1 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
1 ifestations publiques (dont l’une sur le « cancer américain  » se tiendra Salle des Sociétés de géographie dans une atmosphère hou
2 ns ma liberté, dans ses risques. 15. Les bombes américaines de 1943-1945 ont totalement détruit ce quartier historique, mais épar
3 rie de guerre d’Hitler, convoitée par l’industrie américaine . 16. Entendons par ce terme si vague l’activité créatrice et « actue
2 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Préambule
4 fantomatique, sans ville derrière lui, vaguement américain et militaire, sous un ciel bas couleur d’acier où rien ne bougeait, e
3 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
5 des journaux de Paris et de fumer des cigarettes américaines au goût de miel, introuvables dans l’île. Pendant que ma femme lit de
4 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Vers la guerre
6 même que j’habiterai plus tard, dès mon retour d’ Amérique ), je reprends et complète mon Journal d’Allemagne que j’envoie dans
5 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Avertissement
7 isième récit qui se passe surtout en Suisse et en Amérique pendant la guerre, mais aussi dans d’autres pays — Hollande, Portugal
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
8 les magazines populaires, chez nous autant qu’en Amérique .) ⁂ Pourquoi les Suisses ne condamnent-ils que les excès, et jamais l
9 que part dans le Proche-Orient » et une autre des États-Unis . La première me dit : « Le petit nuage n’est pas passé. Il passera, e
10 de la publicité politique ou philanthropique aux États-Unis .) Frais payés sur la somme que nous a remise le capitaine E…, l’un de
11 nt pour y discuter une fois de plus ce voyage aux États-Unis  ? 73. On sait que ces deux ponts furent occupés, dès la première h
7 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Intermède
12 ger85 m’offrait une « mission de conférences » en Amérique . L’armée démobilisait les deux tiers de ses effectifs. La Ligue s’en
13 nt décisif allait venir et ne pouvait venir que d’ Amérique . Peut-être bien était-ce là-bas qu’il me serait donné, quoique « neut
8 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — La route de Lisbonne
14 ommes le billet du Clipper ou d’un petit paquebot américain n’est-il pas le dernier coupon de cette carte de bonheur que tous cro
15 e, oublie l’Europe. Demain nous embarquons pour l’ Amérique . Mais ici je fais le serment d’opposer une stricte mémoire à la cande
16 bateaux de la dernière ligne reliant l’Europe à l’ Amérique ont tous des noms en « Ex » : Exeter, Excalibur, Excambion. Et ils ne
17 anglaise. 19 septembre 1940 Un journaliste américain , qui revient de Paris, s’appuie au bastingage, près de moi, et me dit
18 euit les rives. Je ne m’attendais pas à la nature américaine , à la voir la première et de si près, avant les gratte-ciel, la statu
19 e longue façade claire et neuve : la première rue américaine  ! Nous approchons. Tournant la tête vers l’avant, un peu au-dessus de
9 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Premiers contacts avec le Nouveau Monde
20 s une atmosphère irrémédiablement désertique. Les Américains des plaines de l’Ouest, venant à New York, ont coutume de se plaindre
21 gare de Pennsylvanie, j’ai pris mon premier train américain . Comme tout le monde, j’ai glissé mon billet dans le ruban de mon cha
22 ture de mon journal. Il n’y a que deux classes en Amérique  : l’une où les fauteuils au dossier très haut sont fixes (deux de cha
23 mes en pleine campagne, et l’on cesse de sentir l’ Amérique telle qu’on l’imaginait, du moins. Forêts et plaines ondulées, quelqu
24 on intimité. Rien d’étonnant si l’idéal du paysan américain est de se retirer à la ville ! Washington, 30 octobre 1940 Depu
25 ourquoi n’a-t-on jamais parlé des superhighways d’ Amérique  ? Ici, l’on n’a pas eu besoin de changer de régime, et de pendre les
26 rk, nom indien (prononcez Taxido) qui désigne aux États-Unis le vêtement qu’en français l’on appelle un smoking, et en anglais din
27 res. On dirait que la religion va de soi pour les Américains . C’est le pire danger pour leur foi. 12 novembre 1940 Efficien
28 lendemain. Il est clair qu’on n’atteint le public américain que par la radio et le film, les magazines à grand tirage, ou le théâ
29 d’un jardin, à Forest Hills (Long Island). La vie américaine commence à m’amuser. Si l’on peut s’amuser en 1940. Forest Hills,
30 re réparer une porte : toutes ferment mal, et les Américains s’en tirent en ne les fermant jamais. Les ouvriers qui sont venus tou
31 41 « Highbrow ». — Les critiques des journaux américains ont répandu un terme dont il faut craindre qu’il finisse par tuer tou
32 tion, ni un salon — rien de tout cela n’existe en Amérique  — mais une party. Et cette party n’était pas animée par la vivacité d
33 les noms dans les petites revues de l’avant-garde américaine . Peu de gaieté bruyante mais un humour bonhomme, un peu loufoque, et
34 s portée politique, spectateurs irrités de la vie américaine , disciples réticents de nos écoles d’Europe, cherchant une méthode de
35 livre sur la Suisse que je projette à l’usage des Américains . J’ai cru bon de l’avertir qu’il n’y serait question ni d’edelweiss,
36 stique, il mène campagne pour l’intervention de l’ Amérique dans le conflit. Une petite revue virulente et dense, Christianity an
37 c’est aussi parce qu’on ne croit plus au mal, en Amérique . « C’est trop affreux pour être vrai », dit-on des récits de réfugiés
38 manque le plus aux démocraties en général et à l’ Amérique en particulier, c’est de croire au diable. On sort de table et pendan
39 is : — La difficulté, c’est que si l’on parle aux Américains du mal réel, qui est dans leur monde aussi, ils vous regardent comme
40 tielle à la communication. Thèmes : — L’Optimisme américain comme fuite devant le Mal, « non légitime », me disait cette dame amé
41 nt le Mal, « non légitime », me disait cette dame américaine . « Mais bien réel ! » ai-je répliqué. On ne peut accepter le scandale
42 ens. On m’y a présenté trois génies. Un génie aux États-Unis , c’est une catégorie précise d’étudiants. « Génie » n’est pas un élog
43 ifiait rien, ne se rapportait à rien, violente, —  américaine . 12 mai 1941 « Recette pour vivre de peu. » — Je me souviens d
44 Et je touche ici la limite des fameuses libertés américaines  ; non sans angoisse. Point de bohème en Amérique. C’est la misère tot
45 éricaines ; non sans angoisse. Point de bohème en Amérique . C’est la misère totale ou le niveau bourgeois, celui que revendiquen
46 raduit, truffé et adapté par les soins d’une amie américaine qui adore mon pays et qui connaît le sien87. 28 mai 1941 Prendr
10 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Voyage en Argentine
47 ains de soleil dans un parterre de jeunes déesses américaines , danse aux salons et farandoles sur les ponts, et tout le monde saute
48 st une ville d’un grand commerce et plus purement américaine que rien de ce que j’ai vu dans les États-Unis. Les maisons ont des n
49 nt américaine que rien de ce que j’ai vu dans les États-Unis . Les maisons ont des numéros qui indiquent à un mètre près la distanc
50 quinze jours encore. ⁂ Conférences. — Comme aux États-Unis , ne point dépasser l’heure. Mais ces Latins ne rient ni ne sourient a
51 aisanteries d’orateur qui amusent si facilement l’ Américain . Il faut être sérieux et éloquent, devant un premier rang de diplomat
52 ence sur le diable dans notre siècle, un reporter américain avec qui je dînais me proposa d’aller voir le directeur d’El Mundo, g
53 famille s’agrandit) ; tantôt une résidence d’été américaine , moderne et blanche ; ou comme Chapadmalal, où nous arrivons aujourd’
54 gnole d’origine que n’est anglo-saxonne celle des États-Unis , la société d’ici n’en compte pas moins bon nombre de noms italiens,
55 érique. — Ce terme pourrait désigner le continent américain du Sud, puisque sud se dit sur en espagnol, mais il évoque la qualité
56 Il semble qu’ici, plus encore qu’au Canada et aux États-Unis , la terre soit vierge, et qu’elle impose à l’homme tous les vertiges
57 fait exception, n’ayant de nègres que les boxeurs américains de passage, et deux petites tribus indiennes qui sont plutôt des Esqu
58 istes virulents. Un dernier trait : le gaspillage américain atteint ici son paroxysme. Mais c’est nous qui l’appelons gaspillage.
59 st un usage normal de l’abondance. Ici, comme aux États-Unis , mais plus encore, les bonnes manières veulent que bien loin de vider
60 e prolonge dans l’attente d’un visa de retour aux États-Unis . Téléphoné ce soir à Jovita B… « Je m’ennuie, je m’énerve, n’auriez-v
61 elqu’un. Les peones n’auront rien vu. Petit roman américain . ⁂ Au retour d’une promenade lointaine dans les allées d’eucalyptus t
62 s faubourgs contre les libéraux. 7. La propagande américaine (du Nord) me paraît travailler à contre-fins. Sous le prétexte sacro-
63 la direction du Tigré. Nous montons vers l’hiver américain . 7 novembre 1941, en mer Saudades do Brazil ! Mélancolie de Ri
11 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Solitude et amitiés
64 tler gagnait la guerre, pensez-vous que notre vie américaine en serait vraiment fort changée ? — Madame, il faudrait tout un livre
65 ée par la neige immense et lente. Allons chez des Américains . Salon des J…, musique dans la pénombre. Je reconnais quelques jeunes
66 nostalgique et enthousiaste qui est le secret des Américaines , et je sens que je vais être mordu. Mais le poète M. L… la retient d’
67 r justifier des dépenses. » (Ainsi jugeons-nous l’ Amérique .) Métraux m’emmène de là au Musée d’Art moderne où passe son film sur
68 e de l’Exil et d’Anabase. Lorsqu’il est arrivé en Amérique , il n’a paru de lui qu’une seule photo, encore était-elle prise de do
69 onc la section de langue française d’un organisme américain qui tient le rang et joue le rôle de ministère de l’Information. Il p
70 à restaurer dans une atmosphère orageuse ! Mais l’ Amérique n’est pas son fort. Il y tient le succès à distance, laissant à Salva
71 oreilles clandestines entendront : « La Voix de l’ Amérique parle aux Français. » Il est temps que je recueille et dépouille les
72 rhume. La semaine dernière, il gelait presque. L’ Américain doit conserver sa garde-robe entière et tout son équipement d’apparei
73 s l’Europe. Leur dire que la production de guerre américaine peut leur sembler une tartarinade, mais que lorsqu’on la voit de ses
74 et l’automne atténue la sauvagerie de la verdure américaine . Que fais-je ici, que rejoindre ma vie, pas à pas dans les bois solit
75 uvelle pour la France, à l’instant même où le GQG américain nous fait savoir qu’on peut y aller. 89. En novembre 1939, passant
12 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — L’Amérique en guerre
76 L’ Amérique en guerre New York, 31 janvier 1943 Les deux décades. — La jo
77 s le plus détesté du monde, Roosevelt a fait de l’ Amérique l’espoir puissant des libertés du monde. L’un qui ne voulait que la g
78 alingrad, les Russes triomphent, avec du matériel américain . La grande décade d’Hitler est terminée, la décadence est commencée.
79 es châteaux au fond de nos mémoires. L’idéal de l’ Américain serait sans doute la maison d’une seule pièce, avec au centre un gran
80 ’OWI me permet d’observer de près le comportement américain , et de le comparer au nôtre : car il n’y a guère moins d’Européens qu
81 ôtre : car il n’y a guère moins d’Européens que d’ Américains dans nos bureaux. La correction soigneuse de l’exposé et le méthodism
82 ient les traits d’humour) caractérisent l’élément américain dans les séances du comité de direction. Les Français ont plus de mor
83 hes et d’enthousiasmes contagieux. Aux étages des Américains , tout est calme et bien ordonné, quitte à mettre la jambe sur le bras
84 tours de phrase qui leur paraissent fautifs. Les Américaines , au contraire, que je vois passer d’un pas lent mais dansant, chargée
85 dans les domaines les plus variés de l’existence américaine .   Exemple inquiétant des singes. — Si l’on en croit le professeur K
86 sans relâche, il n’a pas l’expérience du monde. L’ Amérique , ennemie de la mémoire, — et même dans ses écoles de la mémorisation,
87 — et même dans ses écoles de la mémorisation, — l’ Amérique où les livres durent six mois ; où l’on néglige l’enseignement de l’H
88 agance enfantine, et qu’on prend pour moderne ; l’ Amérique sans passé vivant ni traditions instrumentales, s’imagine qu’elle inv
89 tiroir vide : irrésistiblement, je l’applique à l’ Amérique , habituée par cent ans de morale du succès à courir vers des frigidai
90 re allié, de tel leader d’un des grands syndicats américains , de tel chef militaire — des chefs d’État eux-mêmes. Peu ou point de
91 ce que l’on pouvait craindre, les réactions de l’ Amérique se révèlent souples et disciplinées. Il est vrai que nous manquons de
92 ickey Mouse s’empare de Superman. C’est ici que l’ Amérique est à l’échelle du siècle, et des menaces qui pèsent sur le siècle. I
93 une démesure, et celle-là vient du fond de l’âme américaine , puisque les mythes populaires l’annonçaient et l’avaient à l’avance
94 s je ne vois encore que du glamour95 .   Le rêve américain . — Du sentimentalisme à l’épopée, l’Amérique de la vie quotidienne, c
95 êve américain. — Du sentimentalisme à l’épopée, l’ Amérique de la vie quotidienne, comme celle du mythe politique et planétaire,
96 et passe ici, vers l’oubli, vers la vie. La jeune Américaine quitte son fiancé qui s’embarque pour une guerre lointaine : elle ple
97 y en a pour tout le monde. La jalousie n’est pas américaine . Comment décrire ces légers déplacements d’accent, vers le sérieux ou
98 s la vie quotidienne naît une aisance générale. L’ Américain ne supporte pas d’être gêné aux entournures, matériellement ou morale
99 ux enfants, et ressortissant d’un pays neutre. (L’ Amérique est le seul pays qui mobilise les étrangers, si je ne me trompe.) Cep
100 oadcasts, qui font partie de la machine de guerre américaine , — comme on renvoie dans leur usine les ouvriers spécialisés. Mai
101 journal, et deux ou trois essais pour des revues américaines . Mais ces essais-là m’ont suffi pour déceler l’influence sur mon styl
102 de propagande. Ou bien serait-ce l’influence de l’ Amérique en général ? Mais elles convergent ou même se confondent. Je constate
103 ulement, pour moi, d’écrire en vue de traductions américaines , mais également en vue d’une transmission directe à la radio. Dans le
104 r avance la nostalgie. Le soir vient dans un luxe américain d’ocres, de roses, d’argents et d’éclats d’or sur les fenêtres des us
105 eure du pardon délivrant — et je me donne au jour américain  ! Sur le grand fond sonore à bouche fermée des usines de l’autre rive
106 eu. Ils ont eu 5 millions de tués et blessés. Les Américains ont formé une armée de 8 ou 9 millions dont au maximum 150 000 hommes
107 droit d’estimer qu’on se moque d’eux, et que les Américains font la guerre à leurs dépens, croyant pouvoir ainsi la gagner sans t
108 95. Terme difficile à traduire, qui signifie en Amérique le brillant ou l’éclat d’une femme, d’une robe ou d’une cérémonie, to
13 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Virginie
109 Virginie Septembre 1943 Un éditeur américain m’ayant demandé d’écrire une version élargie de mon diable, j’ai sais
110 rvice d’une si ferme vision ? Nous répétons que l’ Amérique est barbare. Mais qu’avons-nous fait de la force ? Nous la laissons à
111 t Mary a entrepris de publier l’œuvre complète en Amérique . 23 octobre 1943 La fille aînée de Mary, qui a 9 ans, croit à P
112 eu que je ne fusse mobilisé dans quelque division américaine . Je me battais, je devenais un héros… J’ai eu de la chance, dit-on. «
113 les ai vus avec des amis tantôt français, tantôt américains . Les Français critiquaient beaucoup. Le décor était inexact, les situ
114 n critiquant, ils essuyaient une larme. Quant aux Américains , qui y allaient de confiance, ils exultaient en crescendo jusqu’à la
115 G. B. — Croyez-vous à l’avènement du fascisme en Amérique  ? A. B. — Dès la fin de la guerre, dans les six mois. G. B. — Sommes-
116 ord, par exemple, qui est l’homme le plus riche d’ Amérique , est loin d’être le plus puissant puisque toute sa fortune ne travail
14 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le choc de la paix
117 Le choc de la paix 11 avril 1945 … Les Américains sont sur l’Elbe, jonction prévue avec les Russes pour après-demain. V
118 es facilités de l’Europe ont vécu, et celles de l’ Amérique n’ont qu’un délai de grâce. L’engagement sera plus politique, moins m
119 ent depuis un certain temps déjà, du moins ici en Amérique . Jamais on n’avait vu un peuple aussi bien préparé à subir le choc d’
120 rus d’écureuils et d’oiseaux-mouches. C’est ici l’ Amérique de mon enfance. Non point la vraie — il n’y en a point — mais l’une d
121 s séculaires. Il me semble avoir lu parfois que l’ Amérique est un pays sans traditions ni religion, où toutes les races se mêlen
122 quis l’âme des pionniers et gouverne par elle une Amérique secrète, qui sent mieux son histoire réelle que ses trop larges ouver
123 troduction est en passe de devenir proverbiale en Amérique , et c’est fort bien : on ne tue les préjugés que par le ridicule ; qu
124 rovoque pour peu qu’on l’énonce. Quelques-uns des Américains que j’estime le plus pensent qu’il existe encore de « bons Allemands 
125 Nation. Dans une ville allemande occupée par les Américains , un officier chargé du gouvernement civil réunit cent personnes, au h
126 allemand — vite désigné — interrompt à ce point l’ Américain  : « Ce que vous dites là, crie-t-il, ce ne sont que des mensonges pro
127 agés à l’étranger par les juifs, les ploutocrates américains , les démocrates et les bolchéviques ! Jamais nous n’avons été nazis !
128 dans la même phrase « les juifs, les ploutocrates américains , les démocrates et les bolchéviques ». Et cette définition vaut pour
129 de mon espèce aiment les maisons trop grandes, en Amérique .) L’un des maris se nomme Robert, son père était un Canadien français
130 . « True average Americans all ! » (tous de vrais Américains moyens) concluent-ils en souriant. Nous leur avons offert des boisson
131 a longueur des bâtiments. » (Il est peu de villes américaines qui ne réussissent à se vanter de quelque chose d’unique au monde, co
132 s et trop gentils, prônant l’éducation des masses américaines , déplorant les horreurs de la guerre et buvant beaucoup de cocktails.
133 t cela, au moment de ses plus grands triomphes en Amérique . — Pas du tout ! s’écrie-t-il avec une nuance d’indignation amusée. J
134 t autres pareilles, fait voir en coupe la société américaine . Rue huileuse, parsemée de vieilles lettres, de bouts de bois et d’éc
135 e vers les magasins s’est déclenchée dans toute l’ Amérique , inaugurant officiellement le Yuletide, la saison de Noël. Nous somme
136 barras de trafic. Aux vitrines triomphait le rêve américain , le clinquant, l’irréel, le rose et le doré. Rêve d’enfance et d’inno
137 Prætorius, Une rose est née… Et je me dirai que l’ Amérique n’a pas encore très bien compris les traditions, parce qu’elle les re
138 la précision du détail », qualités préférées de l’ Américain . Déjà l’on nous annonce de Hollywood un superfilm sur la bombe atomiq
139 retenu, parce que frappant, de mes lectures sur l’ Amérique avant d’y venir, c’était justement inexact, et peut-être inventé de t
140 re inventé de toutes pièces. Les reportages sur l’ Amérique que publient en Europe nos journalistes me paraissent arbitraires et
141 es. Et moi, qu’ai-je écrit dans ces pages dont un Américain ou un Européen qui aurait vécu longtemps ici ne puisse me dire avec q
142 mois —, ils me demandent : « Que pensez-vous de l’ Amérique  ? » On leur demande : « Que pensez-vous de l’Europe ? » Et ces questi
143 e l’on peut penser de l’Europe en général et de l’ Amérique en général est réfuté par la vision à bout portant d’un coin de pays
144 rien compris. Personne n’a jamais vu réellement l’ Amérique , sinon dans une inspiration lyrique, aussitôt ridiculisée par vingt p
145 blier à chaque instant. Je n’ai donc pas décrit l’ Amérique telle qu’elle est, puisque c’est impossible par définition. Plongé en
146 ce jour-là et publiées en 1946 dans des journaux américains , français, hollandais, norvégiens, italiens, argentins. 100. Il s’ag
15 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’un retour
147 it pour eux de partir. Je vois les avantages de l’ Amérique et ses défauts, mieux qu’ils ne sont en mesure de les imaginer. Cela
148 le et longue la préparation des voyages. Passer d’ Amérique en Europe ne demandait plus que quelques heures de vol ? On y ajouta
149 etrouver là-bas, c’est celui de ma nostalgie de l’ Amérique . De ce présent que je vis déjà comme passé dans le futur que j’antici
150 puérilité ? Le doute n’est plus permis. J’aime l’ Amérique . Ils me demanderont pourquoi, je ne saurai pas répondre. Sait-on jama
151 me diront encore : « Vous estimez vraiment que l’ Amérique est si bien ? Vous préférez y vivre ? Vous reniez l’Europe ? » Mais j
152 iez l’Europe ? » Mais je ne sais pas du tout si l’ Amérique est bien ou mal, si elle vaut mieux que l’Europe, si j’y reviendrai j
153 e, par la lumière, par ce que je vois encore de l’ Amérique , sur ma droite, au rectangle de ma fenêtre. Levé depuis longtemps, j’
154 urnée est sur ce trottoir, leurs soucis vivent en Amérique . Je pourrais rester moi aussi, laisser partir l’avion, oublier l’autr
155 dame qui vient de passer le temps de la guerre en Amérique frémit de toutes ses fourrures et se récrie : « Quel goût ! Voilà l’E
156 ut est beau !… — Mais tout ici a été fait par les Américains pendant la guerre… — Taisez-vous, me crie-t-elle, je retrouve l’Europ
157 ce grape-fruit. Ils la vengent, croit-elle, d’une Amérique « où tout est laid », mais d’où ils viennent. 2 avril 1946 Les
158 s chambres pour le reste de la nuit ? Deux jeunes Américains du convoi m’interrogent. Cet hôtel ne leur plaît qu’à moitié. Je les
159 des chambres libres, faites-moi signe. (Comme les Américains paraissent bizarres, ici. Comme ils se mettent immédiatement à ressem
160 quant l’entrée du règne de l’autre Grand. Entre l’ Amérique et la Suisse, il se peut que bientôt l’on ne survole plus qu’un no ma
161 tesque palais vide, pour nous ruer vers la grande Amérique où l’on ne trouve pas une chambre à louer pour plus d’une nuit. Parad