1 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe de Tristan
1 s’exprimer en satisfactions symboliques. (Ainsi l’ Église avait « compris » le paganisme dans ses rites.) Or si ce cadre dispar
2 e de l’inceste, curieusement exploité, trouvait l’ Église sans résistance : il suffisait d’alléguer sans trop de preuves, une p
3 barbare dans ses effets. Elle est proscrite par l’ Église comme un péché ; par la raison comme un excès morbide. On ne pourra d
2 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
4 lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’ Église . L’amour humain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que les mysti
5 ant conçu à l’image de l’amour du Christ pour son Église (Éph., 5,25), peut être vraiment réciproque. Car il aime l’autre tel
6 ommunion, dont le modèle est dans le mariage de l’ Église et de son Seigneur. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on n’aura pas
7 Sur quoi le christianisme triompha. La primitive Église fut une communauté de faibles et de méprisés. Mais à partir de Consta
8 te ferveur renouvelée pour un dieu condamné par l’ Église ne pouvait s’avouer au grand jour. Elle revêtit des formes ésotérique
9 de la religion cathare qu’elle représenta pour l’ Église un péril aussi grave que celui de l’arianisme. Certains ne vont-ils p
10 er le mouvement à la secte des Pauliciens, et aux églises néo-manichéennes d’Asie Mineure et de Bulgarie. Quoi qu’il en soit, l
11 constituer dans ses grands traits le dogme de « l’ Église d’Amour ». Dieu est amour. Mais le monde est mauvais. Donc Dieu ne sa
12 es gnostiques grecs ; Maria chez les cathares.) L’ Église d’Amour, la Santa Gleyzia des cathares, ne connaît qu’un seul « sacre
13 , bouddhisme, essénisme, gnosticisme chrétien — l’ Église cathare se divisait en deux groupes : les parfaits (perfecti 43) et l
14 on qui nie plusieurs des dogmes fondamentaux de l’ Église . Quant à la pureté de mœurs des cathares, nous avons vu qu’elle tradu
15 dérer les troubadours comme les « croyants » de l’ Église cathare, et comme les chantres de son hérésie ? Les présomptions en f
16 rière, et l’entendeire) comme on distingue dans l’ Église d’Amour les adeptes et les parfaits ? Et s’ils raillent les liens du
17 qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’ Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant dans leurs « pen
18 servant dans leurs « pensées » une autre Dame, l’ Église d’Amour…46 Mais certains abjurèrent l’hérésie sans abandonner le « t
19 cette prudence, en cette époque précisément où l’ Église de Rome préparait sa croisade et son Inquisition ? Mais venons-en aux
20 , le sens trop grave de cette opposition des deux Églises  : Je suis Arnaut qui amasse le vent, et je chasse le lièvre à l’aide
21 l : Jeu sui Arnautz, che plor e vai cantan… ⁂ L’ Église de Rome savait fort bien ce que trop de savants s’obstinent encore à
22 use contre « cette fête nouvelle que l’usage de l’ Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la tradition n’autorise poi
23 ge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’ Église menacée. La papauté, plusieurs siècles plus tard, ne put que sanction
24 u altération qu’auraient reçues ces dogmes dans l’ Église du Midi, n’apporterait pas grand-chose pour ou contre ma thèse. Ce ne
25 ue aux yeux des initiés et des sympathisants de l’ Église d’Amour. Normalement, il ne serait venu à personne cette idée, strict
26 et fondent ainsi une communauté, — comparable à l’ Église d’Amour des cathares. b) selon le manichéisme iranien, dont s’inspira
27 t à travers quelles traductions, aux initiés de l’ Église d’Amour, et par eux aux poètes du Midi ? Je ne sache pas que l’on soi
28 e ses romans fussent des chroniques secrètes de l’ Église persécutée (thèse de Rahn, Péladan et Aroux) ou de simples allégories
29 pas une femme de chair, mère de Jésus, mais leur Église . 47. Traduit par C.-A. Cingria (Mesures, n° 2, 1937). Parmi des cent
30 mploi du mot « vraie » devant Dieu, Lumière, Foi, Église , est un indice probable de catharisme chez un troubadour. Les cathare
3 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
31  » avec l’autre Iseut — l’autre « foi » — l’autre Église dont il doit refuser la communion ! En un seul passage du Roman, l’or
32  — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’ Église d’Amour ? On conçoit donc que par la suite, le lecteur ignorant des m
33 détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’ Église , et que l’Église lui reprend par ses saints ! Résumons les étapes de
34 torique qu’elle a créée contre l’Église, et que l’ Église lui reprend par ses saints ! Résumons les étapes de l’aventure : l’hé
35 e communion de l’âme élue et du Christ époux de l’ Église . Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion, — et la passion es
4 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
36 ques répandus désormais dans toute l’Europe, où l’ Église les traque, aient cessé de recourir à l’expression littéraire de leur
37 mutisme, d’ailleurs, n’arrête pas son progrès. L’ Église d’Amour118 donnera naissance à d’innombrables sectes plus ou moins se
38 les hussites), mais aussi chez les hérétiques des Églises réformées : Schwenckfeldt, Weigel, les anabaptistes, les mennonites…
39 ibles à établir, pour la raison bien simple que l’ Église a détruit tous les documents, je m’en tiendrai à un jugement certaine
40 n semblable entre les « spirituels » (mais dans l’ Église ) et les poètes. Cependant qu’autour de Palerme, où Frédéric II tient
41 s’agit-il plutôt de l’Esprit saint soutenant son Église par la charité du Christ — (la Pitié) — jusqu’à ce que tous aient pu
42 malheur des temps rend totalement impraticable. L’ Église de Rome a triomphé. Mieux vaut dès lors se mettre du bon côté, avec l
43 érédité, dans le jargon de notre siècle, ce que l’ Église appelle péché originel, cela désigne la perte irrémédiable du contact
44 e. En détruisant matériellement cette religion, l’ Église romaine la condamnait à se propager sous la forme la plus ambiguë et
45 ra donné par le nom même de l’amour. En face de l’ Église de Rome : Roma, se dresse l’Église d’Amour : amor, et la seconde accu
46 . En face de l’Église de Rome : Roma, se dresse l’ Église d’Amour : amor, et la seconde accuse la première d’avoir inverti sata
5 1939, L’Amour et l’Occident. Amour et guerre
47 ns des formes et des règles, c’est la barbarie. L’ Église avait pour tâche de réprimer la brutalité et la licence du peuple, ma
48 ue la courtoisie non seulement ne devait rien à l’ Église , mais s’opposait à sa morale. Voilà qui peut nous inciter à réviser b
49 entourait les tournois explique l’hostilité de l’ Église pour ces sports. Ceux-ci provoquaient parfois d’éclatants adultères,
6 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
50 caractérise fort bien l’opposition. Aux yeux de l’ Église , l’adultère était tout à la fois un sacrilège, un crime contre l’ordr
51 e auxquelles nous assistons depuis la guerre. Les Églises font un honorable effort de redéfinition de l’institution et des devo
52 œcuméniques de Stockholm et d’Oxford (toutes les Églises non romaines) ont également touché le problème. 191. Il serait curie
7 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
53 e anticatholique de Dante Alighieri, pasteur de l’ Église albigeoise de la ville de Florence, affilié à l’ordre du Temple, — do
54 on d’Amour, en transporta toute la passion dans l’ Église et l’orthodoxie, auxquelles il demeura toujours fidèle. Et Sabatier r