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rda. Le premier montre que la science apprise à l’
école
appauvrit l’homme de tout ce que son ignorance respectait, et ne lui
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e main du père qui fait de longs pas réguliers… L’
École
, dans ce concert de souvenirs, n’est qu’une dissonance douloureuse. 3
3
ec ma sœur aînée. L’année suivante, on me mit à l’
école
, parce que c’est la loi. La première classe fut agréable : j’alignais
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ntrée, ma colère n’en fut que plus malfaisante. L’
école
me rendit au monde, vers l’âge de 18 ans, crispé et méfiant, sans ces
5
Et pour cause : ils n’étaient jamais sortis de l’
école
. Rien ne ressemble plus à un bon élève qu’un instituteur : de l’un à
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bien préexiste-t-il dans les principes mêmes de l’
École
, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa Droz a
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ce point. Pour l’instant je ne veux que décrire l’
école
telle qu’on la voit. Après les personnes, le décor. La laideur des «
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éducatrice d’un tel milieu, moral et matériel ? L’
école
publique, telle que nous la voyons est semblable à tous ces monuments
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sport, la tricherie est difficile, tandis qu’à l’
école
elle est de règle. Car la qualité et la quantité des réponses « fourn
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ension universelle et un caractère obligatoire. L’
école
exige donc que les meilleurs ralentissent et que les plus faibles se
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qu’aux médiocres, dont elle assure le triomphe. L’
école
s’attaque impitoyablement aux natures d’exception, et les réduit avec
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réfère au résumé comme à un aide-mémoire. Mais l’
école
veut qu’on commence par apprendre le résumé. D’ailleurs elle s’arrête
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’est pas modèle, il est absurde. Mais où sont à l’
école
les modèles de ce qu’on nommait autrefois la belle ouvrage ? On va su
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sévère. D’où notre conception pénitentiaire de l’
école
. Mais, s’il est des disciplines qui renforcent, il en est d’autres qu
15
ord sur ce point : l’école primaire doit être une
école
de Démocratie. Ils insistent sur le fait que les leçons d’instruction
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aposez trente enfants sur les bancs d’une salle d’
école
, vous n’aurez rien qui ressemble en quoi que ce soit à aucun état soc
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connaissances indispensables qu’on lui donne à l’
école
. (Cet argent de poche, ni plus ni moins). Ou encore : que le bon élèv
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e au milieu des conditions anormales créées par l’
école
publique. Mais l’idéal de l’école est autre ; il est même tout contra
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es créées par l’école publique. Mais l’idéal de l’
école
est autre ; il est même tout contraire. On ne peut pas exiger qu’il s
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ves. Le bon élève est aussi l’élève discipliné. L’
école
veut que partout la valeur cède le pas à la règle. Elle cherche à dév
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s principes dérivent nécessairement du fait que l’
école
est publique, obligatoire, et soumise au contrôle de l’État. Alors ?
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s conduit souvent à l’imbécillité et au vice. » L’
école
de demain, page 12. 5. Il est peut-être avantageux dans certains cas
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ndante littérature publiée sur le « problème de l’
école
nouvelle ». On appelle école nouvelle tout établissement où l’on s’ef
24
r le « problème de l’école nouvelle ». On appelle
école
nouvelle tout établissement où l’on s’efforce d’enseigner selon des p
25
sme inhérent à toute science. On a constaté que l’
école
actuelle est fondée sur une remarquable ignorance de la psychologie i
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ans à lacer leurs souliers ; et cela s’appelle l’
école
pratique. Plus tard, on fait apprendre à ces mêmes enfants, et récite
27
tion du pratique prévaut, il est à craindre que l’
école
nouvelle n’apporte bientôt sa méthode rationnelle pour apprendre aux
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pédagogique. De même, sous le louable prétexte d’
école
active, on prétend faire apprendre la grammaire par le moyen de gesti
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qu’elles sont comiques précisément. Je ferai à l’
école
nouvelle un reproche d’une autre nature. Elle prétend donner plus de
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ble trois enfants… Je reconnais que les buts de l’
école
nouvelle sont honnêtement scientifiques, et désintéressés. Mais l’enf
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-être l’humanité… Je songe à un enseignement sans
école
. Je songe au maître antique, dont toute la personne était un enseigne
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ns qui appliquent avec ferveur les principes de l’
école
libre, qui se moquent des programmes et dont les classes sont de vrai
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échapper plus longtemps à MM. les Inspecteurs des
Écoles
. Je le crains, dis-je ; car le monde ne progresse qu’à la faveur de m
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r de malentendus (si tant est qu’il progresse.) L’
école
nouvelle n’échappe à l’absurdité primaire qu’à la faveur d’une équivo
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urs siamoises. Continuons. La démocratie doit à l’
École
de vivre encore. Mais ce n’est de la part de notre Institutrice qu’un
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ne explication vraisemblable de cette incurie : l’
école
, sous sa forme actuelle, remplit suffisamment son rôle politique et s
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colaire ; car il ne faudrait pas moins pour que l’
école
rattrape l’époque… Mais les gouvernements savent ce qu’ils font. Tout
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révolte de ma sensibilité qui me dresse contre l’
École
. Mes arguments ne se mettent en branle qu’après coup. Et quand vous l
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idéologies politiques, et peu m’importerait que l’
École
soit une machine à fabriquer de la démocratie — si je ne sentais mena
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(Ici, le procureur prit un ton plus grave). L’
école
s’est vendue à des intérêts politiques. C’était là, nous venons de le
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rop laid ».) À peine capable de nous instruire, l’
École
prétend ouvertement nous éduquer. D’ailleurs elle y est obligée dans
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comme le veut le cliché, mais schématiques. Or l’
École
radicale ne peut pas être idéaliste : car elle deviendrait un danger
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es de la famille sont falsifiées. Non seulement l’
École
ne constitue pas le pôle idéaliste nécessaire à l’équilibre d’une civ
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révolte qui apparaissent de toutes parts. Mais l’
école
empoisonne les germes d’une renaissance de l’esprit dont elle devrait
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rne à un vaste établissement de travaux forcés. L’
école
donne à l’enfant ce qu’il faut pour se résigner à l’état de citoyen b
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ne qu’en tant qu’elle est cultivée par l’État), l’
École
, après avoir entraîné l’âme moderne dans ses collèges, l’y enferme et
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progrès, elles corrigent, stimulent, vivifient. L’
École
se contente d’être figée. Est-ce un frein ? Même pas. C’est plutôt un
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conserver des siècles encore… Or si je dis que l’
École
est contre le progrès, c’est que le progrès consiste à dépasser la Dé
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ns les principes démocratiques, et dans ceux de l’
École
, mais encore dans toute la conduite moderne de la vie. C’est notre am
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al. Un nouvel état d’esprit : voilà bien ce que l’
École
empêche même de concevoir. Elle cultive ce qu’il y a d’anti-irrationn
51
t une révolution qu’il faut. Alors, supprimer les
écoles
, raser les collèges, renvoyer les instituteurs aux pommes de terre ?
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es de terre ? Impossible. Le peuple qui déteste l’
école
a pourtant faim d’instruction 15, et se croirait lésé dans un de ses
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empêcher. Il s’agit de lui faire comprendre que l’
école
est le plus gros obstacle à sa culture. Et c’est cela, préparer le te
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de l’organisation existante peut-on imaginer ? L’
école
devrait donner à l’enfant ce que son entourage ne peut plus lui donne
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ses fait des soldats en moins de trois mois. Si l’
école
appliquait en les transposant des méthodes de concentration analogues
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ces facultés atrophiées que devrait s’employer l’
école
. Nous avons vu qu’elle préfère les étouffer. Cependant, je ne crois p
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seil de paroisse. Je préciserai donc : je tiens l’
École
pour criminelle. Mais je ne tiens pas tous les instituteurs pour gibi
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s pédagogiques encore très actuels, du fait que l’
école
n’a pas bougé depuis. 16. On promet des confitures à l’enfant s’il e
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stater que mon texte n’a pas vieilli, parce que l’
École
n’a pas changé. C’est du moins ce que m’incitent à croire les descrip
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un Victor Hugo 18, d’un Grundtvig, je décrivais l’
École
comme une prison ou une caserne, et dénonçais la « conception péniten
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que les instituteurs « ne sont jamais sortis de l’
école
» et que du « bon élève » à l’instituteur la différence n’est qu’une
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eurs érudits. En somme, ils n’ont jamais quitté l’
école
» 19. Je parlais d’une « vaste distillerie d’ennui », d’une « puissan
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s insolentes de mon pamphlet de 1928. Toutes les
écoles
sont de parfaits abattoirs où des fournées de gosses vont quotidienne
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itut d’études politiques de Paris, constate que l’
École
d’aujourd’hui « émascule l’imagination » et au surplus le fait à dess
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ent remises en cause » 22. Faut-il vraiment que l’
École
ait peu changé pour provoquer des réactions aussi peu différentes, pa
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nais) oserez-vous prétendre qu’il faut détruire l’
École
? » Je le disais implicitement. Ivan Illich, aujourd’hui le proclame
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entrave au droit à l’instruction ». En effet, l’
École
s’est chargée — ou plutôt : l’État l’a chargée — de l’ensemble des at
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trois postulats : « Les enfants doivent aller à l’
école
; ils apprennent à l’école ; l’école est le seul endroit où ils puiss
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ants doivent aller à l’école ; ils apprennent à l’
école
; l’école est le seul endroit où ils puissent apprendre. » Mais confo
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nt aller à l’école ; ils apprennent à l’école ; l’
école
est le seul endroit où ils puissent apprendre. » Mais confondre l’édu
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c’est confondre le salut et l’Église ». (p. 27) L’
École
est devenue la religion de l’État-nation. (p. 27) Elle doit en inculq
72
ssource naturelle, dont le traitement revient aux
écoles
, afin qu’ils soient prêts à être absorbés par la machine industrielle
73
ar la machine industrielle ». (p. 114) 24 Mais l’
École
s’est laissé étatiser, l’État en retour s’est laissé scolariser, et t
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ionnelle nous dit que les enfants ont besoin de l’
école
. Elle nous affirme qu’ils s’y instruisent. Mais cette sagesse, d’où l
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ais cette sagesse, d’où la tenons-nous, sinon des
écoles
? » (p. 56) Ivan Illich propose alors trois thèses : — « La Société e
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ntenant besoin d’une séparation de l’État et de l’
École
. » (p. 27) — Il faut remplacer l’École par « des structures qui mette
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at et de l’École. » (p. 27) — Il faut remplacer l’
École
par « des structures qui mettent les hommes en rapport les uns avec l
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e vivre, d’agir et de penser conditionnés par nos
écoles
, je ne crois pas que notre société soit « susceptible » d’être déscol
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ce serait une autre société. On ne changera pas l’
École
sans changer l’État qui l’a faite. Or, les hommes de l’actuelle socié
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i pourraient changer l’État, ont été formés par l’
École
pour le servir : ils n’admettront jamais l’idée de modifier ses struc
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les têtes, non dans les faits. Quant à séparer l’
École
de l’État, qui pourrait le faire aujourd’hui ? Ni l’État, qui s’y ref
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solument indépendants à la fois de l’État et de l’
École
, et qui imposeront une redistribution des pouvoirs et niveaux de déci
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formels de communes autonomes. Alors seulement l’
École
pourra redécouvrir ses finalités véritables, qui sont universelles et
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ch est convaincu que l’homme naît bon, mais que l’
École
étatique le corrompt. Livré à lui-même, en revanche, l’homme n’aurait
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s intentions d’Illich, et avec ses critiques de l’
École
actuelle, souvent anticipées par mon pamphlet. Je crains pourtant qu’
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oirs d’Illich, ou de certains gauchistes, ou de l’
École
nouvelle sous toutes ses formes. ⁂ « Notre enseignement est irréel. I
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s attendre « ce que je mettrais à la place » de l’
École
dénoncée comme irréelle, ou de l’aimable anarchie proposée par certai
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girait précisément d’éliminer. Avant d’imaginer l’
École
de demain, il faudra surmonter l’éducation d’hier. Toute la difficult
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tion de crédits supplémentaires aux hôpitaux, aux
écoles
et à tous les organismes intéressés. ⁂ Que pourrions-nous imaginer d
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ue pourrions-nous imaginer d’un régime idéal de l’
École
pour demain ? J’ai indiqué la seule hypothèse prospective qui me para
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ective qui me paraisse utilisable : l’avenir de l’
École
sera lié — comme le fut sa genèse — au sort de l’État national. Napol
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litaire, ou qu’il se donne encore pour libéral, l’
École
devient un instrument de conditionnement économique et militaire. Si
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alières, se constituent, les données de base de l’
École
deviennent susceptibles de modification. Voici comment : Les régions
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vie de la cité devient praticable. Et alors, une
École
nouvelle peut se créer selon les besoins réels de la communauté, mais
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ouvons ni savoir ni voir clairement ce que sera l’
École
demain. Nous pouvons seulement reconnaître que le fait de forcer tous
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, une torture, à la limite, pour les meilleurs. L’
école
est devenue synonyme de malheur quotidien pour des millions d’enfants
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le bonheur et l’excitation, avec des amis qu’à l’
école
; avec n’importe qui d’accidentel ou de clandestin qu’avec un « ensei
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es esprits moyens — ce que nie systématiquement l’
École
primaire. ⁂ Il serait donc possible, et l’on en voit le profit, de ra
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e consacrer tous les après-midi (à l’exemple de l’
école
chinoise) à des travaux pratiques aux champs, en ville ou à l’usine.
100
e dernier cargo n’a pas de sens dans une classe d’
école
: le dernier de la classe et le premier n’ont pas la même destination
101
ntact du monde extérieur que dans l’enceinte de l’
école
… Les innovateurs en matière de scolarité se plaisent à raconter que l
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arité se plaisent à raconter que les enfants de l’
école
maternelle passent leurs récréations à discuter vitesse, rayon d’acti
103
l McLuhan, Mutations.) S’il nous faut conserver l’
école
actuelle, pour un temps, nous pouvons demander au moins qu’elle offre
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avers les programmes, bride sur le cou. ⁂ Mais l’
École
se replie sur elle-même et se prend pour sa propre fin, c’était fatal
105
formité ? Parce que le but tacite et dernier de l’
École
est de former des agents d’accroissement du PNB, si l’on est aux État
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péens, ouverte sur le monde ; « Introduire dans l’
École
l’enseignement des réalités économiques et sociales, qui se trouvent
107
est d’elle que dépend l’avenir non seulement de l’
École
mais de l’Europe et du Monde. Je la résume en une seule phrase : Le c
108
s en 1680, refusèrent d’envoyer leurs enfants à l’
école
, comme la loi veut les y obliger. Ils viennent de remporter une premi
109
t pouvoir élever leurs enfants dans leurs propres
écoles
, qui ressemblent à ce que demande Ivan Illich : une classe unique, le
110
élit autre que le refus d’envoyer ses enfants à l’
école
. » On peut lire dans les attendus du jugement de la Cour suprême : U
111
, Le Seuil, 1971, p. 151 à 161. 18. « Ouvrir une
école
, c’est fermer une prison », V. Hugo. Si c’était en ouvrir une autre ?
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s de l’argent, beaucoup d’argent, je quitterais l’
école
, Paris, François Maspero, 1971. 21. Gérard Vincent, Les Lycéens, Par
113
il 1972. 23. (Mgr) Ivan Illich, Une Société sans
école
, New York 1970, Paris, Le Seuil, 1971. 24. Je disais cela un peu par