1
joue en lui, qui se joue en chaque homme. Mais l’
Américain
?… L’Américain, lui, c’est ce qui le distingue de l’Européen, court
2
i se joue en chaque homme. Mais l’Américain ?… L’
Américain
, lui, c’est ce qui le distingue de l’Européen, court à la conclusion.
3
nt d’avoir lieu à Genève, eussent été un four aux
États-Unis
. En Russie, ils auraient été interdits. Personnellement, je regrette
4
ore que l’an prochain on invite des conférenciers
américains
, dont la voix ne peut plus être séparée des dialogues européens. Il s
5
La guerre des sexes en
Amérique
(janvier 1947)h Le flirt en public (outdoor love-making) vient d’
6
ime avec un grain d’humour l’attitude de la jeune
Amérique
vis-à-vis du problème des sexes. Si vous tenez entre vos mains ce tex
7
que je voudrais dégager d’un séjour de six ans en
Amérique
. Les mœurs sexuelles de l’Europe peuvent être définies comme un jeu t
8
ègles sans les détruire. Les mœurs sexuelles de l’
Amérique
ne sont point si faciles à définir. Comment expliquer le contraste en
9
et de l’importance de la sexualité. Tandis qu’en
Amérique
nous trouvons deux morales également admises, semble-t-il, l’une fait
10
i de décrire. ⁂ De la passion Je pense que l’
Amérique
en tant qu’américaine, ignore le phénomène que nous nommons passion.
11
la passion Je pense que l’Amérique en tant qu’
américaine
, ignore le phénomène que nous nommons passion. J’écrivais dans un liv
12
estiné par un acte divin. Ces lignes, écrites en
Amérique
, trahissent une critique inconsciente de l’atmosphère du Nouveau Mond
13
u Nouveau Monde : elles en peignent le négatif. L’
Américain
me paraît peu doué pour les raffinements spirituels, peu capable de c
14
de la densité de la vie. Comme on demandait à une
Américaine
intelligente si le suicide par amour existait aux États-Unis : non, d
15
intelligente si le suicide par amour existait aux
États-Unis
: non, dit-elle, si nous nous suicidons au lendemain d’une rupture ou
16
ue le business comme nous disons). Le mariage à l’
américaine
est une institution d’un type nouveau. Il se fonde sur l’égalité écon
17
es se multiplient dans une cuisine et un sous-sol
américain
, c’est justement pour libérer la femme des soucis qui l’absorbent che
18
e, pour la plus grande satisfaction des hommes. L’
Américaine
a renversé le rapport des forces. C’est le mari qui peine pour payer
19
, — ou d’en écrire. Regardez maintenant le couple
américain
au restaurant, ou dans un train. Vous verrez une femme très soignée —
20
ofondément dans la psychologie et dans l’économie
américaine
. On assure que les femmes possèdent le 75 % de la fortune privée en A
21
femmes possèdent le 75 % de la fortune privée en
Amérique
, soit que le système de l’héritage les favorise, soit qu’elles montre
22
ent. Mais c’est dans la psychologie de la famille
américaine
que le statut royal de la femme a ses bases vraiment profondes. Et ce
23
cer le « momisme » comme la Gorgone du matriarcat
américain
. MOM est partout, elle est tout et dans tous, et d’elle dépend le re
24
tout et dans tous, et d’elle dépend le reste des
États-Unis
. Déguisée en bonne vieille ; mom, chère vieille mom, votre mom aimant
25
, dit-on, sait occuper les mains oisives. La mère
américaine
, libérée des travaux qui la maintiennent ailleurs dans les limites de
26
ucune autre. Dans la femme qu’il épouse, le jeune
Américain
, inconsciemment, cherche la mère. Il la sert, elle l’endort et le sem
27
rnée d’un couple bourgeois, dans une grande ville
américaine
, ménage peu de contacts entre mari et femme, et sans doute n’en souff
28
ans les alcools. Tout se passe comme si l’homme d’
Amérique
n’avait qu’un goût modéré pour la femme, dont il ne serait que la con
29
ui offrent le plus de garanties contre le divorce
américain
. Du divorce Les statistiques établissent qu’aux États-Unis l’on
30
Du divorce Les statistiques établissent qu’aux
États-Unis
l’on divorce davantage que dans tout autre pays du monde, Suisse comp
31
t différente. Aux yeux des intéressés, le divorce
américain
ne saurait être, comme chez nous, la douloureuse rupture d’une longue
32
dont la rupture du couple entraînera la perte. En
Amérique
, tout cela pèse bien peu au regard des chances de repartir à neuf, de
33
vent les jambes : divorce accordé. La loufoquerie
américaine
se donne libre carrière dans ce domaine, comme si elle excusait tout
34
’incline à croire que la facilité avec laquelle l’
Américain
divorce, révèle que ses mariages manquent de sens et de sérieux. Il n
35
reviens à ma première définition, le divorce à l’
américaine
est considéré avant tout comme la mise en ordre de deux vies. Derrièr
36
re offrir à l’opinion une façade de normalité. En
Amérique
, on se refuse à cette hypocrisie sociale. Le premier accroc fait par
37
, du séjour et des avocats. L’hygiène morale de l’
Amérique
ne tolère pas dans un foyer les miasmes d’une situation irrégulière,
38
t-être, en fin de compte, le phénomène du divorce
américain
. De la sexualité Je mets en fait que le puritanisme, hérésie mo
39
ienne, et transplantée dans toute sa virulence en
Amérique
, détermine de nos jours encore les mœurs sexuelles du Nouveau Monde.
40
n ou d’ascendance puritaine ne représente plus en
Amérique
qu’une infime minorité. Boston, leur ancienne citadelle, est aujourd’
41
t naturalisés. On leur inculque à tous qu’être un
Américain
, c’est être un homme « décent » et comme je demandais à quelques étud
42
trouver trace de ce qu’il nommait libertinage. L’
Américain
, me semble-t-il, n’est pas vicieux. Il est moral ou sans morale, mais
43
eau de la culture. Puritain ou émancipé, le jeune
Américain
semblerait un peu fade à nos romanciers de l’amour. Il reste chaste o
44
les deux romans européens les moins pensables en
Amérique
seraient sans doute Adolphe et les Liaisons dangereuses. Ajoutons-y l
45
livre. Mais il me paraît vain de l’écrire, car l’
Amérique
est en pleine transition, à cet égard plus qu’à tout autre. Il convie
46
s sont par nature discutables. Certains critiques
américains
déclarent que la jeunesse de leur pays est sex-obsessed, mais il se p
47
lus intéressant de l’évolution actuelle des mœurs
américaines
, c’est qu’on y pressent un avenir qui sera sans doute celui de la Rus
48
ble qu’au contraire de ce que pensent la jeunesse
américaine
et ses censeurs de plus en plus timides, la violence primitive et la
49
» limites, fixées par le Comité Hays, — le jeune
Américain
, s’il trouve une voie saine et quelques disciplines praticables, sera
50
péciale. Or c’est bien ce qu’il pense être, étant
Américain
. Je ne l’observe pas sans inquiétude ; non plus sans beaucoup d’amiti
51
» traduirait trop faiblement ce terme courant en
Amérique
, même dans la bouche des prédicateurs qui le dénoncent. 5. Sauf dans
52
l’ai fait ailleurs. h. « La guerre des sexes en
Amérique
», La NEF, Paris, n° 26, janvier 1947, p. 3-12.
53
tion, ni un salon — rien de tout cela n’existe en
Amérique
— mais une party. Et cette party n’était pas animée par la vivacité d
54
les noms dans les petites revues de l’avant-garde
américaine
. Peu de gaieté bruyante, mais un humour bonhomme, un peu loufoque, et
55
s portée politique, spectateurs irrités de la vie
américaine
, disciples réticents de nos écoles d’Europe, cherchant une méthode de
56
stique, il mène campagne pour l’intervention de l’
Amérique
dans le conflit. Une petite revue virulente et dense, Christianity an
57
c’est aussi parce qu’on ne croit plus au mal, en
Amérique
. « C’est trop affreux pour être vrai », dit-on des récits de réfugiés
58
ens. On m’y a présenté trois génies. Un génie aux
États-Unis
, c’est une catégorie précise d’étudiants. « Génie » n’est pas un élog
59
Et je touche ici la limite des fameuses libertés
américaines
, non sans angoisse. Point de bohème en Amérique. C’est la misère tota
60
méricaines, non sans angoisse. Point de bohème en
Amérique
. C’est la misère totale ou le niveau bourgeois, celui que revendiquen
61
onc la section de langue française d’un organisme
américain
qui tient le rang et joue le rôle de ministère de l’Information. Il p
62
à restaurer dans une atmosphère orageuse ! Mais l’
Amérique
n’est pas son fort. Il y tient le succès à distance, laissant à Salva
63
s oreilles clandestines entendront : La Voix de l’
Amérique
parle aux Français. Il est temps que je recueille et dépouille les di
64
1942 Saint-John Perse. — Lorsqu’il est arrivé en
Amérique
, il n’a paru de lui qu’une seule photo, encore était-elle prise de do
65
s l’Europe. Leur dire que la production de guerre
américaine
peut leur sembler une tartarinade8, mais que lorsqu’on la voit de ses
66
notes de journal, et deux essais pour des revues
américaines
. Mais ces essais-là m’ont suffi pour déceler l’influence sur mon styl
67
de propagande. Ou bien serait-ce l’influence de l’
Amérique
en général ? Mais elles convergent ou même s’identifient. Je constate
68
ement, pour moi, d’écrire en vue d’une traduction
américaine
, mais également en vue d’une transmission directe à la radio. Dans le
69
et l’automne atténue la sauvagerie de la verdure
américaine
. Que fais-je ici, que rejoindre ma vie, pas à pas dans les bois solit
70
tin dans l’excitante confusion d’un grand journal
américain
: la juxtaposition des faits, des lieux, des plans et des valeurs hum
71
, représenté d’ailleurs par le Labour Party ? Les
Américains
quittent la Chine, l’abandonnant à une guerre sans merci entre le Kou
72
révèlent qu’à l’heure présente on enregistre aux
États-Unis
un divorce pour trois mariages. Cela non plus ne restera pas sans con
73
nal libre, une phrase dans le discours de quelque
Américain
, un diplomate qui prend l’air à sa fenêtre, un homme qui pense, à sa
74
lle incapacité à intégrer l’opposition. Voici les
États-Unis
, et cette patrie de la démocratie, c’est-à-dire de l’éducation et du
75
les Japonais battus, à peine les derniers 12 000
Américains
évacués, la lutte reprend en Chine entre l’armée des provinces commun
76
le totalise plus d’habitants que la Russie et les
États-Unis
additionnés ! Ainsi la « drôle de paix » que nous vivons repose en fa
77
berté en Russie, manque de bases spirituelles aux
États-Unis
, manque d’ordre politique en Asie, manque de foi et d’espoir en Europ
78
égime ménage autant de libertés que la démocratie
américaine
elle dominerait bientôt le monde par la seule force de son utopie de
79
e dominerait un jour par la force du nombre. Si l’
Amérique
sentait son idéal mieux assuré dans ses propres foyers elle serait te
80
oncent déjà) et parce qu’elle représente pour les
Américains
ce symbole d’un avenir plus vaste qui peut seul les mettre au défi de
81
» (9 août 1947)m Princeton est une petite cité
américaine
dont la moitié des habitants se préparent à porter le titre de docteu
82
euil de jardin près du sien. Et nous parlons de l’
Amérique
, dont Einstein est devenu citoyen. Il me dit : — Écoutez-moi bien, c’
83
ne charmante enfant. — Depuis quand vivez-vous en
Amérique
? — Depuis 1934. Mais j’y étais venu une première fois en 1922, pour
84
eurs individuels. La seule chose qui inquiète les
Américains
, c’est la Russie. Avez-vous remarqué qu’il se développe ici une sorte
85
savent les plus faibles, surtout par rapport aux
États-Unis
. Tout ce qui vient de nous les inquiète, et ils se croient forcés de
86
s’il approuve le plan Baruch, au terme duquel les
États-Unis
proposent de céder la bombe à un organisme international doté de pouv
87
uelques instants. Je viens de passer sept ans aux
États-Unis
, nous confie-t-il. J’étais parti pour l’Amérique afin de faire une to
88
tats-Unis, nous confie-t-il. J’étais parti pour l’
Amérique
afin de faire une tournée de conférences sur la Suisse. J’y allais au
89
musique. Surpris par la guerre, je suis resté aux
États-Unis
. Je suis rentré en Suisse il y a quelques mois seulement, et je compt
90
tence » ? Oui, passablement. J’ai écrit Vivre en
Amérique
, j’ai publié La Part du diable et m’en vais sortir très prochainem
91
a déjà donné une édition. À l’intention du public
américain
, j’ai fait, enfin, un ouvrage sur la Suisse, intitulé Le Cœur de l’E
92
sidérable que M. Denis de Rougemont a exercée aux
États-Unis
en faveur de notre pays. Il est trop modeste pour vouloir nous l’avou
93
n comité civil, composé d’éminentes personnalités
américaines
, qui avait été chargé d’établir un rapport sur la conscription. Or, d
94
La balance n’est pas égale entre les
États-Unis
et l’URSS (8 novembre 1947)p L’anecdote circulait à New York ce pr
95
te circulait à New York ce printemps. Un reporter
américain
vient de visiter les stations flambant neuves du métro de Moscou, et
96
étique l’invite à admirer. « Très beau, dit notre
Américain
, mais je ne vois pas de trains circuler ? » — « En effet, réplique le
97
st-ce que vous dites de la question des Noirs aux
États-Unis
, hein ? » Ce dialogue de fous n’est pas celui des peuples, mais de ce
98
décrétées par Jdanov en Russie, proclame que « l’
Amérique
dégrade l’esprit ! » Le raisonnement, sur huit colonnes, est le suiva
99
propage l’idée du monde la plus désespérée qu’un
Américain
ait encore puisée dans son pays » ; 2° Truman veut asservir l’Europe
100
t ses Tropiques, publiés à Paris, et interdits en
Amérique
. Ensuite, il est notoirement faux et ridicule d’accuser les éditeurs
101
toirement faux et ridicule d’accuser les éditeurs
américains
de « tirer parti » du pessimisme d’un Miller ou d’un Faulkner, pour f
102
urdité technique de ce reproche : 1° Les éditeurs
américains
ne sont pas aux ordres de Truman, comme ceux de l’URSS sont aux ordre
103
URSS sont aux ordres de Staline ; 2° Les éditeurs
américains
cherchent à faire de l’argent, comme les nôtres, tout en publiant par
104
raction négligeable des bénéfices sur la vente en
Amérique
; 5° Les œuvres « pessimistes » de Faulkner et surtout de Miller, loi
105
’étranger d’un Henry Miller stupéfie les éditeurs
américains
qui en entendent parler, mais non pas Truman qui s’occupe d’autre cho
106
omissements décrits par un Miller, que la réalité
américaine
avec ce qu’en écrit un stalinien. Ceci dit, et les arguments de L’Hum
107
aturelle, — reste toute la question de la culture
américaine
dans ses rapports avec « l’esprit », pour parler comme les communiste
108
ellectuels européens qui ont connu de près la vie
américaine
ont coutume d’insister sur deux traits de cette culture qui leur para
109
e est libre, mais plus que chez nous, parce que l’
Américain
n’est pas hypocrite dans ce domaine, les éditeurs de livres et de rev
110
Il faut donc l’éduquer, concluent les moralistes
américains
. Et pour cela, donnons-lui des Digests où, sous une forme assimilable
111
fiance sérieusement motivée dans les destins de l’
Amérique
. Nous voici loin des « turpitudes » et de la résignation morbide déno
112
pose la « culture des masses » en Russie comme en
Amérique
. Un communiste moins que tout autre a le droit d’ironiser sur ce suje
113
re a le droit d’ironiser sur ce sujet. L’éditeur
américain
, pour éduquer le grand public, cherche à le séduire et lui fait trop
114
ique. Nous dénonçons l’abus flagrant des méthodes
américaines
, au lieu d’en faire meilleur usage. Nous sommes de petits malins qui
115
… ⁂ Eh bien ! non, la balance n’est pas égale ! L’
Amérique
est tout de même un pays où les dégradations de l’esprit, hélas ! rée
116
n dire des romanciers, il n’est pas une des tares
américaines
qui n’ait été décrite, avouée, analysée par les Américains eux-mêmes,
117
s qui n’ait été décrite, avouée, analysée par les
Américains
eux-mêmes, avec une liberté d’esprit que l’Europe ne peut qu’envier,
118
èce violente de Simonov, où l’on voit un reporter
américain
persécuté par ses patrons pour avoir « bien parlé » de l’URSS, l’un d
119
e fou rire de la rentrée. » ⁂ Quant à l’influence
américaine
, concluons sur une simple remarque qui rétablit les proportions. Pour
120
je l’ai montré, loin d’être le fait des éditeurs
américains
, est celui de notre public. Mais sur l’Europe, en général, l’influenc
121
ublic. Mais sur l’Europe, en général, l’influence
américaine
s’est exercée en deux occasions plus marquantes, je veux parler de 19
122
ors elle fut bien le fait de la volonté du peuple
américain
et de la politique de ses chefs. p. « La balance n’est pas égale en
123
hefs. p. « La balance n’est pas égale entre les
États-Unis
et l’URSS », Le Figaro littéraire, Paris, n° 81, 8 novembre 1947, p.
124
« l’homme moderne est démodé », comme l’a dit un
Américain
: sa conscience est en retard sur le milieu nouveau, sur les périls c
125
un globe il verrait que le plus court chemin de l’
Amérique
à la Russie ne passe plus par l’Europe, mais par le pôle. La radio, l
126
’est pas celle du Kremlin ni celle du businessman
américain
. Nous ne voulons pas d’un régime de terreur, de parole asservie, d’ép
127
cupation russe, et dans les camps. À l’égard de l’
Amérique
notre refus, pour être beaucoup moins brutal, n’est pas moins franc.
128
l’obsession de l’argent qui dénature les libertés
américaines
. Un régime qui traduise en politique, dans l’économie et les mœurs, l
129
e, qu’ils se cantonnent dans le double refus de l’
Amérique
et de la Russie, qu’ils y ajoutent un troisième refus, celui de l’Eur
130
sommes plus libres qu’eux, et plus sages que les
Américains
. Mais nous restons les bras ballants, regardant à droite et à gauche
131
veut que la Terre promise ne soit pour nous ni l’
Amérique
ni la Russie, mais cette vieille terre à rajeunir, à libérer de ses c
132
ci, bien sérieusement selon la coutume des femmes
américaines
lorsqu’on leur fait un compliment. Je suppose que mon étonnement eût
133
musique, la jeune peinture, la jeune chorégraphie
américaines
ont traversé cette maison de Brooklyn, seul centre de pensée et d’art
134
ieutenant McCullers, est signalé comme le premier
Américain
blessé lors du débarquement en Normandie. Aujourd’hui elle est à Pari
135
rise de l’émigration traditionnelle des écrivains
américains
vers le Vieux Monde. ⁂ La principale différence entre la jeune littér
136
principale différence entre la jeune littérature
américaine
et la française, c’est que la première ne professe pas du tout ce cul
137
remière ne professe pas du tout ce culte du roman
américain
qui caractérise la seconde. Carson McCullers par exemple, quand je l’
138
et Steinbeck. C’est dire peut-être que les jeunes
Américains
sont moins anxieux de renouveler ou d’assouplir leurs procédés que de
139
isolé de la partition. Chez les jeunes écrivains
américains
, chez Carson McCullers en tout cas, vous ne pourrez tirer des dialogu
140
ions humaines — à propos du problème des Noirs en
Amérique
— qu’un article documenté du même auteur ne ferait sans doute que cir
141
limiter. Notons aussi que la nouvelle littérature
américaine
, au lieu de mettre en scène des intellectuels, recourt plutôt à des e
142
t, ni même documentaire, ait eu tant de succès en
Amérique
? Je ne vois pas de réponse satisfaisante à ma deuxième question : le
143
petit cap de l’Asie ». Aujourd’hui l’Europe vue d’
Amérique
, et j’imagine aussi vue de Russie, paraît plus petite que nature : ph
144
semble avoir évacué l’Europe pour émigrer vers l’
Amérique
et la Russie. C’est une notion qui s’étiole chez nous d’autant plus v
145
le libéralisme politique, qui ont fait fortune en
Amérique
, venaient d’Europe ; comme en venaient le matérialisme dialectique, l
146
tous les barrages de douanes ou de coutumes que l’
Amérique
ne connaît pas. Et de même le progrès social s’est vu bridé et contra
147
s, par leur masse, le colosse russe et le colosse
américain
, et malgré toutes les tentations que représentent leurs succès littér
148
s machines et par ses capitaux. Mais voici que l’
Amérique
et la Russie viennent de lui ravir coup sur coup les machines et les
149
et les grands hommes d’affaires regardent vers l’
Amérique
. À tort ou à raison — je n’en juge pas ici —, ils s’imaginent que ces
150
e contente d’un double refus de la Russie et de l’
Amérique
, se résigne à la décadence, ou la déplore mais sans faire mieux. Je n
151
rs, quand ils se demandent si c’est l’Europe ou l’
Amérique
qu’il leur faut souhaiter pour leur enfant. Car nous pensons à notre
152
comme à un « Vaterland », pays des pères, mais l’
Amérique
, ou la Russie, ne serait-ce pas ce « Kinderland » qu’appelait Nietzsc
153
aint, le mystique, le martyr. Tandis que le héros
américain
ou russe sera l’homme le plus conforme au standard du bonheur, celui
154
gonismes, de l’opposition créatrice, tandis que l’
Américain
et le Russe soviétique considèrent l’existence de l’opposition comme
155
ique et abstraite entre l’Européen, d’une part, l’
Américain
et le Soviétique, de l’autre, je n’ai pas à chercher bien loin. Je pr
156
xemple de l’entreprise qui nous rassemble ici. En
Amérique
, je pense que ces rencontres seraient un four, ou un flop, comme ils
157
ait l’auditeur plus qu’elle ne l’intéresserait. L’
Américain
moyen demande une solution qu’il puisse appliquer en sortant, là où n
158
banc des aveux spontanés. Et je ne dis pas que l’
Américain
et le Russe n’aient quelques bonnes raisons de se comporter ainsi, je
159
préfère emprunter, pour un moment, à nos voisins
américains
leurs méthodes pragmatiques, et à nos voisins soviétiques leur sens a
160
e rebelle aux planifications sur table rase que l’
Amérique
, et surtout la Russie — ces deux grandes plaines d’un seul tenant — p
161
souvent proposé cette petite parabole à mes amis
américains
: « Vous croyez, leur disais-je, que le plus grand est nécessairement
162
aux crises économiques qui menacent constamment l’
Amérique
. Celle de 1930 eut pour effet de la réveiller, de l’humaniser, et par
163
et c’est là mon espoir, que les Russes, comme les
Américains
, viendront s’enquérir auprès de nous des secrets de notre désordre et
164
odernes, en verre et en ciment armé, tandis que l’
Amérique
en est encore à bâtir des églises en gothique neuf. C’est parce que l
165
lanète unie ou la Bombe. Et je veux dire : Si les
États-Unis
et la Russie ne s’entendent pas, si la guerre atomique éclate, il n’y
166
ent international, ou « global » comme disent les
Américains
, s’instaure sur notre planète, ce ne sera qu’au nom de ce qui transce
167
er au plus vite soit au bloc russe soit au dollar
américain
. Mais les seconds proclament qu’ils ne choisiront pas entre la peste
168
, quand on compare le rôle de l’URSS et celui des
États-Unis
dans notre monde : c’est que nous avons chez nous un parti stalinien,
169
ope : c’est qu’elle veut diviser pour régner. Les
États-Unis
, au contraire, poussent à la collaboration européenne, et surtout sur
170
s chaque pays, sabotent notre reconstruction, les
Américains
la financent. Où faut-il donc chercher l’impérialisme ? Avouons qu’il
171
frappant. En Russie, on liquide l’opposition, en
Amérique
elle est entièrement libre, et mieux que cela : on en tient compte. E
172
res sans précédent dans les pays capitalistes. En
Amérique
, les ouvriers se mettent en grève et gagnent à peu près à chaque fois
173
e pacte germano-soviétique. Tout au contraire, en
Amérique
, on dénonce l’injustice commise ou établie — par exemple le sort des
174
e est un bloc dans tous les sens du terme. Mais l’
Amérique
n’en est pas un, elle qui vise aux libres échanges, tolère les pires
175
end de celle des autres, et non de leur misère. L’
Amérique
est une démocratie, et une démocratie vivante n’est pas un bloc. U
176
re et nous croit ses ennemis et les esclaves de l’
Amérique
. Et tout le verbiage des communistes contre un prétendu « bloc améric
177
erbiage des communistes contre un prétendu « bloc
américain
» n’a d’autre but que de masquer ce fait brutal : la Russie ne veut p
178
ndre en nous jetant simplement dans les bras de l’
Amérique
. Non seulement nous ne le devons pas, mais c’est pratiquement impossi
179
ns pas, mais c’est pratiquement impossible. Car l’
Amérique
n’a nullement l’intention de nous entretenir à grands frais comme des
180
es Russes et avec l’appui probable des démocrates
américains
. t. « Les deux blocs ? Il n’en existe qu’un », L’Intransigeant, Pa
181
libéral et personnaliste, a passé cinq années aux
États-Unis
, d’où il a rapporté un maître livre : Vivre en Amérique , par lequel
182
s, d’où il a rapporté un maître livre : Vivre en
Amérique
, par lequel il se montre un efficace agent de liaison entre le Vieux
183
orteresse ! En septembre 1940, il était envoyé en
Amérique
pour y faire des conférences. Il n’en revint qu’au mois de juillet de
184
teuil de jardin, et nous nous mîmes à parler de l’
Amérique
, de la Russie et de la bombe atomique. Avez-vous eu l’impression qu’E
185
se sentent les plus faibles, surtout en face de l’
Amérique
. S’ils se cachent derrière un rideau de fer, c’est pour que leur pauv
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Je n’interrogerai pas Denis de Rougemont sur les
États-Unis
. Il leur a consacré de nombreux articles dans des journaux et des rev
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rassemblés en un volume sous le titre : Vivre en
Amérique
. Je hasarde pourtant une question sur la littérature d’outre-Atlanti
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d’outre-Atlantique. Il me répond : La littérature
américaine
est dans un certain sens plus saine que la nôtre. Les disputes autour
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de l’écrivain n’existent pas là-bas. Écrire, aux
États-Unis
, c’est entretenir les lecteurs des problèmes d’aujourd’hui : les noir