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iona J’ai longtemps réfléchi aux rapports de l’
écrivain
et de l’événement se définissant l’un par l’autre et se mettant l’un
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ui, au fait et au prendre, la responsabilité de l’
écrivain
dans la cité, c’est-à-dire dans la société européenne ? Responsable
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e situation donnée : j’en réponds. Mais de quoi l’
écrivain
comme tel peut-il répondre, sinon de son œuvre elle-même, de sa pensé
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casionnelle, face à l’événement historique, qu’un
écrivain
est engagé ou non. Telle est ma thèse principale sur le problème de l
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ais au premier regard seulement — d’engagements d’
écrivains
célèbres, du Moyen Âge jusqu’à nous : ils nous feront au moins entrev
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e procède d’une confusion entre l’engagement de l’
écrivain
et son embrigadement, comme militant, dans un parti d’étiquette révol
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és révolutionnaires de Mai 68), on relèvera que l’
écrivain
qui détruirait « pour de vrai », selon Sartre, ne pourrait le faire p
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ité matérielle du physique donc en cessant d’être
écrivain
, en reniant sa fonction propre, tel un poteau indicateur qui décidera
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n de la situation européenne du point de vue de l’
écrivain
engagé : « Entre l’URSS et le bloc anglo-saxon il est vrai qu’il faut
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de sa souveraineté au profit de l’ensemble… Si l’
écrivain
est pénétré, comme je suis, de l’urgence de ces problèmes, on peut êt
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l faut la jouer ; si nous la perdons, nous autres
écrivains
, tant pis pour nous. » Faut-il donc dire tant pis pour Sartre l’écriv
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nous. » Faut-il donc dire tant pis pour Sartre l’
écrivain
? De fait, il n’a pas joué cette « unique chance », bien au contraire
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éfinir et de s’expliquer sur les rapports entre l’
écrivain
et la société. 7. Je ne diffère de ce texte que sur l’adjectif « soc
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mer « les variétés de l’engagement politique de l’
écrivain
» nous permettra maintenant de distinguer trois types d’auteurs, selo
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iété. Telle est l’inéluctable responsabilité de l’
écrivain
le moins enclin qui soit à prendre parti sur la Place : il ne peut ri
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très vaste, dont la limite inférieure (parmi les
écrivains
qui comptent) serait symbolisée par le nom de Françoise Sagan, ludion
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masochisme transcendantal : tout cela, en tant qu’
écrivain
par les moyens propres à l’écrivain. On peut contester comme Trotski,
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a, en tant qu’écrivain par les moyens propres à l’
écrivain
. On peut contester comme Trotski, Romain Rolland, Sartre ou Marcuse :
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« L’
écrivain
engagé, tel que je l’imagine et l’appelle » Quant à l’écrivain enga
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, tel que je l’imagine et l’appelle » Quant à l’
écrivain
engagé, tel que je l’imagine et l’appelle, il traverse et résume en l
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cérité à tous risques comme la vertu majeure de l’
écrivain
. Et je tentais de décrire « un style né de la seule passion de s’enga
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dèlement une notion positive de l’engagement de l’
écrivain
en tant que tel — notion que je n’ai décrite, jusqu’ici, que d’une ma
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comprenne bien : je n’ai jamais prétendu que tout
écrivain
digne du nom doive s’engager. Je viens de montrer au contraire que ce
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ir leur fonction particulière ? Mais je dis que l’
écrivain
, s’il entend s’engager, ne saurait le faire qu’en toute fidélité à ce
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’en toute fidélité à ce qui détermine sa valeur d’
écrivain
. Je diffère sur ce point de George Orwell, lorsqu’il écrit : « Quand
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int de George Orwell, lorsqu’il écrit : « Quand l’
écrivain
s’engage dans la politique, il devrait le faire en tant que citoyen,
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e que décevante pour l’action politique. Car tout
écrivain
qui s’engage pour des motifs circonstanciels indépendants du style de
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dit de considérer comme véritablement engagé tout
écrivain
— aussi « à gauche » se déclare-t-il ! — qui se conforme en ses écrit
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uvoir totalitaire a coutume de porter contre tout
écrivain
qui s’obstine à rester responsable de la vérité de son art. Mais chac
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sont pas les communistes bon teint de l’Union des
écrivains
soviétiques qui sont « engagés » par leur œuvre, mais Soljenitsyne qu
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ant où s’actualisent les vocations, peut rendre l’
écrivain
capable de créer d’un seul et même mouvement une œuvre et une cité vr
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ce que la société peut attendre aujourd’hui de l’
écrivain
qui s’éveille dans la crise d’une civilisation et qui tente d’en pren
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t que le prophète voit déjà comme passé. Ce que l’
écrivain
doit au monde en cette fin du xxe siècle, c’est de susciter le modèl
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ats-nations. Et ce que nous attendons du meilleur
écrivain
, c’est qu’il fasse converger dans son œuvre le sentiment baudelairien