1 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — Le problème de la culture
1 qui œuvrent ; et ceux qui ouvrent. L’esprit n’est vrai que lorsqu’il manifeste sa présence, et dans le mot manifester il y a
2 ans le mot manifester il y a main. L’esprit n’est vrai que dans son acte, que nos clercs qualifient d’abaissement. C’est en
3 ait opposer à leurs affaires sous prétexte que le vrai tragique est de l’ordre du spirituel. Qu’un intellectuel refuse absol
2 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — D’une culture qui parle dans le vide
4 iennent les secrets du pouvoir. Cependant que les vrais pouvoirs, libérés eux aussi du contrôle et des mesures de l’esprit, s
5 conflit des exploiteurs et des exploités. Il est vrai que de Man pousse « au-delà du marxisme ». Il refuse de s’en tenir à
3 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — Fatalités du rationalisme bourgeois
6 simplement un peu de lucidité, pour distinguer la vraie nature d’un mouvement qui, libertin, se fait passer pour libertaire ?
7 és par tous les prêtres des faux dieux et même du Vrai . Cette raison sceptique et purificatrice soutient la bourgeoisie moye
8 ns héritées du monde antique par le Moyen Âge. La vraie foi est pour la magie un adversaire d’une autre taille que la raison.
4 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — Hegel, Comte, Marx, ou la rationalisation
9 ionalisme enthousiaste, c’est elle qui gagnera la vraie bataille. Et la Révolution française, à la considérer dans ses abouti
5 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — Importance de la notion de commune mesure
10 u près idéal d’une mesure à la fois souveraine et vraie , nous le trouverons chez les anciens Hébreux. Le Moyen Âge à son décl
11 d’un coup d’œil l’instant où une mesure, pourtant vraie , se corrompt. L’anarchie de notre langage révélera l’anarchie spiritu
6 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — L’Arche de l’Alliance
12 in (L’Homme de désir.) J’ai parlé d’une mesure «  vraie  ». Mais quels sont les critères objectifs de la vérité que j’ai en vu
13 en vue ? Quelles sont les « notes » de la mesure vraie  ? Je répondrai par deux définitions que l’exemple du peuple hébreu me
14 ncrétiser. Et d’abord, je dirai qu’une mesure est vraie lorsqu’elle consiste dans le rappel constant des fins que poursuit la
15 rappel constant des fins que poursuit la culture. Vraie mesure, ce sous-entendu clairement perçu par tous les clercs, qui rap
16 il savoir, me dira-t-on, si ce télos lui-même est vrai . Et certes, l’absolue vérité d’un principe téléologique n’est définie
17 ctif. Je m’en tiens donc à ce critère formel : la vraie mesure réside d’abord dans la conscience permanente d’une finalité co
18 émesurée où il a pris son unique mesure. S’il est vrai qu’un prophète authentique est un homme sans biographie18 on peut dir
19 le permanente de toute action et de toute pensée. Vraie mesure, donc, et mesure commune. On porte l’arche au-devant des armée
20 t alors ceux qui rappellent le peuple au culte du vrai Dieu, mais aussi ceux qui dénoncent les excès du légalisme. Car la pi
21 celle qui prend pour objet de son culte [non] la vraie mesure, mais la mesure en soi, isolée de ses fins. La décadence du la
7 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — Sur le déclin du Moyen Âge
22 la substitution du langage vulgaire au latin. Le vrai clerc, désormais, ce n’est plus le rhéteur, mais le prédicateur. Ce n
23 a des pieds et des mains !34 » 24. Toute mesure vraie doit être « universelle » dans le temps de sa vérité et les limites d
8 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — Décadence des lieux communs
24 re, plus rarement la revendication d’un équilibre vrai , d’une hiérarchie naturelle et féconde. Et quant au mot patrie, on le
25 disproportion impressionnante entre l’aire de la vraie culture créatrice et régulatrice et l’aire des sous-produits standard
26 sans saveur et sans pouvoir d’évocation active du vrai . Il habitue des millions de lecteurs au rendu approximatif des faits,
27 nons d’énumérer quelques causes accidentelles. La vraie raison de tout le mal — et le fait qui nous intéresse directement dan
28 er cette faim et cette soif. Au païen ignorant du vrai Dieu, les prêtres donnent des idoles faites à l’image des terreurs de
9 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — Tentatives de restauration d’une commune mesure
29 t à l’action. Et la conscience de ces fins est la vraie force animatrice d’une société. Les génies sont ceux qui l’incarnent,
30 res. Tout cela se passait sur fond d’angoisse. La vraie grandeur des vrais génies d’un siècle aussi profondément malade, ce f
31 assait sur fond d’angoisse. La vraie grandeur des vrais génies d’un siècle aussi profondément malade, ce fut l’angoisse. De K
32 n se persuade que la nouveauté, la grandeur et la vraie puissance du communisme russe et du national-socialisme résident tout
33 ion et à la pensée. Et dans ce sens, ils sont les vrais génies du siècle, dès lors qu’il s’agit de construire. Mais que valen
10 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — La mesure soviétique
34 parachutes, cette illusion philosophique ? Il est vrai que le monde bourgeois n’a même plus l’énergie de concevoir une illus
35 s quelques années, incapable de maintenir l’unité vraie de la pensée et de l’action. Elle est déjà divisée contre elle-même.
11 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — La mesure nationale-socialiste
36 ts aux partis de gauche ou de droite. Or s’il est vrai que les Soviets avaient en 1920 l’âge de l’hitlérisme en 1936, la pro
12 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — commune mesure et acte de foi
37 nt l’exercer ont failli à leur vocation. C’est la vraie trahison des clercs, l’idolâtrie, la simonie. Il est d’autres mesures
38 emple, au nom de quoi refusons-nous ce qui paraît vrai au voisin ? Nous nous payons sans cesse de prétextes « pratiques » ou
39 chose considérer la fin ; ensuite la qualifier de vraie ou de fausse ; et finalement choisir « en connaissance de fin », c’es
40 ma question : est-ce un système dont le télos est vrai  ? Est-ce qu’il rêve, et prépare, et veut, un succès tel que sa plénit
41 emporel… Et cela donne enfin à mes critiques leur vraie portée : ce n’est pas pour l’amour des hommes de là-bas que je m’atta
42 le est complice de nos faiblesses. Elle n’est pas vraie en soi. Elle n’est pas plus vraie que nous, tels que nous sommes, dan
43 Elle n’est pas vraie en soi. Elle n’est pas plus vraie que nous, tels que nous sommes, dans le désordre établi. Par acte de
44 loir totalitaire. (Même si c’est quelque chose de vrai en tant que partiel…) Seule a le droit de se vouloir totalitaire la v
13 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — L’appel à la commune mesure, ou l’Europe du xxe siècle
45 pas de réponse en soi. Une mesure n’est en soi ni vraie ni fausse ; elle n’est que plus ou moins fidèle à la fin qu’elle prép
46 mesure est morte parmi nous, et que nulle mesure vraie n’est encore restaurée. Le régime libéral n’a plus la force de concev
47 réalité… Cette situation cosmique nouvelle est la vraie cause de la révolution mondiale, de l’appel qui surgit de l’inconscie
14 1936, Penser avec les mains (1972). Penser avec les mains — Préambule
48 ne classe, ou un groupe d’intérêts : je veux être vrai . Je ne puis donc me contenter ni de la simple cohérence d’une doctrin
15 1936, Penser avec les mains (1972). Penser avec les mains — La pensée prolétarisée
49 nsformatrice du réel. « Là où je crée, là je suis vrai  », écrivait Rilke. Et c’est pourquoi nous prendrons au sérieux cette
50 ns pensent, dit-on, les autres agissent ! Mais la vraie condition de l’homme, c’est de penser avec ses mains. L’esprit s’e
51 clerc est différent. Le clerc est là pour dire le vrai , pour « réciter ». Peut-être aussi pour critiquer, mais après coup. Q
52 ce qu’elle touche. « Le beau est la splendeur du vrai  », récitera-t-elle parfois, mais en haine du beau, — car le vrai c’es
53 a-t-elle parfois, mais en haine du beau, — car le vrai c’est pour elle l’état moyen du laid. Elle n’invente guère : elle déc
54 une Fatalité qu’ils croyaient objective — il est vrai qu’elle les dispensait d’être sujets de leur pensée ! — à une Nécessi
55 nécessaire, et prolétarise l’élite. Car s’il est vrai que seule une douteuse délicatesse dénonce le danger présent dans le
56 nifique de nos instruments de pensée, et s’il est vrai en général que le danger n’est pas dans nos outils, mais bien dans la
57 périodiques font encore peu de victimes chez les vrais poètes, mais davantage parmi les lettrés qui seraient tentés de lire
58 de doutes minutieux, de modestie pédante, dont le vrai but, même inconscient, est de rendre suspecte toute conclusion hardie
59 e geste, la suite des témoignages discontinus des vraies personnes. L’histoire humaine, ce sont les annales de l’homme. Mais l
16 1936, Penser avec les mains (1972). Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
60 it temps, en particulier, que la France renoue sa vraie tradition, qui est une tradition d’initiatives et de synthèses, et no
61 pte à régir une communauté nouvelle ? Il est bien vrai que l’acte est ce quid que l’on ne peut définir autrement qu’en le fa
62 t définir autrement qu’en le faisant. Il est bien vrai que c’est à partir de l’acte qu’il faut définir toute chose, sinon l’
63 foi à quoi ne peuvent conduire et obliger que les vrais problèmes, les problèmes insolubles, ceux qu’il faut être un homme po
64 hilosophes distingués qui repoussent sans fin les vrais dilemmes pour « continuer à analyser ». Je ne dis pas cela seulement
65 ciplines de pensée.) Quand nous reconnaîtrons les vrais problèmes, les vrais dilemmes que pose la vie commune, nous toucheron
66 Quand nous reconnaîtrons les vrais problèmes, les vrais dilemmes que pose la vie commune, nous toucherons enfin le vrai tragi
67 que pose la vie commune, nous toucherons enfin le vrai tragique, qui est celui du péché et de la foi. L’extrémisme théâtral
68 u’à la fin de leur passion, là où l’on touche les vraies bornes de l’homme, la mort, la destruction, l’angoisse et l’isolement
69 d un sens, là où le jugement devient la grâce. Le vrai sérieux de la vie et sa réalité ne se révèlent à nous qu’au point où
70 isons, une espèce de mensonge insolent. Et il est vrai que la violence devient cela, dans un monde que la pensée abandonne à
71 ment dit, ils pensent que le clerc n’a d’autorité vraie que sur les idées gratuites, et que les systèmes politiques ne triomp
72 norent, même s’ils l’exercent, chose curieuse, la vraie nature de l’autorité, qui est proprement spirituelle. Les uns et les
73 upérieure aux désirs anarchiques de la nature. La vraie révolution n’est pas la prise du pouvoir (ancien), elle est d’abord l
74 sse de l’immédiat, de l’instant actuel, du risque vrai . Notre durée agit comme une force centrifuge : nous remettons à demai
75 définissent une liberté de la pensée qui n’est au vrai qu’une assurance contre toute espèce de sanction. Il est clair que ce
76 miste pour se tenir à l’abri du concret, s’il est vrai que le concret est ce qui appelle une décision, dont dispense l’aband
77 soit, mais qui n’est pas encore, ce que l’on fait vrai . La probité technique ne saurait donc suffire, si elle est nécessaire
78 u’il s’agit de rejoindre et d’accomplir. Voilà le vrai moteur de la pensée. Pour l’homme créateur, vraiment humain, et que j
79 les lois, la pensée et l’action, n’étaient pas le vrai centre de l’homme, qui est la personne ; et que pour cette seule rais
80 té des quelques hommes qui cherchent à définir le vrai but et les conditions intimes d’un mouvement destiné toutefois à revê
81 ut, et non point par une discipline de marche. La vraie communauté unit les hommes en tant que différents, chacun faisant ce
82 nous le faux dieu du moi pur, pour ressusciter le vrai Dieu. C’est pourquoi dans le temps tout se renverse. Chacun des actes
17 1972, Penser avec les mains (1972). Préface 1972
83 tionnels de l’URSS de s’aveugler sur la nature du vrai danger fasciste et national-socialiste : le fanatisme de l’État-natio
84 les moyens tendent irrésistiblement à devenir les vraies fins que l’on sert ; l’institution oppose à la force instituante ses
85 ne, ont exprimé en toute clarté qu’ils étaient de vrais libéraux, irresponsables-nés, égarés pour un temps dans les voies de
86 t en rupture de bercail. Voici venir le temps des vrais dangers, c’est-à-dire des vraies luttes et des vrais engagements. La
87 enir le temps des vrais dangers, c’est-à-dire des vraies luttes et des vrais engagements. La vogue du terme au lendemain de l
88 is dangers, c’est-à-dire des vraies luttes et des vrais engagements. La vogue du terme au lendemain de la guerre et son attr