1 1970, Le Cheminement des esprits. Préface. Cheminements
1 que la puissance, et les personnes plutôt que les États , tel est sans aucun doute le thème commun à tous les textes ici réuni
2 1970, Le Cheminement des esprits. Historique — Le mouvement européen
2 ns continentales et de les faire admettre par les États , nous n’étions qu’une poignée d’hommes de bonne volonté, remarquablem
3 nte de l’Europe, qui pourra seule contraindre les États à s’incliner devant un pouvoir fédéral, mettant un terme au règne féo
4 e restera malheureusement inopérante tant que les États resteront souverains. Car c’est la protection des droits de la person
5 la personne et des droits des minorités contre l’ État qu’il s’agit de sauvegarder aujourd’hui. Et cela suppose l’institutio
6 prême, c’est-à-dire d’une instance supérieure aux États , dotée des pouvoirs nécessaires pour enquêter sur leur territoire et
7 commandé que soit créée, par convention entre les États membres de l’union européenne, une Cour des droits de l’homme et une
8 t lequel puisse être déféré, le cas échéant, tout État qui céderait au totalitarisme ? Mesures économiques. — Le contradict
9 tés fondamentales, antérieures et supérieures à l’ État  ; un certain refus de l’uniformité, un certain sens du dialogue perma
3 1970, Le Cheminement des esprits. Historique — Rapport général présenté à la Conférence européenne de la culture, Lausanne, du 8 au 12 décembre 1949
10 un degré croissant d’autarcie, régime onéreux. L’ État ne parvient pas à remplacer le mécène privé. Bien qu’il soit parfois
11 I est curieux de constater que dans les pays où l’ État semble accorder des subsides comparativement importants aux théâtres
12 talie), on se plaint plus qu’ailleurs des taxes d’ État qui frappent lourdement l’exploitation. (Exemple : au Danemark, l’Éta
13 rdement l’exploitation. (Exemple : au Danemark, l’ État accorde aux théâtres et à l’industrie du film des subsides se montant
14 tionales » du film. Les subsides accordés par les États ne parviendront sans doute qu’à retarder cette décadence fatale. Part
15 et militaire. Là où l’on déclare « ruineux pour l’ État  » un subside culturel d’un million, on trouvera cent-millions pour un
16 s de défense professionnelle ou de pression sur l’ État . Ces faits bien connus semblent indiquer un étrange renversement des
17 s reste négligeable dans l’ensemble d’un budget d’ État , mais peut jouer un rôle décisif dans la vie intellectuelle. La circu
18 térielles plus difficiles à résoudre. Partout les États invoquent la « protection de la monnaie nationale » pour prendre des
19 ravement du régime des contingents, fixés par les États pour des raisons monétaires. Les variations qui interviennent fréquem
20 es, et sont devenues par là même dépendantes de l’ État . Pour s’être voulues nationalistes, elles sont en voie de « nationali
21 es, voire militaires, en fait aux mécanismes de l’ État . À quel stade en sommes-nous, dans cette évolution qui affecte plus o
22 t incontestable que la volonté commune à tous nos États souverains de « développer la conscience nationale » par le moyen de
23 , comme une trahison envers le Parti étatisé ou l’ État partisan. Le régime des universités, en Europe occidentale, est très
24 us nos pays, l’on trouve à côté des universités d’ État , des universités libres, souvent confessionnelles, vivant de donation
25 les nominations de professeurs sont faites par l’ État ou par les pouvoirs politiques locaux, en sorte que les influences pa
26 fournies par le nationalisme et par le dogme de l’ État souverain. Nos garanties de liberté sont donc dans une large mesure,
27 ou non de professeurs et d’administrateurs par l’ État ou par un conseil local, selon les opinions politiques du candidat ;
28  ; licences de publication octroyées ou non par l’ État , pour les journaux, les livres, les revues ; quota de papier alloué o
29 tre peut être attaqué par les fonctionnaires de l’ État , qualifié de sabotage et châtié (sans jeu de mots). La censure politi
30 s amis bulgares en exil peut affirmer que dans un État communiste, la censure au sens courant du mot, n’existe pas ; car tou
31 me dans les périodiques à diffusion mondiale… » L’ État fait peser sur les recherches de la physique nucléaire un lourd contr
32 nt le problème, M. Thibaud constate que « dans un État moderne, non anarchique, où existe une ligne de conduite officielle d
33 onalismes et de la souveraineté sans limites de l’ État . Créatrice des richesses, de la puissance et du prestige mondial de l
34 iérarchie ? Rendue matériellement dépendante de l’ État , plus qu’elle ne le fut jamais du mécénat privé (et avec moins d’avan
35 es échanges », c’est d’une part reconnaître que l’ État reste le maître d’élever ou d’abaisser des obstacles arbitraires à la
36 réatrice des Européens ne sont pas réveillés, les États et l’économie privée courent à leur perte inéluctable. Nous devons me
37 oire qui la met sous la dépendance partielle de l’ État et du Parlement ; ce statut est en voie de révision, dans le sens d’u
4 1970, Le Cheminement des esprits. Historique — Naissance du Centre
38 ue ceux qui entendent l’organiser au service de l’ État ou d’un parti. Et ceux qui demandent qu’on organise d’en haut — si l’
39 eux qui demandent qu’on organise d’en haut — si l’ État est en haut ! — les échanges culturels, ceux-là se font les complices
40 rie nouvelle. Nous ne pouvons pas reconnaître à l’ État le droit d’intervenir dans ce domaine, ni pour interdire, ni même pou
5 1970, Le Cheminement des esprits. Historique — Trois initiales, ou raison d’être et objectifs du CEC
41 de tous partis, intérêts nationaux, groupements d’ États ou même super-États. Nous entretenons avec eux tous des contacts souv
6 1970, Le Cheminement des esprits. Diagnostics de la culture — L’Europe contestée par elle-même
42 — se dit-elle — à ses dépens. Poussière de petits États dont les plus populeux ne sauraient prétendre un seul instant être à
43 tué au patriotisme local. Première tentative de l’ État moderne (appuyé par l’école et l’armée) pour créer un ersatz idéologi
7 1970, Le Cheminement des esprits. Champs d’activité — Le civisme commence au respect des forêts
44 d’accords commerciaux longuement marchandés entre États « souverains ». Ce sera aussi la meilleure occasion de leur faire sen
8 1970, Le Cheminement des esprits. Champs d’activité — Sur la fabrication des nouvelles et des faits
45 es informations que se décide la politique de nos États  ; que votent les parlements et même parfois les peuples ; et que l’Hi
9 1970, Le Cheminement des esprits. Champs d’activité — Université et universalité dans l’Europe d’aujourd’hui
46 e de travailleurs et de curieux. L’industrie et l’ État , plus que jamais, ont besoin d’elle. Si elle est devenue trop petite
10 1970, Le Cheminement des esprits. Champs d’activité — Culture et technique en Europe et dans le monde
47 liards de dollars — que dépensent nos plus grands États , sont affectées à la recherche des moyens d’explorer le cosmos. Perso
48 nouvelles qui procurent à nos industries ou à nos États de nouveaux moyens d’enrichissement ou de puissance, nos descendants
11 1970, Le Cheminement des esprits. Champs d’activité — Le Dialogue des cultures
49 gues, deux confessions religieuses, et vingt-cinq États « souverains » mais très étroitement fédérés. Votre situation de Liba
50 is est peut-être encore plus complexe : car votre État , beaucoup plus jeune, s’est édifié sur trois à quatre millénaires de
12 1970, Le Cheminement des esprits. Champs d’activité — L’Europe des régions
51 est clair — il devrait être clair — qu’en tant qu’ États souverains les nations ne seront jamais prêtes à s’unir ! Europa : I
52 s propositions des fédéralistes ? En réalité, les États ne les ont jamais prises le moins du monde au sérieux. — À quoi attri
53 interdictions et de ces abandons, le pouvoir des États s’avère désormais extrêmement limité. Si l’État-nation reste une réal
54 naturellement, d’instituer l’Europe à partir des États , de même qu’on a fait la Suisse, en 1848, à partir de 25 États-canton
55 prend aujourd’hui combien il est insuffisant. — L’ État national, qui n’est d’ailleurs que la concrétisation d’un concept rel
56 ctériseriez-vous cette « difficulté d’être » de l’ État  ? R. — Tout d’abord, nous devons constater que la formule de l’État,
57 ’abord, nous devons constater que la formule de l’ État , qui bloque la construction de l’Europe, est elle-même en crise. Les
58 , par rapport aux tâches de dimension mondiale, l’ État est trop petit. Aucun des pays européens ne peut assumer sa défense à
59 er, déjà mentionné, provient de l’incapacité de l’ État centralisateur à animer ses régions : en fait, il les exploite sans l
60 e fédère ou s’unit en dehors des initiatives de l’ État , par-dessus, par-dessous et à travers les frontières nationales, chaq
61 même temps le rôle que continueront de jouer les États dans l’harmonisation indispensable de quantité de secteurs de la vie
62 ngue étape de transition au cours de laquelle les États assumeront toujours leur utile tâche de simplification et d’harmonisa
63 qu’où l’on peut aller sans se heurter au veto des États . Peu à peu, la force réelle de production, donc de décision, passera
64 uffira d’une secousse peu importante pour que les États desserrent leur prise sur les régions et les laissent se doter d’inst
65 ra pas une autorité fédérale pour les imposer aux États  ; mais l’autorité fédérale ne se formera pas tant que les États-natio
66 us de régionalisation. Il tombera en désuétude. L’ État n’a rien d’éternel. Il n’est pas « conforme à la nature des choses »,
67 hoses », comme le veulent encore trop de chefs… d’ État . La Suisse Nous n’en sommes encore qu’à l’aube de la formation
68 fait endosser aux cantons le même uniforme qu’aux États . Le micronationalisme s’y est installé : fermeture sur soi, méfiance
69 ersitaire. Il ne s’agit aucunement de recréer des États factices. Le régionalisme suppose une renaissance du civisme dans le
70 e certaine unité s’est déjà créée avec l’aide des États . Alors : quelle Europe se fera le plus vite, celle des États ou celle
71 s : quelle Europe se fera le plus vite, celle des États ou celle des régions ? R. — Nous avons déjà constaté qu’au point de v