1 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Préface
1 urs prête à fournir ses preuves d’objectivité. Ou écrire ou décrire, en somme : tels sont les termes antinomiques, exclusifs l
2 lement quelques accidents, de ceux qui incitent à écrire , le journal non intime est une composition, très libre en vérité mais
3 l’époque et la personne qui vit en elle et qui en écrit — je ne dis pas qui la décrit. ⁂ Car on ne peut décrire une époque :
4 t coexistent en nombre incalculable. Celle dont j’ écris le journal existe bel et bien, mais en moi et dans cette mesure où je
5 même temps. Au sens actif et littéral du verbe, j’ écris l’époque dont je suis convaincu et voudrais bien faire croire que je
6 up l’engage dans la communauté, j’étais fait pour écrire des journaux de cette espèce, chronique des moments de présence à moi
7  — à l’avantage du récit. ⁂ Donc de l’Histoire. J’ écris le temps que j’ai vécu de 1926 à 1946, c’est-à-dire des premiers tres
8 rejoindre l’étape où je me suis arrêté le temps d’ écrire ces quelques pages. à Ferney, le 5 mai 1967. D. de R.
2 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Une « tasse de thé » au palais c…
9 ant, depuis trente ans, qu’il résout par l’acte d’ écrire … Moi je suis dans les buis, près des basses du petit orchestre, avec
3 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — La tour de Hölderlin
10  « Je ne puis pas parler de lui, ici à Francfort, écrivait Bettina, car aussitôt l’on se met à raconter les choses les plus affr
11 te, simplement parce qu’il a aimé une femme, pour écrire Hypérion, et pour les gens d’ici, aimer, c’est seulement vouloir se m
4 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Petit journal de Souabe
12 a nuit fraîche m’a réveillé. Mais tandis qu’ici j’ écris , je me sens tout baigné encore de cette fièvre amoureuse ; et tout es
13 ma tête. La volupté de telles heures consiste à n’ écrire que quatre ou cinq phrases mais en tenant compte de tout ce qui bouge
14 er.) 22 mai 1929 (Après avoir relu ce que j’ écrivais hier.) Il s’agirait, au fond, d’amener la pensée à la plus insistante
15 convaincu. Il prétend que je savais qui allait m’ écrire , et que j’avais d’assez bonnes chances de deviner juste. Mais je n’ai
16 t, et je n’avais aucune raison d’attendre qu’il m’ écrive . Quant à l’enveloppe jaune, elle contenait un journal où l’on revient
17 peut-être approcher. Début de juillet 1929 Écrivez donc une nouvelle allemande pleine de myosotis, de Gérard de Nerval,
18 emps, et sans doute à cause de ce que je venais d’ écrire , la faim me prit et je demandai une paire de saucisses croquantes et
19 t seule aussi. Ah ! pensai-je — et ce ah ! que j’ écris ici, c’était alors une soudaine virulence de ma pensée, un élan conte
5 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
20 cette interaction devait être d’une part l’œuvre écrite , un style d’abord, seul instrument qui pût capter un éventuel « messa
21 e, d’un moi contingent et fortuit, mal formé, mal écrit en quelque sorte, mais en quête de sa secrète identité, et d’abord de
22 s derniers examens. Je voulais aller vivre, agir, écrire , au lieu où se déroulait l’Aventure de l’esprit : ce ne pouvait être
23 out reste là, mais changé de signe… L’essai que j’ écris sur Goethe, fin février 1932, pour le centenaire de sa mort, décrit c
24 e « tardive » et « décadente » où nous vivions. J’ écrivais sur ma table improvisée (un rayon de placard sur deux valises) ces li
25 le. Privilège à vrai dire sans mesure ; oserai-je écrire  : sans espoir ? Tâchons d’être joyeux et humbles. À la fin de l’été,
26 . Nous ne pensons pas que la guerre soit, comme l’ écrit Henri Lefebvre, la seule « chance » des capitalistes. Il en est une m
27 aire ne comportent pas de points d’application », écrit Nizan. Voilà bien la suprême « évasion » de nos intellectuels, même m
28 lueur des réverbères de la rue Saint-Placide pour écrire près de la fenêtre, dans son petit carnet, les noms et qualités des t
29 e répondis très complètement. Le 8 novembre, il m’ écrivait qu’il avait remis son papier à Paulhan, et allait m’envoyer « des pro
30 re texte parut. Ma « Définition de la Personne », écrite à cette époque et publiée un peu plus tard dans Esprit , devait fair
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
31 au 17 novembre 1933 Pour parer au plus pressé, écrit et envoyé six articles à des revues, hebdomadaires et journaux. Grand
32 mal à prendre au sérieux l’actualité de ce que j’ écrivais . Il faut avouer qu’il s’agissait, dans ces articles, de ce que les ge
33 payantes bien entendu), et que je vais sans doute écrire d’un trait, parce que j’y parlerai de notre affaire, avec nos mots, d
34 s ! J’ai du travail chez moi, des tas de choses à écrire … Elle n’ose pas m’en demander davantage. Et moi, je recule devant l’e
35 rise de lui expliquer la nature de mon travail. «  Écrire  », qu’est-ce que cela signifie ? Écrire pour les journaux, sans doute
36 ravail. « Écrire », qu’est-ce que cela signifie ? Écrire pour les journaux, sans doute, mais il n’y en a pas tant à raconter s
37 st tapé à la machine. — Est-ce qu’il n’y a rien d’ écrit à la main ? — Si, il y a des corrections écrites à la main. » Pédenau
38 d’écrit à la main ? — Si, il y a des corrections écrites à la main. » Pédenaud relit pour la énième fois son tarif, fait son c
39 Port : 4 fr. 75. Dans l’après-midi, tandis que j’ écris à ma table, j’entends grincer la porte du jardin. C’est la femme de P
40 ité, une seule chose les a frappés : ma machine à écrire . La mère Renaud (Renaud-de-la-Cure), qui est une vieille amie des pro
41 voudrais exprimer un maximum d’humanité lorsque j’ écris , et c’est précisément parce que j’écris que je me vois séparé de beau
42 lorsque j’écris, et c’est précisément parce que j’ écris que je me vois séparé de beaucoup d’hommes, du plus grand nombre. Et
43 avoir scié et cassé des branches. Cela m’oblige à écrire lentement ; il se peut que mon style s’en ressente, soit un peu engou
44 t bien son affaire. C’est bien comme ça que c’est écrit dans la Bible, il n’a pas dit de mensonges, quoi ! Mais ici ils ne sa
45 ard me frappe aujourd’hui comme si elle avait été écrite exprès pour moi, dans ma situation actuelle. Elle contient un double
46 r prendre une décision. 23 décembre 1933 J’ écris ceci sur une table de café. À travers la vitrine, je vois le vieux po
47 n’ai plus de travail fixe. Quand je m’arrêtais d’ écrire , par fatigue, je ne me sentais pas la bonne conscience de l’employé q
48 digieux producteurs d’idées ; deux hommes qui ont écrit chacun deux douzaines de volumes en l’espace de dix ans : Kierkegaard
49 ter29. Le second était si pauvre, au moment où il écrivit ses plus grandes œuvres, qu’il ne lui restait plus même une chemise e
50 a-t-il en France d’écrivains qui vivent de leurs écrits  ? Peut-être deux sur cent — et ces deux-là auront probablement de 40
51 que je n’arrive à la préciser que par l’effort d’ écrire ici des mots qui la traduisent et la trahissent ? D’où vient cette es
52 auraient peur de n’être rien. 23 janvier 1934 ( écrit sur la dune) Il ne faut pas se mettre en colère au mois de janvier
53 x circonstances mêmes qui l’ont mis dans le cas d’ écrire . Car ou bien l’on écrit ce que l’on ne peut pas faire, et c’est l’ave
54 l’ont mis dans le cas d’écrire. Car ou bien l’on écrit ce que l’on ne peut pas faire, et c’est l’aveu d’une faiblesse ou d’u
55 compliquent fort la vie, je crois ; ou bien l’on écrit des choses intelligentes, et c’est encore l’aveu d’une inadaptation c
56 aux mœurs et coutumes de ce temps ; ou bien l’on écrit simplement pour gagner sa chienne de vie, et c’est le bon moyen de tr
57 n’entendent goutte. Je ne sais plus quel poète a écrit  : « L’art est une question de virgules. » Voilà qui donne exactement
58 san précieux de la langue française telle qu’on l’ écrit à Paris de nos jours (car c’est faux sous tout autre rapport, pour to
59 première condition c’est de gagner peu.   (J’ai écrit cela, je me le rappelle, peu de temps après notre arrivée, en haut d’
60 gens. — Souvent, quand je me tire du livre que j’ écris — sur la crise de la culture — pour causer avec la laitière ou la fac
61 à qui je parle, et le mot « homme » dans ce que j’ écris  ? Non seulement ceux d’ici ne comprendraient rien à ce que je fais, e
62 Mais je suis homme aussi bien qu’eux. Et ce que j’ écris m’intéresse tout entier, en tant qu’homme. Donc j’ai bien le droit de
63 zac, 13 mai 1631). Ce n’est pas Descartes qui eût écrit ce Journal ! Mais nous, nous chercherons le salut de la pensée ailleu
64 qui la met en question. Programme : Ne plus rien écrire sans tenir compte de l’existence du père Renaud, de l’épicière, de M.
65 bitué dès l’école à ne plus se reconnaître dans l’ écrit  ? 17 avril 1934 La poule noire couve depuis hier ses treize œuf
66 t une astuce inexprimables… » « Tout a été dit ou écrit sur Venise, je ne t’en rapporte donc que peu de choses, comme cela me
67 t vivre jusqu’en avril. Pendant ce temps, j’ai pu écrire quelques articles… Mais j’éprouve une difficulté croissante et déjà p
68 ure particulière. Je passe la matinée à lire et à écrire sous les tilleuls, en maillot de bain. Beaucoup de moustiques et de f
69 à tréteaux. Un de mes rêves s’est ainsi réalisé : écrire sur une table en sapin, dans une vaste pièce vide, aux murs nus et au
70 ssources, ne bougeais plus ni pied ni patte, et n’ écrivais plus à personne. Je crois à la valeur d’appel de l’absence, ou plutôt
71 er mon chèque. J’arrive devant la porte où il est écrit  : Caisse. Je frappe et entre. Un homme penché vers le guichet parle a
7 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Pauvre province
72 fond et sur les murs verdâtres de la chambre où j’ écris . Et voilà mon petit exercice de rentrée terminé : « Décrivez la maiso
73 tiennent notre marche. Et c’est Kierkegaard qui a écrit  : « …la marche verticale, signe de notre verticalité infinie ou du su
74 ndiscrétion ? » Je dis mon nom. « Est-ce vous qui écrivez des articles ? J’en ai lu signés de ce nom-là. » Et elle me cite une
75 té, je le sais bien pourtant… J’en étais là, et n’ écrivais plus rien, tout absorbé par mon travail de traduction, et n’en sortan
76 eure des mauvaises nostalgies ? Qui pourrait nous écrire une histoire des inventions de l’insomnie ? Ne serait-ce pas tout sim
77 se donne plus de chances de mentir que celui qui écrit un journal intime, une prétendue « relation » de ses pensées et senti
78 ’est d’abord que cet auteur, s’il a l’intention d’ écrire un journal, pense et sent en vue du journal, donc autrement qu’il ne
79 té présente. Les mots que nous disons ou que nous écrivons , nous autres intellectuels, éveillent dans l’esprit populaire des har
80 a s’appelle, je ne sais plus le nom du type qui a écrit le bouquin. Ah ça alors ! Tenez, c’est l’histoire d’une municipalité
81 és exploitées par le plus bavard, je suis tenté d’ écrire quelque chose de méchant : que ce pays est à l’image des quelques jou
82 u ! ça demande du raisonnement. Par exemple, il a écrit au ministre au ministre du Travail — pour avoir une pension de 5000 f
83 lui, Simard, et cette personne lui a conseillé d’ écrire une nouvelle lettre recommandée « à la charge du destinataire ». Eh b
84 ition. — C’est de Casanova que le prince de Ligne écrit  : « Il ne croit à rien excepté ce qui est le moins croyable, étant su
85 bien dit, dès le début, que mon travail c’était d’ écrire des livres. Il a dû trouver l’excuse assez faible. Je n’ai pas la têt
86 Il faudra que je lui glisse un de ces jours que j’ écris « pour les journaux ». 3 février 1935 Déclassé. — L’intellectu
87 ntale. Peut-être ferais-je bien, à l’avenir, si j’ écris quelque chose sur le fascisme ou sur les soviets, de mettre en épigra
88 . Et en même temps, je vois que je mentirais si j’ écrivais que je n’y crois pas. Superstition ! Je m’étonne de ce que ce « repro
89 tenir avec ces hommes et ces femmes pour qui l’on écrivait sans le savoir. Découverte des diversités merveilleuses que proposent
90 concrètes et singulières de lire ce qu’un autre a écrit , d’écouter ce qu’un autre leur dit. Quand un lecteur vous écrit, il s
91 er ce qu’un autre leur dit. Quand un lecteur vous écrit , il s’exprime le plus souvent dans un langage conventionnel qu’il cro
92 autrement intelligent qu’on ne l’imagine quand on écrit sans l’avoir jamais vu. Il n’est pas arrêté par nos tabous critiques.
93 ication in concreto à l’occasion de mes prochains écrits . Cette conclusion est la suivante : le lecteur en son particulier — p
94 est solide et ce qui est artificiel dans ce qu’il écrit . Et cette critique directe, informulée, parfois dramatique, c’est bie
95 Question à messieurs les sociologues. — De Man écrit dans L’Idée socialiste, p. 394 : « Un logement plus spacieux, plus cl
8 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — L’été parisien
96 er, si seulement elles vous abrutissaient comme l’ écrit M. Duhamel ! Mais non, elles vous forcent à écouter dix mélodies et t
97 er ou de recevoir ? Il me semble maintenant que j’ écris , que c’est profondément le même mouvement, l’amour, et la même décept
9 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Intermède
98 olitiques et intellectuels en France. — Vous avez écrit des choses très dures sur notre régime, commence-t-il. — En effet. —
99 er. Je puis juger des différences. Et j’ai lu les écrits doctrinaux du régime. — Si vous voulez être objectif et véridique, et
100 e commune de la jeunesse européenne, comme vous l’ écriviez il y a quelques années, c’est pour vous un devoir absolu d’aller voir
101 bentrop n’auraient le droit de s’étonner que je l’ écrive avec la même franchise. Trois semaines plus tard, j’étais nommé.
10 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Journal (1935-1936)
102 ne vais pas redire ici ce que je suis en train d’ écrire ailleurs 52. Je noterai simplement qu’un Juif, cultivé, libéral et bo
103  connaissances ». Je leur demande de répondre par écrit à cette question : « Pourquoi j’étudie les langues romanes. » Trois s
104 Lui. — Et alors, quelle solution proposez-vous ? Écrire des articles pacifistes, ou traîner dans les cafés, ou gagner de l’ar
105 semble. 12 mars 1936 Le journal de ce matin écrit  : Lorsque le Führer s’écria : « Je ne puis vivre que si ma foi puiss
106 rètes ni son espoir. « Il doit y avoir une clé », écrivais -je à ce moment. Je l’ai trouvée, cette clé, mais à présent, comment f
107 ndrait un peu de sérieux aux esprits libres » — j’ écrivais cela, il y a deux ans. Je n’oserais plus le répéter, devant Niemöller
11 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’Allemagne — Post-scriptum 1939, ou Conclusions à n’en plus finir
108 la mentalité totalitaire que je retrouve dans les écrits et les propos de certains de nos antifascistes. Introduisez la discus
109 à peu près à la même date, La Dépêche de Toulouse écrit  : « Il faut les lire d’un bout à l’autre, ces notes au jour le jour q
110 es sans-Dieu bolchéviques ! Tandis que le premier écrit  : « R… enrichit sans nul doute la discussion féconde entre les deux p
111 s, s’éclairent à mes yeux grâce à la lettre que m’ écrivit vers la même époque un étudiant nazi. Il me reprochait, lui aussi, d’
112 uvrage paru l’automne dernier. Or, voici ce que m’ écrit un hitlérien : « Juste, votre livre ne l’est certainement pas. Car la
113 Führer magnifié par le culte de son peuple que j’ écrivais cette phrase qui parut ambiguë : « Seul un prophète peut lui répondre
114 épondrai qu’alors il n’y en a point. 64. Pages écrites en manière de postface aux traductions du Journal d’Allemagne en Ho
12 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Vers la guerre
115 n’en avais encore que le plan. Par chance, Rops m’ écrivit à ce moment-là pour me demander de céder mon tour à un jeune colonel
116 time tentation. De fin février au début de mai, j’ écris les livres I à V. En mai, comme prévu, quatre conférences en Suisse,
117 ce qui me vient par téléphone, c’est la demande d’ écrire une pièce pour l’Exposition nationale de l’an prochain. Il faudrait,
118 et laissé se composer un plan. Je vais accepter d’ écrire ce Festspiel national, à la seule condition qu’Honegger accepte d’en
119 al, à la seule condition qu’Honegger accepte d’en écrire la musique. Boulevard de Clichy, dans son grand atelier, il m’assure
120 ure que je tombe bien. Il avait justement envie d’ écrire une œuvre populaire, communautaire, et qui n’exigerait pour son exécu
121 rhétorique du choral luthérien. Jamais je n’avais écrit en telle aisance, bien que ce fût mon quatrième ouvrage de l’année68 
122 s. Hors des mouvements personnalistes et de leurs écrits , les vrais dangers ne furent pas vus. On ne concevait pas ce qui les
123 du monde, essai sur l’interprétation des formes, écrit au début de l’année, devait rester inédit. 69. Bien entendu, je ne r
13 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Avertissement
124 ge.) Dans toutes les notes et réflexions que j’ai écrites pendant sept ans — et dont un certain nombre ont paru à leur date, ré
14 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’attente
125 seuil de ce printemps qu’elle dénature. Envies d’ écrire , sans contenus. Envies de noter des idées détachées, des petits faits
126 sorganisent la méditation. Et me contraignent à n’ écrire que des fragments. Le « journaliste » est l’homme sans lendemain.
15 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
127 cision quasi absurde. Cette chambre paysanne où j’ écris maintenant, sur un bon papier quadrillé, tandis qu’Albert Mermoud, en
128 me le demande encore devant ce papier blanc, où j’ écris à la lueur d’une lampe à pétrole. Pourquoi sommes-nous là, quelque pa
129 e me suis enfermé dans ma chambre d’hôtel et j’ai écrit pendant deux jours ces conférences que j’allais faire, absurdement, d
130 eu et son rôle historique. (J’en ai même beaucoup écrit .) Je sais que ce nœud de fleuves et de montagnes percé par le seul co
131 Esprit de conquête, dont chaque mot pourrait être écrit d’Hitler avec plus de pertinence encore que de Napoléon, et les Lettr
132 , et les Lettres de Jacob Burckhardt. En 1871, il écrit à l’un de ses amis : « Le sort des ouvriers sera le plus étrange… L’É
133 s’en revient à Berne pour y faire la Réforme. Il écrira d’abord des jeux de carnaval qui sont en vérité bien plus que des sat
134 consume d’autant plus vite qu’il a mieux éclairé, écrit un chroniqueur du temps, notre banneret Manuel apparut parmi nous com
135 elle à Mandres, c’est donc jour de marché. » Il a écrit ces mots. Elle saura bien. Il a rejoint l’usage du pays, l’intimité d
136 en que je fasse la guerre à la Pologne, puisqu’on écrit des choses pareilles sur moi. » C. B… lui ayant demandé pourquoi il a
137 sombre avenir de son pays. « Dans mon désespoir, écrit -il, j’eus recours à l’Évangile qu’on trouve sur toutes les tables de
138 s grand-chose d’urgent à faire jusqu’à midi. J’ai écrit deux pages sur l’entrée d’Hitler à Paris, les ai recopiées, et envoyé
139 de l’E.-M. du Général. — C’est bien vous qui avez écrit l’article paru ce matin dans la Gazette  ? — Oui, mon colonel. — Ave
140 heures d’essais peu convaincants — on ne peut pas écrire en groupe — ils me confient la rédaction. Ma position est un peu déli
16 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — La route de Lisbonne
141 telligence ? Et pourtant, c’est encore Valéry qui écrivait prophétiquement, au lendemain de la victoire (celle de 1918) : « Nous
142 requetes de droite et des démocrates de gauche… J’ écris à la frontière espagnole, sous le regard peu rassurant de jeunes sold
143 ’Amour et l’Occident est paru à New York. On m’a écrit à Lisbonne déjà que les critiques sont excellentes, mais comment sont
144 ntine ? Ou encore, apprendre l’anglais assez pour écrire dans cette langue ? En mer, nuit du 14 au 15 septembre 1940 Les
17 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Premiers contacts avec le Nouveau Monde
145 ma mission, je ne vois donc que deux solutions : écrire un livre dont les fabricants de magazines puissent à loisir piller le
146 ez angoissé et honteux à la pensée d’avoir jamais écrit , de vous être jamais livré à ces extravagances naïves qu’on nomme ins
147 ition, de pas sérieux vraiment, qui vous a fait «  écrire  »… Petits bureaux miteux et encombrés des plus grands éditeurs de Par
148 leuses, c’était là que l’esprit s’alertait, et qu’ écrire comme personne ne l’avait encore fait paraissait l’acte le plus série
149 parlent. À lire les revues ou little mags où ils écrivent , à les voir chez eux ou ensemble, j’éprouve une sorte de tristesse. I
150 aire, de rechercher surtout la « vie » dans leurs écrits , avec une sorte de nostalgie à la Lawrence. Ils jugent en général tro
151 ancière me disait : « Vous autres Européens, vous écrivez comme si vous étiez déjà morts. Oh ! ce n’est pas un reproche aussi v
152 mundane ou irresponsible celui qui évite dans ses écrits les mots en isme et le langage technique des ismes réputés d’avant-ga
153 ier 1941 Faisons le point. — Essayer encore d’ écrire pour eux et de m’adapter, malgré tout ? Si seulement j’étais romancie
154 angue, à moins qu’on ne les illustre abondamment… Écrire ce livre sur la Suisse, ma première tentative de vulgarisation ? Mais
155 e peut être joué avant avril ou mai. Karl Barth m’ écrit de Suisse pour me presser de rentrer. Mais là-bas, que pourrais-je bi
156 pendant les premiers mois d’un séjour à New York. Écrit une cinquantaine de pages, sans ratures, jaillies de ce cauchemar don
157 , comme si le diable n’existait pas. — Pourquoi n’ écririez -vous pas un livre sur le diable ? me dit encore Maritain. — J’y pensa
158 l’écrivain et musicien Paul Bowies, sa femme qui écrit un roman en français, un jeune compositeur anglais, Benjamin Britten
159 c’est vrai. S’il est vrai que j’ai vécu ce que j’ écris . C’est la question que je préfère. Leur familiarité réchauffe. Chaque
160 ecours, les liens secrets entre le style que l’on écrit et celui que l’on imprime à sa vie ! Dans ces pages et dans mes circo
18 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Voyage en Argentine
161 enfermé dans ma cabine. Je constate que j’y puis écrire sans malaise. Mais je n’ai guère à écrire : je suis trop seul. Et je
162 ’y puis écrire sans malaise. Mais je n’ai guère à écrire  : je suis trop seul. Et je pense rester seul pendant les dix-sept jou
163 stuaire de La Plata, et Buenos Aires. Je n’ai pas écrit un seule de mes douze conférences. L’hiver ramène ses soucis. Mais il
164 e diable. — Qu’en savez-vous ? Je n’ai pas encore écrit ma conférence ? Nous savons tout, prenez ce fauteuil. — Vous en savez
19 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Intermède douanier
165 le ! — Que faites-vous ? — Je suis écrivain. — Qu’ écrivez -vous ? — Oh !… de la philosophie… — What kind of philosophy ? (Quelle
20 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Solitude et amitiés
166 es notes éparses. À sept heures, je me suis mis à écrire . Il est dix heures et j’ai devant moi les trois premiers chapitres te
167 à la cafétéria du coin. 22 février 1942 Ou écrire , ou sortir. — Après trois jours et nuits de travail acharné, j’ai ten
168 vaille de toute la nuit. Voilà qui est clair : ou écrire , ou sortir. 26 février 1942 À Town Hall, Wanda Landowska jouait
169 ivre. Je ne puis entendre Bach sans avoir honte d’ écrire . Comment frapper les mots d’une touche aussi allègre ? Comment les fa
170 te le pied cassé de mon petit fauteuil. Bonheur d’ écrire et de me sentir libre nuit et jour. 21 mars 1942 Terminé le cha
171 qu’à déguerpir sans insister. 25 mars 1942 Écrit finis à six heures du matin. Église Saint-Marc à l’aube froide, quelq
172 d, je me mettais à ce travail, nouveau pour moi : écrire des textes d’information et des commentaires politiques, diffusés par
173 tion n’est pas encore si mauvaise qu’on ne puisse écrire un tel livre avec quelque espoir d’efficacité. Fin mai 1942 Off
174 nous sommes en train de causer. Trente machines à écrire dans cette salle, en contrepoint avec deux télétypes. Visières vertes
175 soit-il, qui ne serve Hitler en fin de compte. J’ écris vingt à trente pages par jour après des heures de recherches préparat
176 le faire sortir de Bevin House. Il s’est remis à écrire un conte d’enfants qu’il illustre lui-même à l’aquarelle. Géant chauv
21 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — L’Amérique en guerre
177 … « J’espère que tu t’amuses, que tu as du fun », écrit l’ami, du fond du Pacifique. Je pense aussi à celle qui s’était remar
178 s vingt-cinq pages quotidiennes, je n’ai pu guère écrire que ces notes de journal, et deux ou trois essais pour des revues amé
179 Je constate que j’hésite ou répugne aujourd’hui à écrire certaines phrases, à user de certains tours que je pressens intraduis
180 bles. Car il ne s’agit pas seulement, pour moi, d’ écrire en vue de traductions américaines, mais également en vue d’une transm
181 dans ce cas. ⁂ On ne savait plus juger du « bien écrire  » sinon par référence à des modèles anciens. (Que de pastiches dans n
182 avaient le secret de « l’art de persuader ». Bien écrire , c’est régler ses moyens sur la fin que vise un écrit. Cette fin peut
183 e, c’est régler ses moyens sur la fin que vise un écrit . Cette fin peut condamner la phrase trop « écrite » ; ou l’exiger, se
184 écrit. Cette fin peut condamner la phrase trop «  écrite  » ; ou l’exiger, selon les cas. ⁂ Défaut commun à presque tous nos bo
185 nçais contemporains : n’importe qui dira qu’ils «  écrivent bien », parce que leurs élégances, trouvailles ou bizarreries restent
22 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Virginie
186 re 1943 Un éditeur américain m’ayant demandé d’ écrire une version élargie de mon diable, j’ai saisi l’occasion pour obéir a
187 ur la première fois de ma vie, je me sens tenté d’ écrire la suite du roman. New York, fin d’année 1943 Note sur l’aton
188 oyant nos émigrés et lisant quelques-uns de leurs écrits . Quant à l’Europe, si elle se tait, ce n’est peut-être pas seulement
23 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le choc de la paix
189 ais le penser il y a quatre ans. Et tout ce que j’ écrivais avant 1939, bien plus valable encore, et à plus long terme. Mais les
190 il ces jours-ci, et confiance dans ce que je vais écrire (« Morale du But »). Un sens de l’ordre à instaurer et une vision du
191 glissement d’un canoë vers le pied du rocher où j’ écris . Deux voiles inclinées se croisent lentement entre les troncs des pin
192 ni hier par un petit jeu de questions et réponses écrites simultanément. Ma première question était : Qu’est-ce que le génie ?
193 rivait de Chicago. C’est très long, je résume. Il écrit un roman inspiré de votre livre sur le diable — est-ce bien cela ? — 
194 ils sont scrupuleux et sincères. Et moi, qu’ai-je écrit dans ces pages dont un Américain ou un Européen qui aurait vécu longt
24 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Journal d’un retour
195 6 Faut-il rentrer ? — On me dit que Mauriac a écrit  : « Faut-il partir ? » (pensant aux jeunes Français, répondant non).
196 iotique, ou anticommuniste, je ne sais plus. On m’ écrit cela de Paris et l’on ajoute que je ferais bien de rentrer, sous pein
197 res, au-dessus d’une mer morte de glace. J’allais écrire  : « L’avion s’élance pour franchir l’Océan d’un seul bond. Nous volon
198 et sans nul signe apparent de mouvement. Les uns écrivent , d’autres déjeunent. Je regarde par mon hublot. La mer est blanche, u