’ils l’ont immédiatement éta
70 Mais un musée, ce n’est pas de la culture. Je ne vois pas d’exemple historique d’une culture qui ait encore créé dans une n
71 oup plus qu’une promesse, mais c’en est une. Nous verrons ce qu’elle vaut, avant la fin de l’année. Dans le domaine économique,
72 dispersés entre nos vingt nations. Partout, l’on voit surgir des instituts13 dont les programmes et les buts se ressemblent
73 ble alors que c’est l’ensemble de l’Europe qui se voit attaqué par les propagandes que l’on sait. La nécessité se fait donc
7 1951, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Inde 1951 (décembre 1951)
74 rafic d’une grande cité de l’Occident comme on en voit en Amérique du Sud : plus uniformément modernes que les nôtres. Noton
75 ennemi. L’Occidental, qui ne se connaît plus, va voir ailleurs comment on croit, mais sans désir sérieux de partager la foi
76 n peu mauve des cotonnades, que je n’avais encore vu qu’en Italie et plus rarement au Brésil.) Nous descendons. Les escali
77 des passants à pieds nus qui circulent sans nous voir de leurs yeux fixes et ardents. Nous croise un être demi-nu, très vie
78 extraits à ses disciples. Je ne sais si j’ai rien vu de plus touchant, ni jamais un groupe d’hommes plus dignes et candide
79 ires chez nous pour une tâche déterminée, où j’ai vu jusqu’à cinq personnes sur une bicyclette — le père, la mère, et troi
80 omposer ce que l’on m’a dit de lui et ce que j’ai vu de l’homme, pendant une entrevue « banale », et c’est son prix. Nehru
81 stinct de son rôle historique. On dirait qu’il le voit avec quelque distance. Un moraliste en somme, mais sans foi religieus
82 s États, au milieu d’une partie serrée, l’Inde se voit sommée de jouer. Elle n’est pas équipée, ni entraînée. Elle ne sait p
8 1965, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Suisse moyen et quelques autres (mai 1965)
83 se comme d’une nation « une et diverse ». Il faut voir qu’elle est une parce qu’elle est diverse. Le goût du juste milieu, l
84 ble à s’y méprendre aux Suisses parmi lesquels je vis , que je vois dans la rue, que j’entends dans les trains, avec lesquel
85 prendre aux Suisses parmi lesquels je vis, que je vois dans la rue, que j’entends dans les trains, avec lesquels j’ai fait m
86 l’apparat, et même des majuscules typographiques ( voir l’école graphique de Zurich) se sent complètement dépaysée dans ces s
87 ‟ces mariages mixtes ne réussissent jamais”. Elle voyait dans son attitude un exemple miraculeux de sacrifice personnel et une
88 ive, — ou faut-il dire précisément parce qu’il en vit  ? Et ce sont des hommes d’exception qui les révèlent dans leurs œuvre
89 e tactique conformiste, puisque c’est elle qui se voit dorénavant « admise », comme l’était la conduite inverse au dernier s
90 applications humanitaires ou techniques, nous les voyons tous assurer les devoirs sociaux ou civiques, éducatifs ou spirituels
91 élève sans relâche contre la guerre froide, et se voit accusé de neutralisme par les bourgeois anticommunistes. Zwinglien pa
92 nique Othmar Ammann, autant de Suisses qui ont su voir grand — mais pas chez eux. Lucien Febvre, admirable historien de la c
93 sauté. Cas unique, dans l’Europe moderne. J’ose y voir le plus grand privilège des Suisses : quelle que soit leur petite pat
9 1969, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’avenir du fédéralisme (septembre 1969)
94 munalistes, régionalistes et nationalistes, qu’on voit partout en plein essor, qu’il s’agisse de Nations en instance de divo
95 ns plus ou moins contraignantes. Au surplus je ne vois guère d’État-nation de type unitaire que ce double mouvement de conve
96 s ou cités libres, comme Rousseau l’avait si bien vu  ; ni aux conditions de développement, de rentabilité et de sécurité,
97 Suisse, c’est le régime fédératif lui-même qui se voit invoqué (non sans paradoxe d’ailleurs), pour refuser de se laisser en
98 prescrire, être très sûr de sa formule. Or je ne vois pas terme du langage politique qui prête à pires malentendus ! Un Fra
99 me de fédéralisme étant tabou à Strasbourg, il se verrait obligé de quitter le comité si l’on adoptait ma proposition. Je compr
100 mais qu’elle soit juste et éclairée.) Nous allons voir , enfin, que nos critères d’évaluation des dimensions et d’attribution
101 ions publiques en général. C’est ce qu’avait bien vu le regretté Pierre Duclos, lorsqu’il relevait que « le fédéralisme vi
102 e Duclos, lorsqu’il relevait que « le fédéralisme vit d’une vie que la forme institutionnelle dénommée État ne suffit pas à