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Tableaux
américains
(décembre 1946)c New York alpestre Personne ne m’avait dit qu
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s une atmosphère irrémédiablement désertique. Les
Américains
des plaines de l’Ouest, venant à New York, ont coutume de se plaindre
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gare de Pennsylvanie, j’ai pris mon premier train
américain
. Comme tout le monde, j’ai glissé mon billet dans le ruban de mon cha
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ture de mon journal. Il n’y a que deux classes en
Amérique
: l’une où les fauteuils au dossier très haut sont fixes (deux de cha
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es châteaux au fond de nos mémoires. L’idéal de l’
Américain
serait sans doute la maison d’une seule pièce, avec au centre un gran
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r avance la nostalgie. Le soir vient dans un luxe
américain
d’ocres, de roses, d’argents et d’éclats d’or sur les fenêtres des us
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eure du pardon délivrant — et je me donne au jour
américain
! Sur le grand fond sonore à bouche fermée des usines de l’autre rive
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t autres pareilles, fait voir en coupe la société
américaine
. C’est une coupe mégaloscopique — le contraire de microscopique — per
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de mon espèce aiment les maisons trop grandes, en
Amérique
.) L’un des maris se nomme Robert ; son père était un Canadien françai
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’Irlande. « True average-Americans all ! de vrais
Américains
moyens », concluent-ils en souriant. Nous leur avons offert des boiss
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a longueur des bâtiments. » (Il est peu de villes
américaines
qui ne réussissent à se vanter de quelque chose d’unique au monde, co
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vie, cette ville aux images que, par Hollywood, l’
Amérique
nous propose d’elle-même et qu’elle s’efforce d’imiter. Souvenir d
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ens tenté d’écrire la suite du roman. La route
américaine
L’Européen parle parfois de sa conception de la vie. Aux États-Uni
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éen parle parfois de sa conception de la vie. Aux
États-Unis
, on parle tous les jours de l’american way of life, littéralement : d
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american way of life, littéralement : de la route
américaine
de la vie. Ce qui est pour nous concept, forme arrêtée, devient chez
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indéfini. C’est pourquoi je prendrai les routes d’
Amérique
comme un symbole du rêve et de la volonté du Nouveau Monde. On croyai
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à Wall Street. Un grand malaise étreignait l’âme
américaine
, prise de nausée dès qu’elle ressent l’approche d’une limite infranch
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ruire des routes. Depuis dix ans, les autostrades
américaines
allongent sans répit leur ruban de béton, semblables à la trace d’un
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anger de régime pour le réaliser. Les autostrades
américaines
ne sont pas une réclame politique, ni même un expédient pour lutter c
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n de prison… ou les deux ensemble… Dieu bénisse l’
Amérique
… » Je ferme les yeux et j’écoute le grondement sourd des pneus qui mo
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elphie et Baltimore. La vitesse rétrécit l’espace
américain
, les routes de la vitesse lui créent enfin des cadres. Quand la surfa
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ans le nord de l’État de New York. c. « Tableaux
américains
», La Revue de Paris, Paris, n° 12, décembre 1946, p. 51-62.
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Nécessité et urgence de l’union Quand un
Américain
déclare que votre idée est généreuse, c’est qu’il est ému : il va vou
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surgissement au plan mondial de la Russie et de l’
Amérique
. Ces deux colosses sont en train de s’observer par-dessus nos têtes.
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millions d’habitants : c’est deux fois plus que l’
Amérique
, autant que la Russie et tous ses satellites. Si ces 320 millions d’h
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a Russie fait donner ses cinquièmes colonnes et l’
Amérique
numérote ses bombes. Ainsi l’urgence s’ajoute à la nécessité. J’essai
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se passer nourrit l’espoir. L’un des observateurs
américains
qui assistait aux travaux de l’Assemblée, et qui a pu voir notre Mouv
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laçable. Là où cette croyance s’atténue, comme en
Amérique
(où l’on pense réellement qu’un homme en vaut un autre), on voit auss
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alités locales, l’Europe n’offre plus aux empires
américain
et russe qu’un de ces vides dont l’Histoire n’a pas moins horreur que
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e vue de la puissance matérielle, rappelons que l’
Amérique
consacre cette année au développement de la recherche atomique 5 mill
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me. L’idée de progrès a émigré ; elle est devenue
américaine
et russe. Mais ici, nous touchons déjà au drame de notre culture. D’u
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’il est trop tard, je me tairais, ou je me ferais
Américain
. Mais il est impossible de sauver l’Europe si l’on ne sauve pas en mê
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mpuissance politique, si elle est colonisée par l’
Amérique
— ce qu’elle désire parfois — ou envahie par la Russie, certains pens
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, en vue d’agir. Entre les deux colosses russe et
américain
, l’Europe qui vient de perdre la guerre fait actuellement ce qu’on ap
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s-millions de Russes et cent-cinquante-millions d’
Américains
, nous sommes ici, à l’ouest du rideau de fer, près de trois-cents-mil
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cents-millions d’Européens avec les Russes ou les
Américains
. L’action dont je viens d’esquisser les trois chapitres principaux, c
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dans le rôle de Charybde et de Scylla. Entre les
Américains
et nous, Européens, il y a en commun les principes originels, l’usage
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beau de coton, glissent dans les grosses voitures
américaines
, au moment de claquer les portières, leur petit bras coupé au coude.
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blé de l’Inde centrale. Avec l’aide des tracteurs
américains
qui avaient construit la Route birmane, il vient de rendre, en quelqu
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question de plébiscite, idée quantitative et bien
américaine
; il s’agit au contraire de sauver les droits de la minorité, seule r
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La famine menace au Bihar. On demande l’aide des
États-Unis
, on critique en même temps leur politique, on les rend hésitants et l
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entée de juger l’Occident tout entier à travers l’
Amérique
; or l’Europe est plus près de l’Inde… Il s’est donné une petite tape
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logique. Son dédain mal dissimulé pour la culture
américaine
est celui d’un brahmine pour une caste inférieure (il l’a écrit), non
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rmie en plein Moyen Âge, on la réveille au siècle
américain
et russe. Ni d’un côté ni de l’autre, elle ne peut se reconnaître. El
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tenté que par le rôle d’arbitre ! Admettons que l’
Amérique
représente aujourd’hui le monde des libertés individuelles, dans sa l
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. Il faut donc aider l’Inde, mais qui le peut ? L’
Amérique
lui fournit des tracteurs et du blé. La Russie lui propose la révolte
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dant l’été de 1963, dans six pays d’Europe et aux
États-Unis
, montre qu’ils sont « en tête des gens heureux », comme l’écrit un jo
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a fait beaucoup de métiers est un éloge banal en
Amérique
(ou versatile veut dire habile, doué de nombreux talents, polyvalent)
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ondre dans le cas de la Suisse que dans celui des
États-Unis
par exemple19. Car la Suisse reste tributaire dans son ensemble d’une
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uisse tient l’un des premiers rangs (derrière les
États-Unis
, le Danemark, la Suède et l’Autriche) pour la proportion des divorces
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stoï et Staline, l’Espagne Cervantès, Colomb et l’
Amérique
, cette dernière Orson Welles et la Bombe. Il faut admettre que notre
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influencé l’ensemble des Églises protestantes, en
Amérique
comme en Europe, et que les docteurs de Rome respectent et commentent
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s capitales en Inde ; qu’un troisième a donné à l’
Amérique
les deux ponts les plus longs du monde, le Golden Gate et le Washingt
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re de l’étranger, des grands pays voisins ou de l’
Amérique
, que leur réputation nous est revenue, comme importée. « Son canton —
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te COMECON, dans le monde arabe, en Afrique et en
Amérique
latine, cependant qu’une volonté d’union mondiale anime les Nations u
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d’une sorte d’isolation paranoïaque. En fait, les
États-Unis
, quoique de loin les plus forts, dépendent autant de l’opinion mondia
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cinq continents et les plus modernes — ainsi les
États-Unis
, le Mexique et le Brésil pour les trois Amériques, le Nigéria en Afri
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unes employées par les sauvages. » Chateaubriand,
Amérique
, Gouvernement. 2) « Pendant la Révolution, projet attribué aux girond