1 1932, Le Paysan du Danube. Le sentiment de l’Europe centrale
1 Pour guérir de Descartes, il n’est que d’aimer en voyage  : l’on découvre bientôt que rien n’est comparable. Quel était ce beso
2 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Voyage en Hongrie
2 Voyage en Hongrie À Albert Gyergyai i Le dormeur au fil de l’eau O
3 du bal et cette perspective invraisemblable d’un voyage au hasard commencé dans l’insomnie — vrai voyage à dormir debout… Le
4 voyage au hasard commencé dans l’insomnie — vrai voyage à dormir debout… Le monde renaît dans des accords. Une mélodie hongr
5 s seulement que tout y a son écho le plus pur. Le voyage trompe un temps cette angoisse. J’irai chercher moi-même, me suis-je
6 angoisse. iv De midi à quatorze heures On voyage de nos jours d’une façon « rationnelle », c’est-à-dire que les Cook’s
7 on parlait français. J’expliquais donc que je ne voyage qu’au hasard, et pour rien ni personne. Sur quoi : « Monsieur a du te
8 u sujet Je crois qu’il faut que je raconte mon voyage « à la suite », renonçant à écrire d’abord les chapitres qui en ont e
9 re, aggraver le cas ?) Or l’intérêt d’un récit de voyage ne réside pas dans sa vérité générale, mais bien se réfugie dans sa p
10 et : on est sujet. Et tout ceci n’est rien que le voyage du Sujet à la recherche de son Objet, — en passant par la Hongrie. —
11 n éclat. Alors je m’en vais oublier le But de mon voyage , — qui est sa cause. Je vais feindre de prendre au sérieux ce que je
12 me une caresse indéfinie de la puissance. Soir de voyage , tout enfiévré d’orgueil errant, de conquêtes vagues… Tout ce qui est
13 tôt emmener ce désir, comme un tendre souvenir de voyage , et partir en croyant qu’ici la vie a parfois moins de hargne, et les
14 de cette hurlante bousculade sur place qu’est un voyage en express. Mais je ne trouvais pas la pente de mon esprit, et tout e
15 d’œuvres sablonneuses. Je composais un traité des voyages  : les titres en étaient de Sénèque ou de Swift, et je voyais très bie
16 de vivre. La maladie aussi. Rien ne ressemble au voyage comme la maladie. C’est la même angoisse au départ, le même dépayseme
17 . Voyager — serait-ce brouiller les horaires ? Le voyage est un état d’âme et non pas une question de transport. Un vrai voyag
18 âme et non pas une question de transport. Un vrai voyage , on ne sait jamais où cela mène, c’est une aventure qui relève de la
19 (Encore un qui se réveille dans ma tête.) — On ne voyage jamais que dans son propre sens ! — Mais il faut voyager pour découvr
20 ! — La vie est presque partout la même… — Mais en voyage on la regarde mieux. — La vie… (une sorte de cauchemar de la pensée,
21 que infiniment variable, indéterminé. Et c’est le voyage qui me fixe. Je rayonnais, on me dessine. Mais en même temps, j’ai dé
22 endant, « rien à déclarer » après des semaines de voyage  ? Cela va paraître improbable. On a dû voir sur moi que je le cherche
23 geant à cette minute et à d’autres semblables, en voyage , je me dis que c’est de là que j’ai tiré le sentiment d’absurdité fon
24 e similitude… Oh ! si peu ! Mais qu’est-ce que ce voyage , si tu songes à tous les espaces à parcourir encore dans ce monde et
3 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Petit journal de Souabe
25 nxiétés. J’aimerais échanger mon costume clair de voyage contre leurs vêtements et leur casquette, me prouver que vraiment je
26 . ⁂ Le reste de la vie, c’est toujours entre deux voyages d’Allemagne. On peut s’éprendre d’une telle absence, qui vient au lie
4 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Châteaux en Prusse
27 la fraîcheur sobre. L’on s’éveille enfin du long voyage nocturne, les yeux cessent de cligner, le corps se détend. Là devant,