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e, l’Écosse ou Berne, qui existaient bien avant l’
État-nation
où elles se trouvent englobées aujourd’hui, et qui lui survivront ass
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ait à nous obliger au dépassement des cadres de l’
État-nation
. Or on voit bien que toutes sont en interaction. Faute d’une concerta
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par définition, des deux côtés), je vois que cet
État-nation
, qui garde dans l’esprit de la totalité de nos hommes de gouvernement
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uérison du mal mortel qu’elle entretient. C’est l’
État-nation
qui a créé les problèmes tragiques de l’Europe — et c’est lui qui int
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s résoudre. Faire l’Europe suppose donc défaire l’
État-nation
au profit des régions d’une part, de leur fédération d’autre part, ce
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unité intelligible d’étude historique n’est ni un
État-nation
(nation state), ni l’humanité dans son ensemble, mais un certain grou
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Ceux qui, au contraire, disent tout devoir à leur
État-nation
, ne sont jamais ceux qui l’illustrent, ce sont les Déroulède et les D
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ts complémentaires, j’entends le dépassement de l’
État-nation
à la fois par en haut et par en bas, d’une part vers des fédérations
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ment apparemment contradictoire, c’est en effet l’
État-nation
, tel qu’il est né de la Révolution et de l’Empire napoléonien, produi
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é par les dynamismes contraires du xxe siècle, l’
État-nation
européen nous apparaît, tel que les accidents de l’Histoire nous l’on
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ontraignantes. Au surplus, je ne vois pas un seul
État-nation
de type unitaire que ce double mouvement de convergence mondiale et d
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er les frontières… À tous les coups, c’est donc l’
État-nation
qui perd. Il ne correspond plus aux conditions de liberté et de parti
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e, donc à toute union fédérale, n’est autre que l’
État-nation
, tel que Napoléon en a posé le modèle, intégralement centralisé en vu
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é à cet égard… Qu’est-ce en somme qu’instituer un
État-nation
? C’est soumettre toute une nation ou un groupe de nations conquises
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’il déclare naturelles contre toute évidence23, l’
État-nation
n’admet aucune autonomie, aucune diversité réelle. À l’extérieur, il
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d’union tant soit peu sérieuse ou sincère que cet
État-nation
qui, par ailleurs, se révèle incapable de répondre aux exigences conc
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érée par un souci de clinicien : le partisan de l’
État-nation
, en effet, n’est pas simplement un homme qui a tort, ou qui persiste
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nt à la fois anxieux et agressif que représente l’
État-nation
. Nulle part, l’État ne trahit mieux son mépris foncier des hommes. Ca
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démoralisantes de l’escroquerie légale. Enfin, l’
État-nation
, ayant renoncé au cujus regio, ejus religio, non par esprit œcuméniqu
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tionale-socialiste ? La volonté fondamentale de l’
État-nation
: imposer les mêmes frontières au patriotisme, à l’administration, à
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de ce type, simple transposition de la formule d’
État-nation
à l’échelle continentale, serait capable sans nul doute de créer une
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guerre générale — selon la loi de formation de l’
État-nation
dès ses débuts. Il s’agit donc d’une utopie catastrophique, mais dont
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de ces libertés), alors il faut reconnaître que l’
État-nation
n’est pas seulement un modèle périmé, mais qu’il est en fait aujourd’
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ogiques et religieuses, contre la prétention de l’
État-nation
à leur monopole absolu. Il faut distribuer les pouvoirs étatiques aux
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hode du fédéralisme. 38. Défaire et dépasser l’
État-nation
Puissance ou liberté : ces deux finalités commandent deux politiqu
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être aussi que je radicalise indûment l’antithèse
État-nation
/ fédération, ramenée au dilemme puissance ou liberté comme finalités
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nt, est caractéristique de tout ce qui touche à l’
État-nation
: néfaste dans la mesure où il est encore réel, inexistant quand on v
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mais qui ne serait parfois qu’un rattachement à l’
État-nation
voisin), viennent s’ajouter des crises plus amples et dramatiques, qu
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symptômes révèlent une inadaptation morbide de l’
État-nation
aux réalités politiques, économiques, techniques et démographiques de
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n’est pas surmontée à temps. 41. Origines de l’
État-nation
La grande force de l’État-nation, c’est que les hommes et les femm
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Origines de l’État-nation La grande force de l’
État-nation
, c’est que les hommes et les femmes d’aujourd’hui qui ont passé par l
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our rappeler d’où viennent la nation, l’État et l’
État-nation
né de leur collusion moderne. Il faudrait rappeler qu’après la préhis
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citaires et totalitaires du xxe siècle. 42. L’
État-nation
: un empire manqué La confiscation de l’idéal national par l’appar
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première décennie du xixe siècle le modèle de l’
État-nation
, bientôt imité dans toute l’Europe monarchique autant que républicain
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précisément ce que l’on ne fait pas, parce que l’
État-nation
est devenu sacré, c’est-à-dire intangible en nos esprits, qui résiste
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ne peuvent plus faire les Églises, Dieu merci. L’
État-nation
centralisé et unifié s’arroge ainsi tous les pouvoirs des grands empi
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ne partie qui se veut aussi grande que le tout. L’
État-nation
moderne, unitaire et absolu n’est enfin qu’un empire manqué. Voilà la
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ble dilemme Telle étant la crise présente de l’
État-nation
, le régime à prescrire paraît facile à formuler : Parce qu’ils sont t
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remettre en question radicalement le sacro-saint
État-nation
, accepter l’idée de renoncer éventuellement à cette formule périmée,
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une personne, soit d’un groupe ou d’une région. L’
État-nation
voulait tout faire coïncider sous la seule loi d’un Prince maître de
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b) l’absorption d’une communauté régionale par l’
État-nation
centralisé conduit à cette forme de vide économique et culturel qui a
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ion particulière jadis réduite ou supprimée par l’
État-nation
conquérant ; b) trouve aux échelons supérieurs de la fédération les
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d’un moins que les dimensions actuelles de notre
État-nation
, d’une Bretagne, d’une Catalogne, d’une Écosse — ou de l’Europe42. Ma
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des ensembles plus centralisés ou intégrés. » « L’
État-nation
demeurera longtemps encore le principal foyer de fidélité, particuliè
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tenter d’analyser. 53. La région n’est pas un
État-nation
en réduction Presque toutes les difficultés, obscurités, incertitu
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-onze ou douze départements. La région en tant qu’
État-nation
réduit — c’est-à-dire gouvernée par un pouvoir unique et s’exerçant d
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ue, on peut prévoir que le chemin conduisant de l’
État-nation
à la région passera presque nécessairement par les fédérations nation
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pas d’une nation. Et de Napoléon à n’importe quel
État-nation
contemporain, la continuité est indéniable… Ce n’est pas que je récus
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égions spécifiques. Il faut défaire et dépasser l’
État-nation
. En instaurant les régions en deçà, et la fédération au-delà. Il faut
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euclidienne, celle des arpenteurs, suffisait à l’
État-nation
(et même aux fédérations interétatiques) du xixe siècle. Les réalité
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ait ici de la réunion de régions libérées de leur
État-nation
, mais qui jugeraient souhaitable de renouer librement des liens de ty
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omme avait prévu très exactement l’évolution de l’
État-nation
vers le règne botté, gauche-droite, de ceux qu’il désignait préciséme
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non des communautés qui revendiquent contre leur
État-nation
l’autonomie dont il les a frustrées. 29. « Quand il s’agit de nation
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de leur souveraineté véritable qu’au jour où leur
État-nation
cessera de prétendre à l’exercer pour eux, quand « le souverain » ser
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que grand-bourgeois, impérialiste que défensif. L’
État-nation
et la religion de la production sont les superstitions fondamentales
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Je crois leur avoir répondu : c’est à cause de l’
État-nation
, que défend Duclos comme Debré, et sur lequel Sartre est muet. Si l’o
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Point de participation civique imaginable dans un
État-nation
centralisé (marxiste, capitaliste ou qualunquiste, peu importe) de di
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tionnaire parce qu’il demande le dépassement de l’
État-nation
que parce qu’il pose une hiérarchie nouvelle des finalités politiques
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nt que c’est une utopie que de vouloir dépasser l’
État-nation
, je réponds que c’est au contraire la grande tâche politique de notre