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ait sur l’intention de ce petit traité, si l’on y
voyait
un effort pour « démontrer » l’existence du diable. Il ne s’agit ici
2
jaloux d’imiter Dieu, fût-ce à rebours puisqu’il
voit
tout d’en bas, nous dit comme Ulysse au Cyclope : « Je me nomme Perso
3
orme du serpent, jusqu’à l’avant-dernière où nous
voyons
Satan lié pour mille ans, puis délié et déchaîné sur les quatre parti
4
livre sur un quiproquo. 3. Pour ceux qui n’en
voient
que la queue Abordons la difficulté par son aspect simple et banal
5
s apparences naïves. On nous dit « Dieu » et nous
voyons
un grand vieillard à barbe blanche, Père éternel de Michel-Ange tonna
6
nt de la Sixtine. On nous dit « diable », et nous
voyons
un démon ricanant et cornu, qui circule dans l’ombre animé des plus m
7
s rabbins qui ont écrit le livre d’Énoch, où l’on
voit
des anges mauvais descendre sur la terre — et c’est la première chute
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aires et superficielles. 5. L’Ange déchu Je
voyais
Satan tomber du ciel comme un éclair. Luc 10, 18. La Bible nous ap
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comme des Dieux, connaissant le bien et le mal.4
Voyez
: avant la tentation proprement dite, il y a le doute ! Le premier pr
10
oici le deuxième temps de la tentation : La femme
vit
que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était p
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lligence : elle prit de son fruit et en mangea.6
Voyez
: ce n’est pas le mal en soi qui tente, mais c’est toujours un bien q
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de la tentation de gagner dans l’instant ce qu’on
voit
, quitte à se fermer l’invisible et l’infini du possible divin. Saisis
13
nvariable du vrai. Si le client contrôle, il peut
voir
qu’on le vole, et vous savez de combien vous le volez : une vérité re
14
surants ou flatteurs. « Déguisement, tu es, je le
vois
, une vilaine ruse par où notre Ennemi, fertile en artifices, étend so
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onnaîtraient-ils Satan, puisqu’ils ne veulent pas
voir
leur être véritable, celui qui prend ses décisions, le seul auquel po
16
peur, mais là seulement où nous ne savons pas le
voir
. Il nous terroriserait s’il se montrait, et nous fuirions sans l’écou
17
hé nous fait moins peur qu’envie. Si nous savions
voir
le diable dans le péché, nous serions beaucoup plus prudents. Son ast
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dans le conte du Chaperon rouge, alors qu’il fera
voir
ses cornes et sa grimace dans des fantaisies ridicules, bien loin du
19
: « Pourquoi parler d’un diable personnel ? Nous
voyons
bien le péché, mais pas le diable. Ne peut-on pas en faire l’économie
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de la politique mondiale. Voici cependant où l’on
verra
percer le bout de son oreille pointue : c’est au moment précis où le
21
: elle ne pouvait se promener dans la rue sans se
voir
aussitôt attaquée par les oiseaux. Depuis des mois elle en était rédu
22
3, 6. 7. Shakespeare, Twelfth Night II. 2. 8.
Voir
plus bas les chapitres sur Hitler, puis sur l’amour et la passion. 9
23
diabolique que ne l’imaginaient ceux qui ont cru
voir
en lui le diable en personne. Si le Führer était le diable ou l’Antéc
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être tout de même passablement diabolique. Et je
vois
peu d’aspects de l’action du Führer qui ne portent en évidence l’insi
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prononcer l’un de ses grands discours, et je l’ai
vu
à la sortie de son culte, debout dans sa voiture qui longeait très le
26
ur du siècle. On demande s’il est intelligent. Ne
voit
-on pas qu’un homme intelligent, qu’il le soit très peu ou follement,
27
llective. L’extraordinaire, l’effrayant, c’est de
voir
à quel point le Führer, le « guide », le directeur de l’inconscience
28
nir que ce délire représente « l’Ordre » ? Qui ne
voit
qu’une telle religion hait mortellement la foi chrétienne, tournée ve
29
ntes du monde : il ne les connaîtra jamais. Il ne
verra
que d’aveugles façades. Il s’est privé à tout jamais de quelque chose
30
périté. Nous avions mérité qu’Hitler nous les fît
voir
, et par le seul moyen proportionné à notre insensibilité morale et sp
31
pouvait attendre d’une victoire par délégation ?
Voyez
-le, qui se frotte les mains. La paix, pour lui, n’est pas le malheur
32
rne le prouve. À son défaut, Hitler l’aurait fait
voir
par le moyen de cette religion synthétique (comme le caoutchouc) que
33
c lequel nous n’avions vraiment rien de commun. «
Voyez
, je ne suis qu’Hitler ! », disait Satan. Nous n’avons vu qu’Hitler. N
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ne suis qu’Hitler ! », disait Satan. Nous n’avons
vu
qu’Hitler. Nous l’avons trouvé terrible. Nous l’avons détesté. Nous l
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eilles vertus démocratiques. Nous n’avons plus su
voir
le démon parmi nous. Le tour est joué. Nous voilà pris. Si le diable
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pris, des « hommes de bonne volonté »13. Pourtant
voyez
ce qui se passe dans le monde, et dites qui l’a fait. Le diable ? Oui
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nous étions mis à agir sans réserve, nous aurions
vu
très vite que ce mal avait des racines dans nos vies aussi, et que d’
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à coup sûr. Je parle ici comme un Européen qui a
vu
de près des phénomènes bizarres de désintégration démocratique et de
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eillera brusquement et les renversera. Nous avons
vu
trop de cas de ce genre, individuels ou collectifs. Nous avons vu la
40
e ce genre, individuels ou collectifs. Nous avons
vu
la population de la Sarre se jeter dans les bras du Reich en 1935. No
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jeter dans les bras du Reich en 1935. Nous avons
vu
la Vienne sozialdemokrat se transformer dans l’espace de vingt-quatre
42
enne délirante de passion hitlérienne. Nous avons
vu
quelques-uns de nos amis « occupés » découvrir subitement les « bons
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que, dénonce d’avance comme totalitaires ceux qui
verront
dans les prochains chapitres les marques d’un esprit totalitaire. Qu’
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us conte l’histoire d’un employé de banque qui se
voit
inculpé d’une faute indéterminée, et qui s’épuise en vains efforts po
45
tre Bien. Il sait mieux que vous, allez ! il en a
vu
bien d’autres. Il bluffe, il admet toutes vos objections, mais il vou
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ment, docteur — et c’est Madame qui parle — je ne
vois
pas quel reproche nous aurions à nous faire à cet égard. S’il arrive
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onnelle, les âmes moyennes utilisées. Comme on le
voit
, le régime totalitaire n’est que la forme basse de la démocratie. Déc
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t gênées d’être moyennes et de faire nombre. On y
verrait
des élites dures, aux disciplines prestigieuses, le triomphe des peti
49
s modernes dans leur ensemble ? En fait, nous les
voyons
préoccupées de se maintenir dans le monde, au lieu d’y allumer des fo
50
t que cela se sent dans toute leur œuvre : ils ne
verraient
pas bien le rapport. Je pense qu’il s’agit là d’une attitude rétrogra
51
vertissements de la chaire chrétienne, a toujours
vu
dans la mondanité quelque chose de vaguement satanique. Il imaginerai
52
uelque chose qui n’a pas de prix ? Mr. Time ne le
verrait
même pas, à supposer qu’on le lui montre du doigt, car il faut le tem
53
que le diable s’en mêle, et que les meilleurs se
voient
tentés plus que les autres d’accepter les conseils de ce génial Souff
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abîme ou simplement vers le fond de la vallée, où
vit
le commun des mortels. Vous êtes délivré de votre effort, tout est fa
55
énéficiaire. En échange de sa pureté d’âme, il se
verrait
doté de pouvoirs extraordinaires, dont la source ne saurait être — ai
56
asses. Et c’est à leur échelle seulement que nous
verrons
se déployer la Grande Stratégie du diable dans ce siècle. La meilleur
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du capitalisme et du nationalisme. Lui seul avait
vu
le diable à l’œuvre dans ces œuvres — les nôtres, à nous, nations dém
58
t : Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé.23
Voyez
: ils vont se cacher, ils n’y sont plus. Et quand on les attrape, ils
59
ue à la colère de l’Éternel, qui « descendit pour
voir
la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Éternel
60
oute commune mesure dans notre siècle. Nous avons
vu
trop grand pour nos pouvoirs, nous avons perdu en chemin la règle d’o
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oins qu’il ne s’y prenne par mégarde, comme on le
vit
récemment en Illinois : des ouvriers montaient une maison préfabriqué
62
e entendue partout : « Je ne sais pas pourquoi je
vis
. » Que trahit-elle ? Sinon l’affaiblissement ou l’extinction presque
63
e matérialiste le droit de se dire objective. J’y
vois
trop facilement le coup de pouce du diable. Certes, je n’accuse pas l
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’avais signé ce traité, dit une nation, mais vous
voyez
qu’il lèse mes intérêts vitaux. Alors plus rien ne tient, naturelleme
65
ntise abusivement parée de ce beau nom. Or chacun
voit
que « l’amour » moderne est une immense faillite intime de notre civi
66
e soi. C’était tout perdre, ou pire : c’était mal
vu
. Aujourd’hui l’obsédé se rend intéressant. Tous les romanciers l’étud
67
« C’était fatal. Voilà, je suis un obsédé. » On y
voit
une excuse et non plus une défaite, — et moins encore un ridicule. Ce
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même où nous savons le mieux que nous le sommes.
Voyez
cette héroïne de Stendhal : « Je ne me fais plus aucune illusion, lui
69
us fait souffrir dix fois plus le même être. Vous
voyez
le mal, vous le déplorez sans doute, mais « honnêtement », irrésistib
70
elle y est de surcroît parfaitement inutile. « Je
vois
bien le mal que je fais et les souffrances que je cause, mais qu’y pu
71
ves. Ce culte de la passion toujours fuyante, j’y
vois
le signe d’une espèce de névrose ou de vertige épidémique : le besoin
72
l’on vient de dire de la passion suffit à laisser
voir
les chances extraordinaires qu’elle offre à l’action démoniaque. Une
73
uelle, — « tout et rien ». Le passionné finit par
voir
dans ses souffrances le signe même de l’authenticité de sa passion. A
74
même de l’authenticité de sa passion. Alors il ne
voit
plus qu’il aime peut-être comme on hait, que sa tendresse avide tyran
75
efeuille du voisin, mais presque tout homme s’est
vu
tenté de prendre la femme du voisin, soit en recourant aux raisons pa
76
armée que l’homme contre Satan, c’est ce que fait
voir
le récit de la Chute. Croyez bien que ce n’est point par politesse qu
77
films, et contre l’opinion courante du temps, qui
voient
le signe de la vraie passion dans le cri « c’est plus fort que moi !
78
-on. Bref, je suis entré, c’était tout juste pour
voir
si par hasard elle était là. Vous savez que c’est compliqué, ce bâtim
79
délivrer ? Dira-t-on que je suis un fou qui croit
voir
le diable partout ? D’autres ne savent le voir nulle part. C’est plus
80
it voir le diable partout ? D’autres ne savent le
voir
nulle part. C’est plus dangereux. N’auraient-ils pas regardé l’époque
81
est pas terni par les nuées de notre angoisse. Et
voyez
: le jugement final lui-même ne nous appartient pas, non plus que le
82
tricheur nous affole à plaisir. Nietzsche a bien
vu
que la philosophie de ce monde-là ne pouvait être que le nihilisme. E
83
eux qui ne croient pas en Dieu. C’est ce que nous
voyons
se produire dans les États atteints de gigantisme, où les relations h
84
us les mots clairs sont des mots d’ordre. Or que
voyons
-nous aujourd’hui ? « Liberté », « ordre », « esprit », « démocratie »
85
strophe, parce qu’en ayant sondé les causes, elle
voit
que celles-ci se détruisent par leurs propres effets, et que ni l’ord
86
re. Et si l’on tue ce qui était déjà mort, je n’y
vois
pas d’inconvénient. Tout cela ne m’empêchera pas d’avoir confiance !
87
dans cette leçon, que l’époque nous rappelle, je
vois
notre chance de grandeur : elle nous rend à la réalité. Les vraies ve
88
plus charmants dans toute la ville, et je les ai
vus
presque chaque jour le mois dernier. Mais ce soir-là, je n’avais rien
89
ur ce format, le facteur devrait le savoir ! » Je
voyais
une mince enveloppe grise pliée en V derrière la porte sans jour de l
90
t plus ni rien de moi ni rien en moi. Par où l’on
voit
qu’il est presque impossible de parler de lui d’une manière innocente
91
c mon être naturel, de le juger, et d’abord de le
voir
. Je me vois mauvais, qu’est-ce à dire ? Sinon que le mal que je vois
92
aturel, de le juger, et d’abord de le voir. Je me
vois
mauvais, qu’est-ce à dire ? Sinon que le mal que je vois agit en moi
93
uvais, qu’est-ce à dire ? Sinon que le mal que je
vois
agit en moi sans être moi. C’est un personnage étranger qui parasite
94
sur, mettons, dix milliards. Mais cette chance se
verrait
aussitôt compromise par l’activité divergente ou antagoniste de 1010_
95
tion. — À Madrid, dans le parc du Retiro, on peut
voir
une statue du diable Créateur. C’est une espèce de Prométhée. J’ai cr
96
Créateur. C’est une espèce de Prométhée. J’ai cru
voir
la même à Catane, au pied de l’Etna : mais j’avais l’esprit plein d’E
97
vies, quoique à doses infinitésimales, et cela se
verra
dans la Fin. Le douteur cherche une certitude, le négateur crée malgr
98
des instincts religieux, au nom desquels elles se
voient
rejetées comme répressives et frustratrices. Je songe aux stupéfiante
99
du… Mais je me suis repris au jeu, on vient de le
voir
: dès que j’essaie de serrer de plus près son action supposée dans ma
100
n vain — dans l’idée de la dénaturer. Par où l’on
voit
que l’entropie n’est pas seulement la dégradation de l’énergie, mais
101
ble devrait exister en tant que personne. Or on a
vu
qu’il n’est qu’un ange déchu, réduit à une fonction relative à l’homm
102
ui choisit le Néant en chacun de nous, et l’on ne
voit
pas comment sa salvation ne serait pas ipso facto sa suppression.
103
l’absence d’être ? Le mal est ce qui m’empêche de
voir
ma fin, de distinguer ma vocation, et d’y tendre de toutes mes vraies
104
sans perdre du même coup mes moyens de vivre ? On
voit
ici que le pacte avec le diable est non seulement inévitable mais vit
105
ce sur Le diable au xxe siècle, août 1941. 41.
Voir
Journal d’une époque, Gallimard, 1968, p. 79 et 80. 42. « Das Nicht
106
e en chaleur, est un accroissement de l’entropie (
voir
là-dessus mon Amour et l’Occident ). 47. Karpokraces, selon une lég