1 1946, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Tableaux américains (décembre 1946)
1 Tableaux américains (décembre 1946)c New York alpestre Personne ne m’avait dit qu
2 s une atmosphère irrémédiablement désertique. Les Américains des plaines de l’Ouest, venant à New York, ont coutume de se plaindre
3 gare de Pennsylvanie, j’ai pris mon premier train américain . Comme tout le monde, j’ai glissé mon billet dans le ruban de mon cha
4 ture de mon journal. Il n’y a que deux classes en Amérique  : l’une où les fauteuils au dossier très haut sont fixes (deux de cha
5 es châteaux au fond de nos mémoires. L’idéal de l’ Américain serait sans doute la maison d’une seule pièce, avec au centre un gran
6 r avance la nostalgie. Le soir vient dans un luxe américain d’ocres, de roses, d’argents et d’éclats d’or sur les fenêtres des us
7 eure du pardon délivrant — et je me donne au jour américain  ! Sur le grand fond sonore à bouche fermée des usines de l’autre rive
8 t autres pareilles, fait voir en coupe la société américaine . C’est une coupe mégaloscopique — le contraire de microscopique — per
9 de mon espèce aiment les maisons trop grandes, en Amérique .) L’un des maris se nomme Robert ; son père était un Canadien françai
10 ’Irlande. « True average-Americans all ! de vrais Américains moyens », concluent-ils en souriant. Nous leur avons offert des boiss
11 a longueur des bâtiments. » (Il est peu de villes américaines qui ne réussissent à se vanter de quelque chose d’unique au monde, co
12 vie, cette ville aux images que, par Hollywood, l’ Amérique nous propose d’elle-même et qu’elle s’efforce d’imiter. Souvenir d
13 ens tenté d’écrire la suite du roman. La route américaine L’Européen parle parfois de sa conception de la vie. Aux États-Uni
14 éen parle parfois de sa conception de la vie. Aux États-Unis , on parle tous les jours de l’american way of life, littéralement : d
15 american way of life, littéralement : de la route américaine de la vie. Ce qui est pour nous concept, forme arrêtée, devient chez
16 indéfini. C’est pourquoi je prendrai les routes d’ Amérique comme un symbole du rêve et de la volonté du Nouveau Monde. On croyai
17 à Wall Street. Un grand malaise étreignait l’âme américaine , prise de nausée dès qu’elle ressent l’approche d’une limite infranch
18 ruire des routes. Depuis dix ans, les autostrades américaines allongent sans répit leur ruban de béton, semblables à la trace d’un
19 anger de régime pour le réaliser. Les autostrades américaines ne sont pas une réclame politique, ni même un expédient pour lutter c
20 n de prison… ou les deux ensemble… Dieu bénisse l’ Amérique … » Je ferme les yeux et j’écoute le grondement sourd des pneus qui mo
21 elphie et Baltimore. La vitesse rétrécit l’espace américain , les routes de la vitesse lui créent enfin des cadres. Quand la surfa
22 ans le nord de l’État de New York. c. « Tableaux américains  », La Revue de Paris, Paris, n° 12, décembre 1946, p. 51-62.
2 1949, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Mouvement européen (avril 1949)
23 Nécessité et urgence de l’union Quand un Américain déclare que votre idée est généreuse, c’est qu’il est ému : il va vou
24 surgissement au plan mondial de la Russie et de l’ Amérique . Ces deux colosses sont en train de s’observer par-dessus nos têtes.
25 millions d’habitants : c’est deux fois plus que l’ Amérique , autant que la Russie et tous ses satellites. Si ces 320 millions d’h
26 a Russie fait donner ses cinquièmes colonnes et l’ Amérique numérote ses bombes. Ainsi l’urgence s’ajoute à la nécessité. J’essai
3 1949, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Découverte de l’Europe (octobre 1949)
27 se passer nourrit l’espoir. L’un des observateurs américains qui assistait aux travaux de l’Assemblée, et qui a pu voir notre Mouv
4 1950, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Europe et sa culture (novembre 1950)
28 laçable. Là où cette croyance s’atténue, comme en Amérique (où l’on pense réellement qu’un homme en vaut un autre), on voit auss
29 alités locales, l’Europe n’offre plus aux empires américain et russe qu’un de ces vides dont l’Histoire n’a pas moins horreur que
30 e vue de la puissance matérielle, rappelons que l’ Amérique consacre cette année au développement de la recherche atomique 5 mill
31 me. L’idée de progrès a émigré ; elle est devenue américaine et russe. Mais ici, nous touchons déjà au drame de notre culture. D’u
32 ’il est trop tard, je me tairais, ou je me ferais Américain . Mais il est impossible de sauver l’Europe si l’on ne sauve pas en mê
33 mpuissance politique, si elle est colonisée par l’ Amérique — ce qu’elle désire parfois — ou envahie par la Russie, certains pens
34 , en vue d’agir. Entre les deux colosses russe et américain , l’Europe qui vient de perdre la guerre fait actuellement ce qu’on ap
35 s-millions de Russes et cent-cinquante-millions d’ Américains , nous sommes ici, à l’ouest du rideau de fer, près de trois-cents-mil
36 cents-millions d’Européens avec les Russes ou les Américains . L’action dont je viens d’esquisser les trois chapitres principaux, c
37 dans le rôle de Charybde et de Scylla. Entre les Américains et nous, Européens, il y a en commun les principes originels, l’usage
5 1951, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Inde 1951 (décembre 1951)
38 beau de coton, glissent dans les grosses voitures américaines , au moment de claquer les portières, leur petit bras coupé au coude.
39 blé de l’Inde centrale. Avec l’aide des tracteurs américains qui avaient construit la Route birmane, il vient de rendre, en quelqu
40 question de plébiscite, idée quantitative et bien américaine  ; il s’agit au contraire de sauver les droits de la minorité, seule r
41 La famine menace au Bihar. On demande l’aide des États-Unis , on critique en même temps leur politique, on les rend hésitants et l
42 entée de juger l’Occident tout entier à travers l’ Amérique  ; or l’Europe est plus près de l’Inde… Il s’est donné une petite tape
43 logique. Son dédain mal dissimulé pour la culture américaine est celui d’un brahmine pour une caste inférieure (il l’a écrit), non
44 rmie en plein Moyen Âge, on la réveille au siècle américain et russe. Ni d’un côté ni de l’autre, elle ne peut se reconnaître. El
45 tenté que par le rôle d’arbitre ! Admettons que l’ Amérique représente aujourd’hui le monde des libertés individuelles, dans sa l
46 . Il faut donc aider l’Inde, mais qui le peut ? L’ Amérique lui fournit des tracteurs et du blé. La Russie lui propose la révolte
6 1965, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Suisse moyen et quelques autres (mai 1965)
47 dant l’été de 1963, dans six pays d’Europe et aux États-Unis , montre qu’ils sont « en tête des gens heureux », comme l’écrit un jo
48 a fait beaucoup de métiers est un éloge banal en Amérique (ou versatile veut dire habile, doué de nombreux talents, polyvalent)
49 ondre dans le cas de la Suisse que dans celui des États-Unis par exemple19. Car la Suisse reste tributaire dans son ensemble d’une
50 uisse tient l’un des premiers rangs (derrière les États-Unis , le Danemark, la Suède et l’Autriche) pour la proportion des divorces
51 stoï et Staline, l’Espagne Cervantès, Colomb et l’ Amérique , cette dernière Orson Welles et la Bombe. Il faut admettre que notre
52 influencé l’ensemble des Églises protestantes, en Amérique comme en Europe, et que les docteurs de Rome respectent et commentent
53 s capitales en Inde ; qu’un troisième a donné à l’ Amérique les deux ponts les plus longs du monde, le Golden Gate et le Washingt
54 re de l’étranger, des grands pays voisins ou de l’ Amérique , que leur réputation nous est revenue, comme importée. « Son canton —
7 1969, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’avenir du fédéralisme (septembre 1969)
55 te COMECON, dans le monde arabe, en Afrique et en Amérique latine, cependant qu’une volonté d’union mondiale anime les Nations u
56 d’une sorte d’isolation paranoïaque. En fait, les États-Unis , quoique de loin les plus forts, dépendent autant de l’opinion mondia
57 cinq continents et les plus modernes — ainsi les États-Unis , le Mexique et le Brésil pour les trois Amériques, le Nigéria en Afri
58 unes employées par les sauvages. » Chateaubriand, Amérique , Gouvernement. 2) « Pendant la Révolution, projet attribué aux girond