1 1948, Articles divers (1948-1950). Pourquoi l’Europe ? (25 décembre 1948)
1 rra s’opposer à cette guerre entre la Russie et l’ Amérique — une guerre dont quel que soit le vainqueur, s’il en est un, l’human
2 n 300 millions, c’est-à-dire deux fois plus que l’ Amérique , et autant que la Russie et tous ses satellites réunis. Si ces 300 mi
3 dre à dominer. Quel panier de crabes ! disent les Américains . Mais ils ne doivent pas oublier que la richesse de l’Europe comme se
2 1948, Articles divers (1948-1950). Essai sur l’avenir (1948)
4 nt la vitesse des transports. (Passer d’Europe en Amérique ne prenait guère moins de temps en 1946 qu’à l’époque de Christophe C
3 1949, Articles divers (1948-1950). Commencer par l’Europe (février 1949)
5 me suis trouvé l’un des premiers à proclamer, en Amérique et en Europe, qu’il n’y avait qu’une parade à la bombe, c’était le go
6 rra s’opposer à cette guerre entre la Russie et l’ Amérique — une guerre dont, quel que soit le vainqueur, s’il en est un, l’huma
7 n 300 millions, c’est-à-dire deux fois plus que l’ Amérique , et autant que la Russie et tous ses satellites réunis. Si ces 300 mi
8 nces, et qu’on peut mesurer leur vraie valeur. En Amérique , tout est plus simple, évidemment : vous avez une langue, une nation,
9 dre à dominer. Quel panier de crabes ! disent les Américains . Mais ils ne doivent pas oublier que la richesse de l’Europe comme se
4 1949, Articles divers (1948-1950). Le Centre européen de la culture aura son siège en Suisse (7 juillet 1949)
10 La puissance a changé de mains. Elle est russe et américaine . Elle se retourne contre nous. L’Europe déchue n’est plus qu’un petit
11 est lui aussi qui nous empêche de dire à nos amis américains  : « Mais entrez donc, apportez-nous les secrets de votre bonheur, nou
5 1949, Articles divers (1948-1950). L’Europe ou le cap du destin (1949)
12 « humanistes » aussi bien que les chrétiens, les Américains comme les Russes, les chefs de l’Inde comme ceux de la Chine. Qu’il s
13 x, ni la notion d’État, ni le nationalisme, car l’ Amérique ou la Russie s’en chargent. Et s’il ne s’agissait que de cela, nous p
14 diable. Et le monde entier en pâtirait, Russes et Américains compris. Cette Europe, pratiquement réduite à l’essentiel de son géni
15 , qui nous fait repousser les tentations russe et américaine . Mais il s’agit maintenant de l’informer, de lui donner des moyens d’
6 1950, Articles divers (1948-1950). Un gage à Jean Paulhan ! (avril 1950)
16 eil de l’Europe, depuis le 11 août 1949, mais les États-Unis n’y ont été nommés jusqu’ici que par L’Humanité. Drôle d’évidence. (C
7 1950, Articles divers (1948-1950). Il est impossible de sauver l’Europe sans sauver sa culture (5 août 1950)
17 mpuissance politique, si elle est colonisée par l’ Amérique , ce qu’elle désire parfois, ou envahie par la Russie, si l’Europe dis
18 re xxe siècle ? Entre les deux colosses russe et américain , l’Européen qui vient de perdre la guerre, fait actuellement ce qu’on
19 t. Entre 200 millions de Russes et 150 millions d’ Américains , nous sommes ici à l’ouest du rideau de fer, près de 300 millions d’E
20 diquement, jusqu’à la monstruosité. Si bien que l’ Amérique et la Russie moderne, dans plus d’un sens, sont en réalité notre cari
21 laissons jamais aller à placer sur le même plan l’ Amérique et la Russie. Deux constatations très simples me suffiront. Entre l’A
22 constatations très simples me suffiront. Entre l’ Amérique et nous, qu’y a-t-il de commun ? Il y a tous les principes fondamenta
8 1950, Articles divers (1948-1950). Saint-John Perse et l’Amérique (1950)
23 Saint-John Perse et l’ Amérique (1950)k La grandeur de cette poésie fait reculer le commentaire :
24 andeur signifie l’exil. C’était, on l’imagine, en Amérique . Au long des avenues de Manhattan, il marchait lentement, régulièreme
25 me lyrique du Nouveau Monde, dans un ouvrage où l’ Amérique , un jour, découvrira son épopée. ⁂ Vents me paraît bien plus américa
26 couvrira son épopée. ⁂ Vents me paraît bien plus américain qu’Anabase n’était asiatique. J’y verrais même la meilleure descripti
27 rais même la meilleure description de l’essor des États-Unis dans l’espace et le temps à la fois, si le sujet n’était plutôt le pr
28  ». Le poème ainsi prend sa source au lieu d’où l’ Amérique dans l’espace et le temps, et la fureur lyrique dans l’homme épris du
29 s de la terre… Congénialité du poème et de cette Amérique ourdie par les grands vents : le mouvement, la violence heureuse, et
30 animation perpétuelle. Tout est mouvant au monde américain , ne peut être saisi qu’au vol, épousé dans les rythmes larges. Et no
31 étymologie et de l’emportement lyrique4. (Ainsi l’ Amérique idéale, entre ses « origines » et son délire global…) II. Anabase et
32 ne s’accorde mieux au génie matinal du continent américain . (La poésie des « blues » fait illusion : temps faible d’un grand ryt
33 L’Europe étant vision de l’homme dans le temps, l’ Amérique est vision de l’espace. L’Europe fut universaliste, et le redeviendra
34 niversaliste, et le redeviendra peut-être, mais l’ Amérique est planétaire. Sujets et procédés, chez Saint-John Perse, ouvrent le
35 -John Perse, ouvrent les voies d’un grand lyrisme américain . Ils sont classiques. Les continents, les peuples et leurs rites, les
36 semblera surprenant qu’un Français ait ouvert aux Américains les perspectives de l’épopée globale que l’histoire désormais leur as
37 lement le poème du lyrisme, le chant profond de l’ Amérique . C’est aussi, dans sa dernière partie, le poème du retour à l’Europe,
38 et Chinois peut-être… k. « Saint-John Perse et l’ Amérique  », Les Cahiers de la Pléiade, Paris, n° 10, 1950, p. 136-139.