1 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La religion de la croissance
1 fendent en réalité le potentiel militaire de leur État-nation , c’est-à-dire le droit de tuer et de se faire tuer mais plus tard, un
2 e qu’elle est aussi contemporaine de l’essor de l’ État-nation . On estime qu’aujourd’hui déjà, la moitié de l’humanité vit dans les
3 tement le rendement du barrage. Ainsi, partout, l’ État-nation et les grandes industries qu’il laisse agir, parce qu’il y trouve int
4 té. Les jacobins, qui étaient en train de créer l’ État-nation contre les petites patries réelles, se devaient aussi de remplacer la
5 de près la progression épidémique du modèle de l’ État-nation dans le tiers-monde. Indicateur universel de la croissance et paramèt
2 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — Le grand litige
6 forme aux ambitions de l’industrie d’hier et de l’ État-nation napoléonien. B — Il n’est pas vrai que les besoins de l’Europe double
7 non nucléaires, mais simplement l’idolâtrie de l’ État-nation . Il n’y a pas de lobby solaire, ni auprès du Pentagone, ni à Bruxelle
8 né avec la réalité toujours plus totalitaire de l’ État-nation . Des objets toujours plus grands exigent, en effet, des moyens toujou
9 iformisation indispensable au fonctionnement de l’ État-nation . Vous êtes amené à revendiquer l’autonomie que l’État menace, et que
3 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La clé du système ou l’État-nation
10 3La clé du système ou l’ État-nation La clé La crise de l’Occident mondial a pour caractère spécifi
11 qui avaient fabuleusement accru les pouvoirs de l’ État-nation en Occident et porté d’emblée au degré totalitaire ceux d’une cinquan
12 nation et rien à l’homme. Le péché originel de l’ État-nation a consisté à se rendre propriétaire de la Terre dont il n’était au mi
13 re, nous tenons donc un responsable incontesté, l’ État-nation tel que nous l’avons fait, nous les mauvais Européens, puis répandu s
14 déchets nucléaires, il apparaît clairement que l’ État-nation constitue l’obstacle principal à la solution de ces problèmes 62. Je
15 la question ne se pose pas : tant qu’il y aura l’ État-nation , il n’y aura pas d’Europe ni de régions assez organisées et assez aut
16 ai trouvé partout, en revanche, l’opposition de l’ État-nation à tout changement d’orientation, à toute conversion opérée avant qu’e
17 dilemme d’une simplicité redoutable : — ou bien l’ État-nation maintient et même étend ses prétentions au pouvoir exclusif d’adminis
18 ques ont seuls chance de se vérifier, — ou bien l’ État-nation se voit progressivement dessaisi. Des hommes et des groupes d’hommes
19 déprimer tous les courages ? Que peut-on contre l’ État-nation , sauf attester qu’il a très mal géré la Terre ? Quel pouvoir existant
20 ontenir, mais incapable de faire mieux ? Contre l’ État-nation , certes, je ne puis rien. Mais sans lui ? Presque tout ce que peut un
21 s chances de l’humanité. La force principale de l’ État-nation vient sans nul doute possible de l’école aux trois degrés, et non seu
22 rain de s’achever parmi nous. Préhistoire de l’ État-nation Ils ont moins de deux siècles d’âge, si l’on remonte à leur entrée
23 r petit domaine héréditaire. L’État royal — futur État-nation  — se définit alors expressément par rapport au Saint-Empire romain de
24 e, et uniformisant66. » Date de naissance de l’ État-nation Tel qu’on vient de le définir, l’État moderne est né entre deux da
25 r », la levée en masse, et la mise à mort du roi. État-nation et guerre moderne naissent d’un seul et même mouvement le 20 avril 17
26 péenne en désuétude. Sur la foncière parenté de l’ État-nation et de la guerre — aujourd’hui de l’État totalitaire et de la guerre t
27 ce qu’il faut tenir pour la loi constitutive de l’ État-nation , lorsqu’il écrit : « Les nations divisées en elles-mêmes cherchent pa
28 de leurs théoriciens politiques : la formule de l’ État-nation a conquis le monde en moins de deux siècles. Ailleurs, on a d’autres
29 Guerre, mais un tiers médiateur : l’Industrie. L’ État-nation crée l’espace juridique puis le « terrain » social (au sens physiolog
30 mpréhensive de notre société occidentale. Entre l’ État-nation , la guerre et l’industrie (servies par la technique et par les scienc
31 eur enchaînement depuis un siècle et demi : a) L’ État-nation est lié à la guerre dans sa genèse et en chacune de ses étapes en dir
32 guerre ; enfin, Napoléon l’achève en organisant l’ État-nation , d’abord en vue de la guerre et bientôt grâce à elle. b) Les nécessi
33 nt. (Grandes manœuvres, tests du matériel.) h) L’ État-nation , né de la guerre et progressant par elle, comme elle par lui, conduit
34 raction toujours plus extensive et intensive de l’ État-nation et de la guerre moderne depuis l’introduction des « mécaniques » au d
35 inévitable, irréversible. Mais nous voyons que l’ État-nation , qui en reste la condition autant que la résultante, dépend lui-même,
36 santes pour l’autogestion régionale en dépit de l’ État-nation niveleur, fauteur de dépression civique, paraissait hier encore sans
37 qu’il s’agit de lutter et de créer en dépit de l’ État-nation , non contre lui : car son effondrement ne pourrait aujourd’hui qu’écr
38 eurs experts tentent désespérément de reporter… L’ État-nation se survit lourdement, par les effets de l’inertie bien plus que par l
39 te, l’Ordre nouveau 78, résumait sa critique de l’ État-nation — terme d’ailleurs lancé par lui — dans la proposition aujourd’hui bi
40 borner son horizon spirituel aux frontières de l’ État-nation  ; trop grands si l’on tente d’en faire le lieu de ce contact direct a
41 pont aux ânes de toute critique fédéraliste de l’ État-nation . On le retrouve de nos jours dans les écrits de J. Buchmann, de Rober
42 nstitutives, à la fois théoriques et pratiques, l’ État-nation ajoute de nos jours les preuves multipliées de son incompétence, ou p
43 le nucléaire qui leur rendront l’indépendance. L’ État-nation ne peut plus et ne doit plus durer longtemps parce qu’il se révèle ch
44 voir. Que l’État n’est plus notre affaire L’ État-nation ne peut plus et ne doit plus durer longtemps, parce que l’État est de
45 la France sans que les Français en souffrent. » L’ État-nation « personnifié » par le nom de son sanctuaire ou de sa fonction princi
46 ses administrés et de leur environnement. Mais l’ État-nation est aussi une très humaine réalité, un personnel : fonctionnaires de
47 Un pouvoir fait de nos démissions Pourtant, l’ État-nation n’est pas tombé du ciel sur nos existences innocentes. C’est une réal
48 devient chaque année plus visible que le complexe État-nation – armée – économie industrielle ne sait plus, ou ne peut plus exercer
49 la n’est pas nécessairement une bonne nouvelle. L’ État-nation ne peut durer sans la guerre, mais l’humanité ne peut durer au-delà d
50 e prochaine guerre générale. Ce sera l’homme ou l’ État-nation , avant longtemps. Si l’État-nation s’écroulait, ce serait tant mieux
51 a l’homme ou l’État-nation, avant longtemps. Si l’ État-nation s’écroulait, ce serait tant mieux pour la nature et nos descendants s
52  au-dedans de nous ». L’État totalitaire aussi. L’ État-nation , bouc émissaire, ne doit pas devenir notre alibi, le « ils » que l’on
4 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Naissance de la prospective
53 avec l’industrie, la finance internationale et l’ État-nation , prend elle aussi l’année pour unité de base de ses prévisions : c’es
5 1977, L’Avenir est notre affaire. De la prévision — Deuxième histoire de fous : Hitler
54 ments qui se prévalent bruyamment des vertus de l’ État-nation . Gangsters, groupuscules ou partis, au nom des principes mêmes de la
6 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Passage de la personne à la cité
55 uverner c’est contraindre » avoue la réalité de l’ État-nation  : car contraindre est le fait de la police à l’intérieur et de l’armé
56 al, voilà qui ne laisse plus le moindre doute : l’ État-nation est là pour faire la guerre. Impôts et service militaire On peut et
57 ontre lui, c’était précisément ce qui nous tue, l’ État-nation , l’État d’un seul mythe collectif — Classe, Race, Parti ou Dictateur 
58 e face à la nécessité vitale de récuser le modèle État-nation , ils essaient eux aussi de s’en tirer par l’inflation des concepts et
59 voir surtout l’alternative à cette fatalité de l’ État-nation , déjà le ciel s’allège, l’horizon s’agrandit et quelque nouveauté s’i
60 IV, devait se substituer dans le même mouvement l’ État-nation  ; lequel serait, comme le pouvoir royal, sacralisé. Ainsi, s’explique
61 onquis et qu’il décrète national : on a reconnu l’ État-nation , cette partie qui usurpe les attributs d’un tout. Limitation : le bon
62 ulaire fédéraliste est plus ancien que celui de l’ État-nation des jacobins, et n’est pas composé de « néologismes », comme le laiss
7 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience communautaire
63 qu’au prix d’un sacrifice symbolique : celui de l’ État-nation bouc émissaire, mis à mort pour que vivent librement les personnes, e
64 sonnes, en volonté de responsabilité. Car c’est l’ État-nation qui entretient « la violence de tous contre tous143 », cette pesanteu
65 ont demain les régions et l’Europe. Au-delà de l’ État-nation et de l’ensemble des valeurs qu’il implique (croissance matérielle in
66 offert au lecteur « clé en main ». Montrer que l’ État-nation est un modèle périmé certes, mais d’autant plus nocif dans sa surviva
67 que tout ce livre entend adresser au système de l’ État-nation  : j’encouragerais la fuite devant le choix responsable, cette fuite p
8 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Que tout appelle les régions
68 mal adaptée à la conjoncture mondiale. De même, l’ État-nation tout uniformisant dans ses frontières et toujours prêt à se refermer
69 une amicale des misanthropes. Si l’obstacle est l’ État-nation — comme il le démontre lui-même avec une belle constance depuis trois
70 pe a répandu dans le monde entier la formule de l’ État-nation (imitée aujourd’hui à quelque cent-soixante-quinze exemplaires), la c
71 , de montrer par l’exemple vécu des régions que l’ État-nation est une formule périmée, au surplus meurtrière et colonisatrice, impé
72 la liberté. Si l’on veut la puissance, on veut l’ État-nation , c’est-à-dire la guerre. Si l’on veut la liberté, on veut les régions
73 etc. Jusqu’en 1976, il y avait lieu de dénoncer l’ État-nation comme une usurpation de la souveraineté du peuple, comme une machine
74 ’individu égoïste et qui se sent menacé appelle l’ État-nation et sa puissance, subie en tant que sécurité. 2. — Les régions sont l
75 ons sont l’alternative nécessaire et possible à l’ État-nation  ; ou encore : la crise actuelle appelle les régions, parce qu’elle ré
76 qu’elle résulte d’un système dont le moteur est l’ État-nation . 3. — La région est à faire, elle n’est pas une donnée. Elle n’est p
77 a région vit et veut la vie, et c’est pourquoi, l’ État-nation la hait, lui qui n’est fait que pour la guerre. 158. Cf. Henri Sch
9 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience régionale
78 s, car cette révolte ébranle les bases mêmes de l’ État-nation , la croyance qu’entretiennent les capitales en la valeur sacrée, tabo
79 comme relevant encore du système de valeurs de l’ État-nation , c’est-à-dire de l’antirégion, et non pas d’un projet communautaire.
80 . Si le petit État national se rapproche du grand État-nation quant à son inconvénient majeur : la fixité d’une frontière identique
81 éduite entraîne un avantage certain. Car un petit État-nation ne peut pas conduire une grande guerre, ce qui représente un progrès
82 pas encore les régions, mais ne sont déjà plus l’ État-nation , « formé par la guerre et pour la guerre » (C. N. Parkinson). Leur an
83 e à l’Europe tout entière. Le rôle essentiel d’un État-nation — la défense — s’est fortement amenuisé. Les raisons essentielles de
84 Objectivement, la percée du régionalisme contre l’ État-nation , dans tous les pays que j’ai cités, a été le fait de la révolte des e
85 es sont également servies par le passage du grand État-nation à l’ethnie révoltée qui en appelle à l’Europe, comme jadis les commun
86 e — soit mise à son service. Aujourd’hui, c’est l’ État-nation qui prétend mettre au pas l’économie, mais celle-ci se joue de lui, e
87 ent pas davantage, et plutôt moins que ne le sont État-nation , progrès, socialisme et capitalisme, PNB et bonheur des masses. Je pr
10 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — L’autogestion politique
88 ut humaniser la chaîne, on ne peut démocratiser l’ État-nation . Reste à le désarticuler en tant qu’État, pour en répartir les foncti
89 es et fédérées sont donc la seule alternative à l’ État-nation , autant dire à la destruction prochaine de l’homme, et tout d’abord d
90 orité du centre de décision. La région en tant qu’ État-nation réduit, c’est-à-dire gouverné par un pouvoir unique et omnivalent s’e
91 la « taille européenne », le modèle obsédant de l’ État-nation napoléonien défini par ses seules frontières — ces « cicatrices de l’
92 rincipal d’une région, contrairement à celui d’un État-nation , n’est pas d’affirmer sa puissance mais de servir les libertés ; n’es
93 e l’humanité, inverses de celles de la durée de l’ État-nation .) Au plan de l’économie enfin : que Rhône-Alpes soit « compétitif » a
94 entendre répéter qu’il faut défaire et dépasser l’ État-nation . — « Hé quoi ! Il n’y aurait plus de France ni d’Espagne, d’Autriche
95 égions, c’est qu’elles se forment aux dépens de l’ État-nation  ; or, il est le vrai sujet des guerres qui se préparent et bien sûr,
96 doute, dans l’exacte mesure où le système dont l’ État-nation figure le cœur (une pompe aspirante et foulante) fomente la malgéranc
97 os terres comme nuée de sauterelles robotisées. L’ État-nation , modèle copié partout, sans tenir compte de rien qui vive, c’est l’ut
98 le pensent encore parmi nous les fanatiques de l’ État-nation , tant communistes que nationalistes. Supposons maintenant que telle c
99 en mesure de dispenser. Ce plus grand qui était l’ État-nation , s’est disqualifié pour le rôle : en bornant sa vision à ses seuls in
11 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Stratégie
100 tonomie des groupes qui la composent (alors que l’ État-nation était né de leur mise au pas, bientôt suivie de leur dissolution). In
101 1880, prépare des nationalistes. Elle présente l’ État-nation de modèle napoléonien centralisé, uniformisé et territorialement born
102 même coup, elle tend à nous faire croire que cet État-nation a toujours existé, tel une idée platonicienne ou une essence métaphys
103 ion) de décider de former des citoyens non pour l’ État-nation mais pour l’Europe et le Monde, et donc d’abord pour la région, l’ai-
104 région où l’on habite, et non plus à partir de l’ État-nation auquel cette région s’est trouvée rattachée à la suite d’une conquête
105 aiment universelle de notre temps : le culte de l’ État-nation . Quand, en décembre 1970, le pape demande au dictateur de l’hypercath
106 ». Force est de constater alors que le culte de l’ État-nation est la seule religion au xxe siècle, qui ait encore un bras séculier
107 t la même religion, mais de défaire et dépasser l’ État-nation . Défaire l’État-nation (et je ne dis pas du tout détruire l’État) c’e
108 s de défaire et dépasser l’État-nation. Défaire l’ État-nation (et je ne dis pas du tout détruire l’État) c’est la seule « hérésie »
109 « hérésie » créatrice du xxe siècle. Car avec l’ État-nation , qu’il soit relâché ou totalitaire, qu’il se dise « démocrate » ou « 
110 — et pas la guerre. Il faut défaire et dépasser l’ État-nation , fauteur de guerre, et seul obstacle à l’union de l’Europe comme à la
111 ici. Elle me paraît indépendante du problème de l’ État-nation , et c’est même tout ce qu’elle peut nous apprendre à son sujet. En ef
112 le libre développement des personnes. C’est que l’ État-nation ne s’est pas constitué en vue de certaines tâches sociales définies,
113 w York et de Paris à Djakarta, Pékin peut-être. L’ État-nation totalitaire du xxe siècle accomplit les vœux du fascisme, chacun sai
114 es phagocyte séance tenante. Lénine compris195. L’ État-nation — formule Napoléon, Bismarck, Lénine, Staline, Mussolini, Hitler, Mao
115 vent réagir qu’à nos humeurs.) Depuis Napoléon, l’ État-nation s’est toujours révélé beaucoup plus fort que les mouvements qui s’en
116 urope puis dans le Monde, et de la décadence de l’ État-nation . Envisageons trois scénarios possibles en partant de l’émergence du p
117 rtant de l’émergence du problème régional : 1. L’ État-nation déclare la guerre à la région et l’écrase. 2. Le durcissement de l’É
118 à la région et l’écrase. 2. Le durcissement de l’ État-nation renforce le dynamisme régional et conduit à l’éclatement des quelques
119 s liens particuliers, dans le cadre assoupli de l’ État-nation qui les avait jadis « réunies » de gré ou de force — et je pense à la
120 ns et des fins de la vie humaine d’où a résulté l’ État-nation qui, à son tour, l’entretient. Du système, j’ai décrit les enchaîneme
121 x et premiers colonisateurs, pour la raison que l’ État-nation en soi est une formule colonialiste : elle consiste à soumettre les p
122 s assimilable par ses traditions : le modèle de l’ État-nation , le modèle des frontières tranchant dans le vif des communautés tradi
123 tranger à toutes leurs traditions, le modèle de l’ État-nation napoléonien — et que ce soit en version capitaliste ou communiste ne
124 : dans les deux cas on échappe aux contrôles de l’ État-nation , dont les monopoles classiques se trouvent débordés et vidés tant par
125 nq siècles exactement (1300-1800) pour préparer l’ État-nation , moins d’un siècle pour en imposer le modèle à toute l’Europe, et soi