1 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Veille d’élection présidentielle (14 novembre 1940)
1 est l’une des plus violentes qu’aient connue les États-Unis . D’autant plus violente, semble-t-il, que l’enjeu en est plus confus,
2 de la fraction syndicaliste la plus « rouge » des États-Unis . Relativement à la politique extérieure, l’opposition des deux candid
3 de quatre ans —, sape les bases de la démocratie américaine et crée le véritable danger dictatorial. Peut-on dire, pour simplifie
4 plifier, qu’avec Roosevelt l’entrée en guerre des États-Unis serait un peu plus probable qu’avec Willkie ? Ce n’est pas certain. M
5 choix qu’est en train de faire le corps électoral américain . Qu’on ne s’y trompe pas : le parti proallemand est extrêmement faibl
6 : le parti proallemand est extrêmement faible aux États-Unis , mais le parti antiguerre reste fort. En sera-t-il de même lorsque ce
7 une fanatique intolérance de part et d’autre. En Amérique , il s’agit de quelque chose qui rappelle beaucoup plus la violence d’
8 personnels. C’est ainsi que, dans chaque journal américain , vous pourrez lire quelques articles sérieusement documentés sur les
9 avoritisme a été exploité à fond pour persuader l’ Américain moyen des intentions « dictatoriales » du président. Les partisans de
10 e des boutons à slogans fait d’ailleurs fureur. L’ Américain n’aime guère discuter, mais il aime faire connaître son opinion. Il d
11 e — de la décision du 5 novembre. Ce jour-là, les Américains sauront ce qu’ils pensent en tant que nation. Ils auront cessé de par
12 Quoi qu’il arrive le 5 novembre, l’unanimité des Américains se reformera toujours sur le mot d’ordre : démocratie. Car « démocrat
2 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Santé de la démocratie américaine (17 janvier 1941)
13 Santé de la démocratie américaine (17 janvier 1941)i New York, décembre J’étais à Times Square, au
14 rdue par la France. La seconde a été gagnée par l’ Amérique . En attendant le résultat de la troisième et dernière manche, c’est-à
15 oint de rancune et se résolvent si rapidement aux États-Unis , c’est en grande partie à cause de la constante circulation d’idées e
16 qui se passe dans d’autres républiques, l’opinion américaine discute réellement les problèmes posés. Elle cherche réellement à les
17 ue voici : en réalité, il n’y a pas de partis aux États-Unis . Il serait en effet absolument faux d’assimiler les républicains et l
18 ux d’assimiler les républicains et les démocrates américains à nos radicaux, conservateurs, libéraux et socialistes. Ni les républ
19 endances générales, signifie pratiquement que les États-Unis sont une démocratie sans partis. Entre le citoyen et les autorités, p
20 s d’autre intermédiaire que l’opinion publique. L’ Américain ne possède légalement ni le droit de référendum, ni le droit d’initia
21 ndements et des manifestes. Sait-on assez que les Américains sont très conscients et très jaloux de la qualité de leur esprit publ
22 oit que c’est vrai. i. « Santé de la démocratie américaine  », Journal de Genève, Genève, n° 14, 17 janvier 1941, p. 1. Le journa
3 1941, Journal de Genève, articles (1926–1982). Religion et vie publique aux États-Unis (18 février 1941)
23 Religion et vie publique aux États-Unis (18 février 1941)j New York, février J’ai fait une découverte sur
24 ew York, février J’ai fait une découverte sur les États-Unis  : c’est qu’il n’est pas de pays moderne où la religion tienne dans la
25 en pour s’en étonner, me dit-on. De fait, pour un Américain qui connaît tant soit peu son histoire, rien n’apparaît plus naturel.
26 u son histoire, rien n’apparaît plus naturel. Les États-Unis ont été fondés par des groupes successifs de colons, la plupart exilé
27 s missionnaires. Mais s’ils trouvaient sur le sol américain la liberté de célébrer leur culte, ils y trouvaient aussi la possibil
28 gieux de leur civisme. La structure politique des États-Unis traduit aujourd’hui encore le jeu complexe de ces apports religieux s
29 t souvent d’ailleurs avec les apports raciaux. Un Américain qui appartient à l’Église réformée a bien des chances d’être Hollanda
30 presque totalité des observateurs européens de l’ Amérique . Ouvrez le New York Times : vous y trouverez, le samedi, deux grandes
31 tre de prudences aussi, que l’on n’imagine pas en Amérique … Cherchant à louer une maison, je parcours les annonces. J’en trouve
32 x de culte. En tête : « Préservez votre privilège américain  : allez au culte de votre paroisse. » Certes, l’on peut sourire de la
33 ns les paroisses. Devenir membre d’une Église, en Amérique , c’est aussi trouver un milieu social, des amis, des appuis matériels
34 eur sens à certains incidents de la vie politique américaine . Imaginez, par exemple, le gouverneur d’un des grands États de l’Unio
35 t. Le choix de lord Halifax comme ambassadeur aux États-Unis est particulièrement approuvé, parce que, dit-on, sa piété profonde l
36 nt essentiels à la compréhension de la démocratie américaine . Il est important de savoir que les grandes cérémonies civiques et po
37 s’y joindre. j. « Religion et vie publique aux États-Unis  », Journal de Genève, Genève, n° 41, 18 février 1941, p. 1. Le journa
4 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (11-12 mai 1946)
38 le et longue la préparation des voyages. Passer d’ Amérique en Europe ne demandait plus que quelques heures ? On y ajouta plusieu
39 dame qui vient de passer le temps de la guerre en Amérique frémit de toutes ses fourrures et se récrie : « Quel goût ! Voilà l’E
40 st beau !… » — « Mais tout ici a été fait par les Américains pendant la guerre… » — « Taisez-vous, me crie-t-elle, je retrouve l’E
41 ce grapefruit. Ils la vengent, croit-elle, d’une Amérique « où tout est laid », mais d’où ils viennent. ⁂ Les oiseaux de Par
42 s chambres pour le reste de la nuit ? Deux jeunes Américains du convoi m’interrogent. Cet hôtel ne leur plaît qu’à moitié. Je les
43 des chambres libres, faites-moi signe. (Comme les Américains paraissent bizarres, ici ! Comme ils se mettent immédiatement à resse
5 1946, Journal de Genève, articles (1926–1982). Journal d’un retour (fin) (18-19 mai 1946)
44 quant l’entrée du règne de l’Autre Grand. Entre l’ Amérique et la Suisse — je simplifie à peine, et c’est déjà cruel — il semble
45 tesque palais vide, pour nous ruer vers la grande Amérique où l’on ne trouve pas une chambre à louer pour plus d’une nuit. Parad
6 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Troisième lettre aux députés européens : L’orgueil de l’Europe (17 août 1950)
46 éluge, ni même jusqu’aux Anciens qui manquent à l’ Amérique , ou à la Renaissance qui manque aux Russes — sens de la mesure et sen
47 x empires qui prétendent partager notre monde ? L’ Amérique , la Russie moderne, sont des produits de notre culture, de Calvin et
7 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Quatrième lettre aux députés européens : En lisant le pamphlet du Labour Party (18 août 1950)
48 rt bien que leurs armées soient commandées par un Américain . On prétend même qu’ils auraient accepté que leur monnaie perde un ti
8 1950, Journal de Genève, articles (1926–1982). Cinquième lettre aux députés européens : « Méritez votre nom ! » (19-20 août 1950)
49 se moque des principes vaut beaucoup moins qu’une Amérique qui les professe, et ne vaut rien en face des Russes qui les assènent
9 1952, Journal de Genève, articles (1926–1982). Au pays du Patriarche (29-30 novembre 1952)
50 ourse des valeurs de toute l’Europe (et déjà de l’ Amérique ) qui fait rumeur à Genève. Le tout survolé trente fois par jour par d
10 1953, Journal de Genève, articles (1926–1982). Aller et retour (21 mai 1953)
51 e nos différentes nations indépendantes de l’aide américaine . J’écris ceci dans la pleine conviction qu’il n’est pas un des respon
52 un des responsables de la politique mondiale des États-Unis qui souhaite nous réduire à l’état de satellites. Mais nos faiblesses
53 notre manque d’union, appellent dangereusement l’ Amérique à prendre en main le sort de débiteurs chroniques. Déjà, dans plusieu
54 s au rôle de simples « instruments de la grandeur américaine  ». Mais quel remède nous offre-t-on à cette situation humiliante ? Le
55 ils seront incapables de soutenir la concurrence américaine , incapables d’assurer leur défense, incapables enfin de retrouver, av
56 cèrent une action décisive, ainsi que nul écolier américain ne peut aujourd’hui l’ignorer. S’il fallait résumer en deux phrases l
57 avel. Depuis un siècle et demi, les hommes d’État américains ont coutume de se référer aux maximes du Federalist comme à une sorte
58 hapitre de ce fameux texte de base de la grandeur américaine , je tombe sur un passage dont le lecteur va comprendre l’extrême impo
59 r la force et par la fraude. L’Afrique, l’Asie, l’ Amérique sont successivement tombées sous sa domination. La supériorité que l’
60 imaux, ainsi que la race humaine, dégénéraient en Amérique  ; que les chiens même perdaient la faculté d’aboyer, après avoir resp
61 ait une nouvelle victime à leur triomphe. Que les Américains méprisent enfin d’être les instruments de la grandeur européenne ! qu
62 ion, concourent à la formation d’un grand système américain qui soit au-dessus du contrôle de toute force ou de toute influence e
63 e à l’évidence, entre la situation de départ de l’ Amérique et celle de notre Europe en formation. Regardons-nous dans ce miroir 
11 1955, Journal de Genève, articles (1926–1982). Pour un désarmement moral (19 juillet 1955)
64 nion, dénoncée par les communistes comme une idée américaine . En affirmant le principe de la non-ingérence dans les affaires intér
65 sans laquelle toute neutralité reste illusoire. L’ Amérique n’aurait rien à y perdre, la Russie se verrait rassurée, l’Europe ser
12 1968, Journal de Genève, articles (1926–1982). Denis de Rougemont nous écrit (6-7 juillet 1968)
66 i littéraire, 22 juin 1968) que pendant six ans d’ Amérique je n’ai fait que « papoter avec des milliardaires nyouorkaises » et m
67 — ou mes émissions quotidiennes de « La Voix de l’ Amérique parle aux Français ». Mais la caricature veut ces déformations, si la
13 1969, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Non, notre civilisation n’est pas mortelle ! » (30-31 août 1969)
68 velles qui seraient à accomplir. Comme disent les Américains  : « It doesn’t work », ça ne fonctionne pas, ça ne joue plus. Ne pens
14 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars 1973)
69 re tel que vous vouliez le faire à votre retour d’ Amérique en Europe en 1946 ? Je suis un écrivain engagé au sens actif du mot q
70 crivain en tant que tel. Quand je suis rentré des États-Unis , en 1946, j’ai vu que l’engagement était devenu une théorie à la mode