1 1942, La Part du diable. Introduction. Que la connaissance du vrai danger nous guérit des fausses peurs
1 Introduction Que la connaissance du vrai danger nous guérit des fausses peurs Au dessert nous étions d’acco
2 punément, quel que soit le sujet en cause. Il est vrai que pour certains auteurs, l’acte d’écrire résulte simplement d’une d
3 monde, c’est qu’on a peur de regarder en face ses vraies causes. Nous croyons à trente-six-mille maux, redoutons trente-six-mi
4 us avons cessé de croire au Mal et de redouter le vrai Péril. Montrer la réalité du diable dans ce monde, ce n’est pas augme
5 ger que dans les moments où l’on se trompe sur la vraie direction de la menace, et où l’on tend ses énergies dans une défense
2 1942, La Part du diable. L’Incognito et la Révélation
6 r obsédé par le kidnapping. Ses victoires, il est vrai , seront toujours stériles. Car on ne devient pas père en volant un en
7 suade que le bien qu’il a conçu vaut mieux que le vrai bien. « Le méchant fait une œuvre qui le trompe. » Or c’est parce qu’
8 naturer. Par la grâce du langage, il peut dire le vrai  ; par la faute du langage, il peut le contredire. Il peut créer dans
9 ensonge restera relatif à la mesure invariable du vrai . Si le client contrôle il peut voir qu’on le vole, et vous savez de c
10 fausser la balance elle-même, c’est le critère du vrai qui est dénaturé, il n’y a plus de contrôle possible. Et peu à peu vo
11 ous ne distinguez plus le bien du mal, le faux du vrai , la charité de la cruauté ; c’est lui qui a pris le jeu en main ! C’e
12 alyse une parabole qu’on m’a donnée pour histoire vraie , et que je trouve trop belle pour ne pas être vraie. Comme on demanda
13 aie, et que je trouve trop belle pour ne pas être vraie . Comme on demandait à C. G. Jung s’il croyait aux phénomènes occultes
3 1942, La Part du diable. Le diable démocrate
14 ésence d’un miracle du bien : trop beau pour être vrai  ! nous disions en présence de certaines descriptions du mal : trop af
15 ines descriptions du mal : trop affreux pour être vrai 7 ! Cependant, c’était vrai, mais cela nous gênait. Nous l’écartions
16 rop affreux pour être vrai 7 ! Cependant, c’était vrai , mais cela nous gênait. Nous l’écartions irrésistiblement de nos pens
17 sées… Car si ce « trop affreux » eût été vraiment vrai , il eût fallu agir d’urgence et sans réserve ; et si nous nous étions
18 e ne vaut rien pour la guerre. » C’est sans doute vrai pour une armée. Mais cette guerre-ci oppose bien plus que des armées.
19 , ils sont des hommes comme nous ». Et c’est bien vrai  : ils sont des hommes comme nous dans ce sens que leur péché est auss
20 aintenant, plus amusant aussi, et finalement plus vrai , d’essayer de nous représenter le diable sous les traits d’un playboy
21 de l’adversaire en y répandant alternativement de vraies et de fausses nouvelles. Voilà le diable à l’œuvre dans nos vies ! Le
4 1942, La Part du diable. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
22 ien les cohortes infernales. C’est qu’il était un vrai poète et du parti du diable sans le savoir. » Cette opinion s’est cur
23 mbrables ouvrages édifiants. Non, ce n’est pas la vraie beauté des sentiments mais leur fausse beauté (donc leur laideur réel
24 n. Nous ne savions plus concevoir et illustrer de vrais beaux sentiments, de vrais types de vie haute, de vrais idéaux qui pr
25 cevoir et illustrer de vrais beaux sentiments, de vrais types de vie haute, de vrais idéaux qui propagent une énergie, une vi
26 beaux sentiments, de vrais types de vie haute, de vrais idéaux qui propagent une énergie, une virtu contagieuse. Presque tout
27 liers de la Sagesse. Fermons cette parenthèse. Le vrai danger subsiste. Comment éliminer l’apport du diable aux plus sublime
28 collabore, tant pis pour lui : la dédicace est le vrai sens de l’œuvre. Elle ravit au démon le bénéfice de ses conseils inté
29 rité, vous conservez la pleine faculté de dire le vrai ou de mentir. Mais une fois que vous avez menti, vous êtes lié par le
30 Et c’est pourquoi la morale du succès, qui fut la vraie morale américaine depuis un siècle, m’a toujours paru diabolique8. S
31 ’avantage d’être plus hygiénique. C’est peut-être vrai . Mais je doute que ce soit moins dangereux pour vos âmes. Ah, j’aimer
32 époques classiques, on considère qu’une chose est vraie ou fausse, bonne ou mauvaise. Si l’on dit un mensonge, on sait qu’on
33 s signes de décadence des passions mêmes et de la vraie vie. J’emprunte ici à André Gide une pénétrante et minutieuse descrip
34 nte et minutieuse description de ce glissement du vrai vers le « vital » au secret d’une conscience moderne : Mais j’étais
35 s légitimes que celles qui sont commandées par la vraie passion11. » La chanson dit plus simplement que « tout est permis qua
36 ui ne serait ailleurs qu’impérialisme pur. Il est vrai que l’Évangile lui-même pardonne beaucoup à celle qui a beaucoup aimé
37 refait, vous le connaîtrez à ses fruits. S’il est vrai que tout ordre humain repose sur l’alliance, et si l’alliance primord
38 oureux s’en autorisent pour éviter d’avouer leurs vraies raisons, leurs complaisances, leurs volontés secrètes ? C’est l’alibi
39 it qu’il n’y a guère plus de grands amants que de vrais mystiques, la passion étant au sentimentalisme normal ce que la mysti
40 rt mystique dans l’au-delà du bien et du mal. Une vraie passion rend proprement et réellement inconcevables toutes les interd
41 uer d’une sensation de grâce inséparable de toute vraie passion — et la grâce nous délivre de la loi… Poursuivons cette analo
42 s mimant l’inspiration, — c’est peu dire, car les vrais tourments de la passion sont indicibles par essence, ou ne trouveraie
43 firait pour construire ce chef-d’œuvre de l’amour vrai  : l’alliance de deux êtres qui s’acceptent, qui ne sont plus l’un pou
44 je n’aie déjà dites sous d’autres formes. Il est vrai que tout le monde s’imagine que le péché par excellence réside dans l
45 nion courante du temps, qui voient le signe de la vraie passion dans le cri « c’est plus fort que moi ! », l’on voudrait dire
46 r de question. Car si vous me dites que c’est une vraie balle que j’ai dans le cœur, il est évident que je suis mort. Et si v
47 s si l’époque est sans issue, si le cauchemar est vrai cette fois, s’il n’est plus de réveil possible, pourquoi le dire et t
5 1942, La Part du diable. Le Bleu du Ciel
48 ge torturé du siècle, que nous devons attendre un vrai réveil des hommes… Mais cette attente encore, qu’elle ne soit point p
49 sera seule sanctifiante. Baudelaire disait que la vraie civilisation consiste dans la diminution des traces du péché originel
50 inution des traces du péché originel. De même, la vraie sanctification consiste dans l’augmentation de notre sentiment d’être
51 e ne m’étonne pas qu’il n’en ait point trouvé. Le vrai moyen de rencontrer un homme, c’est d’en devenir un soi-même. (Si ce
52 si j’assume la vocation qui me distingue et rend vraie ma parole, si je m’efforce au moins de converger avec l’ordre cosmiqu
53 n réalité le souverain désordre. Il n’y a d’ordre vrai que dans la liberté. Il n’y a de liberté que chez les hommes qui réal
54 Je crois à la vertu de l’élucidation, qui dit le vrai en baissant le ton, sans nul effort de persuader. Je me tiens l’argum
55 s l’autre dictateur s’oppose à lui au nom de la «  vraie  » démocratie, celle des Soviets, et s’allie d’autre part avec certain
56 tion de cette parole qui devait être la mesure du vrai , et dont l’Évangile dit que, dans sa source, elle est « la vie et la
57 i nous suggère que l’indicible est peut-être plus vrai que la parole claire et nette ! Il sait qu’en confondant notre langag
58 ormes. Le mal est trop profond, le désespoir trop vrai , les hommes trop occupés à se détruire et les mots, justement, trop d
59 orant : nous ne sommes pas maîtres de détruire la vraie Parole ! Tous les mensonges du diable, et tous nos bavardages, s’évan
60 ce de grandeur : elle nous rend à la réalité. Les vraies vertus ne vont pas au bonheur, mais à l’Ordre et à sa justice. Elles
61 lpabilité, avec une virile clairvoyance, c’est la vraie guérison de nos fameux « complexes de culpabilité ». 16. Daniel Defo