1
e Philosophe me prit encore à part : — Pourquoi n’
écririez
-vous pas un livre sur le diable ? J’y songeais depuis quelques instan
2
amais lequel a choisi l’autre ? Parler du diable,
écrire
sur lui, n’était-ce pas une manière imprudente de le provoquer publiq
3
tte avec une femme, qui finit au lit. » Mais on n’
écrit
jamais impunément, quel que soit le sujet en cause. Il est vrai que p
4
. Il est vrai que pour certains auteurs, l’acte d’
écrire
résulte simplement d’une démangeaison de l’esprit que l’on calme en g
5
r, sans nul souci des conséquences. Mais ceux qui
écrivent
pour mieux savoir endossent toujours un certain risque. Nulle vérité
6
st de quoi l’on peut faire son ivresse. Je n’aime
écrire
que des livres dangereux. ⁂ Cependant, publier pose un autre problème
7
ire que l’on peut lire la phrase la plus profonde
écrite
par un moderne sur Satan : La plus belle ruse du diable est de nous p
8
le modèle en Assyrie. Ce sont les rabbins qui ont
écrit
le livre d’Énoch, où l’on voit des anges mauvais descendre sur la ter
9
l se borne à réciter des faits tirés de documents
écrits
. Mais il est faux et dénué d’intérêt s’il prétend prouver quelque cho
10
ture. Et c’est à ce moment-là que Baudelaire peut
écrire
: « L’homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve
11
d le Führer est entré dans Paris. Pour ma part, j’
écrivis
ce jour-là une page qui trouve ici son sens de parabole. À cette he
12
eur, du moins, le sens pur de sa vocation. 10.
Écrit
en 1942. 11. Les méfaits de la psychologie rationaliste ont été pate
13
) En vérité, la volonté, la création, le besoin d’
écrire
, simplement, coïncide en sa profondeur avec la tentation luciférienne
14
vidus particuliers se livrant au mal, je voudrais
écrire
un livre sur la possession diabolique dans les temps modernes, et mon
15
etit Danemark bourgeois, pieux et confortable, il
écrivait
ces lignes prophétiques ? Il assistait aux troubles révolutionnaires
16
l est donc aussi dans mon livre. Alors pourquoi l’
écrire
? Comment s’en délivrer ? Dira-t-on que je suis un fou qui croit voir
17
nt parfois de ses propres armes. Et pendant que j’
écris
, la Russie oppose au fascisme masse pour masse, propagande pour propa
18
ètes mineurs de l’ère moderne, Joseph de Maistre,
écrivait
sous Napoléon : Lorsqu’une puissance trop prépondérante épouvante l’
19
res tyrannies d’ahurir notre sens moral… J’allais
écrire
que le seul remède serait de lui opposer la sémantique, qui est la sc
20
et gigantique où nous vivons. Et puis enfin, je n’
écris
pas ces pages pour proposer après mille autres mes réformes. Le mal e
21
Postface après quarante ans I J’ai
écrit
ce livre à New York. C’était la guerre, pour moi l’exil, et depuis pl
22
es notes éparses. À sept heures, je me suis mis à
écrire
. Il est dix heures et j’ai devant moi l’introduction et les trois pre
23
vaille de toute la nuit. Voilà qui est clair : ou
écrire
, ou sortir. 26 février À Town Hall, Wanda Landowska jouait cet après-
24
ncer. Je ne puis entendre Bach sans avoir honte d’
écrire
. Comment frapper les mots d’une touche aussi allègre ? Comment les fa
25
te le pied cassé de mon petit fauteuil. Bonheur d’
écrire
et de me sentir libre nuit et jour. 21 mars Terminé le chapitre sur s
26
i donc plus qu’à déguerpir sans insister. 25 mars
Écrit
finis à six heures du matin. Église Saint-Marc à l’aube froide, quelq
27
joue par paires, dans le plus grand silence. L’un
écrit
trois questions et l’autre en même temps trois réponses ; puis l’inve
28
er ici cette soirée mémorable. L’un de nous avait
écrit
: « Qu’arriverait-il si le diable entrait dans cette pièce ? » Le par
29
ens de le relire. Une facilité trompeuse. — J’ai
écrit
ce livre comme s’il était plus facile, ou moins radicalement impossib
30
négateur crée malgré lui, dans le sens où il est
écrit
que « le méchant fait une œuvre qui le trompe » : s’il fait œuvre vra
31
ncité son entreprise. L’Administrateur. — Cioran
écrit
que le diable n’est « qu’un administrateur, qu’un préposé aux basses
32
’étonne aujourd’hui, s’explique par le fait que j’
écrivais
ce livre aux USA, où seuls les fonctionnaires de douanes en uniforme
33
au moins d’y contribuer.) Prédictions. — Quand j’
écrivais
en 1942 que l’avenir politique, pour des siècles, aurait toutes chanc
34
erre ! Très curieuse omission. — À l’époque où j’
écrivais
ce livre, on parlait déjà beaucoup de la « mort de Dieu », on en parl
35
Jean Paulhan, préfacier d’une Justine de Sade, m’
écrivait
dans sa dédicace : « Le pire est l’ennemi du mal. » Retournement carp
36
t pris mon nom et ma forme. Autant rêver, lire ou
écrire
toutes ces belles choses, et quelles m’arrivent par procuration grâce