1 1962, Les Chances de l’Europe. I. L’aventure mondiale des Européens
1 ns les cités grecques, il substitue le culte de l’ État et des grandes institutions centralisées, et il étend leur autorité s
2 tes les nations, si elle se réunissait en un seul État  ». 2. Strabon, Grec du Pont (né en 66 av. J.-C., mort sous Tibère),
2 1962, Les Chances de l’Europe. II. Secret du dynamisme européen
3 tuelle que l’Europe a mieux su maintenir face à l’ État et face aux modes du jour. Les Américains le sentent bien, et c’est p
4 n que mal, à plus d’un siècle d’empiètements de l’ État et de centralisation systématique dans l’ensemble de nos pays. On pou
5 ne livrent pas un combat d’arrière-garde contre l’ État , mais au contraire sont les pionniers d’un renouveau de l’autonomie m
3 1962, Les Chances de l’Europe. III. L’Europe s’unit
6 terme de nationalisme, qui est la prétention des États à la souveraineté absolue, dans laquelle ils enferment leur économie,
7 mpropre —, voudrait s’en tenir à une alliance des États nationaux, gardant intactes leurs souverainetés. C’est la position mi
8 ong de l’ère absolutiste, ère de la formation des États souverains, du xvie au xviiie siècle. Enfin, la prospérité générale
9 faut organiser à l’échelle du continent, non des États . Motif typique de l’ère moderne, de Saint-Simon et Bentham, vers 1800
10 monter l’anarchie permanente qu’entretiennent les États et les Nations, dès lors qu’ils se déclarent absolument souverains, e
11 ouverainetés tout en garantissant l’autonomie des États membres. Il porte création d’une assemblée — qui siégerait d’abord à
12 patries, et qui nous ramènerait à une Europe des États souverains, alliance paradoxale en son principe, et dont on peut crai
13 andes découvertes, la Réforme et la formation des États , au sens moderne, ont provoqué un vaste remue-ménage — notamment, la
14 l’époque devant les prétentions absolutistes des États . Tous les quatre émanent d’esprits profondément religieux, et donc « 
15 e, de William Penn, quaker anglais et fondateur d’ État en Amérique, 1692. S’y ajoutera, au début du xviiie siècle, un cinqu
16 s proposent un Tribunal d’arbitrage supérieur aux États — nous dirions supranational ; une Assemblée, ou Conseil de l’Europe 
17 général de l’Europe, limitant la souveraineté des États et garantissant la liberté du commerce. Son mérite historique est d’a
18 ojet grandiose d’un triple tribunal supérieur aux États  : celui des lettrés, ou « Conseil de la lumière », celui des ecclésia
19 dépasser le dogme de la souveraineté absolue des États en s’intégrant dans une unique organisation fédérale. La paix europée
20 ur origine l’existence sur ce continent de trente États souverains. Il importe de remédier à cette anarchie par la création d
21 a paix par la fédération, jugulant l’anarchie des États souverains ; la prospérité par une économie à la fois libérée et orga
22 ic Crucé († 1648), Le Nouveau Cynée ou discours d’ État représentant les occasions et moyens d’établir une paix générale et l
4 1962, Les Chances de l’Europe. IV. Les nouvelles chances de l’Europe
23 enir à l’union politique. Celle de l’alliance des États , celle de l’intégration totale, et celle de la fédération. Mais une r
24 au cours des quinze années pendant lesquelles nos États ont perdu leurs empires, que l’Europe s’est mise à s’unir. Les dates
25 ivales. Et de fait, la nécessité alléguée par les États colonialistes de s’ouvrir des débouchés outre-mer — un espace vital,
26 , en résumé, comme suit : L’expansion coloniale d’ États rivaux, pour criminelle qu’on veuille la juger, a réveillé en fait le
27 de notre civilisation et la souveraineté de leurs États , pour la plupart créés par nous. Quant aux nations colonialistes de l
28 e nous envoyons outre-mer, mais des agents de nos États et de nos firmes, qui transportent là-bas toutes nos rivalités, des a
29 t du rideau de fer compte 330 millions ; les sept États européens actuellement soumis à l’URSS, 95 millions ; total 425 milli
30 de l’URSS), mais seulement le citoyen d’un petit État de 5, de 10 ou de 50 millions, qui n’est plus à l’échelle du monde no
31 l’URSS a ajouté trois colonies à son empire, les États baltes, et Staline a fortement aggravé la mise au pas des petites « r
32 er la société, dire la vérité c’est bouleverser l’ État … Le gouvernement domine tout et ne vivifie rien… Tout le monde pense
5 1962, Les Chances de l’Europe. Appendice : Sartre contre l’Europe
33 y trouve et instituent une nouvelle charge dans l’ État , celle du Yévogan (« celui qui s’occupe des Blancs »), titre que l’on
34 t pendant soixante-dix ans, que les restes de ces États préalablement envahis et soumis par les Touaregs et par les Peuls. Je
35 de notre civilisation et la souveraineté de leurs États . Quant aux nations colonialistes de l’Europe — sept sur vingt-six à l