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malheur. Que ce malheur, selon la force de notre
âme
, soit la « délicieuse tristesse » et le spleen de la décadence, ou la
2
un même langage, et chantent peut-être dans notre
âme
la même « vieille et grave mélodie » orchestrée par le drame de Wagne
3
re et le Banquet d’une fureur qui va du corps à l’
âme
, pour la troubler d’humeurs malignes. Ce n’est pas l’amour tel qu’il
4
e pas sans quelque divinité, ni ne se crée dans l’
âme
au-dedans de nous : c’est une inspiration tout étrangère, un attrait
5
ur platonicien : « délire divin », transport de l’
âme
, folie et suprême raison. Et l’amant est auprès de l’être aimé « comm
6
doctrines de Pythagore sur la transmigration des
âmes
à celles des druides sur l’immortalité. La mythologie comparée est la
7
nts. Par cette doctrine centrale de la survie des
âmes
, les Celtes s’apparentent aux Grecs. Mais toute doctrine de l’immorta
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héennes, c’est la nature divine ou angélique de l’
âme
, prisonnière des formes créées et de la nuit de la matière. Issu de
9
ple du sauveur Manès, dans l’hymne du Destin de l’
Âme
. L’élan de l’âme vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la
10
nès, dans l’hymne du Destin de l’Âme. L’élan de l’
âme
vers la Lumière n’est pas sans évoquer d’une part la « réminiscence d
11
de l’Amour ce n’est plus la passion infinie de l’
âme
en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Église.
12
spécialement de sa doctrine du mariage) dans les
âmes
où vivait encore un paganisme naturel ou hérité. Mais tout cela reste
13
», qui est l’Éros suprême, est l’élancement de l’
âme
vers l’union lumineuse, au-delà de tout amour possible en cette vie.
14
est-à-dire Lucifer ou Satan. Celui-ci a tenté les
âmes
ou anges, en leur disant : « Qu’il leur valait mieux être en bas, où
15
ermettait que le bien. »33 Pour mieux séduire les
âmes
, Lucifer leur a montré « une femme d’une beauté éclatante, qui les a
16
t fondamental chez l’homme, même de nos jours.) L’
âme
, dès lors, se trouve séparée de son esprit, qui reste au Ciel. Tentée
17
e de la Femme, appât du diable pour entraîner les
âmes
dans les corps. En retour (en revanche, dirait-on), un principe fémin
18
tiques. À la Femme instrument de la perdition des
âmes
, répond Marie, symbole de pure Lumière salvatrice, Mère intacte (imma
19
manifestation) et qui accueille l’hommage de son
âme
par un salut et un baiser. L’enfer étant la prison de la matière, Luc
20
ner que pour le temps que durera « l’erreur » des
âmes
. Au terme du cycle de leurs épreuves — comportant plusieurs vies, phy
21
naturel, corps, raison, facultés, désirs — donc l’
âme
aussi. ⁂ La croisade des albigeois, conduite par l’abbé de Cîteaux, a
22
civilisation très raffinée dont ils avaient été l’
âme
austère et secrète. Et cependant, de cette culture et de ses doctrine
23
à quoi lui peut servir De laisser en extase son
âme
ravir. La doctrine n’exigeait-elle pas qu’on mît fin à sa vie « non
24
ns le monde. (Ces deux « copains », seraient-ce l’
âme
et le corps ? L’âme liée au corps, mais désirant l’esprit ? Mais souv
25
ux « copains », seraient-ce l’âme et le corps ? L’
âme
liée au corps, mais désirant l’esprit ? Mais souvenons-nous aussi de
26
e : la part spirituelle de l’homme, celle que son
âme
emprisonnée dans le corps appelle d’un amour nostalgique que la mort
27
mystique fortement attestée dans la vie même des
âmes
. Essayons à nouveau de repérer, entre les pointes et les oscillations
28
mystique évident : « Ce que le corps me refuse, l’
âme
me l’octroie » (par exemple, car il y a d’autres sens encore que celu
29
divine dont l’exaltation aboutît à la fusion de l’
âme
et de la Divinité. Or le langage érotico-religieux des poètes mystiqu
30
s est construit sur l’allégorie du « Château de l’
Âme
» et de ses différents étages et loges. Dans l’une de ces loges habit
31
on, spectacle mystérieux ».) Dans le Château de l’
Âme
habitent d’autres personnages allégoriques, tels que Beauté, Désir et
32
roi-chevalier. Nous retrouverons le Château de l’
Âme
parmi les symboles préférés d’un Ruysbroek et d’une sainte Thérèse…
33
vanouissement des formes illusoires, l’union de l’
Âme
et de l’Aimé, la communion avec l’Être absolu. Aussi Moïse est-il pou
34
nsi qu’au dernier confluent des « hérésies » de l’
âme
et de celles du désir, venues du même Orient par les deux rives de la
35
rt du diable — ne saurait engager le salut de son
âme
: « Point de péché au-dessous du nombril ! » précise un évêque dualis
36
ui répondissent au même désir profond, surgi de l’
âme
collective. Il fallait « convertir » ce désir, tout en se laissant po
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de la conscience et de l’expression lyrique de l’
âme
, le Principe Féminin de la shakti, le culte de la Femme, de la Mère,
38
elle et physiologique, c’est-à-dire de l’exil des
âmes
captives dans la prison des corps. C’est ici le jugement de la morale
39
damnée en même temps que divinisée, l’effort de l’
âme
pour échapper à l’inordinatio fondamentale du Siècle, à la contradict
40
ou même sans nom, le catharisme existait dans les
âmes
depuis bien plus longtemps que dans les textes « historiques ». On co
41
on à l’aventure surnaturelle. C’est la quête de l’
âme
pécheresse, c’est-à-dire blessée mortellement, qui renonce aux aides
42
tout semblait le préparer, c’est l’élection d’une
âme
par l’Amour tout-puissant, la vocation qui la surprend comme malgré e
43
ieurs siècles avant Novalis, que dans l’extase, l’
âme
doit penser « comme s’il n’y avait que Dieu et elle au monde ». A-t-o
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« parfaits ». C’est alors le contenu des états d’
âme
et leur objet, mais non leur forme, qui diffère (Appendice 10). (Nous
45
lus la lumière et l’amour divin sont vifs, plus l’
âme
se voit souillée et misérable en sorte qu’ « elle se figure être pers
46
ion provoque une souffrance si pénible, puisque l’
âme
se croit rejetée par Dieu, qu’elle arracha à Job soumis à une semblab
47
a mortification des sens et de la volonté, mais l’
âme
souffre séparation et réjection, dans le temps même de la plus vive a
48
citer cent pages où revient la même plainte de l’
âme
sur « l’abandon divin, tourment suprême ». Sur « ce vide profond… cru
49
des trois sortes de biens qui peuvent consoler l’
âme
, savoir les temporels, les naturels, et les spirituels » ; enfin, « s
50
aboutit au « mariage spirituel » de Dieu et de l’
âme
, dès cette vie, tandis que l’hérétique espère l’union et la fusion to
51
rnation, et ne pouvaient connaître ce retour de l’
âme
à une vie rénovée. « Je meurs de ne pas mourir », dit sainte Thérèse,
52
nt parfait : « Lorsqu’on mortifie les passions, l’
âme
ne reçoit plus d’aliment des créatures ; et de cette façon, elle est
53
latonicien, sait dire en termes magnifiques que l’
âme
pure est le lieu de rédemption des créatures dénaturées par le péché.
54
ystique unitive : il tend à la fusion totale de l’
âme
et de la divinité. Le second courant peut être appelé celui de la mys
55
mystique épithalamique : il tend au mariage de l’
âme
et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est maintenu
56
ent dans toutes les créatures, en tant que, par l’
âme
du croyant, elles « passent de leur vie à leur être ». La confrontati
57
union, puisque, comme l’écrit ailleurs Eckhart, l’
âme
reste l’âme, et Dieu reste Dieu103. L’acte d’amour spirituel est init
58
ue, comme l’écrit ailleurs Eckhart, l’âme reste l’
âme
, et Dieu reste Dieu103. L’acte d’amour spirituel est initial, et non
59
uestion non plus d’union mais bien d’égalité de l’
âme
et de Dieu : « Et cette égalité de l’un dans l’un et avec l’un est so
60
ne croit nullement que toute distinction entre l’
âme
et Dieu puisse être abolie : l’âme ne peut se faire divine, mais seul
61
nction entre l’âme et Dieu puisse être abolie : l’
âme
ne peut se faire divine, mais seulement semblable à Dieu. Elle contem
62
point qu’il importait de mettre en lumière. Si l’
âme
peut s’unir essentiellement à Dieu, l’amour de l’âme pour Dieu est un
63
peut s’unir essentiellement à Dieu, l’amour de l’
âme
pour Dieu est un amour heureux. On peut prévoir qu’il ne sera pas por
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le langage de l’amour humain. » À l’inverse, si l’
âme
ne peut s’unir essentiellement à Dieu, comme le soutient l’orthodoxie
65
odoxie chrétienne, il en résulte que l’amour de l’
âme
pour Dieu est, dans ce sens précis, un amour réciproque malheureux. O
66
avait fait de son corps l’humble serviteur de son
âme
; plus d’obstacles à ses élans vers le Souverain Bien !… Se souvenant
67
œuvres de Dieu telles qu’ils les vivent dans leur
âme
. Et leurs silences furent plus réels que leurs paroles. Il ne s’agit
68
’ils appellent « mariage » — cette communion de l’
âme
élue et du Christ époux de l’Église. Mais la voie de l’homme séparé,
69
sion des rapports « malheureux » entretenus par l’
âme
et son Dieu, qu’elle s’est plus complètement humanisée, c’est-à-dire
70
l’hérésie posait l’union possible de Dieu et de l’
âme
, ce qui entraînait le bonheur divin et le malheur de tout amour humai
71
de leur ascension dans la liberté souveraine de l’
âme
. Saint Jean de la Croix et Maître Eckhart disent en termes différents
72
ans le mariage spirituel, dit Jean de la Croix, l’
âme
parvient à aimer Dieu sans plus sentir son amour. C’est un état d’ind
73
e dans un état d’extrême « désintoxication » de l’
âme
. Dans la plus rigoureuse possession de soi-même. Et c’est alors que l
74
blimées. Le cycle de l’ascèse chrétienne ramène l’
âme
à l’obéissance heureuse, c’est-à-dire à l’acceptation des limites de
75
. » 103. Fin du sermon Nisi granum frumenti… « L’
âme
échappe à sa nature, à son être et à sa vie, et naît dans la Divinité
76
n que celle-ci : Lui demeure Dieu et elle demeure
âme
. » (Trad. Mayrisch Saint-Hubert.) Il faut bien dire que l’on se heurt
77
qui condamne la passion comme une « maladie de l’
âme
» — se transmettra aux parties basses de la littérature française : g
78
e. Son langage résonne avec tant de douceur que l’
âme
qui l’écoute et l’entend s’écrie : — Malheureuse que je suis ! Je ne
79
se voit une merveille en l’acte qui procède d’une
âme
qui jusqu’ici rayonne. Le Ciel, qui ne manque que d’une chose — c’est
80
e Où si haut visèrent mes yeux, Et je dis : Ô mon
âme
, il te faut rendre grâce Toi qui fus jugée digne alors d’un tel honne
81
t résulter l’opposition tragique du corps et de l’
âme
. C’est la tendance ascétique, orientale — le monachisme vient d’Orien
82
e poésie, cynisme contre idéalisme. Le Débat de l’
âme
et du corps qui date précisément de cette époque est le premier témoi
83
ariage chrétien était censé résoudre. On y voit l’
âme
récemment séparée de son corps adresser à son compagnon les reproches
84
ir de la mélancolie ». Surgi des profondeurs de l’
âme
avide de tortures transfigurantes, de la nuit abyssale où l’éclair de
85
Vierge sérieuse », il la prie d’évoquer encore l’
âme
d’Orphée, l’époux de Canacée qui possédait la bague et les miroirs ma
86
, sans pourtant lui rien ôter de cette grandeur d’
âme
avec laquelle il épargne l’honneur de Phèdre, et se laisse opprimer s
87
: si la cause extérieure est un Dieu auquel notre
âme
pourrait s’identifier146. Mais Spinoza néglige « l’obstacle ». Dans l
88
ir, succédant à la séparation de l’esprit et de l’
âme
croyante, aboutit à diviser l’être en intelligence et en sexe. À vrai
89
ait mille fois. Rends-moi cette étroite union des
âmes
… Julie, dis-moi donc si je ne t’aimais point auparavant, ou si mainte
90
de la vie supérieure, germée au plus secret de l’
âme
. L’esprit déploie mille antennes toutes vibrantes de désir, tisse son
91
et de la nuit en Jour. Le même élan qui portait l’
âme
vers la lumière et l’unité divine, considéré du point de vue de ce mo
92
la passion tourmente : il a découvert dans son «
âme
», c’est-à-dire dans son goût du sublime, ce vide dont parlait Fichte
93
que par celle de l’infortune. » Et encore : « Une
âme
faite pour les passions sent d’abord que cette vie heureuse (le maria
94
possède enfin, ô toi seule qui remplis toute mon
âme
, suprême volupté d’amour ! » L’homme qui a écrit cela (dans Tristan
95
laire, immensément plaintive et bienheureuse de l’
âme
sauvée par la blessure mortelle du corps. Mais le sens maléfique de c
96
. Le deuxième acte est le chant de la passion des
âmes
prisonnières des formes. Tous les obstacles surmontés, quand les aman
97
plus qu’une dernière et brûlante langueur dans l’
âme
qui se guérit de vivre. Seule la lumière douloureuse du troisième act
98
délicieux et cruel. » 132. Sainte Thérèse : « L’
âme
… voudrait ne jamais voir finir son tourment » et : « Une fois livrée
99
érèse : « De ce désir qui en un instant pénètre l’
âme
entière naît une douleur qui la transporte au-dessus d’elle-même et d
100
e Thérèse : « Quelle souveraineté que celle d’une
âme
qui, portée à cette hauteur par Dieu lui-même, considère toutes chose
101
lage-moi de ma croix, Conduis vers la lumière Mon
âme
délivrée ! Et le chœur des religieuses reprend : Qu’ils se reposent
102
al. Car le sacrement unissait tout à la fois deux
âmes
fidèles, deux corps aptes à procréer, et deux personnes juridiques. I
103
lité une forme d’intoxication, une « maladie de l’
âme
», comme pensaient les Anciens, tout le monde est prêt à le reconnaît
104
s cesse, il faut recommencer cette ascension de l’
âme
dressée contre le monde. Mais alors le Tristan moderne glisse vers le
105
ans sa diversité, d’empêcher le monde d’envahir l’
âme
, la fidélité des époux est l’accueil de la créature, la volonté d’acc
106
Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton
âme
et de toute ta pensée » ne saurait concerner que des actes. Il serait
107
nté chrétienne de transformer le pécheur dans son
âme
et dans sa conduite a entraîné en Occident l’idée de transformer le m
108
nte passion, saint Jean de la Croix connaît que l’
âme
atteint un état de présence parfaite à l’objet aimant de l’amour, et
109
r, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’
âme
se comporte alors à l’endroit de son amour avec une sorte d’indiffére
110
acte même d’obéir, en sorte qu’il n’est plus en l’
âme
de brûlure, ni même de conscience de l’amour, mais seulement la sobri
111
, humain, qui les conduirait à la foi. Une cure d’
âme
comprise non pas au sens d’une hygiène morale bourgeoise, mais au sen
112
albigeois, qui par un dédoublement mystique de l’
âme
et du corps, étaient censés avoir les deux sexes, hommes en tant que
113
e règne de la Dame, qui devait en vérité former l’
âme
de l’Occident et fixer définitivement les traits de sa culture ». Leu
114
r. (« O belle, ô aimable Sagesse… ah ! puisse mon
âme
recevoir de Vous l’anneau ! ») — aimer le mal d’amour, « le doux mal
115
cette évolution à 180° du remarquable auteur de L’
Âme
romantique et le Rêve tiennent, je crois, davantage à sa biographie q
116
rme exaltée d’exister, une certaine aventure de l’
âme
, un « voyage », diraient-ils, où nous entraîne le vin herbé du Roman
117
e Damien une correspondance qui nous montre « ces
âmes
raffinées déjà tout près du langage de saint Bernard mais aussi de ce
118
elles, moi et mes disciples, pour le bien de nos
âmes
. » Nouveauté inouïe et qui surpasse encore celle de donner à l’abbess
119
rivalisant avec l’attraction qu’exerçait sur les
âmes
l’amour mystique et la soumission à la domina que propageait Fontevra
120
de l’amour vrai, tout cela « pour le bien de nos
âmes
», disait Robert ; « pour rafraîchir ma chair et renouveler mon corps
121
it, ni même de la conscience peut-être, mais de l’
âme
soudain qui s’éveille « à la douceur du temps nouveau ». ⁂ C’est par
122
rations et d’interdits, d’hérésie libératrice des
âmes
et d’orthodoxie conservatrice de la cité. L’histoire de la naissance
123
saient autrement ? Il faut entrer en consonance d’
âme
, et cela ne se peut que par l’écoute ardente des œuvres où l’âme a la
124
se peut que par l’écoute ardente des œuvres où l’
âme
a laissé dans des rythmes quelques traces de sa pulsation la plus sec
125
le fièvre, par ce bouleversement des sens et de l’
âme
. La passion est ce trouble effrayant mais délicieux que provoque la p
126
ité spirituelle par une très stricte analyse de l’
âme
. » 214. Tome III, p. 25 et 26. 215. Cf. Jean Audiac, Les poésies de