1 1946, Lettres sur la bombe atomique. La guerre est morte
1 te frustration. (L’Europe sera plus touchée que l’ Amérique .) On ne se guérit pas facilement de l’ablation à chaud d’une coutume
2 1946, Lettres sur la bombe atomique. Le point de vue moral
2 , vous pourriez le prévoir, puisqu’il s’agit de l’ Amérique  : les uns ont adopté le point de vue de la morale, les autres celui d
3 ur indignée, voire humiliée, qu’un grand nombre d’ Américains ont accueilli la nouvelle de la Bombe. — Nous avons perdu la face, s’
4 en tout cas terni notre victoire, et le prestige américain ne s’en relèvera pas. — Pas du tout, disent les autres, nous avons a
5 s sauvé un million de vies. Voilà du beau travail américain . — Êtes-vous sûrs, répliquent les premiers, que c’est la Bombe qui a
3 1946, Lettres sur la bombe atomique. Utopies
6 rrait donc en porter une dizaine. Le gouvernement américain nous annonce comme « certaine » la fabrication d’appareils volant plu
7 importe quel point de la planète » en partant des États-Unis . On annonce au surplus que ce mode de transport sera rapidement suppl
4 1946, Lettres sur la bombe atomique. Ni secret, ni défense
8 omique réside dans la puissance industrielle de l’ Amérique . C’est assez dire qu’il n’est que temporaire. Quant au secret techniq
9 par surprise. Voici cependant l’état de l’opinion américaine en cette fin d’année 1945. M. Georges Gallup vient d’établir que 71 %
10 tre gardé ». D’où je déduis que la proportion des Américains raisonnables (j’entends capables de rapprocher deux idées et d’en tir
11 croit — les grosses dépenses ont été faites par l’ Amérique , pendant les recherches — mais d’ingéniosité et d’équipement techniqu
12 lle allusion à des circonstances trop réelles.) L’ Amérique ne doute pas un instant que les projectiles ne viennent de Russie. Il
5 1946, Lettres sur la bombe atomique. Le savant et le général
13 sons humaines quelles affectent. Comme partout en Amérique — mais dans notre Réserve d’intellectuels avec plus de compétence qu’
14 oici d’abord l’opinion du chef suprême des forces américaines , le général Marshall. La bombe atomique, déclare-t-il, devant une com
15 eul raid atomique contre les centres populeux des États-Unis puisse tuer 40 millions d’Américains ?”, le savant a répondu : “Je cr
16 populeux des États-Unis puisse tuer 40 millions d’ Américains  ?”, le savant a répondu : “Je crains que oui.” » Or ceci tue cela, me
17 stupide. Supposez encore que la Russie attaque l’ Amérique par la stratosphère. Que peut faire l’infanterie américaine ? Attaque
18 par la stratosphère. Que peut faire l’infanterie américaine  ? Attaquer ? Où et quand ? Se défendre ? Contre qui ? On dit : C’est
19 actives. De même, si la Russie est attaquée par l’ Amérique , ou encore si l’une des deux attaque l’Europe. Calculez les distances
20 esquelles il s’ébranlera. Il a fallu deux ans aux Américains pour débarquer en Europe, et leur pays était resté à l’abri des bomba
6 1946, Lettres sur la bombe atomique. Tout est changé, personne ne bouge
21 ue cependant le Sous-Comité judiciaire du Congrès américain discute encore la question de savoir si la guerre a pris fin légaleme
22 taires, on discute la couleur des parements, et l’ Amérique parle d’établir la conscription obligatoire. Politique. La victoire
23 blis pour la prochaine. Progrès. Un hebdomadaire américain a posé récemment la question : « Quel est le but de la science ? Fair
7 1946, Lettres sur la bombe atomique. Un salon atomique
24 s blancs, laisserait environ 2 % de la population américaine , grattant la terre entre les ruines, pour y chercher sa subsistance.
8 1946, Lettres sur la bombe atomique. Paralysie des hommes d’État
25 voudrait la paix, car le commerce et l’industrie américains y trouveraient leur espace vital, mais il ne renonce pas aux barrière
26 a presse. Mais qui l’a dit au sujet de Truman ? L’ Amérique est trop grande pour lui, et le voici chargé du monde en plus ! Ainsi
27 parfois par les tribunaux ? Je demande à mes amis américains  : imaginez-vous ce pays conduit non par un cabinet fédéral, mais par
9 1946, Lettres sur la bombe atomique. La tâche politique du siècle
28 nnes ont disparu de la première page des journaux américains . Libéré de la pression d’une actualité haletante qui renouvelait chaq
10 1946, Lettres sur la bombe atomique. Tous démocrates
29 ienne méritent au mieux un sourire indulgent. « L’ Amérique vous a contaminé », ajoutez-vous moins poliment. Et je relève dans vo
30 donné des leçons de slang !) qui caractérisent l’ Amérique aux yeux des réalistes de l’Europe. (Mais pour autant, ils ne se font
31 s raconter une histoire. Elle vous prouvera qu’en Amérique , on trouve parfois des occasions de penser aussi complexes et irritan
11 1946, Lettres sur la bombe atomique. Les quatre libertés
32 rit si rapide, si vite occupé d’autre chose. Et l’ Amérique a la mémoire si courte : cela produit parfois les mêmes effets… Les Q
33 érils extérieurs. Ce sont les détenus des prisons américaines . (On leur donne même des séances de cinéma.) La liberté ne peut être
34 George Washington était plus libre qu’un citoyen américain qui tourne le bouton de sa radio. Ils combattaient. Et nous ? Nous ne
12 1946, Lettres sur la bombe atomique. La pensée planétaire
35 pas la faute du député local ni de « l’hypocrisie américaine  ». Que faire ? Tout le monde ne peut pas tout savoir, encore moins to
13 1946, Lettres sur la bombe atomique. La fin du monde
36 st « au moins prématuré ». Voilà. Le gouvernement américain , ayant fait annoncer par la presse que des essais de bombe atomique a
37 n’aurait été qu’un bain de pied. Le gouvernement américain ayant également annoncé son intention de jeter une bombe sur la calot
14 1946, Lettres sur la bombe atomique. La paix ou la mort
38 e j’ai exagéré. Vous pensez que j’ai cédé au goût américain de la sensation, du biggest in the world. Et de vrai, c’est dans ce p
15 1946, Lettres sur la bombe atomique. Appendice. Les cochons en uniforme, ou le nouveau déluge
39 1946. Pendant l’hiver 1945-1946, le gouvernement américain fit annoncer une expérience sensationnelle : au mois de mai ou de jui
40 rience, j’en retiens deux. Une mission de savants américains formée de quatorze biologistes, botanistes et océanographes, et de de