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s à construire en pleine marée totalitaire. Je la
voyais
à l’œuvre en Suisse, pays où la vie politique épouse mieux que nulle
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suite on se promène, on dit : « Où en es-tu ? qui
vois
-tu ? quels sont tes soucis ? » Et puis, après ce petit tour d’horizon
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e que je traduirai par ces mots : on dirait, à la
voir
, qu’elle a perdu la guerre. Militairement, Hitler et ses séides ont é
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me. Dans telles grandes capitales de l’Europe, on
voit
des écrivains et des savants donner des gages d’apparente loyauté au
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es intellectuels. Ce qui est nouveau, c’est de le
voir
pratiqué précisément par ceux de l’avant-garde ou qui se donnent pour
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els en politique. Ce qui est nouveau, c’est de le
voir
défendu par ceux-là mêmes dont la fonction serait de l’attaquer, d’où
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s prolétaires, et tout essai de critique libre se
voit
taxé de réaction. Cette mauvaise foi brutale en service commandé est
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ine, mais l’idée d’une révolution à main armée se
voit
acceptée comme fatale, se voit nourrie de nos passivités. Voilà ce qu
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on à main armée se voit acceptée comme fatale, se
voit
nourrie de nos passivités. Voilà ce qu’on nous prépare à droite comme
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ssentiments de nos défaillances internes, elle se
voit
confirmée et comme objectivée par la rapide élévation de deux empires
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alement refermée sur elle-même. Il y a plus. Nous
voyons
l’Europe comme vidée, au profit de ces deux empires, de certaines amb
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e connaît pas. Et de même le progrès social s’est
vu
bridé et contrarié par la tyrannie de l’argent, dont la Russie nouvel
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l conditionne aussi notre culture. Et nous allons
voir
qu’il traduit, et parfois aussi qu’il trahit, la conception européenn
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dence, ou la déplore mais sans faire mieux. Je ne
vois
plus, pour tenir vitalement aux conceptions et aux coutumes européenn
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onde, ce changement de point de vue va nous faire
voir
une très solide réalité spirituelle. S’il est vrai que l’Europe, jusq
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ule et reine de la planète. Mais en 1946, elle se
voit
affrontée à deux empires. Du même coup elle ressent son unité et la d
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tion, l’homme dialectique par excellence. Nous le
voyons
, dans ses plus purs modèles, crucifié entre ces contraires qu’il a d’
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es entreprises et les plans gigantesques que nous
voyons
proliférer ailleurs. D’autre part, elle a pour effet de concentrer su
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ans cette même agonie permanente dont on vient de
voir
qu’elle est la condition de l’homme européen, la source vive de sa gr
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que l’un des éléments en équilibre faiblit, ou se
voit
écrasé et absorbé par l’autre. La volonté d’unification nationale à l
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t, et je ne le répéterai jamais assez, qu’il faut
voir
dans le nationalisme la maladie européenne, l’anti-Europe par excelle
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berté ne connaît plus aucun scrupule. De même, on
vit
Hitler, on voit Staline, écraser les partis à l’intérieur, puis se co
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t plus aucun scrupule. De même, on vit Hitler, on
voit
Staline, écraser les partis à l’intérieur, puis se comporter vis-à-vi
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s’arrange à merveille de leur complexité ; elle y
voit
même la saveur de la vie ! Tout cela va compter — à la longue. Un bea
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es ne sont pas davantage comparables. On l’a bien
vu
lors de la Conférence des Seize. L’URSS s’oppose à toute tentative d’
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Il faut vraiment se boucher les yeux pour ne pas
voir
de quel côté les promesses faites aux masses sont tenues : aux USA, n
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e, c’est de la faire, donc de nous fédérer. 1.
Voir
L’Esprit européen, Neuchâtel, La Baconnière, 1947, p. 205.