1 1973, Responsabilité de l’écrivain dans la société européenne d’aujourd’hui (1973). Aux origines : le Mythe et l’Épopée
1 littérature, en effet, et avant même qu’elle soit écrite , lorsqu’elle n’est encore que transmise et récitée de mémoire sur la
2 cer : celui de l’artiste profane, qui compose ses écrits pour distraire ou séduire, sans nul souci d’un rôle social, hors de t
3 Bhagavad-Gita, le Popol Vuh des Mayas, ces grands écrits formaient un peuple et lui donnaient ses valeurs. De nos jours, Rilke
4 x origines, de toute fabulation soit parlée, soit écrite , se perpétue dans nos littératures sous des formes aisément identifia
5 xiie siècle. Au xviie siècle, La Rochefoucauld écrit  : « Combien d’hommes seraient amoureux s’ils n’avaient jamais entendu
6 arler d’amour ? » Et les pouvoirs de l’expression écrite s’étendent jusqu’à la perception : depuis les impressionnistes, note
2 1973, Responsabilité de l’écrivain dans la société européenne d’aujourd’hui (1973). Quelques exemples d’engagements, du Moyen Âge jusqu’à nous
7 agement révolutionnaire que celui de leurs œuvres écrites ou peintes. Leur responsabilité civique est nulle, voire négative, le
3 1973, Responsabilité de l’écrivain dans la société européenne d’aujourd’hui (1973). Jean-Paul Sartre et l’engagement
8 . J.-P. Sartre reproche à Breton d’avoir dans ses écrits théoriques, nonobstant le radicalisme de leur critique, dit plus qu’i
9 r l’écriture mais par l’application de ce qu’il a écrit à la réalité matérielle du physique donc en cessant d’être écrivain,
10 s tous les cas que l’on connaît, d’hommes qui ont écrit et même beaucoup écrit. Ce n’est pas parce qu’il n’a rien cassé « pou
11 connaît, d’hommes qui ont écrit et même beaucoup écrit . Ce n’est pas parce qu’il n’a rien cassé « pour de vrai » que Breton
12 agement pourraient être trouvées dans ses propres écrits , et non seulement dans les pages qui esquissent une morale existentia
13 ’ouvrage cité : « En un mot, nous devons dans nos écrits militer en faveur de la liberté de la personne et de la révolution so
4 1973, Responsabilité de l’écrivain dans la société européenne d’aujourd’hui (1973). « L’écrivain engagé, tel que je l’imagine et l’appelle »
14 t pas signer à gauche plutôt qu’à droite, ni même écrire des manifestes en faveur des victimes d’un régime et au nom d’un régi
15 ntait très sincèrement d’adhérer au communisme, j’ écrivais dans Penser avec les mains (1936) : Comment ne voit-il pas que les
16 tuation, au lieu de rappeler des sources. Que nos écrits figurent les microcosmes de cet ordre nouveau qu’ils revendiquent. Qu
17 iscours et qu’il n’en sorte pas intact ! “Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’homme qui se hâte”,
18 ourrait désespérer l’espèce d’homme qui se hâte”, écrivait Nietzsche. Nous dirions : Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait
19 hâte”, écrivait Nietzsche. Nous dirions : Ne rien écrire d’autre que ce qui pourrait désespérer l’espèce d’homme qui demande à
20 diffère sur ce point de George Orwell, lorsqu’il écrit  : « Quand l’écrivain s’engage dans la politique, il devrait le faire
21 uche » se déclare-t-il ! — qui se conforme en ses écrits aux exigences du Régime et qui accepte en fait le mensonge officiel.