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dit « jusque chez nous », ce qu’on ne dit pas en
Amérique
.) Grands dieux ! je le vois bien, à tout prix il vous faut un prétext
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que part dans le Proche-Orient » et une autre des
États-Unis
. La première me dit : « Le petit nuage n’est pas passé. Il passera, e
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se aux USA. Le 20 août, je quittais Genève pour l’
Amérique
. Intermède New York, fin 1942 … mais sachez-le : nous n’étions
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r avance la nostalgie. Le soir vient dans un luxe
américain
d’ocres, de roses, d’argent et d’éclats d’or sur les fenêtres des usi
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eure du pardon délivrant — et je me donne au jour
américain
! Sur le grand fond sonore à bouche fermée des usines de l’autre rive
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etrouver là-bas, c’est celui de ma nostalgie de l’
Amérique
. De ce présent que je vis déjà comme passé dans le futur que j’antici
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puérilité ? Le doute n’est plus permis. J’aime l’
Amérique
. Ils me demanderont pourquoi, je ne saurai pas répondre. Sait-on jama
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me diront encore : « Vous estimez vraiment que l’
Amérique
est si bien ? Vous préférez y vivre ? Vous reniez l’Europe ? » Mais j
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iez l’Europe ? » Mais je ne sais pas du tout si l’
Amérique
est bien ou mal, si elle vaut mieux que l’Europe, si j’y reviendrai j
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dame qui vient de passer le temps de la guerre en
Amérique
frémit de toutes ses fourrures et se récrie : « Quel goût ! Voilà l’E
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ut est beau !… — Mais tout ici a été fait par les
Américains
pendant la guerre… — Taisez-vous, me crie-t-elle, je retrouve l’Europ
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ce grape-fruit. Ils la vengent, croit-elle, d’une
Amérique
« où tout est laid », mais d’où ils viennent. 2 avril 1946 Les
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s chambres pour le reste de la nuit ? Deux jeunes
Américains
du convoi m’interrogent. Cet hôtel ne leur plaît qu’à moitié. Je les
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des chambres libres, faites-moi signe. (Comme les
Américains
paraissent bizarres, ici. Comme ils se mettent immédiatement à ressem
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euf, de la première nuit… Et ces deux grands étés
américains
, dans les demeures trop vastes de Lake George, nommé jadis lac du Sai