1 1962, Les Chances de l’Europe. I. L’aventure mondiale des Européens
1 Christophe Colomb n’est pas parti pour trouver l’ Amérique , car il n’y croyait pas et ne pouvait donc la chercher. Il est parti
2 ord la première, dès la fin du xviiie siècle ; l’ Amérique latine pendant la première moitié du xixe siècle ; l’Inde, l’Indonés
3 ises en « linéaire A » par des savants anglais et américains  : il s’agit d’un langage phénicien écrit en caractères grecs. 10. Su
4 rador, puis la Nouvelle-Écosse, enfin le Nord des États-Unis , qu’ils baptisent Vinland, « pays de la vigne » ; ce sont les côtes d
2 1962, Les Chances de l’Europe. II. Secret du dynamisme européen
5 s et des économistes attachés aux armées de l’air américaine et anglaise ont publié quelques travaux restés presque confidentiels,
6 e, exactement au sud de Nantes, selon les auteurs américains , plus près de Londres, selon les auteurs anglais, ou de Berlin selon
7 ts vus dans leur ensemble (par l’œil du satellite américain Tiros I ou simplement sur une mappemonde indiquant les reliefs) nous
8 e la défense, du Burg central et des remparts. En Amérique , les villages naissent comme au hasard, le long des routes frayées pa
9 itionnelles et statiques de l’Asie, et aussi de l’ Amérique précolombienne, et comme veulent l’être les régimes totalitaires de n
10 e au portrait-robot du producteur moyen, russe ou américain  ? Je suggère que les éléments d’une réponse motivée à cette question
11 urtant qu’une seule, le plus souvent, alors qu’en Amérique , elles sont pleines chaque dimanche, et on en trouve en général quatr
12 rale moyenne, de 2 à 3000 habitants. L’église, en Amérique , est restée, mieux que chez nous, le centre de la vie sociale d’un vi
13 enir face à l’État et face aux modes du jour. Les Américains le sentent bien, et c’est pourquoi leurs pasteurs et leurs prêtres s’
14 ui dominent aujourd’hui la pensée religieuse de l’ Amérique , sont ceux de Jacques Maritain, de Paul Tillich et de Karl Barth, un
15 re « dénominations » protestantes, en Europe, aux États-Unis , en Inde ; ou des innombrables rencontres entre théologiens des grand
16 demeure en partie justifiée. Mais j’observe qu’en Amérique , on redécouvre les vertus de la culture générale et des humanités, et
17 existence des cafés littéraires et politiques aux États-Unis , ne sont pas seulement déplorées par quelques voyageurs européens, ve
18 peu mieux que d’autres la technique. Ailleurs, en Amérique et en Russie, sur des grandes plaines peu peuplées, voire des déserts
19 s surprend donc comme une tempête. À l’inverse, l’ Amérique n’a pas eu de Moyen Âge : l’homme s’y trouve donc moins lesté de pass
20 traîné par les courants superficiels. Certes, les Américains viennent de l’Europe et dans ce sens, notre Moyen Âge est aussi le le
21 e même sens, l’ouvrage plus polémique (contre les États-Unis ), mais très documenté, du professeur Arthur S. Trace, What Ivan knows
3 1962, Les Chances de l’Europe. III. L’Europe s’unit
22 nt même de gagner l’Angleterre sur son île et les États-Unis tout récemment.) Car il est impossible de comprendre l’enjeu et les m
23 lliam Penn, quaker anglais et fondateur d’État en Amérique , 1692. S’y ajoutera, au début du xviiie siècle, un cinquième plan :
24 ande-Bretagne, l’Empire britannique, la puissante Amérique , et j’en suis sûr, la Russie soviétique — car alors tout irait bien —
4 1962, Les Chances de l’Europe. IV. Les nouvelles chances de l’Europe
25 rêt mieux compris — un peu poussées aussi par les États-Unis , qui les sauvaient alors de la faillite —, elles ont l’une après l’au
26 sion originale. D’où l’avantage incontestable des Américains , et surtout des Soviétiques, lorsqu’il s’agit de moderniser — c’est-à
27 [le monde] : la Russie du côté de l’Orient, et l’ Amérique , devenue libre de nos jours, du côté de l’Occident ; et nous autres,
28 er avec cette jeunesse. L’autre jeunesse, c’est l’ Amérique … L’avenir du monde est là, entre ces deux grands mondes.53 Et vingt
29 n ce sens que, par tête d’habitant, la production américaine dépasse encore celle de l’Europe. Mais le rythme d’accroissement est
30 ssement est beaucoup plus rapide en Europe qu’aux États-Unis . Et quant aux chiffres absolus, l’Europe occupe le premier rang pour
31 nt, du beurre et du lait — produits de base — les États-Unis tenant le deuxième rang et l’URSS le troisième. Voilà pour la quantit
32  : Russie et démocraties populaires : 9 lauréats. États-Unis  : 52. Europe de l’Ouest : 147. Autres pays : 855. Mais vous me direz
33 représentent l’Europe en train de s’unir, et les États-Unis . Il est courant d’entendre dire que l’Occident est en pleine décadenc
34 oclame depuis trente ans qu’elle fera mieux que l’ Amérique — laquelle est, après tout, une création de l’Europe ! Le cycle se re
35 représente en valeur plus du double de celui des États-Unis , et près de dix fois celui de l’URSS. La vocation mondiale de l’Europ
36 ations atteignent le même taux, cependant que les États-Unis ne dépendent du reste du monde que pour 5 % au maximum de leur produi
37 t vital pour l’Europe, il ne l’est guère pour les États-Unis , bien moins encore pour la Russie actuelle. Et quant aux échanges cul
38 ne trouve pas trace, avant elle, sur la Terre. L’ Amérique , en tout cela, apporte une aide puissante, mais les initiatives sont
39 tisser, puis contre les chaînes de production en Amérique , et récemment contre l’automation à Coventry : tout cela représente u
40 ut-être d’abord pour l’ensemble de l’Occident — l’ Amérique et Russie comprises — pour l’ensemble d’un Occident qui devra bien se
41 e faire l’objet de plusieurs études critiques aux États-Unis . 58. Dans Le Dialogue des cultures récemment publié par le CEC aux
5 1962, Les Chances de l’Europe. Appendice : Sartre contre l’Europe
42 sa place ici. Je viens de passer deux mois aux États-Unis . On n’y parle que du miracle européen. Journaux, hebdos, revues, gros
43 50 % pour l’ensemble atlantique d’ici dix ans… L’ Amérique avait donc raison ? Mais voici un ouvrage, un seul, qui contredit to
44 êts mieux compris — un peu poussées aussi par les États-Unis , qui les sauvent alors de la faillite — elles ont, l’une après l’autr