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7 est un soldat. La même proportion donnerait aux
États-Unis
une armée de 20 millions d’hommes. Mais nulle part les coutumes et le
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Rhétorique américaine (juin-juillet 1943)f L’
Amérique
m’a fait prendre conscience de bien des choses qui allaient de soi da
4
e arrière-pensée, sont étrangers à la littérature
américaine
, trop jeune pour craindre les atteintes du temps. On n’écrit pas un l
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emps. On n’écrit pas un livre pour qu’il dure, en
Amérique
, mais d’abord pour qu’il frappe et qu’il agisse, au maximum, dans le
6
eler journalistes bon nombre d’excellents auteurs
américains
. Ils n’y verraient, à juste titre, aucun reproche. Car l’Amérique a f
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y verraient, à juste titre, aucun reproche. Car l’
Amérique
a fait du journalisme un art par une révolution trop ignorée de l’Eur
8
e atmosphère ou orientent l’esprit. La rhétorique
américaine
écarte ces prudences et ces cérémonies. Elle considère comme un poids
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présentation ou de congé. Un article de magazine
américain
commence presque obligatoirement par une anecdote étonnante, une énum
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gueur ou l’élégance de ses déductions, l’écrivain
américain
cherche à vous entraîner par la dramatisation (Dramatizing) de sa mat
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triomphe dans la litote et le raccourci, le style
américain
dans l’effet de choc ou d’accumulation lyrique. L’un s’attache à la c
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rit français tend à dégager l’essentiel, l’esprit
américain
à l’engager dans le concret, à le sensibiliser, à l’illustrer. L’anec
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régulièrement préférés par un directeur de revue
américaine
à la « formule heureuse » condensant et généralisant des observations
14
toires brèves, nouvelles) d’une grande université
américaine
, on enseigne aux étudiants à éviter toute expression « intellectuelle
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alent, un long roman. De cet ouvrage, la critique
américaine
ne dira pas souvent : c’est bien écrit, mais plutôt : c’est effective
16
je suis sûr que l’écrivain français et l’écrivain
américain
ont beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Ils m’apparaissent compléme
17
leur alliance naît la Liberté. f. « Rhétorique
américaine
», préface à Écrivains américains d’aujourd’hui, numéro thématique de
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f. « Rhétorique américaine », préface à Écrivains
américains
d’aujourd’hui, numéro thématique de Fontaine, Alger et Paris, n° 27-2
19
Europe. Dans quatre jours, nous embarquons pour l’
Amérique
. Mais ici, je fais le serment d’opposer une stricte mémoire à la cand
20
ce ! VI. — Souvenir de la paix française En
Amérique
, novembre 1940 Périgny… C’était bien ce nom-là ? Un long village en b
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y en a tant. Je les ai vus avec des amis, tantôt
américains
, tantôt français. Les Français critiquaient beaucoup. Le décor était
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rien de plus français que cette pudeur. Quant aux
Américains
, ils exultaient de confiance, en crescendo, jusqu’à la « Marseillaise
23
t responsable des méfaits de l’alcool frelaté, en
Amérique
. ⁂ Je ne demande pas que des sorciers ni même des prêtres dirigent l’
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expédition de Colomb partant pour reconnaître une
Amérique
de vision. Et cette fin, ce terme, ce télos, tous les hiatus, toutes
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aris, le peintre Emlen Etting, attaché aux forces
américaines
, et son ami André Lhote, furent les premiers à pénétrer dans le Palai
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érils extérieurs. Ce sont les détenus des prisons
américaines
. (On leur donne même des séances de cinéma le samedi soir.) La libert
27
George Washington était plus libre qu’un citoyen
américain
qui tourne le bouton de sa radio. Ils combattaient. p. « Les quatre
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pas la faute du député local ni de « l’hypocrisie
américaine
». Que faire ? Tout le monde ne peut pas tout savoir, encore moins to
29
e j’ai exagéré. Vous pensez que j’ai cédé au goût
américain
de la sensation, du biggest in the world. Et de vrai, c’est dans ce p
30
it pour eux de partir. Je vois les avantages de l’
Amérique
et ses défauts, mieux qu’ils ne sont en mesure de les imaginer. Cela
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tre de gravité du monde s’est déplacé d’Europe en
Amérique
» (16 mai 1946)v M. de Rougemont est rentré d’Amérique. Il nous en
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» (16 mai 1946)v M. de Rougemont est rentré d’
Amérique
. Il nous en parle simplement, avec ce sens de l’équilibre et de la me
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tent l’empreinte. Le prochain aussi, ce Vivre en
Amérique
que Stock publiera cet automne. Nous questionnons : Dites-nous quels
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quels sentiments le contact avec la civilisation
américaine
éveille chez un Européen ? En arrivant là-bas, on a l’impression très
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vu de tricher avec le fisc ; on s’en vantait. En
Amérique
, la chose est mal vue. Les gens trichent peut-être, mais je n’en suis
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hent peut-être, mais je n’en suis pas persuadé. L’
Américain
s’achète une bonne conscience en payant son dû à l’État. J’admire bea
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été sensible à une sorte de loufoquerie de la vie
américaine
. Parfois, on a l’impression que les gens sont un peu fous… Ils chante
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m et vous invitent pour le prochain week-end. Aux
États-Unis
, l’étranger est accueilli avec beaucoup de gentillesse. Les Américain
39
r est accueilli avec beaucoup de gentillesse. Les
Américains
lui font crédit. En Europe, par contre, les liaisons, si elles sont p
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change, glisse… Et l’inverse ? Quels sont, chez l’
Américain
, les sentiments éveillés par la civilisation européenne ? Il importe
41
l importe de distinguer entre plusieurs classes d’
Américains
. Ceux qui ont connu l’Europe et qui y ont vécu, se distinguent par un
42
tionne particulièrement la France et la Suisse. L’
Américain
moyen, qui connaît notre continent par les journaux, nous juge assez
43
cause de notre culture, l’inverse existe chez les
Américains
au point de vue du civisme et de la politique. Ils ont le sentiment d
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de précision, j’ajouterai que je ne connais que l’
Amérique
la moins éloignée de l’Europe. Si de New York vous passez dans le Mid
45
e tous les continents. New York résume un peu les
États-Unis
… Mais un jugement d’ensemble est impossible. On peut à peu près tout
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st impossible. On peut à peu près tout dire sur l’
Amérique
: ça sera toujours juste quelque part. Je ne cesse personnellement de
47
ion européenne selon laquelle tout est pareil aux
États-Unis
. Au contraire, ce pays est celui des contrastes les plus violents. ⁂
48
ue le centre de gravité du monde s’est déplacé en
Amérique
? Très nettement. Vue de New York, l’Europe constitue une espèce de g
49
ion de l’existence de deux pôles d’attraction : l’
Amérique
et la Russie. Cette impression est une réalité. Quant à notre contine
50
pas au problème Amérique-URSS. Et que pensent les
Américains
des Russes ? L’opinion est extrêmement mélangée. En général, les homm
51
n s’ouvre. Le président de la Chambre de commerce
américaine
est allé en Russie tenir des discours capitalistes… D’autres gens vou
52
la comprendre de l’autre côté de l’Océan. ⁂ Et l’
Amérique
intellectuelle ? La vie scientifique est très remarquable ; l’énergie
53
nergie atomique en est la preuve. La civilisation
américaine
devient de plus en plus une civilisation scientifique, par opposition
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ophique ou juridique de l’Europe. Dans les écoles
américaines
, on enseigne aux enfants combien de calories, de vitamines sont néces
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pendant la guerre ou après. Entre 1918 et 1939, l’
Amérique
a connu une grande période littéraire. Je ne distingue actuellement p
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un lyrisme très violent et très coloré… Quant à l’
Amérique
sociale… Socialement parlant, l’ouvrier américain est un bourgeois. I
57
’Amérique sociale… Socialement parlant, l’ouvrier
américain
est un bourgeois. Il a sa voiture, sa maison ou un appartement avec s
58
n au nom du marxisme… En conclusion, une « cure d’
Amérique
» est profitable à l’Européen ? Absolument ! Ce que je souhaite, c’es
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s ; mais elles sont tout à fait conciliables. À l’
Amérique
, nous pouvons apporter beaucoup de raffinement et un sens des valeurs
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finement et un sens des valeurs spirituelles. Les
Américains
nous apportent la franchise dans la vie, la liberté d’allure et beauc
61
t beaucoup de gentillesse. Telle est la « leçon d’
Amérique
» que nous a donnée M. Denis de Rougemont. En conclusion, disons que
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rsque Talleyrand affirmait qu’il avait trouvé aux
États-Unis
« trente-deux religions et un seul plat », il n’avait tort qu’a cinqu
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tre de gravité du monde s’est déplacé d’Europe en
Amérique
», L’Illustré, Lausanne, n° 20, 16 mai 1946, p. 5 et 23. Propos recue
64
. Il nous est revenu de la lointaine et si proche
Amérique
, emportant avec lui, pour nous le communiquer avec la belle générosit
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insoupçonnées. M. Denis de Rougemont est rentré d’
Amérique
. Pas pour longtemps, puisqu’il se prépare déjà à repartir à la découv
66
de l’abstraction. M. de Rougemont, lui, a vécu l’
Amérique
. Il ne s’est pas borné à la survoler : il l’a pénétrée, il s’est mêlé
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deux secrets de l’Europe (16 mai 1946)u Jeune
Amérique
, vieille Europe. Patrie de l’avenir et patrie de la mémoire. Dynamism
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est pas la faute des députés ni de l’« hypocrisie
américaine
»… Que faire ? Tout le monde ne peut pas tout savoir, encore moins to
70
t 1946)z Pendant que vous avez encore quelques
Américains
en France, et que l’Amérique encore me tient par tout ce que je viens
71
ez encore quelques Américains en France, et que l’
Amérique
encore me tient par tout ce que je viens d’y vivre en six années, liv
72
naient de tirer une invisible fermeture éclair. L’
Américain
s’ouvre, au contraire, comme sa bouche sur des dents éclatantes, et c
73
s À la deuxième rencontre, ou tout de suite, l’
Américain
vous dit votre prénom, vous raconte sa vie sentimentale et l’état de
74
rançais, de Montaigne à Paul Valéry. Tandis qu’en
Amérique
, il vous arrive souvent de vous sentir seul au monde en connaissant t
75
vaises fortunes, par chance… Le sourire large des
Américains
dissimule leur vraie tragédie : la solitude. Comment ils s’unissen
76
sous-partis, tendances et nuances politiques. En
Amérique
, il y a les républicains et les démocrates, c’est simple ; mais il y
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s ou naguère par des réfugiés religieux. Mais les
Américains
changent facilement d’église, selon leur domicile ou leur cercle d’am
78
se remonte même si rapidement qu’elle bat déjà l’
américaine
sur le terrain le plus favorable à cette dernière. Mais tout compte f
79
l exemplaire. Et pendant qu’on le construisait, l’
Amérique
a produit quelques milliers d’appareils plus lourds et plus lents, qu
80
ente sans relâche, et cent fois plus que le génie
américain
; mais aussitôt il généralise son invention, son prototype ; c’est à
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d’avance, et passe à l’invention suivante. Vue d’
Amérique
, l’Europe apparaît comme une petite région de la planète proprement s
82
te par la densité de ses inventions, tandis que l’
Amérique
vue d’Europe stupéfie par sa production standardisée. C’est que l’Eur
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vite et supporte moins de s’ennuyer. Tandis que l’
Américain
se contente plus longtemps des mêmes idées, des mêmes types d’apparei
84
et les récits de la Résistance pour que certains
Américains
pressentent enfin que la France est le pays du sérieux sobre, de l’in
85
sur la laïcité ou les écoles confessionnelles. L’
Américain
lui, passe encore en Europe pour un Anglo-Saxon puritain du type dyna
86
as la jalousie. Le « réalisme terre-à-terre » des
Américains
dans ce domaine, présente un tel contraste avec les mœurs des Europée
87
ue durée d’une liaison l’officialise presque ; en
Amérique
, c’est elle qui fait scandale. Se quitter bons amis après [illisible]
88
ou par les Suisses ou par les Hollandais. Mais en
Amérique
, on copie le gothique, tant pour les églises que pour les universités
89
hollandais ou espagnol… Par contre, les cottages
américains
ont infiniment plus d’originalité, de diversité et d’élégance, que le
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ables. Comment ils sont scrupuleux ou non L’
Américain
ne pardonne pas une erreur de 2 cents dans un compte, mais se trompe
91
entends vis-à-vis de l’État. Quand vous entrez en
Amérique
, on vous demande de remplir des questionnaires comportant des questio
92
octrines tendant au renversement des institutions
américaines
? » Vous pouvez répondre que vous êtes alcoolique et anarchiste, on v
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le Japonais, ni par esprit quasi sportif comme l’
Américain
, mais par une sorte de fatalisme inconscient. (Je ne parle pas du hér
94
s des siècles, et qu’on ne peut pas y échapper. L’
Américain
, bien au contraire, considère la souffrance et la mort comme des acci
95
avancent sous le feu de l’ennemi, tandis que les
Américains
s’assurent d’abord — quitte à payer le prix qu’il faut en matériel —
96
se nourrit de sacrifices. Tandis que le bon sens
américain
trahit une certaine ignorance des conditions premières de la vie spir
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lucide que l’être aimé ne le souhaite. z. « L’
Américain
croit à la vie, le Français aux raisons de vivre », Temps présent, n°
98
par nous sur la base du texte paru dans Vivre en
Amérique
(chapitre 4), livre édité un an plus tard chez Stock. ab. Depuis «
99
sence de six ans. D’abord, chez Stock : Vivre en
Amérique
. C’est un recueil de tous mes articles sur les États-Unis, parus dan
100
e . C’est un recueil de tous mes articles sur les
États-Unis
, parus dans Carrefour , Le Figaro , Le Littéraire et le Journal de
101
Mémoire de l’Europe (écrit en
Amérique
, en 1943) (août-septembre 1946)af Je ne savais pas que tout était
102
e d’avenir. af. « Mémoire de l’Europe (écrit en
Amérique
, en 1943) », Suisse contemporaine, n° 8-9, août-septembre 1946, p. 82
103
rope. Dans quelques heures nous embarquons pour l’
Amérique
. Mais ici je fais le serment d’opposer une stricte mémoire à la cande
104
bateaux de la dernière ligne reliant l’Europe à l’
Amérique
ont tous des noms en « Ex » : Exeter, Excalibur, Excambion. Et ils ne
105
ctoire anglaise. 19 septembre 1940 Un journaliste
américain
, qui revient de Paris, s’appuie au bastingage, près de moi, et me dit
106
euit les rives. Je ne m’attendais pas à la nature
américaine
, à la voir la première et de si près, avant les gratte-ciel, la statu
107
e longue façade claire et neuve : la première rue
américaine
! Nous approchons. Tournant la tête vers l’avant, un peu au-dessus de