1 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où les voies se séparent
1 lle. En Europe, dans un paysage où les clochers d’ églises dominent encore généralement la silhouette des villages et des villes
2 n Amérique : pas un seul lieu sacré en dehors des églises en faux gothique luxueux, dominées de très haut par les gratte-ciel ;
3 es… Point de culte public en Inde, de liturgie, d’ église organisée. L’Hindou grégaire n’est seul que devant le divin. L’Occide
4 ental, jaloux de sa vie privée, s’assemble dans l’ église où l’on chante des chœurs. Messes de Mozart, Passions de Bach : je ne
5 re sphère. En revanche, l’Orient ne connaît pas d’ Églises . La Bible et les Vedas n’ont vraiment rien de commun, et l’usage qu’o
2 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où le drame se noue
6 social, c’est le monde romain qui existe seul. L’ Église va donc s’organiser dans les structures de l’Empire, comme la doctrin
7 , exaucer l’attente des Prophètes, et créer cette Église qui assumerait les structures de l’ordre impérial défaillant. Quant à
3 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — La spire et l’axe
8 s égyptiens et d’hommes de main, rôde autour de l’ église où siège le concile, attendant l’occasion d’intervenir en force. À l’
9 y tombe, mélange indiscernablement la politique d’ Église ou même d’Empire et la métaphysique la plus subtile, pour n’aboutir e
10 es d’après elle, et non l’inverse. Le succès de l’ Église , au contraire, paraît s’expliquer après coup. Elle apportait une foi
11 e. Mais le sacré chrétien y combat la magie, et l’ Église y résiste à l’Empire. Les trois états imitent les castes, mais la pre
12 es, le communisme dit Parti, le christianisme dit Église . Le Parti est une dictature. Il dicte à chacun son emploi, par suite
13 peuples » pour mieux décimer ses enfants… Mais l’ Église au contraire est une communauté de vocations personnelles, et donc im
14 e classe, de nation, de race et de rang. Certes l’ Église , sous toutes ses formes historiques, non romaines autant que romaine,
15 ctisé avec la loi du « monde ». Mais partout où l’ Église agit comme un Parti, il est clair qu’elle trahit sa foi ; tandis que
16 9. Au vide de l’âme et à l’angoisse des isolés, l’ Église offrait le type absolument nouveau d’une vie communautaire ouverte et
17 t ainsi qu’un sérieux historien peut écrire : « L’ Église chrétienne n’apportait à la société aucun concept juridique ou social
18 ance, les institutions de l’État romain30. » Or l’ Église , on l’a vu, apportait, dans une société de castes, le principe de la
19 7. Les protestants de New York construisent leurs églises en style gothique, alors que les Européens adoptent pour leurs temple
20 de l’épuration des hérétiques excommuniés ; si l’ Église la confie à l’État et à sa police (croisade contre les albigeois, Sai
4 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Le Château aventureux
21 nché aux martyrs dont le sang fut la semence de l’ Église . Le contenu du mythe ne peut être décrit qu’en opposant des termes eu
22 s aussitôt la Foi l’engage dans l’obéissance de l’ Église — et c’est le moment instituant, communautaire. L’irruption de la foi
23 Enfin, l’apparition du Christ et le triomphe de l’ Église en Occident ont provoqué dans l’évolution occidentale une discontinui
24 ires » au sens moderne de l’expression. Certes, l’ Église , organisant les groupes de convertis créait un type nouveau de relati
25 qui ont versé dans son ombre « un sang impur ». L’ Église , en effet, se fondait sur la réalité des hommes transformés par la fo
26 e sont en effet concevables à ce moment. Il y a l’ Église et sa fraternité fondamentale dans l’amour du prochain et du même Pèr
27 ionnelle38 dans la lutte contre l’ordre établi. L’ Église est obéissance au Libérateur éternel, mort pour nous mais présent dan
28 ce et la mort de ses adversaires. On entre dans l’ Église parce qu’on est converti, donc changé ; mais on entre dans le Parti p
29 soit une exacte parodie (consciente ou non) de l’ Église chrétienne, voilà ce que notre temps ne peut plus mettre en doute. Na
30 n « cléricalisme » fut sans tache. Toutefois, les églises politiques ne copient de l’Église que ce qu’elle a de moins chrétien.
31 Toutefois, les églises politiques ne copient de l’ Église que ce qu’elle a de moins chrétien. Aucun des traits communs qu’on vi
32 conduit au césaropapisme. Ambition bridée dans l’ Église par sa vocation transcendante et par le recours direct de l’âme à Die
33 rmule de la révolte occidentale. Révolte contre l’ Église , qui avait offert le type d’une société d’amour et de fraternité, mai
34 ’a été subversif qu’en dépit des prétentions de l’ Église à imposer un ordre permanent, une immobilité sacrée, à l’orientale. K
35 ique. En Occident, il en allait tout autrement. L’ Église y avait élevé les mêmes prétentions. Mais comme celles-ci n’étaient p
36 er les aspirations libérales des adversaires de l’ Église . » (Origine et sens de l’Histoire, p. 79.) 38. Tout homme est mon fr
5 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’expérience du temps historique
37  » et le Christ reviendra. Mais Rome s’écroule, l’ Église s’installe, et les Barbares se convertissent. Il va falloir trouver l
38 e sang de ses propres martyrs fut la semence de l’ Église , c’est le sang des « païens », le sang des autres, qui cimente l’édif
6 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’expérience de l’espace
39 de Mar-Thomas sont peut-être une légende, mais l’ Église jacobite est une réalité, perpétuée jusqu’à nos jours. Au vie siècle
40 ée par des pèlerins nestoriens ; elle se couvre d’ églises et d’évêchés, lointains précurseurs de ceux avec lesquels l’envoyé du
7 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — L’exploration de la matière
41 originaux. S’il est vrai que l’opposition entre l’ Église et l’Empire (guelfes et gibelins) reflète encore celle du divin et de
42 tandis que dans ce pays, l’hérésie s’organise en Église , le déclin de son prestige en Occident est précisément amorcé par la
8 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Troisième partie. Où allons-nous ? — Le drame occidental
43 e pour « le Parti » comme d’autres le font pour l’ Église .) Tant que l’esprit de jugement personnel, risque et santé de la démo
44 imultanément, nous voyons le christianisme — et l’ Église de Rome elle-même — se délier des pouvoirs temporels pour se conforme
45 olchévistes. D’où l’énorme avantage tactique de l’ Église universelle moscovite. Stratégiquement, le pronostic est différent. L
9 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Troisième partie. Où allons-nous ? — Où l’Aventure et la Voie se rejoignent
46 sitions fanatiques ; mais elle est devenue dans l’ Église , dès le temps des conciles, et sans nul doute par contamination de l’
47 le exclusion des hérésies. En fait, le dogme de l’ Église s’est créé à coups d’anathèmes. Si l’on regarde de près l’Enchiridion
48 s les chemins doivent mener à Rome d’abord, dit l’ Église catholique. Et les réformateurs ne seront pas moins exclusifs, encore