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« Comment libérer l’
État
de la tyrannie de l’Argent ? » (10 juin 1938)c Nous sommes en trai
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a finance totalitaire (libéralisme) au règne de l’
État
totalitaire, par une logique dont la rigueur montre assez que les fac
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cessé d’y jouer. Comme on ne peut supprimer ni l’
État
ni l’argent, le problème que pose l’homme est celui-ci : remettre l’É
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oblème que pose l’homme est celui-ci : remettre l’
État
et l’argent à leur place d’instruments techniques. Schéma : un État s
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leur place d’instruments techniques. Schéma : un
État
souverain dans l’aire délimitée de sa capacité ; administrant les ent
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torité, ded l’organisé et de l’organisateur, de l’
État
et de la Nation, qui conduit au désordre flagrant des démocraties, et
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m’interrogez, je crois. c. « Comment libérer l’
État
de la tyrannie de l’Argent ? Réponse de M. Denis de Rougemont », Comb
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d’existence, et qui n’est rien qu’un rouage de l’
État
. Enfin la personne n’est plus une simple idée. C’est la réalité parad
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tal se révèle beaucoup plus dangereuse pour notre
État
que l’anarchie ancienne. Elle tend à nier notre mission. Elle tend à
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t délai. Car il y va de l’existence même de notre
État
, et au-delà : de l’espoir d’une Europe recréée selon son génie. De ce
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, et il n’est pas d’exemple dans l’Histoire qu’un
État
qui a perdu sa raison d’être y survive plus de quelques années. L’exe
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, l’auteur entreprend de décrire le régime nazi :
État
et armée, doctrine et formation des esprits, système économique et fi
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économique n’est que la moitié d’une doctrine : l’
État
ne sera maître de l’argent que s’il est maître des esprits. Un État t
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e de l’argent que s’il est maître des esprits. Un
État
totalitaire ne peut pas être totalitaire à moitié. Il lui faut la fam
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n pas méprisé ou condamné comme un péché envers l’
État
. Il m’a semblé que cette petite morale du loisir ne serait pas déplac
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e (Antigone s’opposant aux décisions sacrées de l’
État
) ; — d’où les notions de gloire et de record. Et Alcibiade coupe la q
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é retrouve des contraintes qui le rassurent, et l’
État
sa puissance matérielle. C’est Rome alors, c’est l’Empire romain qui
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oire de l’étatisme sur l’individualisme social. L’
État
romain, rural et militaire, avec son appareil rigide, devait fataleme
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éé par l’individualisme est toujours un appel à l’
État
dictatorial. Et cet État aux cadres géométriques, avec son armée, sa
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st toujours un appel à l’État dictatorial. Et cet
État
aux cadres géométriques, avec son armée, sa bureaucratie, sa police,
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de succession fatale. L’individu ne s’oppose à l’
État
qu’à la manière dont le vide s’oppose au plein : plus le vide est abs
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L’individu s’était abstrait du groupe naturel ; l’
État
liquide les groupes naturels subsistants, divise pour régner, atomise
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as ». C’est avec la poussière des individus que l’
État
fera son ciment. Diviser pour régner, déraciner pour mieux discipline
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décadence de Rome. Le type d’homme que suppose l’
État
romain, c’est donc l’individu embrigadé, le fonctionnaire ou le solda
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u’ils ne jouent pas de rôle dans les rouages de l’
État
. Il est important de rappeler ce sens romain du mot personne. Je le t
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enu un dieu. Et c’est l’échec de cette religion d’
État
, confondu avec l’échec plus général d’une société bureaucratisée, qui
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al de l’esclave qui devient chrétien. Alors que l’
État
romain lui déniait toute activité libre et spontanée, l’Église lui re
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it le rôle joué par un individu dans le plan de l’
État
. La personne chrétienne, ce sera le rôle que Dieu attribue à chaque h
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n’a pas seulement le droit d’être respecté par l’
État
, il a surtout le devoir d’agir, en tant qu’il est chargé d’une respon
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tons que si la personne doit être respectée par l’
État
, ce n’est pas en vertu d’un droit naturel à la désobéissance. Calvin
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naturel à la désobéissance. Calvin précise que l’
État
, quel qu’il soit, doit être obéi par chacun. Mais il ajoute une restr
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France « mise au pas » par l’homme qui dit : « l’
État
, c’est moi », la France synchronisée, centralisée, déjà presque total
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que la Réforme a triomphé surtout dans les petits
États
qui éprouvaient le besoin de se fédérer contre l’Empire et contre Rom
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it Calvin, mais il vaut plus que tout, plus que l’
État
lui-même, dans certains cas, par le fait de sa vocation. C’est à caus
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tant cette précision : ce n’est pas la forme d’un
État
qui compte, mais bien la condition qu’il ménage à l’Église, et l’idée
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non quant à l’esprit, se dresse le bloc des trois
États
totalitaires, — que menace de rejoindre l’Espagne. Laissons de côté l
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itiques que l’on pourrait marquer entre ces trois
États
: d’abord parce que ce n’est pas notre sujet, ensuite parce que ces d
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et en Espagne, la distinction entre l’Église et l’
État
n’avait jamais été établie d’une manière satisfaisante. Le tsar par e
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en résultait, dans le peuple, le sentiment que l’
État
et l’Église formaient un tout et constituaient à eux deux le Pouvoir.
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u avec rigueur la distinction entre l’Église et l’
État
, et que d’autre part il a toujours favorisé le développement de la pe
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dans le pays une empreinte césaropapiste, d’où l’
État
totalitaire. Mais lorsque le calvinisme cesse d’être une foi vivante,
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peut pas en appeler à une instance supérieure à l’
État
, puisque c’est lui qui l’a créée pour ses seules fins, et qu’il n’exi
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l’Église seule, et non par un parti, et non par l’
État
fédéral. Une « Suisse chrétienne », ce serait une Suisse dont les cit
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viniste entre les droits de l’Église et ceux de l’
État
. Beaucoup de choses en dépendent, pour l’avenir immédiat ! Et enfin,
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nt engagé, corps et esprit, dans les rouages de l’
État
, et cet État ne reconnaissant plus aucune autorité qui transcende et
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rps et esprit, dans les rouages de l’État, et cet
État
ne reconnaissant plus aucune autorité qui transcende et limite son po
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és — des milliers de petits Führer — mais c’est l’
État
et sa mystique qui les créent. On ne leur laisse d’initiative que dan
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ons irréductibles aux ambitions spirituelles de l’
État
. Ces personnes-là, ce sont ses véritables adversaires, les seuls séri
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u sérieux la doctrine réformée de l’homme et de l’
État
. Ceci ne signifie pas que l’Église ait à proposer un programme comme
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al et militaire. Tout récemment, le chef d’un des
États
voisins posait la première pierre d’une arène destinée à 400 000 spec
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». Autrefois, l’on croyait volontiers que chaque
État
était voulu de Dieu, et qu’il jouissait par conséquent d’une légitimi
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je parle dit autre chose : elle dit que certains
États
modernes n’ont pas été créés par Dieu, mais par le traité de Versaill
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. Et c’est bien vrai. Elle dit aussi que d’autres
États
, et en particulier les petits États, ont été créés, eux aussi, par d’
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que d’autres États, et en particulier les petits
États
, ont été créés, eux aussi, par d’autres traités plus anciens, qui se
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concept d’espace vital, elle déclare donc que ces
États
n’ont plus de « raison d’être historique ». Pour peu qu’elle arrive à
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uel ne les oriente, aboutiront au despotisme de l’
État
. Et contre tout l’« économisme » de son temps, il ose écrire : « Si q
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Pendant des siècles, l’équilibre entre les grands
États
qui entouraient la Suisse fut notre garantie d’indépendance. Cet équi
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traditions, il déclara : « La nature a fait votre
État
fédératif. Vouloir la vaincre n’est pas d’un homme sage. » (Napoléon,
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vivance, au milieu de l’Europe totalitaire. Notre
État
fait un peu figure de parc national des anciennes libertés civiques,
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dividualiste ou la maladie collectiviste de notre
État
. À quand le parti de la santé fédéraliste ? Il ne sera ni de gauche n
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que je ne les aurai pas vu refuser l’argent de l’
État
, je ne pourrai pas prendre au sérieux leurs convictions « fédéraliste
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e. Tout parti politique est en puissance un petit
État
totalitaire et unifié, qui voudrait bien tout régler à sa guise, et q
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r la méthode d’un dictateur qui a pu écrire : « L’
État
, c’est l’âme de l’âme », voilà des drôles de fédéralistes, des drôles
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enne contre les principes mêmes qui fondent notre
État
. (Je me garderai bien de donner ici un autre exemple que celui de la
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n humaine ? Apprenons donc à qui de droit que nul
État
humain n’est éternel ; que la Suisse est un État humain ; et que par
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État humain n’est éternel ; que la Suisse est un
État
humain ; et que par conséquent l’épithète « éternelle » ne saurait dé
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un gouvernement de « gouverner14 », de piloter l’
État
et d’orienter sa marche ; le reste, le fonctionnement technique de la
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et les vues très exactes du grand théoricien de l’
État
totalitaire, Carl Schmitt, juriste catholique devenu national-sociali
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ut la réformer. Après quoi l’on pourra rebâtir un
État
… ⁂ La sagesse des manuels a le don de stériliser d’un seul mot l’exem