1 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
1 s’exprimer en satisfactions symboliques. (Ainsi l’ Église avait « compris » le paganisme dans ses rites.) Or si ce cadre dispar
2 e de l’inceste, curieusement exploité, trouvait l’ Église sans résistance : il suffisait d’alléguer sans trop de preuves, une p
3 barbare dans ses effets. Elle est proscrite par l’ Église comme un péché ; par la raison comme un excès morbide. On ne pourra d
2 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
4 lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’ Église . L’amour humain lui-même s’en trouve transformé. Tandis que les mysti
5 ant conçu à l’image de l’amour du Christ pour son Église (Éph., 5, 25), peut être vraiment réciproque. Car il aime l’autre tel
6 ommunion, dont le modèle est dans le mariage de l’ Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite, ou conversi
7 Sur quoi le christianisme triompha. La primitive Église fut une communauté de faibles et de méprisés. Mais à partir de Consta
8 te ferveur renouvelée pour un dieu condamné par l’ Église ne pouvait s’avouer au grand jour. Elle revêtit des formes ésotérique
9 de la religion cathare qu’elle représenta pour l’ Église un péril aussi grave que celui de l’arianisme. Certains ne vont-ils p
10 les sectes néo-manichéennes d’Asie Mineure et les églises bogomiles de Dalmatie et de Bulgarie. Les « purs » ou cathares36 se r
11 certaines de leurs variations, les dogmes de l’«  Église d’Amour », nom que l’on a donné parfois à l’hérésie aussi dite « albi
12 : ce consolamentum devient le rite majeur de leur Église . Il se donnait, lors des cérémonies d’initiation, aux frères qui acce
13 , bouddhisme, essénisme, gnosticisme chrétien — l’ Église cathare se divisait en deux groupes : les « Parfaits » (perfecti)42 q
14 qui nie plusieurs des dogmes fondamentaux de son Église . Quant à la pureté de mœurs des cathares, nous avons vu qu’elle tradu
15 dérer les troubadours comme des « croyants » de l’ Église cathare, et comme des chantres de son hérésie ? Cette thèse, que je q
16 Les prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Les églises sont désertes et tombent en ruines… Les personnages les plus importan
17 rière, et l’entendeire) comme on distingue dans l’ Église d’Amour les « croyants » et les « parfaits » ? Et s’ils raillent les
18 qui devaient subir un apparent « mariage » avec l’ Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant dans leurs « pen
19 servant dans leurs « pensées » une autre Dame, l’ Église d’Amour… Bernard Gui, dans son Manuel de l’Inquisiteur, n’affirme-t-i
20 pas une femme de chair, mère de Jésus, mais leur Église  ? Mais certains abjurèrent l’hérésie sans abandonner le « trobar » ?
21 ette recherche. Si la Dame n’est pas simplement l’ Église d’Amour des cathares (comme ont pu le croire Aroux et Péladan), ni la
22 hypothèse fort excitante d’une clandestinité de l’ Église hérétique, dont les poètes eussent été les agents, nous passons maint
23 u altération qu’auraient reçues ces dogmes dans l’ Église du Midi, n’apporterait pas grand-chose pour ou contre ma thèse. Ce ne
24 ue aux yeux des initiés et des sympathisants de l’ Église d’Amour. Normalement, il ne serait venu à personne cette idée, strict
25 et fondent ainsi une communauté — comparable à l’ Église d’Amour des cathares. b) selon le manichéisme iranien, dont s’inspira
26 ascètes condamnant le mariage mais fondant une «  Église d’Amour », opposée à l’Église de Rome71, envahit rapidement la France
27 mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’ Église de Rome71, envahit rapidement la France, de Reims au Nord et des conf
28 aux prélats ambitieux et aux pompes sacrales de l’ Église un spiritualisme épuré, ils aboutissent parfois, plus ou moins consci
29 vaux et Abélard sont les pôles de ce drame dans l’ Église , et au niveau de la spéculation. Mais hors de l’Église, dans ses marg
30 e, et au niveau de la spéculation. Mais hors de l’ Église , dans ses marges, dans le peuple auquel ces disputes paraissent loint
31 e de l’Amour et du culte de la Femme idéalisée, l’ Église et le clergé ne pouvaient manquer d’opposer une croyance et un culte
32 use contre « cette fête nouvelle que l’usage de l’ Église ignore, que la raison n’approuve pas, que la tradition n’autorise poi
33 ge répondait à une nécessité d’ordre vital pour l’ Église menacée et entraînée… La papauté, plusieurs siècles plus tard, ne put
34 mariées — que le mariage était condamné par leur Église . Beaucoup de troubadours — cela n’est pas douteux — étaient cathares
35 e ses romans fussent des chroniques secrètes de l’ Église persécutée (thèse de Rahn, Péladan et Aroux) ou de simples allégories
36 , qui lui permet de comparer l’architecture d’une église chrétienne et celle du temple de l’amour ; c) il décide que le maria
37 ugement de Dieu » est une coutume barbare, mais l’ Église l’admettait au xiie siècle et venait de l’appliquer, précisément, à
38 ge. b) La Minnegrotte nous est décrite comme une église , avec une science réelle du symbolisme liturgique et de l’architectur
39 de son manichéisme, qui triomphe du jugement de l’ Église et du siècle, complices aux yeux de Gottfried et des cathares. Mais c
40 iers, meurt en 1127. Les premières mentions d’une Église cathare organisée et publique datent de 1160. Mais dès 1145, selon Bo
41 mploi du mot « vraie » devant Dieu, Lumière, Foi, Église , est un indice probable de catharisme chez un troubadour. Les cathare
42 s’oppose à Roma. Les hérétiques reprochaient à l’ Église catholique d’avoir inverti le nom même du Dieu qui est Amour. 72. Ce
43 Dieu qui est Amour. 72. Ce qui n’empêchera pas l’ Église de Rome, en la personne du pape Innocent III qui rêvait de « l’empire
3 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
44  » avec l’autre Iseut — l’autre « foi » — l’autre Église dont il doit refuser la communion ! En un seul passage du Roman, l’o
45  — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’ Église d’Amour ? On conçoit donc que par la suite, le lecteur ignorant des m
46 détour d’une rhétorique qu’elle a créée contre l’ Église , et que l’Église lui reprend par ses saints ! Résumons les étapes de
47 torique qu’elle a créée contre l’Église, et que l’ Église lui reprend par ses saints ! Résumons les étapes de l’aventure : l’hé
48 e communion de l’âme élue et du Christ époux de l’ Église . Mais la voie de l’homme séparé, c’est la passion — et la passion est
4 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
49 ques répandus désormais dans toute l’Europe, où l’ Église les traque, aient cessé de recourir à l’expression littéraire de leur
50 mutisme, d’ailleurs, n’arrête pas son progrès. L’ Église d’Amour donnera naissance à d’innombrables sectes plus ou moins secrè
51 les hussites), mais aussi chez les hérétiques des Églises réformées : Schwenckfeldt, Weigel, les anabaptistes, les mennonites…
52 n semblable entre les « spirituels » (mais dans l’ Église ) et les poètes. Cependant qu’autour de Palerme, où Frédéric II tient
53 s’agit-il plutôt de l’Esprit saint soutenant son Église par la charité du Christ — (la Pitié) — jusqu’à ce que tous aient pu
54 malheur des temps rend totalement impraticable. L’ Église de Rome a triomphé. Mieux vaut dès lors se mettre du bon côté avec l’
55 érédité, dans le jargon de notre siècle, ce que l’ Église appelle péché originel, cela désigne la perte irrémédiable du contact
56 e. En détruisant matériellement cette religion, l’ Église romaine la condamnait à se propager sous la forme la plus ambiguë et
5 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Amour et guerre
57 ns des formes et des règles, c’est la barbarie. L’ Église avait pour tâche de réprimer la brutalité et la licence du peuple, ma
58 ue la courtoisie non seulement ne devait rien à l’ Église , mais s’opposait à sa morale. Voilà qui peut nous inciter à réviser b
59 entourait les tournois explique l’hostilité de l’ Église pour ces sports. Ceux-ci provoquaient parfois d’éclatants adultères,
6 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
60 caractérise fort bien l’opposition. Aux yeux de l’ Église , l’adultère était tout à la fois un sacrilège, un crime contre l’ordr
61 Guerre mondiale, début de l’ère totalitaire. Les Églises font un honorable effort de redéfinition de l’institution et des devo
62  ». Le puissant renouveau de la mariologie dans l’ Église catholique et ses masses populaires ; les travaux tout récents de C. 
63 œcuméniques de Stockholm et d’Oxford (toutes les Églises non romaines) ont également touché le problème. 208. Il serait curie