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lle. En Europe, dans un paysage où les clochers d’
églises
dominent encore généralement la silhouette des villages et des villes
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n Amérique : pas un seul lieu sacré en dehors des
églises
en faux gothique luxueux, dominées de très haut par les gratte-ciel ;
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es… Point de culte public en Inde, de liturgie, d’
église
organisée. L’Hindou grégaire n’est seul que devant le divin. L’Occide
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ental, jaloux de sa vie privée, s’assemble dans l’
église
où l’on chante des chœurs. Messes de Mozart, Passions de Bach : je ne
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re sphère. En revanche, l’Orient ne connaît pas d’
Églises
. La Bible et les Vedas n’ont vraiment rien de commun, et l’usage qu’o
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social, c’est le monde romain qui existe seul. L’
Église
va donc s’organiser dans les structures de l’Empire, comme la doctrin
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, exaucer l’attente des Prophètes, et créer cette
Église
qui assumerait les structures de l’ordre impérial défaillant. Quant à
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s égyptiens et d’hommes de main, rôde autour de l’
église
où siège le concile, attendant l’occasion d’intervenir en force. À l’
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y tombe, mélange indiscernablement la politique d’
Église
ou même d’Empire et la métaphysique la plus subtile, pour n’aboutir e
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es d’après elle, et non l’inverse. Le succès de l’
Église
, au contraire, paraît s’expliquer après coup. Elle apportait une foi
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e. Mais le sacré chrétien y combat la magie, et l’
Église
y résiste à l’Empire. Les trois états imitent les castes, mais la pre
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es, le communisme dit Parti, le christianisme dit
Église
. Le Parti est une dictature. Il dicte à chacun son emploi, par suite
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peuples » pour mieux décimer ses enfants… Mais l’
Église
au contraire est une communauté de vocations personnelles, et donc im
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e classe, de nation, de race et de rang. Certes l’
Église
, sous toutes ses formes historiques, non romaines autant que romaine,
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ctisé avec la loi du « monde ». Mais partout où l’
Église
agit comme un Parti, il est clair qu’elle trahit sa foi ; tandis que
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9. Au vide de l’âme et à l’angoisse des isolés, l’
Église
offrait le type absolument nouveau d’une vie communautaire ouverte et
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t ainsi qu’un sérieux historien peut écrire : « L’
Église
chrétienne n’apportait à la société aucun concept juridique ou social
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ance, les institutions de l’État romain30. » Or l’
Église
, on l’a vu, apportait, dans une société de castes, le principe de la
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7. Les protestants de New York construisent leurs
églises
en style gothique, alors que les Européens adoptent pour leurs temple
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de l’épuration des hérétiques excommuniés ; si l’
Église
la confie à l’État et à sa police (croisade contre les albigeois, Sai
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nché aux martyrs dont le sang fut la semence de l’
Église
. Le contenu du mythe ne peut être décrit qu’en opposant des termes eu
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s aussitôt la Foi l’engage dans l’obéissance de l’
Église
— et c’est le moment instituant, communautaire. L’irruption de la foi
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Enfin, l’apparition du Christ et le triomphe de l’
Église
en Occident ont provoqué dans l’évolution occidentale une discontinui
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ires » au sens moderne de l’expression. Certes, l’
Église
, organisant les groupes de convertis créait un type nouveau de relati
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qui ont versé dans son ombre « un sang impur ». L’
Église
, en effet, se fondait sur la réalité des hommes transformés par la fo
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e sont en effet concevables à ce moment. Il y a l’
Église
et sa fraternité fondamentale dans l’amour du prochain et du même Pèr
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ionnelle38 dans la lutte contre l’ordre établi. L’
Église
est obéissance au Libérateur éternel, mort pour nous mais présent dan
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ce et la mort de ses adversaires. On entre dans l’
Église
parce qu’on est converti, donc changé ; mais on entre dans le Parti p
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soit une exacte parodie (consciente ou non) de l’
Église
chrétienne, voilà ce que notre temps ne peut plus mettre en doute. Na
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n « cléricalisme » fut sans tache. Toutefois, les
églises
politiques ne copient de l’Église que ce qu’elle a de moins chrétien.
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Toutefois, les églises politiques ne copient de l’
Église
que ce qu’elle a de moins chrétien. Aucun des traits communs qu’on vi
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conduit au césaropapisme. Ambition bridée dans l’
Église
par sa vocation transcendante et par le recours direct de l’âme à Die
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rmule de la révolte occidentale. Révolte contre l’
Église
, qui avait offert le type d’une société d’amour et de fraternité, mai
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’a été subversif qu’en dépit des prétentions de l’
Église
à imposer un ordre permanent, une immobilité sacrée, à l’orientale. K
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ique. En Occident, il en allait tout autrement. L’
Église
y avait élevé les mêmes prétentions. Mais comme celles-ci n’étaient p
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er les aspirations libérales des adversaires de l’
Église
. » (Origine et sens de l’Histoire, p. 79.) 38. Tout homme est mon fr
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» et le Christ reviendra. Mais Rome s’écroule, l’
Église
s’installe, et les Barbares se convertissent. Il va falloir trouver l
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e sang de ses propres martyrs fut la semence de l’
Église
, c’est le sang des « païens », le sang des autres, qui cimente l’édif
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de Mar-Thomas sont peut-être une légende, mais l’
Église
jacobite est une réalité, perpétuée jusqu’à nos jours. Au vie siècle
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ée par des pèlerins nestoriens ; elle se couvre d’
églises
et d’évêchés, lointains précurseurs de ceux avec lesquels l’envoyé du
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originaux. S’il est vrai que l’opposition entre l’
Église
et l’Empire (guelfes et gibelins) reflète encore celle du divin et de
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tandis que dans ce pays, l’hérésie s’organise en
Église
, le déclin de son prestige en Occident est précisément amorcé par la
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e pour « le Parti » comme d’autres le font pour l’
Église
.) Tant que l’esprit de jugement personnel, risque et santé de la démo
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imultanément, nous voyons le christianisme — et l’
Église
de Rome elle-même — se délier des pouvoirs temporels pour se conforme
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olchévistes. D’où l’énorme avantage tactique de l’
Église
universelle moscovite. Stratégiquement, le pronostic est différent. L
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sitions fanatiques ; mais elle est devenue dans l’
Église
, dès le temps des conciles, et sans nul doute par contamination de l’
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le exclusion des hérésies. En fait, le dogme de l’
Église
s’est créé à coups d’anathèmes. Si l’on regarde de près l’Enchiridion
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s les chemins doivent mener à Rome d’abord, dit l’
Église
catholique. Et les réformateurs ne seront pas moins exclusifs, encore